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« Maroc » : différence entre les versions

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m pourquoi essayer de modifier les valeurs afin de faire du pov pushing alors que les sources restent et indique clairement le pov ^^
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Version du 23 janvier 2009 à 10:47

Royaume du Maroc

(ar) المملكة المغربية

(ar) Al Mamlakatu'l-Maghribiya Écouter

Drapeau
Drapeau du Maroc
Blason
Armoiries du Maroc
Devise


Arabe : الله، الوطن، الملك

Français : Dieu, la Patrie, le Roi
Hymne Hymne chérifien
Description de cette image, également commentée ci-après
La zone hachurée sur la carte désigne le Sahara occidental,
revendiqué et majoritairement contrôlé par le Maroc,
mais dont la souveraineté n'est pas reconnue à l'ONU.
Administration
Forme de l'État Monarchie constitutionnelle
Roi
 - Premier ministre
Mohammed VI
Abbas El Fassi
Langues officielles Arabe et amazighe standard marocain
Capitale Rabat

34°02′ Nord 6°51′ Ouest

Géographie
Capitale économique Casablanca
Superficie totale 446 550 (710 500(¹)km2
(classé 57 (40(¹)))
Superficie en eau 0,056 %
Fuseau horaire UTC + 0 (+1 à partir du 1 juin jusqu'au début du Ramadan)
Histoire
Indépendance De la France (pour le Maroc "central"), de l'Espagne (pour le Rif, l'enclave de Sidi Ifni, le protectorat de Cap-Juby et les Provinces du Sud (contestées))
Date - (pour la zone française)
- (pour le Protectorat espagnol du Maroc)
- pour l'enclave d'Ifni
- pour les deux tiers nords du Sahara Occidental (contesté)
- pour la récupération de Oued Eddahab (contesté)
Démographie
Gentilé Marocains, Marocaines
Population totale (Juillet 2008) 34 343 219 (sans le Sahara occidental)[1] (²) hab.
(classé 35e)
Densité 74,44 hab./km2
Économie
Monnaie Dirham marocain (MAD)
Développement
IDH (2007) en augmentation 0,646 (moyen ; 123e[2])
Divers
Domaine Internet .ma
Indicatif téléphonique +212

Le Maroc, officiellement Royaume du Maroc (en arabe : المملكة المغربية) est un pays situé au nord-ouest de l’Afrique et faisant partie du Maghreb. Sa capitale est Rabat. Ce pays est bordé par l’océan Atlantique à l’ouest, par le détroit de Gibraltar et la mer Méditerranée au nord, par l’Algérie à l’est, et de facto au sud par la Mauritanie au delà du Sahara occidental contesté.

Le Maroc a pour régime politique une monarchie constitutionnelle dont le souverain actuel est Mohammed VI. Le Maroc est membre de plusieurs organisations dont l’Union du Grand Maghreb, la Francophonie, et l’Organisation de la conférence islamique. Le Maroc est le seul pays d'Afrique qui n'est pas actuellement membre de l'Union Africaine.

Étymologie

Le Maroc (المغرب) "Al Maghrib" en arabe, qui signifie en français « le Couchant » ou « l’Occident »), ou plus complètement Al-Maghrib Al-Aqsa (المغرب الاقصى qui signifie « le Couchant Lointain » ou « l’Extrême OccidenteMaghreb et royaume du Maghreb, c'est-à-dire le Maroc.

Le nom français Maroc dérive quant à lui de la prononciation espagnole de Marrakech, Marruecos, ville du centre du pays fondée en 1062 et qui fut la capitale de trois dynasties (Almoravides, Almohades et Saadienne). De cette prononciation dérive également Marrocos (en portugais), Morocco (en anglais), et Marokko (en allemand, norvégien et néerlandais), les Persans l’appelant eux Marakech. Les Turcs l’appellent Fas qui vient de l’ancienne capitale du Maroc sous la dynastie alaouite (avant 1912), Fès. Dans l’Antiquité, les Grecs appelaient les habitants de la région les Maurusiens. À partir de cette appellation, la région composée du Maroc et de l'Algérie occidentale sera connue sous le nom de Maurétanie (à ne pas confondre avec la Mauritanie). La région sera par la suite divisée en deux Maurétanies provinces par les Romains: la Maurétanie Tingitane avec Volubilis pour capitale (ancienne cité berbère de Oulil) et la Maurétanie Césarienne avec Cesarea (Tipaza) pour capitale (centre et ouest de l'Algérie). Le Maroc est le pays où les grecs anciens situaient le mythique jardin des Hespérides.

Le Maroc sera connu sous le nom de Royaume de Marrakech sous les 3 dynasties qui choisiront cette ville comme capitale, puis sous le nom de Royaume de Fès sous les dynasties qui choisiront Fès comme capitale. Lorsque les Alaouites changeront de capitale et quitteront Fès, le Maroc sera aussi connu sous le nom d'Empire Chérifien et cela jusqu'à l'indépendance du pays en 1956. À l'indépendance, le pays prend le nom officiel de Royaume du Maroc et le sultan Mohamed ben Youssef en devient le Roi sous le nom de Mohamed V.

Histoire

Préhistoire et protohistoire

Les premières traces d'une présence d'hominidés sur le territoire marocain datent d'environ 700 000 ans. De cette période dite acheuléenne, on a retrouvé un certain nombre d'outils, notamment dans la plaine de la Chaouïa et plus précisément à proximité immédiate de l'agglomération casablancaise. Outre l'outillage, on a découvert un certain nombre de fragments humains notamment dans les carrières Thomas (mandibules, maxillaires et fragments crâniens d'Homo erectus). De l'époque moustérienne (120 000 à 40 000 avant l'ère chrétienne), le site le plus explicite est celui de Jbel lrhoud situé à mi-chemin entre les villes modernes de Marrakech et de Safi et où ont été découverts deux crânes d'hominidés, des outils associés à l'industrie levalloiso-moustérienne ainsi que d'importants restes d'animaux aujourd'hui disparus.

Extension de la culture ibéromaurisienne

L'époque atérienne (40 000 avant JC) a apporté son lot d'objets pédonculés retrouvés dans de nombreuses grottes situées sur le littoral atlantique (Dar Soltane 2). Néanmoins cette période a surtout été marquée par de profonds bouleversements climatiques ayant entrainé une désertification sans précédent du territoire marocain ainsi que la raréfaction voire la disparition d'un grand nombre d'espèces animales et végétales. Cette dynamique a cependant été contrecarrée par le rempart naturel que constitue la chaîne de l'Atlas, que ce soit au Maroc ou dans le reste du Maghreb. L'arrivée d'Homo sapiens au Maghreb a été démontrée antérieure à l'Épipaléolithique puisque les inscriptions atériennes ne sont pas l'œuvre d'hommes de Néanderthal (dont l'aire a été restreinte au seul continent européen) mais bel et bien d'Homo sapiens présentant des caractéristiques archaïques.

Il y a environ 21 000 ans, la "civilisation" Ibéromaurusienne voit le jour. Elle se caractérise par des rites funéraires plutôt évolués et par un raffinement de l'outillage utilisé. Néanmoins, il n'est bien sûr pas encore question d'agriculture. La grotte de Taforalt dans la région d'Oujda correspond au plus grand gisement de l'époque.

Cette civilisation se maintient et se répand sur l'ensemble du Maghreb avant de se métisser progressivement vers le neuvième millénaire avant notre ère avec les populations capsiennes, ancêtres des Berbères modernes. Les premiers éléments retrouvés et datant de cette période (Néolithique) datent d'environ 6 000 ans. Ceux-ci témoignent d'une sédentarisation déjà avancée ainsi que d'une maîtrise relative des techniques agricoles.

Le Maroc antique

Bassins à mosaïques à Volubilis

A partir des années - 3 000 se développe au Maroc la culture campaniforme. Dès lors le Maroc entre dans l'âge du bronze et on assiste à la diffusion d'une céramique noire spécifique dont la présence est attestée dans un certain nombre de sépultures de la région rifaine.

A partir du XIe siècle av. J.-C., les hardis commerçants Phéniciens atteignent les côtes marocaines et notamment la côte atlantique. Ils fondèrent de nombreux comptoirs qui serviront de bases à de nombreuses cités romaines puis arabes (dont les principaux furent Tingis et Lixus, actuelles Tanger et Larache). Au passage, c'est à cette période déjà que l'on date les toutes premières installation de populations juives au Maroc

L'autonomie progressive de Carthage profitera aux comptoirs fondés sur les côtes marocaines dans la mesure où ils seront davantage mis en valeur du fait de la proximité relative avec la capitale. L'influence punique se fit grandement sentir auprès des populations indigènes dont l'organisation s'améliore parallèlement. Ainsi les tribus berbères se fédèrent progressivement, fondant des royaumes cohérents dont le premier sera le royaume de Maurétanie d'abord confiné dans le nord de l'actuel Maroc.

Du fait du soutien apporté par la Maurétanie à l'Empire Romain lors de la destruction de Carthage, il se nouera une étroite amitié entre les deux entités (d'où l'éviction du chef numide Jugurtha). Lors d'une invitation de Ptolémée de Maurétanie à Rome, ce dernier est assassiné par l'empereur Caligula ce qui entrainera après deux années de troubles une annexion de la Maurétanie (42 ap J.-C.) que l'on désignera dès lors sous le nom de Maurétanie Tingitane. Là encore, seul le nord de l'actuel territoire marocain est effectivement sous contrôle romain, le reste du territoire demeurant berbère. Ils fonderont la prospère cité de Volubilis (non loin de l'actuelle Meknès véritable emblème de cette période. Néanmoins la capitale administrative demeurera Tingis, future Tanger. Durant toute cette période il sera laissé une grande autonomie aux différentes tribus mais la constante pression des tribus méridionales aura progressivement raison de la Maurétanie Tingitane puisqu'au IIIe siècle elle en sera réduite à la côte nord et à Sala (actuelle Salé).

En 429, des tribus Vandales traversent le Détroit de Gibraltar mais dans leur imperturbable course vers ce qui demeurait de la mythique Carthage, ils ne contrôleront guère que le littoral méditerranéen, se désintéressant de l'intérieur des terres. Un siècle plus tard, les Byzantins, désireux d'anéantir le royaume vandale pacifieront le nord du territoire, désenclavant par la même occasion les tribus berbères du reste du pays.

Atlantes et Atlantide

De la conquête arabe aux troubles anarchiques

Vue de la cour centrale de la Mosquée Quaraouiyine

En 649, débute la conquête du Maghreb par les troupes arabes. C'est 35 ans plus tard que ces troupes pénètrent véritablement dans le territoire marocain. Les tribus berbères installées aussi bien dans les contreforts montagneux de l'Atlas et du Rif que dans les fertiles plaines atlantiques soutiendront dans un premier temps les Byzantins installés sur les côtes méditerranéennes qu'ils préféreront aux arabes notamment à cause d'erreurs diplomatiques. La destruction des installations byzantines aux alentours de l'an 700 aura finalement raison de la résistance berbère qui se convertira dès lors massivement à l'islam apporté par les conquérants arabes. Les berbères du Maroc étaient alors très faiblement christianisés tandis que les populations juives ne se convertirent que très faiblement à l'islam. Par ailleurs, l'islam ne sera dès lors plus jamais contesté au Maroc, contrairement à ce qui a pu se passer en Algérie ou en Tunisie. D'autre part, l'année 708 correspond à l'intégration du Maroc au sein de l'Empire Omeyyade. Dans le sillage des succès marocains, les armées arabes traverseront le Détroit de Gibraltar sous le commandement de Tariq ibn Ziyad et atteindront la Navarre dès 715.

En 740, les tribus berbères adoptent le kharijisme jugé plus proche des principes de "démocratie tribale" que la doctrine omeyyade. Le califat qui refuse cette hérésie se replie, fragilisé depuis Damas par l'irrésistible ascension des Abbassides. Le Maroc connait l'anarchie.

L'histoire des Idrissides est indissociable de la personne d'Idriss Ier, descendant d'Ali, gendre de Mahomet qui fuyant les massacres dont était victime son entourage et sa famille vint se réfugier dans le Moyen Atlas, à Volubilis, ancienne cité romaine déchue. Obtenant l'aval des tribus locales, il fonda en 789 la ville de Fès dans la plaine du Saïss dont il fit la capitale de son nouveau royaume, le Maroc, proclamé en 791. Assassiné par un envoyé du calife Haroun ar-Rachid, son fils Idris II lui succède après une régence. Il étend sa capitale ainsi que son royaume et avance au-delà de Tlemcen, pris par son père dès 789 et assujettit de nombreuses tribus Zenata. Son successeur Mohammed fera construire la prestigieuse mosquée Quaraouiyine, une des toutes premières universités de l'Histoire. À cette période, Fès devient un des principaux centres intellectuels du monde arabe et attire d'éminents scientifiques et théologiens. Le royaume du Maroc étend régulièrement ses frontières mais se retrouve menacé par la puissante dynastie des Fatimides à l'est. Indiqués califes de Cordoue au début du Xe siècle, les Idrissides subiront également au nord la pression des Omeyyades. En 985, les Fatimides et leurs vassaux d'Algérie poussent les Idrissides à se réfugier en Andalousie.

Dès le milieu du Xe siècle, l'affaiblissement des Idrissides du fait non seulement des pressions externes mais surtout des dissensions internes entraine un regain d'activité des grandes tribus berbères qui fondent et conquièrent de nombreuses cités. Les états de Sijilmassa dans le sud et de Nekor dans le nord se maintiennent et gagnent de l'ampleur durant cette période. Néanmoins le Maroc durant cette période perd se sa cohérence et la multiplication des états Zénètes ne fait qu'accentuer l'anarchie qui règne au Maroc. Cette période complexe demeure malconnue malgrer les documents qui l'atteste

Rôle des Tribus

Comme dans l'histoire de très nombreuses nations, aucune dynastie marocaine ne pourra s'imposer par elle-même. Toutes devront, pour étendre et asseoir leur influence géographique sur des périodes plus moins longues, passer des alliances (intéressées, religieuses, maritales, forcées, pacifiques ou négociées) avec les différentes autres tribus musulmanes et parfois juives du pays .l'Islam sera le principal ciment entre les différents tribus arabo-afro-berbères qui composent le royaume mais ses interprétations feront naitre des conflits. Le fait que certaines dynasties se soient réclamées Chérifiennes ne sera pas un atout suffisant à leur persistance.

Le Maroc restera longtemps un pays fortement tribal cela même après l'indépendance du pays en 1956. C'est la raison pour laquelle, de nos jours encore, les représentants des différentes tribus du pays continue à réitérer leur allégeance au Roi au cours de la fête annuelle du Trône. Compte tenu des dissensions familiales et des luttes de pouvoir au sein des différentes dynasties marocaines successives tous les membres (sans exception) de la famille royale sont également tenues de prêter allégeance au Roi. Au cours de cette fête (reliant le Peuple au Roi et le Roi au Peuple), les représentants des tribus crient à 3 reprises " NAAM A SIDI" que l'on peut traduire en Français par " A ordres ou à votre service votre Majesté" . L'aspect tribal du Maroc actuel va en s'effaçant en particulier dans les grandes villes.

Cette fête du Trône a pour but de souder et de rappeler le lien entre le monarque et le peuple en particulier à des moments difficiles de l'histoire du pays où la monarchie et/ou l'intégrité territoriale du Maroc sont contestées jusqu'à nos jours par ses opposants politiques ( partis intégristes islamistes pro-iraniens, mouvances intégristes pro-al qaïda, polisario, partis marxistes pro-algériens, nassériens ou libyens etc.....).

Dynastie almoravide

Alors que le "Maroc utile" est en proie aux convoitises des entités politiques voisines ainsi qu'aux déchirements internes, trois grandes tribus berbères se partagent les régions sahariennes. Les Lemtouna, Massoufa et Goddala (ou Gadala, lointains descendants des antiques Gétules), tous trois membres de la confédération Sanhadja et islamisés deux siècles et demi plus tôt, guerroient et vagabondent régulièrement en direction du sud où ils menacent l'empire du Ghana et d'autres états soudanais. De la tribu Lemtouna, l'émir Yahya Ibn Ibrahim se rend vers 1035 accomplir le pèlerinage à La Mecque. Là bas, il prend conscience de la nécessité de parfaire l'islam de ses congénères des régions de l'Adrar. En halte à Kairouan, il tente pour cela d'obtenir un appui logistique de la part d'éminences religieuses locales, mais sans résultat. Ce sera dans la région de Taroudant qu'un dénommé Ou Agg ben Zellou lui indiqua l'existence d'un prédicateur dans le désert, un certain Abdallah Ibn Yasin. Yahya Ibn Ibrahim et Abdallah Ibn Yasin s'en retournèrent donc tous deux dans l'Adrar convertir les Djoudala (tribu des Lemtouna) au malékisme puritain. Si au départ leurs enseignements sont plutôt bien accueillis, leur austérité et leurs méthodes radicales (instruments de musique et habits de couleurs vives bannis) finirent par lasser. Yahya Ibn Ibrahim et Abdallah Ibn Yasin errèrent donc dans le désert et s'en allèrent donc fonder un ribat sur l'île de Tidra entre la baie du Lévrier et le cap Timiris. Là ils conceptualisèrent une véritable doctrine qui leur valut le nom d'Almoravides (de Al-murabitun, المرابطون), les gens du ribat.

Le climat d'exaltation mystique qui régnait au couvent militaire attira de nombreux fidèles de toutes les contrées du Sahara occidental et même au-delà. De 1042 à 1052, les Almoravides conquièrent tout le Sahara occidental et tournent leurs regard vers le nord. Yahya Ibn Ibrahim fut tué et remplacé par Abu Bakr Ibn Omar. Dès lors l'expansion des Almoravides est irrésistible. Aoudaghost, place forte de l'empire du Ghana et importante étape du commerce transaharien est prise et détruite. L'année suivante, c'est au tour de Sijilmassa de céder à la pression almoravide et de voir ses maîtres Zénètes impitoyablement exterminés. La même année (1056), Taroudant et le Souss entier se rendent aux envahisseurs. Les Almoravides n'ont alors qu'une idée : soumettre les plaines fertiles du Maroc utile et les intrépides tribus de l'Atlas. Néanmoins, les combats contre les hérétiques Berghouata s'éternisent et s'avèrent plus ardus que prévu. Yahya Ibn Ibrahim est même mortellement blessé et inhumé sur un des affluents du Bou Regreg. Abou Bakr doit alors se rendre à nouveau dans le désert pour mettre fin à des luttes intestines et il confie alors le commandement des terres septentrionales nouvellement conquises à son cousin, un certain Youssef Ibn Tachfin. En 1072, ce dernier empêche le retour d'Abou Bakr et fait dès lors de Marrakech, fondée deux ans plus tôt, sa capitale. La rigueur morale de ces "Voilés" et leur attachement aux valeurs de l'islam attira les nombreux déçus des années du climat d'anarchie ambiant et Youssef Ibn Tachfin constitua sans mal une armée de 20 000 hommes qu'il arma d'arbalètes. Toutefois, la soumission des intrépides tribus Zénètes ne fut pas des plus aisées. Ces derniers se rallièrent même ponctuellement aux élites bourgeoises de Fès et de Tétouan, bien décidées à repousser ces tribus dont le puritanisme était aux antipodes des aspirations de raffinement et de luxe qu'ils avaient importé d'Andalousie. Des villes du nord, Meknès tomba la première, puis ce fut au tour de Fès (1060 ou 1061), des villes du Rif, de Tlemcen (1069) et enfin d'Oujda (1081). Tanger et Ceuta, fiefs de la dynastie hammudite de Malaga ne cédèrent que vers 1084 après un éprouvant siège et subirent de terribles supplices. À l'est, les Almoravides avancèrent jusqu'à Alger (Ténès et Oran furent gagnées en 1082).

Tombeau du célèbre prince et poète Al Mutamid Ibn Abbad, condamné à finir sa vie dans une prison d'Aghmat au sud de Marrakech

Alors que dans la brillante Andalousie, les princes musulmans subissaient les premiers revers face aux chrétiens ligués autour de la personne d'Alphonse VI, les extraordinaires prouesses militaires de ces "Voilés" aux mœurs rigides résonnent comme une bénédiction. Al-Muttawakil de la Taifa de Badajoz fait appel aux Almoravides dès 1079. En 1082, c'est au tour d'Al Mutamid Ibn Abbad de solliciter les maîtres du Maroc. En 1086, pour répondre à ces appels et pour enrayer la "décadence" civilisationelle d'Al-andalus (arts florissants, consommation de vin ...), Youssef Ibn Tachfin fait embarquer de Ceuta la bagatelle de 7000 cavaliers et 12 000 fantassins. Rapidement, les rois des différentes taifas rallient les armées Almoravides. Les victoires s'enchainent et les armées d'Alphonse VI sont mises en déroutes non loin de Badajoz le 23 octobre 1086. Youssef Ibn Tachfin rentre au Maroc régler des affaires internes mais le désordre en Andalousie le pousse à revenir. Il est néanmoins poussé par les fakihs à revenir, du fait des difficultés lors du siège à Aledo et surtout des divisions entre taifas qu'il considérait personnellement comme une honte pour l'islam. En 1090, un concile almoravide à Algésiras déclara la guerre aux reyes de taifas accusés d'impiété. L'alliance de certains de ces derniers avec des princes chrétiens n'empêcha pourtant pas l'irrésistible avancée des Almoravides à Al-andalus, qui s'acheva en 1094 avec la prise de Badajoz et l'impitoyable mise à mort d'Al-Mutawakil et de sa famille. Les victoires s'enchainent encore face au Cid retranché à Valence.

En 1106, après la prise de Valence et alors que les Baléares sont occupées, Youssef Ibn Tachfin décède et son fils, Ali Ben Youssef hérite du trône. Fils d'une esclave chrétienne affranchie, il devient par la même occasion maître d'un empire s'étendant du Tage au fleuve Sénégal, des côtes algériennes à Tombouctou. Il nomme son frère Temyn gouverneur d'Al-andalus. Les armées almoravides défont Sancho, fils d'Alphonse VI lors du siège du château d'Uclès. Alphonse VI décèdera l'année suivante, en 1109. Ali revient alors en Andalousie et remporte les sièges de Madrid, Guadalajara et Talavera. À l'ouest, les armées almoravides poussent jusqu'à Porto, menaçant même les côtes galiciennes. À l'est, les Baléares servent de base logistique aux razzias menées contre Barcelone. Cependant, les innombrables exploits militaires ne parviennent pas à pallier le mécontentement ambiant en Andalousie où le fragile équilibre entre Mozarabes, juifs et Arabes est quelque peu rompu par la rigueur religieuse imposée par les conquérants. L'autodafé des écrits du très populaire Al-Ghazali ne fait qu'amplifier le malaise des élites culturelles, nostalgiques de l'âge d'or du califat omeyyade. La sollicitation par l'armée divine des milices chrétiennes de Reverter pour maintenir l'ordre au Maroc même est mal comprise par les tribus montagnardes du Haut-Atlas, de jour en jour plus mécontentes de l'autoritarisme almoravide.

Dynastie almohade

Empire Almohade entre 1147 et 1269 (Apr JC)
Drapeau Almohade

Mohammad Ibn Toumert, futur Mahdi et fils d'un amghar, chef de village de la tribu geras. Très précocement animé par un zèle religieux, il entreprit dès sa jeunesse de multiples voyages l’amenant à visiter Baghdad, Le Caire et peut-être même Damas où il découvre tout l'ampleur de la tradition musulmane, et notamment le soufisme. Rapidement, il entretient une profonde aversion pour l'étroitesse du malékisme régnant en maître en sa patrie. C'est en 1117 qu'il regagne le Maghreb, via Tripoli, puis Tunis et enfin Béjaïa où ses prêches pieuses galvanisent les foules. À Melalla, il se lie d’amitié avec le Zénète Abd El Moumen. C'est en compagnie de ce dernier qu'Ibn Toumert d'Almohades (de ‘’Al-Muwahidûn’’, الموحدون), les Unitaires. C'est à Tinmel, au cœur de la très isolée vallée du N'fis qu’il établit sa "capitale". Ses prêches rencontrent un écho considérable et il clame ouvertement son intention de liguer toutes les tribus insoumises des montagnes contre les Almoravides. Son aura grandissante suscite de jour en jour davantage d'inquiétudes de la part des Almoravides qui lancent contre lui en 1121 une expédition militaire commandée par le gouverneur du Souss, Abou Bakr Ben Mohammed El-Lamtouni. L'expédition est littéralement écrasée. Suite à cette déconvenue, les velléités s'estompèrent un temps mais en 1127 (ou 1129), une nouvelle expédition parvint dans les contreforts du Haut-Atlas aux environs d’Aghmat dans l'espoir de frapper un grand coup en pays Hintata, fief de la doctrine "Unitaire". Mais Abd El Moumen et El Béchir contrarièrent ce plan et profitant de l'effet de surprise, ils parvinrent même à assiéger ponctuellement Marrakech, capitale almoravide. Cependant, leurs faiblesses en combat de plaine les poussèrent à se retrancher en toute hâte (El Béchir mourut). Quelques mois plus tard, en septembre 1130, Ibn Toumert mourut.

Mihrab de la mosquée de Tinmel, fief originel de la doctrine almohade

Abd El Moumen succéda d'abord secrètement au fondateur de la secte et privilégia une politique d'alliance avec les tribus de l'Atlas. Pour ce faire, il joua non seulement de ses origines Zénètes mais aussi de ce qui restait de cercles d'initiés qu'avait fondé son prédécesseur. Dès 1140, une intense campagne permet aux Almohades de s'attirer les faveurs des oasis du sud. Taza puis Tétouan sont les premières grandes cités à tomber. À la faveur du décès d’Ali Ben Youssef en 1143, il s'empare de Melilla et d'Al-Hoceima, faisant ainsi du nord du Maroc sa véritable base logistique. La mort du redoutable Reverter en 1145 suivie la même année de celle de Tachfin Ben Ali permet aux Almohades les prises respectives d’Oran, de Tlemcen, d'Oujda et de Guercif. S'ensuit ensuite le long et éprouvant siège de Fès qui durera la bagatelle de neuf mois durant lesquels Abd El Moumen se charge personnellement de prendre Meknès, Salé et Sebta. La conquête du Maroc s'achèvera finalement en mars 1147 par la prise de Marrakech, capitale du désormais déchu empire almoravide et dont le dernier roi Ishaq Ben Ali sera ce jour-là impitoyablement tué. Pour fêter cette victoire, Abd El Moumen fit bâtir la très célèbre Koutoubia sur les ruines de l'ancien Dar El Hajar.

De manière assez inédite, les premiers efforts militaires d'Abd El Moumen désormais "intronisé" se tournent vers l'est du Maghreb, sous la menace des Normands de Sicile menés par Roger II (qui ont pris le contrôle de Djerba et Mahdia et menacent la prospère Bejaïa) et des cohortes bédouines envoyées depuis Le Caire par les souverains Fatimides, furieux de voir Zirides et Hammadides échapper à leur contrôle. Les opérations lancées s'avèrent largement fructueuses puisque les bédouins sont complètement écrasés à Béjaïa puis Sétif en 1152. En 1159, une puissante armée terrestre est levée depuis Salé, secondée par une flotte de soixante-dix navires, obligeant les Normands à se retrancher sur Sfax et Tripoli. Ainsi le Maroc s'étendait il à la fin des années 1150 de l'Océan Atlantique jusqu'aux portes de la Libye. En Andalousie la fin de la période almoravide a permis la résurgence des reinos de taifas et un regain de vigueur des Chrétiens. En 1144 ils prennent même le contrôle de Cordoue. À l'ouest, Lisbonne et Santarem sont prises également. Almeria est également prise par les Aragonais pour une décennie entière. Dos au mur, les taifas se voient obligés de faire de nouvel appel aux maîtres du Maroc. Ainsi, avant même la prise de Marrakech par les Almohades, Jerez et Cadix s'offrent à ces derniers. Dans le sillage de la prise de Marrakech, des corps expéditionnaires permettent la conquête de tout le sud de la péninsule (Grenade, Séville, Cordoue ...) puis de Badajoz. En 1157, Almeria est reprise. Abd El Moumen décèdera finalement en 1163 à Salé. Son fils Abu Yaqub Yusuf lui succède, d'abord reconnu à Séville puis à Marrakech. Il s'efforcera jusqu'à son décès en 1184 de régner en véritable "despote éclairé", soucieux de desserrer l'étau d'orthodoxie religieuse pesant sur le Maroc. Sous son impulsion fleurissent des arts autrement plus épanouis que sous la dynastie précédente. L’architecture en particulier atteint un véritable âge d’or, se traduisant par la construction de la Giralda à Séville, fraichement honorée du statut de capitale andalouse, ainsi que de la Tour Hassan a Rabat (dont le minaret ne fut jamais achevé) et de la Koutoubia à Marrakech, toutes trois bâties sur un modèle sensiblement équivalent. Dans d’autres registres, le palais de l’Alhambra est érigé sur les hauteurs de Grenade et les Jardins de l'Agdal sont plantés à Marrakech (cf. l'article Art almoravide et almohade). C’est également sous les Almohades que vécut le brillant philosophe Averroès (de son vrai nom Ibn Rûshd ابن رشد) ainsi que Maïmonide qui ira néanmoins s’exiler au Caire afin de pouvoir pratiquer librement sa religion (il était de confession hébraïque). À la mort d’Abu Yaqub Yusuf, les Almoravides demeurés maîtres des Baléares s’en vont porter le glaive là où jadis sévissaient les Normands. Ils arrachent Alger, Miliana, Gafsa et Tripoli aux Almohades et subventionnent des tribus bédouines d’Ifriqiya qui s’en iront mener des razzias dans tout le Maghreb médian et descendront même jusque dans les oasis du Drâa. Matées par les vigilantes milices d’un certain gouverneur Abu Yusf, ces tribus bédouines seront par la suite sédentarisées dans l’ouest marocain, dans l’ancien pays bergouata où elles contribueront à l’effort d’arabisation des plaines du Gharb et de la Chaouia. Après la victoire d’Alarcos durant laquelle Alphonse VIII est battu par le souverain Abu Yusuf Yaqub al-Mansur, les derniers fauteurs de troubles Almoravides sont écrasés dans le sud tunisien. C’est l’âge d’or almohade.

Bataille de Las Navas de Tolosa

Muhammad an-Nasir succède à son père en 1199. Le 16 juillet 1212, son armée de 200 000 hommes est mise en déroute par une coalition de près de 220 000 chrétiens venus de France, d’Aragon et de Catalogne, de León et de Castille. C’est la Bataille de Las Navas de Tolosa que l’histoire retiendra comme l’évènement charnière de la Reconquista. L’autorité des Almohades sur leur empire sera durablement affaiblie par cette débâcle, au point que le Muhammad an-Nasir renoncera à son trône l’année suivante, le cédant à son fils. À 16 ans, Yusuf al-Mustansir accède donc au trône. Dépourvu d’autorité, il voit rapidement le Maghreb médian lui échapper. Il en va de même en Andalousie où le gouverneur almohade de Murcie réclame une régence et franchit le détroit pour le faire savoir. À Séville, Al-Mamoun fait sensiblement de même. Les taifas renaissent de leurs cendres et imposent le malékisme. À Marrakech même les cheikhs souhaitent procéder à l’élection d’un nouveau calife, ne laissant d’autre alternative au jeune souverain que la fuite pour un temps. Son fils, Abd al-Wahid al-Makhlu lui succède en 1223. Il mourra étranglé l’année même. Les cheikhs de Marrakech procèderont alors à l’élection d’ Abu Muhammad al-Adil. Les Hafsides, du nom d’Abû Muhammad ben ach-Chaykh Abî Hafs, autrefois vizir de Muhammad an-Nasir déclarent leur indépendance en 1226, sous l’impulsion de Abû Zakariyâ Yahyâ. La mort d’Abu Muhammad al-Adil marquera le début de l’ingérence du Royaume de Castille dans les affaires marocaines. Ferdinand III de Castille soutiendra Abu al-Ala Idris al-Mamun tandis que les cheikhs soutiendront le fils de Muhammad an-Nasir, Yahya al-Mutasim. C’est le premier qui prit pour un temps l’ascendant, parvenant à prendre Marrakech et à massacrer les cheikhs. Il renia la doctrine religieuse almohade au profit du malékisme et consentit en paiement de sa dette à construire l’église Notre-Dame de Marrakech en 1230. L’édifice fut détruit deux ans plus tard. En 1233, son fils Abd al-Wahid ar-Rachid reprit Marrakech et chassa de Fès les Bani Mari futurs Mérinides (ces derniers faisaient payer à la ville et à sa voisine Taza un tribut depuis 1216), permettant de réunifier le Maroc. En Andalousie, Cordoue tombe aux mains de Ferdinand III de Castille dès 1236. Valence lui emboitera le pas deux ans plus tard, puis ce sera au tour de Séville en 1248. Entre temps, Abu al-Hasan as-Said al-Mutadid parviendra à rétablir un semblant d’unité sur le Maroc mais accumulera les échecs face aux Mérinides dont l’avancée est irrésistible sur le Maroc septentrional. Pour une trentaine d’année, les Almohades survivront, recroquevillés sur la plaine du Haouz et payant un tribut à leurs voisins septentrionaux. En 1269, Marrakech tombe. En 1276, c’est au tour de Tinmel. Un siècle et demi plus tard, la boucle almohade est bouclée.

Dynastie des Mérinides

Empire Mérinide entre 1258 et 1420 (Apr JC)
Emblème de la dynastie mérinide

Contrairement aux deux dynasties précédentes, la montée en puissance des Mérinides n’est pas à mettre sur le compte d’une démarche personnelle associable à un individu mais plutôt à l’affirmation collective d’une tribu. L’autre rupture que marque l’accession au pouvoir des Mérinides est l’abandon du leitmotiv de la purification religieuse au profit d’une conception de la conquête du pouvoir plus classique, plus conforme à l’identité tribale des protagonistes.

La tribu en question est une tribu zénète dont les origines sont incertaines. Toujours est-il que les Beni Merin (ou Bani Mari) constituent tout au long du XIIe siècle l’archétype d’une tribu |berbère lambda, nomadisant entre le bassin de la Haute-Moulouya à l’ouest (entre Guercif et Missour) et le Tell algérien, au sud de Sidi bel Abbès à l’est. La première occurrence de la tribu des Beni Merin dans l'historiographie marocaine coïncide avec leur participation en tant que groupe à la bataille d'Alarcos (1196), bataille finalement remportée par le camp almohade. C’est à cette occasion que s’illustre Abd al-Haqq considéré comme le véritable fondateur de la dynastie mérinide. De retour au pays, la tribu retombe dans un anonymat relatif jusqu’à la cinglante défaite almohade de Las Navas de Tolosa à l’issue de laquelle les troupes Mérinides iront défaire 10 000 soldats Almohades. Suite à ce succès, les Mérinides s’installent temporairement dans le Rif, soutenus par des Miknassas sédentarisés au nord de Taza. Dès 1216, ils se faisaient payer tribut par les cités de Fès et Taza. Les Almohades soucieux de restaurer leur autorité sur tout leur territoire lancent de nombreuses contre-offensives, le plus souvent vaines. C’est au cours d’une de ces manœuvres que décède Abd al-Haqq. Son fils Uthman ben Abd al-Haqq lui succède. Dès 1227, toutes les tribus entre le Bou Regreg et la Moulouya ont fait allégeance aux Mérinides. En 1240, Uthman ben Abd al-Haqq décède, assassiné par son esclave chrétien. C’est son frère Muhammad ben Abd al-Haqq qui lui succède, assiégeant avec un succès relatif Meknès. Il décède en 1244, tué par des milices chrétiennes au service des Almohades. Au milieu de la décennie 1240, les troupes Almohades sont mises en déroutes à Guercif. Les Mérinides s’engouffrent alors dans la très stratégique Trouée de Taza, tremplin qui leur permit d’entreprendre le siège de Fès en août 1248 et d’envisager la prise de toute la moitié nord du Maroc. Mais la moitié sud n’est pas en reste. Abu Yahya ben Abd al-Haqq ayant précédemment succédé joue des amitiés traditionnelles des Beni Merin avec les Béni-Ouaraïn du Moyen Atlas et d’autres tribus du Tafilalet pour contrôler les oasis et détourner les revenus du commerce transsaharien de Marrakech vers Fès, désignée comme capitale mérinide.

En 1258, Abu Yusuf Yaqub Ben Abd Al-Haqq]] succède à son frère enterré dans l’antique Nécropole de Chella qu’il avait commencé à réhabiliter. Le début de son règne est marqué par une lutte avec son neveu qui réclamait la succession. Ce dernier parvient à prendre Salé. La situation à l’embouchure du Bou Regreg profite à la Castille qui prendra la cité en otage durant deux semaines. L’ouest du Rif fut également en proie à de nombreuses insurrections Ghomaras tandis que Ceuta et Tanger étaient alors aux mains d’un sultan indépendant, un dénommé El Asefi. Rapidement le nouveau souverain exprima son désir d’en découdre rapidement avec les Almohades retranchés dans le Haouz, l’est des Doukkala et une partie du Souss. Une première tentative en ce sens se solda par un échec en 1262. Les Almohades pressèrent alors les Abdalwadides d’attaquer leurs rivaux Mérinides par surprise. Yghomracen, célèbre souverain abdalwadide fut défait en 1268. L’année suivante, Marrakech fut définitivement prise.

Medersa Bou Inania de Meknès

Durant les années qui suivirent, il bouta les espagnols hors de tous leurs établissements atlantiques jusqu’à Tanger. En 1276, Fès, nouvelle capitale du royaume se voit augmentée d’un nouveau quartier, à l’écart de l’ancienne ville, où se côtoient notamment le nouveau palais royal et le Mellah. C’est Fès El Jedid. Globalement la ville connaîtra sous l’ère mérinide un second âge d’or, après celui connu sous les Idrissides. Après la pacification totale du territoire et la prise de Sijilmassa aux Abdalwadides, le sultan franchit le détroit et tente de reconstituer la grande Andalousie musulmane des Almohades. Les entreprises espagnoles des Mérinides furent complexes mais n’accouchèrent que de peu de résultats concrets. Suite au siège de Xerès, un traité de paix stipulant le retour de nombreux documents et ouvrages d’art andalous (tombés aux mains des chrétiens lors des prises de Séville et Cordoue) vers Fès. En 1286, Abu Yusuf Yaqub Ben Abd Al-Haqq décède à Algésiras. Il est inhumé à Chella. Son fils Abu Yaqub Yusuf, plus tard dit an-nāsr, lui succède et se voit confronté dès son intronisation à un durcissement des révoltes dans le Drâa et à Marrakech et à un désaveu de certains membres de sa famille, s’alliant tantôt avec les Abdalwadides ou les révolté. Il rendit Cadix aux Nasrides de Grenade en guise de bonne volonté mais 6 ans plus tard, en 1291, ces derniers, alliés aux Castillans dont ils sont les vassaux, entreprennent de bouter définitivement les Mérinides de la Péninsule Ibérique. Après quatre mois de siège, Tarifa est prise par les Castillans. Mais les yeux d’Abu Yaqub Yusuf an-Nasr sont plutôt rivés sur Tlemcen, capitale des éternels rivaux des Beni Merin que sont les Abdalwadides. Il se dirige vers Tlemcen à la tête d’une armée cosmopolite puisqu’essentiellement composée de mercenaires chrétiens et Kurdes. Le siège durera 8 ans et se poursuivra jusqu’à l’assassinat du souverain, des mains d’un des eunuques de son harem, en 1307.

Jusqu’à l’avènement d’Abu al-Hasan ben Uthman en 1331, la dynastie est marquée par une forme de décadence dont les principaux symptômes sont la multiplication :

  • Des querelles de succession
  • Des révoltes populaires (des difficultés dans le Rif, à Ceuta et Tanger se surajoutèrent au climat insurrectionnel croisant à Marrakech et dans le Souss)
  • Des révoltes militaires (c’est la première fois dans l’histoire du Maroc que les généraux de l’armée royale auront leur mot à dire dans la gestion des affaires royales).

En 1331 donc, Abu al-Hasan ben Uthman succède à son père, quelques mois seulement après avoir obtenu son pardon. Rapidement, l’obsession de ses aînés pour Tlemcen le rattrape. Il entame un nouveau siège sur la ville qui s’avèrera vain. Il évince ceux qui dans son entourage familial le jalousent mais sait faire preuve d’une grande dextérité dans sa gestion des velléités tribales. Tlemcen tombe enfin en 1337. Abu al-Hasan ben Uthman est auréolé de gloire. Cette victoire lui ouvre la voie du Maghreb médian mais avant de s’engouffrer dans cette brèche ouverte en direction d’Ifriqiya, le souverain tient à venger la mort de son fils Abu Malik, surpris par les Castillans après son succès à Gibraltar en 1333. La bataille de Tarifa, le 30 octobre 1340 se solde par une lourde défaite qui signera la fin définitive des ambitions marocaines en terre espagnole. Sept années plus tard, le sultan et ses armées parviennent à soumettre l’Ifriqiya. L’année suivante pourtant, les Mérinides essuient une cuisante défaite à Kairouan. L’écho de la déconvenue est grand, au point que nait et se répand une folle rumeur selon laquelle Abu l’Hassan serait mort au combat. À Tlemcen, Abu Inan Faris est alors intronisé. C’est de sa volonté qu’émanera la construction de la medersa Bou Inania de Fès. Il a d’ailleurs également parachevé la construction de la Medersa Bou Inania de Meknès, entamé par son aîné. Ce dernier tentera un vain retour via Alger puis Sijilmassa. Il est finalement défait et tué par les armées de son fils sur les rives de Oum Errabiaa. Abu Inan Faris, profondément chagriné par ce décès, tentera alors de faire asseoir son autorité sur l’ensemble du royaume, de nouveau fragilisé par la recrudescence des velléités insurrectionnelles. Il s’entoure à ces fins d’Ibn Khaldoun, penseur de génie et véritable précurseur de la sociologie moderne. Son neveu, maître de Fès, est exécuté, mais à l’occasion de ce déplacement au Maroc, c’est Tlemcen qui se soulève. Une intense campagne permet un certain regain de vigueur des Mérinides mais Abu Inan est étranglé des mains d’un de ses vizirs le 3 décembre 1358, neuf ans seulement après son accession au pouvoir.

Nécropole de Chella

L’anarchie est alors à son paroxysme. C’est le premier grand déclin de la dynastie. Chaque vizir tente de porter sur le trône le prétendant le plus faible et manipulable. Les richesses patiemment accumulées par les souverains précédents sont pillées. Un premier prétendant venu de Castille parvient à se soustraire pour un temps à ce diktat des vizirs. Il s’appelle Abû Ziyân Muhammad ben Ya`qûb plus simplement appelé Muhammad ben Yaqub. Reconnu et acclamé dans le nord du Maroc, il règne à partir de 1362 sur un royaume dont seule la moitié nord (de la Tadla aux contreforts méridionaux du Rif) est demeurée loyale à l’autorité mérinide. Tout au long de son bref règne, il tentera de faire évincer un à un les vizirs jugés encombrants mais c’est des mains d’un de ces derniers, le grand vizir Omar, qu’il périra en 1366. Omar désincarcère alors le fils d’Abu l’Hasan, Abu Faris Abd al-Aziz ben Ali ou plus simplement Abd al Aziz. Après avoir réussi le tour de force d’évincer bon nombre de vizirs dont celui qui l’a porté au pouvoir, il parvient à mater le pouvoir parallèle en place à Marrakech (pouvoir dit d’Abou l'Fadel, vaincu en 1368). Il parvient à asseoir son autorité en pays Hintata, puis dans le Souss et à Sijilmassa. En 1370, Tlemcen, où s’était reconstitué le pouvoir abdalwadide, retombe aux mains des Mérinides. Mais deux ans plus tard seulement, il s’éteint. Le royaume est à nouveau scindé en deux, les zaouias prenant le pouvoir à Marrakech. La peste noire se fait dévastatrice.

S’ensuivent 21 années de déclin durant lesquelles se multiplient les intrigues dynastiques, les coups politiques des différents vizirs, les ingérences Nasrides et de vaines tentatives de coup d’éclat militaires face à Tlemcen. Durant les deux périodes de déclin, la pratique de la course se développe, tant dans le nord, dans les environs de Tanger et Ceuta, que sur la côte atlantique.

En 1399, alors que le Maroc est en proie à une anarchie des plus totales, le roi Henri III de Castille arme une expédition navale destinée à annihiler la pratique de la course depuis Tétouan. En fait, la ville est non seulement mise à sac mais également totalement vidée de sa population (la moitié est déportée en Castille). En 1415, c’est au tour de Ceuta de tomber aux mains des navires de Jean Ier, roi du Portugal, lui aussi en croisade contre la course.

La dynastie mérinide connait un tragique déclin. Abu Said Uthman ben Ahmad dit Abu Said succède à Abu Amir Abd Allah dans des circonstances troubles. Prince taciturne, il se tourne à nouveau vers Tlemcen. Mais le vent a tourné et Abou Malek, souverain abdalwadide, pétri de haine à l’encontre des maîtres de Fès, parvient à prendre la ville et impose un souverain fantoche. Les document concernant cette période sont très flous et se contredisent. Toujours est-il que Abu Muhammad Abd al-Haqq succède à Abu Said alors qu’il n’a qu’un an (1421). Cette accession au trône appela bien sûr une régence. Les vizirs Wattassides s’avèreront incontournables.

L'arrivée des Andalous et des Moriscos (morisques)

voir : Andalousie, Espagne, Portugal, Grenade, Cordoue, Séville, Tolède, Boabdil, moriscos, Musique marocaine, Musique arabo-andalouse, Reconquista

Les arabo-andalous ont été chassés d'Espagne principalement en 2 temps : à la chute de Grenade en 1492, et en 1609 avec l'expulsion des Morisques. L'arrivée massive de ces andalous, que le Maroc devra intégrer dans les tissus social et économique, va marquer un nouveau tournant dans la culture, la philosophie, les arts, la politique.....du Maroc. Notons que de nombreux intellectuels et artistes andalous rejoindront les cours royales.

Les moriscos installés à Rabat et Salé formèrent des républiques corsaires vivant de courses commerciales fructueuses qui les emmenèrent à négocier avec de nombreux états ( Espagne, Portugal, France, Angleterre, Hollande, Islande....)

Il est nécessaire de rappeler, qu'avant 1492, la proximité géographique du Maroc avec l'Espagne andalouse va naturellement induire des échanges constants et divers entre ces 2 pays.

Différentes dynasties marocaines sont intervenues dans l'histoire de l'Espagne mauresque : les Almoravides, les Almohades et les Mérinides. L'histoire du Maroc et de l'Espagne mauresque se confondront donc à 3 reprises.

Les arabo-andalous arrivés au Maroc vont soit s'installer dans d'anciennes villes du pays soit en créer de nouvelles ( voir l'histoire des villes de : Tanger Tétouan Fès TazaOujda Chefchaouen Rabat Salé)

Dynastie des Saadiens

Au début du XVIe siècle, les Saadiens[3] ou Sa`dides[4] dirigent des tribus venues de la vallée du Draâ, exaspérées par les offensives chrétiennes, qui se révoltent contre les berbères Wattassides et les chassent du pouvoir.

Dynastie des Alaouites

Armoiries du Royaume du Maroc (1957)

Les Alaouites (à ne pas confondre avec les Alaouites de Syrie) sont les membres de la dynastie marocaine régnante depuis le XVIIe siècle. Ils sont originaires du Tafilalet et considérés descendants d'Ali.

Politique

Le roi Mohammed VI et le président américain George W. Bush, le 23 avril 2002 à la Maison Blanche.

Le Maroc est une monarchie constitutionnelle . Sa constitution est celle proclamée en décembre 1962 par Hassan II.

Elle a été modifiée et enrichie à 4 reprises en 1970, 1972, 1992 et 1996, augmentant les pouvoirs du parlement bien que ceux-ci restent toujours limités sur certains points.

En effet, l’essentiel du pouvoir est concentré entre les mains du roi, monarque héréditaire, qui nomme le premier ministre en tenant compte de la majorité du parlement.

Actuellement, le pouvoir exécutif est exercé par le gouvernement. Le pouvoir législatif, bicaméral, est exercé par la chambre des représentants composée de 325 membres élus tous les cinq ans au suffrage universel, et la chambre des conseillers qui comprend 270 membres renouvelés par tiers tous les trois ans.

La justice est le troisième pouvoir. Ce pouvoir en forte mutation depuis quelque années, grâce à la création de nouvelles juridictions spécialisées( tribunaux administratifs, tribunaux de commerce).

Droit des femmes

Depuis la venue au trône de Mohammed VI, des réformes sur la condition de la femme ont été accomplies. Suite aux luttes du mouvement féminin et du mouvement démocratique et malgré la farouche résistance opposée par le mouvement intégriste et les conservateurs. Le roi Mohammed VI a joué un rôle d’arbitre en sa qualité de commandeur des croyants qui lui est conféré par la constitution marocaine. Il constitua une commission consultative royale qu’il a chargé de répondre aux attentes des militantes féminines qui avaient dénoncé toutes les injustices endurées par les femmes marocaines. Après des concertations avec toutes les parties concernées qui ont duré près de trente mois, c’est le roi qui a tranché en présentant devant le parlement, le 10 octobre 2003, le nouveau projet de code de la famille, appelé Moudawana, qui a été discuté, amendé et adopté à l’unanimité par toutes les forces représentées au parlement en janvier 2004.

Le nouveau code de la famille est fondé sur l’égalité entre les sexes et abolit la tutelle exercée sur les femmes. La notion de « chef de famille » est abolie et remplacée par la co-responsabilité entre les époux.

Le mariage d’une jeune femme n'était possible qu'en présence de son père en tant que tuteur, seules les filles ayant perdu leur père pouvaient se marier sans tutelle : désormais, une femme peut se marier en toute liberté que son père soit vivant ou décédé. L’âge légal de mariage pour la jeune femme a été revu à la hausse : il est maintenant de dix-huit ans pour les filles et les garçons au lieu de quinze ans auparavant pour les filles. Enfin, et cela représente une grande avancée, la femme mariée a le droit d’obtenir le divorce de son mari sans être obligée comme c’était le cas auparavant de fournir des preuves et des témoignages pour justifier les raisons de sa demande.

En 2006, un nouveau chapitre ajouté au code de la Famille, rend possible pour la mère marocaine de transmettre la nationalité marocaine de plein droit et automatiquement à ses enfants nés de père étranger, dans le cadre d'un mariage.

Le mariage de la marocaine musulmane n’est légal qu'avec un époux musulman, et un marocain musulman ne peut se marier avec une non-musulmane, sauf si sa religion est monothéiste.

Les marocains de confession juive sont soumis aux règles du statut personnel hébraïque marocain[5].

En 2007, le pays compte un taux d’analphabétisme à l’échelle nationale de 37 % [6] plus élevé chez les femmes et en milieu rural . Le taux d’activité s’élève à 76,9 % chez les hommes contre 47,9 % chez les femmes[7].

Organisations internationales et régionales

Le Maroc est membre fondateur :

À l'échelle régionale, le Maroc est également membre de l'Union du Maghreb Arabe, qui réunit au sein d'une même entité régionale les pays du Maghreb tel qu'on le conçoit traditionnellement (Maroc, Algérie et Tunisie) ainsi que la Libye et la Mauritanie. Fondée à Marrakech en 1989, l'Union du Maghreb Arabe a du revoir au fil des années ses ambitions à la baisse au vu des dissensions persistantes qui existent entre les deux principales puissances régionales, à savoir le Royaume du Maroc et l'Algérie. Le siège actuel de l'organisation se trouve à Rabat.

Le Maroc est également membre de l'Union pour la Méditerranée fondée à Paris le 13 juillet 2008. Le royaume a en outre fait savoir dans un premier temps qu'il comptait abriter le siège de l'UPM. Rabat (ou Tanger pour certains) en donc en lice aux côtés de La Valette, Marseille, Barcelone et Tunis.

Le Maroc fait aussi partie de différentes organisations internationales, dont la Banque africaine de développement, l’Organisation des Nations unies, l’Organisation internationale de la francophonie, l’Organisation mondiale de la santé, l’Organisation mondiale du commerce.

Rangs internationaux

L’indice de développement humain du Maroc en 2007(0,646, catégorie « moyen ») le classe à la 126e place.

En 2007, l’indice de pauvreté humaine IPH-1 classe le Maroc à la 61e place sur 108 pays avec un taux de pauvreté de 33,4 %, [9].

Standard & Poor's (S&P) a revu à la hausse la cote financière du Maroc en haussant la note de sa dette de BB à BB+ en 2005 alors que Fitch Ratings a attribué le 19 avril 2007 l’Investment grade au Royaume du Maroc. Selon cette agence, la cote attribuée au Maroc reflète les progrès remarquables accomplis aussi bien sur le plan politique, économique que social au cours des dernières années, ce qui s’est traduit par des améliorations sensibles du niveau de vie.

Forces armées royales marocaines

Gendarmerie royale marocaine

Géographie

Photo satellite du Maroc

Géographie physique

Le Maroc se caractérise par une grande diversité de paysages. L'explication à cela est, à l'instar de ce que l'on peut observer en Algérie également, la présence de la chaîne de l'Atlas qui joue un rôle de barrière et de filtre climatique. Le Maroc compte deux massifs montagneux : l'Atlas, subdivisé en Moyen-Atlas au nord, Haut-Atlas au centre et Anti-Atlas au sud, et le Rif, massif montagneux faisant partie du système des Cordillères Bétiques et situé face à la Méditerranée. Le point culminant du Maroc (et d'Afrique du Nord) est le Jbel Toubkal qui culmine à 4 167 m. Quant au Rif, il cumine à 2 450 m avec le Djebel Tidirhine.

Entre l'Océan Atlantique et l'Atlas, une constellation de plaines à la fertilité relativement élevée constitue ce que l'on désigne parfois sous le nom de "Maroc utile". Les plaines marocaines sont de deux types : les plaines littorales d'une part, et les plaines intérieures d'autre part. Les plaines littorales sont le Gharb (région de Kenitra), la Chaouïa (région de Casablanca), la Doukkala (El Jadida et Safi) et le Souss (hybride). Les plaines intérieures quant à elles profitent des barrières climatiques que constiuent l'Atlas et le Rif et qui régulent quelque peu la pluviosité. Ces plaines sont au nombre de trois : le Haouz (région de Marrakech), la Tadla (région de Beni Mellal) et le Saïss (région de Meknès et de Fès) se prolongeant via la trouée de Taza jusqu'à la région d'Oujda.

Au sud et à l'est de la chaîne de l'Atlas, l'omniprésence du désert et la pauvreté de la terre ne permettent qu'une occupation humaine clairsemée. À l'est, la population s'organise plus volontiers autours d'oueds (cours d'eau partiellement et périodiquement asséchés) comme le Drâa et le Ziz tandis qu'au sud ou même dans l'extrême-orient marocain, les oasis sont véritablement de type sahariennes (Guelmim, Smara, Figuig…).

Frontières terrestres

À l’est et au sud-est, le Maroc est limitrophe de l’Algérie. Au nord, le Maroc est limitrophe des enclaves espagnoles de Ceuta et de Melilla – villes réclamées par le Maroc. Le tracé des frontières orientales du Maroc ont été imposées par la France pendant la période coloniale. Lors de la guerre d'Algérie, celle-ci pensait conserver les Territoires du Sud algériens, avant de les céder à l'Algérie lors des négociations d'Evian en 1962. On sait aujourd'hui que le GPRA avait autorisé la France à procéder non loin de Béchar et jusqu'en 1967 à des activités militaires restées secrètes.

Le tracé des frontières avec les pays et territoires limitrophes est de[10] :

Climat

L'Environnement

Géographie humaine

Subdivisions

Carte des régions du Maroc.
NB : Les provinces notées 06, 07 et 11 sont partiellement ou intégralement situées au Sahara Occidental

Le Maroc compte seize régions ayant chacune à sa tête un wali, ainsi qu’un Conseil régional, représentatif des « forces vives » de la région. Ces régions ont le statut de collectivité locale[12].

L’article 101 de la Constitution indique : « Elles [Les collectivités locales] élisent des assemblées chargées de gérer démocratiquement leurs affaires dans les conditions déterminées par la loi. Les gouverneurs exécutent les délibérations des assemblées provinciales, préfectorales et régionales dans les conditions déterminées par la loi. » Le modèle {{Guillemets}} ne doit pas être utilisé dans l'espace encyclopédique

Les numéros de la liste ordonnée sont ceux figurant sur la carte ci-contre ; sont indiquées également entre parenthèses les codes ISO 3166-2 correspondants (toujours à deux chiffres) :

  1. Chaouia-Ouardigha (09) ;
  2. Doukhala-Abda (10) ;
  3. Fès-Boulemane (05) ;
  4. Gharb-Chrarda-Beni Hssen (02) ;
  5. Grand Casablanca (08) ;
  6. Guelmim-Es Smara (14) (inclut une partie du Sahara occidental, la province d’Es Smara) ;
  7. Laâyoune-Boujdour-Sakia el Hamra (15) (inclut une partie du Sahara occidental) ;
  8. Marrakech-Tensift-Al Haouz (11) ;
  9. Meknès-Tafilalet (06) ;
  10. L'Oriental (04) ;
  11. Oued Ed-Dahab-Lagouira (16) (situé au Sahara occidental) ;
  12. Rabat-Salé-Zemmour-Zaër (07) ;
  13. Sous-Massa-Drâa (13) ;
  14. Tadla-Azilal (12) ;
  15. Tanger-Tétouan (01) ;
  16. Taza-Al Hoceima-Taounate (03).

Villes principales

La capitale administrative et politique du Maroc est Rabat. La capitale économique du pays est Casablanca.

Liste des villes ayant plus de 60 000 habitants[13]
Fichier:Centre casablanca.jpg
Casablanca
Ville Divers Population
Casablanca (Dar el-Beida)
  • Capitale Economique
  • 1ère métropole du Maroc
  • Chef-lieu du Grand Casablanca
3 397 054
Rabat
  • Capitale du royaume
  • Chef-lieu du Rabat-Salé-Zemmour-Zaër
  • Ville impériale
1 721 760
Marrakech
  • Chef-lieu du Marrakech-Tensift-Al Haouz
  • Ville impériale
  • 1e ville touristique du royaume
1 036 500
Fès
  • Chef-lieu du Fès-Boulemane
  • Capitale spirituelle
  • Ville impériale
1 001 798
Tanger
  • Chef-lieu du Tanger-Tétouan
  • 2e ville économique
730 849
Meknès
  • Chef-lieu du Meknès-Tafilalet
  • Ville Impérial
  • Le Petit Paris
  • Le Versailles de Maroc
  • Capitale de l'agriculture
576 152
Agadir
  • Chef-lieu du Souss-Massa-Drâa
  • 2e ville touristique
542 130
Oujda
  • Chef-lieu du Oriental
  • Capitale du Rai Marocain
414 053
Kenitra 381 543
Tetouan
  • Capitale d'été
337 773
Safi
  • Chef-lieu du Doukhala-Abda
  • Important port d'exporation de sardines
294 856
Mohammedia 196 815
Laâyoune 190 148
Beni Mellal
  • Chef-lieu du Tadla-Azilal
172 691
Khouribga
  • Capitale du Phosphate
170 082
El Jadida 153 863
Taza
  • Chef-lieu Taza-Al Hoceima-Taounate
  • Corridor de Taza reliant l'est à l'ouest marocain, entre l'Atlas et le Rif
146 210
Nador
  • 2e Centre Bancaire et Premier Pôle Sidérurgique du pays.
135 508
Settat
  • Chef-lieu Chaouia-Ouardigha
124 188
Larache 113 142
Ksar el-Kébir 111 439
Khémisset 110 751
Guelmim
  • Chef-lieu Guelmim-Es Smara
103 149
Berrechid 102 767
Berkane
  • Capitale des Clémentines marocaines
80 000
Essaouira 72 911
Dakhla 72 832
Ouarzazate 58 481

Villes du Sahara occidental (provinces du Sud)[14]:

Économie

Selon la Banque africaine de développement, le PIB du Maroc représente 7,5 % de celui du continent (2001). Ce pays est la cinquième puissance économique d’Afrique. Le taux de croissance du Maroc en 2006 est de 8,1 % : il est la deuxieme puissance economique du maghreb apres l'Algerie des pays du Maghreb. toutefois celui de 2007 a connu une croissance moins forte 3,2 ( 5,1 % sans Agriculture), cette baisse revient essentiellement a une année de sécheresse qui a frappé le pays.

Indicateur En 2006 En 2007 En 2008
Produit intérieur brut en milliards de dollars US 65,6 75,12* 90,4*
Croissance du PIB (prix constants) 7,8 % 2,7 % 6,5 %*
PIB par habitant en dollars US 2151* 2422* 2901*
Taux d'inflation 3,3 % 2 % 3,9 %*
Sources : BMCE Bank[15]

(*) Donnée estimée

Il fait partie des pays dit émergents au même titre que des pays comme l'Inde, la Chine, la Turquie, la Tunisie, l'Afrique du Sud, le Brésil, ou la Pologne.[16].

Chômage

Le chômage marocain a connu une baisse très importante de 13,9 pour cent en 1999 à 9,8 pour cent en 2007 et à 9,6 pour cent au premier trimestre 2008 , et c'est dû à un plan dynamique du gouvernement marocain qui a peut être trouvé la forme pour lutter contre le chômage.[17] Mais il faut prendre en compte que la définition du chômage au Maroc n'est pas la même en qu'en Europe car les personnes pratiquant un métier à salaire non permanent (petits boulots) ne sont pas comptées comme chômeurs.

Le Chanvre

Le chanvre consommé en Europe provient à hauteur de 80% [18]de la région du Rif, une région montagneuse située dans le nord du Maroc, aux portes de l'Europe.

D'un point de vue économique, le cannabis est la seconde ressource nationale du Maroc après les transferts des émigrés (principalement depuis la France)[19]. Le Maroc est ainsi le premier producteur mondial de haschich.

Le chanvre serait cultivé dans le Rif depuis le VIIe siècle, soit depuis plus d'un millénaire[20].

Le kif, historiquement consommé au maroc est un mélange de cannabis et de tabac brun finement haché, et typiquement fumé avec un longue pipe a petit foyer appelée "Sibsi".

Tourisme

La Ménara de Marrakech

Le Maroc a accueilli en 2007 un total de 7,45 millions de touristes, en hausse de 13% par rapport à l’année précédente, générant quelque 59 milliards de dirhams de recettes (+12%), selon le ministère du tourisme marocain qui a publié comme dessus, des statistiques et des chiffres officielles pour l'année 2007[21] :

Les principaux indicateurs touristiques en 2007:

  • Arrivées aux postes frontières : 7.407.617 de touristes
  • Nuitées dans les établissements classés  : 16.893.803 nuitées
  • Capacité d'hébergement (en lits) : 143.221 lits
  • Taux d'occupation des chambres : 48 pour cent
  • Recettes voyages (en dollars US) : 8,16 Milliards $

La ville de Marrakech est la première ville touristique du Maroc. En 2007, la ville possédait une capacité d’hébergement équivalente à 39 550 lits devant Agadir avec 27 904 lits

Et voici la capacité d'hébergement classée (en termes de lits)en 2007:[22]

  • Marrakech  : 39550 lits
  • Agadir  : 27904 lits
  • Casablanca : 12656 lits
  • Tanger  : 7371 lits
  • Fès  : 6802 lits
  • Ouarzazate : 6716 lits
  • Rabat  : 4812 lits
  • Tétouan  : 3821 lits
  • Meknès  : 2936 lits
  • Essaouira  : 2618 lits
  • Autres  : 28035 lits
  • Total  : 143221 lits

Transport

Le Maroc comptait en 2007 68 550 kilomètres de routes dont 60% étaient goudronnées. Le réseau routier est généralement considéré comme de qualité satisfaisante bien qu'étroit et partiellement surchargé. Le PNRR2 (Programme national de routes rurales) envisage la construction de 15 500 kilomètres de routes rurales supplémentaires à l'horizon 2015 afin de faire passer le taux de désenclavement rural de 54% à 80% à cette même échéance.[23].

La consolidation du réseau autoroutier est considérée comme une priorité nationale. Avec 862 km effectivement praticables, il est déjà le second réseau autoroutier africain derrière le réseau sud africain. À l'horizon 2015, il devrait compter 1804 km et desservir les villes d'Agadir et Oujda, respectivement 6e et 7e ville du pays.

Le développement des infrastructures routières au Maroc devrait aussi passer par le renforcement du réseau de voies express, alternatives intéressantes aux autoroutes puisque moins coûteuses. Le réseau qui ne comporte à l'heure actuelle que 333 km de voies en service devrait être étendu à plus de 960 km d'ici 2012, permettant ainsi de relier des villes telles que Tiznit, Essaouira, Ouarzazate (via Taroudant à l'horizon 2015) ou encore Nador (avant que cette dernière ne soit reliée par Autoroute et chemin de fer à Taourirt).

A contrario, le chemin de fer a longtemps pâti au Maroc du manque de volontarisme de la part des pouvoirs publics. L’ONCF, entreprise publique chargée de l’exploitation du réseau ferroviaire marocain semble cependant avoir repris son destin en main. Les infrastructures actuelles (1 907 km au total dont 1 022 km de ligne électrisée et 418 km en double voie, le reste étant en voie simple) devraient être augmentées de deux lignes de TGV :

Outre ces projets structurants, l’ONCF a procédé à l’achat de nouvelles rames et envisage de relier des villes telles que Nador et Beni Mellal.

Le transport aérien marocain a connu un véritable boom. Le Maroc compte désormais 15 aéroports et l’aéroport Mohammed V était en 2008 le 3ème aéroport africain en terme de trafic. Le trafic international a bondi en 2007 de plus de 17%, ce qui représentait une des plus fortes progressions à l’échelle internationale. La Compagnie aérienne nationale, la Royal Air Maroc est à l’heure actuelle la deuxième Compagnie aérienne africaine derrière South African Airways. En marge du groupe Royal Air Maroc, le Maroc compte deux compagnies aériennes privées que sont Jet4you (propriété à 100% du groupe TUI) et Regional Airlines.

Opérateurs de télécommunications

Services privés de télécommunications, appels VOIP

Les chiffres du secteur en 2007[24] :

Médias

En termes de liberté de la presse, le Maroc est classé 97e (en 2006) selon le classement effectué chaque année par Reporters sans frontières.

Privés

La seule chaîne télévisée privée marocaine est Médi 1 Sat. Créée le 1er décembre 2006, elle se veut surtout chaîne d’information.

Cependant, il existe un bon nombre de stations de radio privées marocaines :

Chaînes privées :

Publics

La plus ancienne chaîne de télévision marocaine est RTM (pour Radiodiffusion télévision marocaine) créée le 3 mars 1962. Elle a été renommée Al Aoula le 28 avril 2007.

La Société nationale de radiodiffusion et de télévision détient la majorité des chaînes télévisées marocaines et une partie des stations de radios. Son capital est détenu à 100 % par l’État marocain.

Modèle:SNRT

Liberté de la Presse

En 2008, Reporter Sans Frontières a de nouveau revu à la baisse la note du Maroc dans son classement annuel, ayant déjà perdu six places en 2007[25]. Notamment suite à l'affaire du blogueur Mohammed Erraji[26] jugé puis emprisonné avant d'être libéré pour vice de procédure. Il avait diffusé sur son blog un article incendiaire dénonçant violemment la politique d'assistanat mise en place par le Roi Mohammed VI.[27]

Démographie

La plupart des Marocains sont Amazigh et musulmans sunnites de rite malékite. De récentes études montrent cependant que dans leur majorité les Marocains sont de souche amazigh[28], aujourd’hui les berbérophones sont estimés à environ 40 %[29] de la population. Les premières conquêtes musulmanes au Maroc datent du VIIe siècle mais l’installation de tribus arabes se fit surtout à partir du Xe siècle.

La comparaison de l’apport démographique arabe et des populations berbères, déjà présentes, laisse penser que ce phénomène fut principalement linguisto-culturel avec l’arabisation et l’islamisation[30]. Ceci explique la majorité arabophone du pays. De plus, un second apport de populations arabophones se fit au XVe siècle avec l’expulsion des morisques d’Espagne appelée la limpieza del sangre, ce qui amplifia le processus d’arabisation.

Enfin la traite des Noirs, commencé au VIIIe siècle, ne s’acheva qu’avec la colonisation au XXe siècle et contribua de manière non négligeable au métissage de la population. Après la création de l’État d’Israël, la minorité juive du Maroc a quitté le pays. Aujourd’hui il reste environ 3 000 juifs au Maroc[31].

La plupart des étrangers vivant au Maroc sont des Français et des Espagnols, beaucoup sont des professeurs ou des techniciens. De plus en plus de retraités européens viennent vivre au Maroc, en particulier à Marrakech.

La langue officielle du Maroc est l’arabe littéral. Le dialecte arabe du Maroc est le darija. Environ 40 %[29] de la population parle le berbère. La majorité des Marocains vit dans les villes. Au Maroc, le berbère compte trois dialectes, le rifain au nord, le tachelhit au sud et le tamazight au centre du pays[32]. La langue française reste la langue non-officielle du pays, mais est très importante, puisque 30 % la parlent couramment[citation nécessaire], et elle est toujours enseignée dans les écoles primaires, collèges et lycées dans toutes les universités, et dans les écoles supérieures. Dans le nord et le sud du pays du fait de la présence espagnole, en grande majorité domine l’espagnol[citation nécessaire], soit à peu près 4 millions d'hispanophones[citation nécessaire]. Le nombre d'anglophones au Maroc est encore faible aujourd’hui, mais l’apprentissage de l’anglais est de plus en plus privilégié par les jeunes marocains. On estime à 3 % le taux de marocains anglophones[citation nécessaire]. D’autant plus que l’anglais est présent dans le système éducatif marocain en plus de l’italien et de l’allemand.

L’école est obligatoire au Maroc pour les enfants de moins de quinze ans. Grâce aux efforts de l’État, beaucoup de montagnards et de campagnards vont à l’école. Le taux d’analphabétisation dans le pays est de 37 %. Il existe quatorze universités publiques au Maroc comprenant 230 000 étudiants et une université privée Alakhawayn. Le Maroc compte aussi un grand nombre de grandes écoles tels que l’Ecole Mohammadia d'Ingénieurs (EMI),Institut National de Statistique et d'Economie Appliquée (INSEA), École nationale d'industrie minérale (ENIM), l’École Hassania des Travaux Publics (EHTP), l’ISCAE, les ENCG (établies à Agadir, Casablanca, Marrakech, Settat, Tanger...)

Évolution de la démographie entre 1961 et 2003 (chiffre de la FAO, 2005). Populations données en milliers d’habitants.

Quelques statistiques sur la démographie du Maroc :

  • population : 30 957 175 habitants[33] :
    • population citadine : 16 463 634 soit 55,1 % de la population totale,
    • population rurale : 13 428 074 ruraux ;
  • densité : 47,51 hab./km² ;
  • espérance de vie moyenne : 71,22 ans (en 2007)[34]
  • espérance de vie des hommes : 68,88 ans (en 2007) ;
  • espérance de vie des femmes : 73,67 ans (en 2007) ;
  • taux de croissance de la population : 1,528 % (en 2007) ;
  • taux de natalité : 21,64 ‰ (en 2007)[35] ;
  • taux de mortalité : 5,54 ‰ (en 2007) ;
  • taux de mortalité infantile : 38,85 ‰ (en 2007) ;
  • taux de fécondité : 2,52 enfants/femme en (2008) ;
  • taux de migration : - 0,82 ‰ (en 2007).

Émigration

En 2004, la diaspora marocaine pesait la bagatelle de 3 100 000 individus répartis très inéquitablement sur les cinq continents[36]. Un peu moins de 85% des RME (acronyme communément utilisé pour désigner les résidents marocains à l'étranger) résidaient alors sur le continent européen. En sus, la France abritait à elle seule 36% de la communauté des expatriés marocains soit 1 113 176 individus. Logiquement, c'est à l'Espagne que revient la deuxième marche du podium avec 427 132 RME, suivie des Pays-Bas et de la Belgique où réside majoritairement une population à dominante rifaine, tous trois flirtant avec la barre symbolique des 300 000 individus. L'Allemagne et les États-Unis totalisent respectivement 102 000 et 100 000 RME. On notera par ailleurs la faiblesse de ces chiffres s'agissant des pays du monde arabe. Seule la Libye tire son épingle du jeu avec une communauté de 120 000 Marocains.

L'Algérie quant à elle n'abrite plus qu'un peu moins de 80 000 Marocains, chiffre qui peut paraitre dérisoire au regard de ce qu'a pu être la communauté marocaine d'Algérie avant la désormais fameuse Marche NoireBoumediene raflait et expulsait du territoire 40 000 Marocains installés sur les terres d'Algérie depuis des siècles et ce en réponse à la Marche Verte de Hassan II[37].

En raison de sa forte proximité de l’Europe, et de la présence au nord du Maroc des enclaves espagnoles de Ceuta et Melilla, le Maroc est souvent victime de l’immigration clandestine avec des milliers de clandestins en transit ou en partance pour l'Europe.

En 2005, selon les autorités marocaines, le démantèlement de plus de 380 réseaux mafieux spécialisés dans l’immigration clandestine a permis l’arrestation de 28 580 candidats à cette immigration illégale (dont 7 440 marocains et 21 140 extra-nationaux, originaires pour la plupart de pays subsahariens)[38].

Médecins sans frontières, l’organisation non gouvernementale travaillant sur le terrain, dénonce, elle, le fait que les migrants en transit sur le territoire marocain soient malmenés ; ces migrants sont en effet arrêtés et jugés arbitrairement, sans avocat pour leur défense, sans interprète de la langue arabe, langue que souvent ils ne comprennent pas[38].

En marge de ces phénomènes, il existe au Maroc une importante communauté algérienne issue notamment des vagues d'exil datant de la période coloniale (ces vagues concernent aussi la Tunisie). D'autre part, le Maroc accueillait en 2007 une communauté d'expatriés Français de l'ordre de 42 644 individus[39]. Enfin, les divers protocoles d'accords culturels signés avec de nombreux pays africains et portant notamment sur l'octroi de bourses d'étude ont permis au Maroc d'accueillir en 2007 une communauté de 7500 étudiants subsahariens (chiffre représentant 70% de l'ensemble de la communauté estudiantine étrangère)[40].

Culture(s) et Population(s)

Signalisation bilingue à Nador, en tifinagh, apparue le et disparue durant la nuit.[réf. souhaitée]

Gastronomie

Le couscous et le tajine sont deux plats très répandus dans la cuisine marocaine ou orientale et sont considérés comme des plats traditionnels de cette région. Ils sont préparés à base de viande de mouton ou poisson et de légumes variés. Durant les fêtes, on mange des plats typiquement marocains : les pastillas (prononcé bastela).

Musique

La musique au Maroc est très diversifiée et se compose de quatre grands groupes ou familles de musique : la musique berbère (amazigh), la musique africaine, la musique internationale, la musique hassanie des régions du sud et la musique Arabe.

Chaque groupe est lui-même constitué de sous-groupes. Ainsi la musique arabe au Maroc est-elle constituée de musique arabe moderne influencée par la musique arabe contemporaine du reste du monde arabe (Égypte, Liban, Syrie, etc.), la musique arabe du terroir (populaire) propre à chaque région du Maroc, généralement chantée en arabe dialectal de chaque région, la musique « classique » arabo-andalouse, elle-même composée de sous-groupes de Fès, Rabat, Tétouan, Oujda (gharnati) etc. et la musique Allaoui Raï de la région d’Oujda.

La musique amazigh (berbère) est, elle aussi, divisée en sous-groupes, généralement suivant les diverses régions et parlés : amazigh, tachelhite, tarifite, etc. Cette musique est aussi divisée en « moderne » et « traditionnelle ».

La musique afro-marocaine, connue sous le nom de Gnaoua est propre à la région de Marrakech, Essaouira ainsi que le sud du Maroc, les paroles sont soit en arabe, en amazigh ou en un mélange afro-arabe.

Enfin il existe une nouvelle génération de jeunes, qui crée une musique qui synthétise l’esprit marocain aux influences venues du monde entier (blues, rock, metal, reggae, rap marocain, etc.). Un des évènements les plus importants de cette scène « underground », est le Boulevard des Jeunes Musiciens qui a lieu tous les ans à Casablanca et qui rallie la jeunesse marocaine dans un même événement culturel.

Cinéma

Littérature

Religion

La religion la plus représentée est l’islam, qui regroupe 99,7 % des croyants. Le judaïsme et le christianisme (ce dernier reste principalement constitué par les européens vivant au Maroc) arrivent derrière avec respectivement 0,2 % et 0,1 %. Le Maroc est aussi le pays arabe ayant le plus d'israélites, on comptait environ 250 000 juifs, aujourd'hui environ 600 000 de juifs d'origine et de souche marocaine vivent en Israël.

Sports

Hicham Arazi

Le Maroc s’illustre dans de nombreux sports au niveau continental et mondial et constitue la locomotive du développement du sport du continent africain et du monde arabe. À titre d’exemple, l’augmentation à cinq du nombre de pays africains à représenter l’Afrique au mondial du football grâce aux bonnes prestations que le Maroc a réalisées ces 3 dernières décennies dans le football et également dans d'autres compétitions internationales telles que l’athlétisme, la motomarine, le taekwondo, la boxe thaïe, etc. Voici quelques sportifs et équipes ayant marqué le sport marocain :

Défis du Maroc du XXIe siècle

Intégrité territoriale

Les différends territoriaux entre le Maroc et deux de ses voisins, l’Algérie et l’Espagne, sont nombreux.

Le Maroc revendique et contrôle majoritairement le Sahara occidental, mais sa souveraineté sur ce territoire n'est pas reconnue internationalement. Il y est confronté à un mouvement indépendantiste sahraoui, le Front Polisario, soutenu par l’Algérie. Certains pays soutiennent la revendication du Maroc, d'autres celle du Polisario, la plupart ne prennent pas parti, en l'occurence, l'ONU ainsi que la majorité des pays approuve l'intiative du Maroc en ce qui concerne le plan d'autonomie pour les provinces du sud .[réf. nécessaire] Le Maroc réclame toutes les positions espagnoles ou Plazas de soberanía sur ses côtes nord : Ceuta, Melilla, , îles Chafarinas, l’île Alborán et l'îlot Leila.[réf. nécessaire]

En plus de ces territoires, les frontières qui séparent le Maroc et l’Algérie sont sujets de litige.

Terrorisme

Le Maroc est confronté depuis plusieurs années au terrorisme, malgré une présence accrue des autorités sur le terrain de la lutte anti-terroriste : l’une des principales cellules islamistes est le Groupe islamique des combattants marocains (GICM). Les attentats du 16 mai 2003 à Casablanca ont fait 45 morts[41] et une centaine de blessés. Fin décembre 2006, deux islamistes marocains ont été condamnés à mort[41] par le tribunal anti-terroriste de Salé pour « préparation d'actes terroristes au Maroc ».

En 2007, plusieurs attentats-suicides touchent Casablanca, dans un cyber-café le 11 mars à Sidi Moumen et trois autres dans le quartier El Farah le 10 avril, deux policiers ont été blessés lors de la deuxième explosion, un a succombé à ses blessures lors de son transfert à l’hôpital, l’autre a eu des blessures moins lourdes et a survécu[42].

Le samedi 14 avril 2007, un terroriste s’est fait exploser devant le Centre américain de langue, alors qu’un autre s'est fait exploser quelques secondes après à une centaine de mètres de lui. Ces explosions n’ont fait aucun mort sauf les kamikazes eux-mêmes. La police a réussi dans la journée à arrêter le chef de la cellule terroriste ainsi que son adjoint, et a pu localiser leur laboratoire où ils fabriquaient les explosifs[43].

Les attentats de 2007 ont été perpétrés à l'aide d'explosifs artisanaux de très faible puissance. Aucun lien entre ces derniers attentats et le terrorisme islamique international n'a pu être établi de façon certaine, contrairement aux attentats de 2003.

Voir aussi

Monuments et lieux remarquables

Modèle:Message galerie

Codes

Le Maroc a pour codes :

Voir aussi

Notes, sources et références

  1. [1] d’après CIA World Factbook (2008)
  2. Classement IDH 2006
  3. arabe : as-saʿadiūn, السعديون, Les Saadiens
  4. Janine et Dominique Sourdel, Dictionnaire historique de l'islam, Ed. P.U.F., (ISBN 978-2130-545361), p. 715, article Saadiens et Dynastie des Hasanides Les Sa`dides
  5. Comme l’indique l’article 2 de la Moudawana, présentée [PDF] sur ce lien
  6. Taux d'analphabétismes au Maroc
  7. Dounia N° 720 - Semaine du 14 au 20 mai 2007
  8. Said Ida Hassan, « Le Sahara Occidental hypothèque le retour du Maroc à l'OUA », sur Panapress,
  9. Source : http://hdr.undp.org/hdr2006/pdfs/report/HDR06-complete.pdf, Pnud, 2006, pages 292-293
  10. Source : Morocco, CIA World Factbook, https://www.cia.gov/library/publications/the-world-factbook/geos/mo.html, consulté le 29 janvier 2008
  11. Texte de la convention de 1972 : http://untreaty.un.org/unts/144078_158780/1/6/10334.pdf
  12. Conformément à l’article 100 de la Constitution
  13. Les villes les plus grandes avec des statistiques de la population du Maroc sur World Gazetteer
  14. Les villes les plus grandes avec des statistiques de la population du Sahara occidental sur World Gazetteer
  15. Fiche pays Maroc - Indicateurs économiques
  16. Pays émergent d'après le FMI
  17. Baisse du chômage au Maroc à 9,6 pour cent (Magharebia.com)
  18. [2]
  19. Dossier Le cannabis du Rif: Un secret mal gardé
  20. Historique de la culture de cannabis au Maroc d'après l'UNODC
  21. :: Royaume du Maroc : Administration du Tourisme
  22. :: Royaume du Maroc : Administration du Tourisme
  23. www.mtpnet.gov.ma/met_piecesjointes/piecesjointes/actualites/2007326162756_communiqué-presse-enfrancaisfades.doc
  24. http://www.anrt.ma/fr/
  25. http://www.yabiladi.com/article-politique-1574.html
  26. Le Blog de Mohammed Erraji, http://almassae.maktoobblog.com/
  27. http://lecafepoliticien.blogspot.com/2008/11/au-royaume-enchant-de-la-mafia.html
  28. (en) Genetic structure of north-west Africa revealed by STR analysis
  29. a et b Le Maroc sur AXL, Jacques Leclerc, L’aménagement linguistique dans le monde. CIRAL (Centre international de recherche en aménagement linguistique).
  30. Diversité génétique des populations Berbères et peuplement du nord de l’Afrique
  31. Article de Maroc hebdo
  32. Voir la carte des aires dialectales berbères du Maroc
  33. Au 20 juillet 2007, selon le Haut Commissariat au Plan
  34. Source : CIA World Factbook
  35. IndexMundi : source CIA World Factbook, 1er janvier 2005
  36. Tous les chiffres suivants sont issus du document suivant : [3]
  37. http://www.lagazettedumaroc.com/articles.php?id_artl=11975&r=2%20&sr=937
  38. a et b Comme indiqué ici
  39. Bladi.net : http://www.bladi.net/11778-retraite-francais-maroc.html
  40. Bladi.net : http://www.bladi.net/15920-etudiants-subsahariens-maroc.html
  41. a et b « Arrestation d'un Marocain soupçonné d’être impliqué dans les attentats de Casablanca et Madrid » dans Le Monde du 9 mars 2007, [lire en ligne]
  42. Le Monde avec l’Agence France-Presse, « Casablanca, de nouveau la cible de kamikazes », sur Le Monde.fr,
  43. Selon la chaîne télévisée marocaine 2M

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Liens externes

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