Aller au contenu

« Likoud » : différence entre les versions

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Contenu supprimé Contenu ajouté
Christophe cagé (discuter | contributions)
m lien
Christophe cagé (discuter | contributions)
raisons de la victoire de 1977 et guerre du Liban
Ligne 5 : Ligne 5 :
Le Likoud s'inspire très largement de l'idéologie du [[parti Révisionniste]] (créé en 1925 par [[Vladimir Jabotinsky]]) dont il apparaît comme le successeur.
Le Likoud s'inspire très largement de l'idéologie du [[parti Révisionniste]] (créé en 1925 par [[Vladimir Jabotinsky]]) dont il apparaît comme le successeur.


Il remporte les élections en 1977 et met ainsi fin à un demi siècle de domination de la gauche sioniste sur le [[Yichouv]] puis sur l'état d'[[Israël]].
Il remporte les élections en 1977 et met ainsi fin à un demi-sièclee de domination de la gauche sioniste sur le [[Yichouv]] puis sur l'état d'[[Israël]].


Il participe à tous les gouvernements israéliens de 1977 à la fin 2005, sauf entre 1992 et 1996, puis entre 1999 et 2001. Le premier ministre de ces gouvernements a toujours été Likoud (sauf entre 1983 et 1985, ou il participe au gouvernement de [[Shimon Peres]]). Jusqu'à la scission avec [[Kadima]] (fin 2005), il apparait donc comme un des 2 partis politiques dominants en Israël (avec le parti travailliste).
Il participe à tous les gouvernements israéliens de 1977 à la fin 2005, sauf entre 1992 et 1996, puis entre 1999 et 2001. Le premier ministre de ces gouvernements a toujours été Likoud (sauf entre 1983 et 1985, ou il participe au gouvernement de [[Shimon Peres]]). Jusqu'à la scission avec [[Kadima]] (fin 2005), il apparaît donc comme un des 2 partis politiques dominants en Israël (avec le parti travailliste).


''Cet article peut se lire avec les articles [[parti Révisionniste]] et [[Herout]].''
''Cet article peut se lire avec les articles [[parti Révisionniste]] et [[Herout]].''
Ligne 33 : Ligne 33 :
Seul le Lehi reste au départ à l’extérieur du Herout, et crée un éphémère « parti des combattants », dont beaucoup de membres entreront ensuite (mais pas tous), au Herout, comme [[Yitzhak Shamir]].
Seul le Lehi reste au départ à l’extérieur du Herout, et crée un éphémère « parti des combattants », dont beaucoup de membres entreront ensuite (mais pas tous), au Herout, comme [[Yitzhak Shamir]].


Le Herout sous la direction de [[Menahem Begin]] reste un parti relativement marginal (en dessous de 15%) des élections de 1948 à celles de 1961. Il apparait à beaucoup comme trop nationaliste. Ses revendications sur la [[Jordanie]] sont souvent ressenties comme trop aventuristes.
Le Herout sous la direction de [[Menahem Begin]] reste un parti relativement marginal (en dessous de 15%) des élections de 1948 à celles de 1961. Il apparaît à beaucoup comme trop nationaliste. Ses revendications sur la [[Jordanie]] sont souvent ressenties comme trop aventuristes.

En 1965, le Herout s'allie au sein de la coalition Gahal avec les [[sionistes généraux]] du parti libéral, le mouvement historique du centrisme sioniste. En 1967, le gouvernement travailliste invite le Gahal à participer au gouvernement. Il y restera jusqu'en 1970, le quittant par opposition au plan de paix américain du "[[plan Rogers]]". L'alliance avec les centristes et la participation au gouvernement, mais aussi l'abandon progressif de la revendication sur la Jordanie, lui donne une image plus modérée.


En 1965, le Herout s'allie au sein de la coalition gahal avec les [[sionistes généraux]] du parti libéral, le mouvement historique du centrisme sioniste. En 1967, le gouvernement travailliste invite le Gahal à participer au gouvernement. Il y restera jusqu'en 1970, le quittant par opposition au plan de paix américain di "[[plan Rogers]]". L'alliance avec les centristes et la participation au gouvernement, mais aussi l'abandon progressif de la revendication sur la Jordanie, lui donne une image plus modérée.


==Histoire==
==Histoire==

Le Likoud est créé en [[1973]], quand le '''[[Gahal]]''' ([[Herout]] + [[sionisme général|parti libéral]]) et le '''[[La'am]]''' (droite nationale) décident de se rassembler pour les élections législatives. Le nouveau responsable du parti est Menahem Begin, ancien responsable de l'[[Irgoun]] et du [[Herout]]. Le programme est celui des révisionnistes depuis 1925. Le grand Israël est toujours revendiqué, mais redéfini : la [[Jordanie]] n'est plus revendiquée. Ce sont les zones occupées par [[Israël]] après la [[guerre des six jours]] qui sont maintenant au coeur des revendications territoriales du [[Likoud]].
Le Likoud est créé en [[1973]], quand le '''[[Gahal]]''' ([[Herout]] + [[sionisme général|parti libéral]]) et le '''[[La'am]]''' (droite nationale) décident de se rassembler pour les élections législatives. Le nouveau responsable du parti est Menahem Begin, ancien responsable de l'[[Irgoun]] et du [[Herout]]. Le programme est celui des révisionnistes depuis 1925. Le grand Israël est toujours revendiqué, mais redéfini : la [[Jordanie]] n'est plus revendiquée. Ce sont les zones occupées par [[Israël]] après la [[guerre des six jours]] qui sont maintenant au coeur des revendications territoriales du [[Likoud]].


Du fait des nombreuses fractions que comportaient déjà les partis fondateurs, il faudra attendre 1988 pour que le Likoud devienne un véritable parti unitaire.
Du fait des nombreuses fractions que comportaient déjà les partis fondateurs, il faudra attendre 1988 pour que le Likoud devienne un véritable parti unitaire.

=== La victoire de 1977 ===

[[Menahem Begin]] devient Premier ministre d'Israël en [[1977]], mettant fin à la domination des travaillistes qui datait de la période du [[Yishouv]].

La victoire a été rendue possible par plusieurs phénomènes :
* l'image de parti de gouvernement crédible obtenue par la participation au gouvernement travailliste de 1967 - 1970 ;
* la crédibilité nouvelle du vieux projet de grand Israël : après la [[guerre des six jours]] de 1967, il n'est plus question de conquérir des territoires Jordaniens ou Egyptiens, il suffit de les conserver ;
* le ralliement des [[Mizrahi|sionistes religieux]] du PNR : traditionnellement, ceux-ci étaient des alliés des travaillistes. Après 1967, on voit apparaître une "faction des jeunes", qui considère que le "grand Israël" est un devoir religieux. En 1977, cette faction l'emporte : le PNR inverse les alliances et rallie le Likoud ;
* le ralliement des religieux non-sionistes : le parti des [[haredim|ultra-orthodoxes]] juifs est le parti [[Agoudat Israël]]. Il était dans l'opposition depuis 1952, mais avait toujours refusé de se lier à la droite nationaliste, entre autre par réticence face au sionisme et à son "culte" de l'état (perçu comme de l'idolâtrie). Menahem Begin va créer une alliance forte en acceptant de nombreuses lois de coercitions religieuses (sur le respect du [[Shabbat]], par exemple), et en augmentant fortement les transferts de fonds étatiques vers les institutions religieuses Agoudat ;
* le ralliement de l'électorat [[Sépharades]] : les juifs des pays arabes ont immigrés en masse dans les années 1950 (''voir les articles [[Aliyah]] et [[Réfugiés juifs des pays arabes]]''). Ils ont mal vécu leur statut social défavorisé (lié à un niveau d'éducation "moderne" assez faible), mais aussi la dévalorisation de leurs traditions culturelles par l'"establishment" travailliste et européen. Le danger d'"orientalisation" d'Israël a parfois été dénoncé en des termes particulièrement brutaux, et perçus comme humiliants par les intéressés. Dans les années 1970, le rejet des [[Mapaï|travaillistes]] devient très fort dans cette communauté ;
* Les conséquences de la [[Guerre du Kippour]] de [[1973]] : l'armée israélienne a été prise par surprise par les armées Egyptiennes et Syriennes. La situation a été finalement rétablie, mais la responsabilité du gouvernement travailliste a été mise en cause ;
* l'usure du pouvoir : la gauche sioniste domine le [[Yichouv]] puis Israël depuis le début des années 1920. Un certain besoin de nouveauté se fait jour dans l'électorat. C'est ainsi qu'un parti recrutant plutôt à gauche, comme le [[DASH]] a choisit l'alliance avec le Likoud.

=== Les accords avec l'Egypte et la colonisation (1977-1982) ===

A partir de 1977, le gouvernement Begin va lancer une politique de colonisation intensive dans les territoires occupés après la guerre de 1967, surtout en Cisjordanie, coeur du projet de "grand Israël". ''Voir l'article détaillé : [[colonies israéliennes]].''

En 1977, cependant, Begin accepte les ouvertures de paix de l'Egypte, qui souhaite récupérer la péninsule du [[Sinaï]]. Bien que la droite israélienne ait revendiqué l'annexion de tout ou partie du Sinaï après 1967, la péninsule n'est pas centrale dans la revendication historique du "grand Israël". Contre l'avis d'une partie de ses troupes, Menahem Begin accepte en 1977 les [[accords de Camp David]], puis, en 1979, accepte de renoncer à toute revendication sur le Sinaï. Celui-ci sera restitué par étape à l'Egypte entre 1979 et 1982.


=== La guerre du Liban (1982-1985) ===
Son premier leader est [[Menahem Begin]], qui devient Premier ministre d'Israël en [[1977]], mettant fin à la domination des travaillistes qui datait de la période du [[Yishouv]].


En 1978, le gouvernement israélien avait décidé d'occuper une bande frontière au Sud-Liban, pour servir de zone tampon entre Israël et les zones dont l'OLP ("Fatahland")s'était emparée au Liban suite à la guerre civile commencée en 1975.
Le gouvernement de Begin va lancer une politique de colonisation intensive dans les territoires occupés après la guerre de 1967, surtout en Cisjordanie, coeur du projet de "grand Israël". ''Voir l'article détaillé : [[colonies israéliennes]].''


En 1982, une opération de grande envergure est décidée au-delà de la zone contrôlée par Israël, et ce afin de détruire l'infrastructure de l'OLP dans la région. Israël occupe le [[Liban]] jusqu'à [[Beyrouth]]. L'OLP, l'armée Libanaise et l'armée Syrienne, qui tentent de s'y opposer, sont balayés. Mais Israël se retrouve à occuper un vaste territoire ou se développe la lutte armée contre l'occupant, sans perspective politique. En 1983, Begin se retire.
En 1977, cependant, Begin accepte les ouvertures de paix de l'Egypte, qui souhaite récupérer la péninsule du Sinaï. Bien que la droite israélienne ait revendiqué l'annexion de tout ou partie du Sinaï après 1967, la péninsule n'est pas centrale dans la revendication historique du "grand Israël". Contre l'avis d'une partie de ses troupes, Menahem Begin accepte en 1977 les accords de camp David, puis, en 1979, accepte de renoncer à toute revendication sur le Sinaï. Celui-ci sera restitué par étape à l'Egypte entre 1979 et 1982.


=== Le gouvernement d'Union Nationale (1983 - 1990) ===
En 1982, c'est la guerre du Liban. En 1983, Begin se retire.
Il est remplacé par [[Yitzhak Shamir]]. Ce dernier, dépassé par la situation économique du pays, propose aux travaillistes menés par [[Shimon Peres]] de former un gouvernement d'[[union nationale]]. Peres accepte et devient Premier Ministre avec le soutien du Likoud. Shamir redevient Premier ministre en 1986. Il gouverne en coalition jusqu'en 1990, où les travaillistes abandonnent la coalition.


=== Le processus de paix ===
Il est remplacé par [[Yitzhak Shamir]]. Ce dernier, dépassé par la situation économique du pays, propose aux travaillistes menés par [[Shimon Peres]] de former un gouvernement d'[[union nationale]]. Peres accepte et devient Premier Ministre avec le soutien du Likoud. Shamir redevient Premier ministre en 1986. Il gouverne en coalition jusqu'en 1990, où les travaillistes abandonnent la coalition. En 1991, Shamir accepte les [[conférence de Madrid de 1991|négociations de Madrid]] qui devaient préparer la paix au Moyen-Orient. Mais, il refuse de s'engager réellement, de peur de perdre sa faible majorité. En 1992, il est battu par les travaillistes.
En 1991, Shamir accepte les [[conférence de Madrid de 1991|négociations de Madrid]] qui devaient préparer la paix au Moyen-Orient. Mais, il refuse de s'engager réellement, de peur de perdre sa faible majorité. En 1992, il est battu par les travaillistes.


Le Likoud rentre alors dans l'opposition. Très réticent aux [[Accords d'Oslo]], il entame un tournant vers un [[libéralisme]] économique plus marqué sous l'influence de son nouveau leader à partir de 1993, [[Benyamin Netanyahou]].
Le Likoud rentre alors dans l'opposition. Très réticent aux [[Accords d'Oslo]], il entame un tournant vers un [[libéralisme]] économique plus marqué sous l'influence de son nouveau leader à partir de 1993, [[Benyamin Netanyahou]].

Version du 13 mars 2006 à 08:16

Modèle:Ébauche politique d'Israël

Logo du Likoud

Le Likoud (ליכוד, soit littéralement consolidation) est un parti de la droite libérale, nationaliste et conservatrice israélienne, créé en 1973 sous la direction de Menahem Begin.

Le Likoud s'inspire très largement de l'idéologie du parti Révisionniste (créé en 1925 par Vladimir Jabotinsky) dont il apparaît comme le successeur.

Il remporte les élections en 1977 et met ainsi fin à un demi-sièclee de domination de la gauche sioniste sur le Yichouv puis sur l'état d'Israël.

Il participe à tous les gouvernements israéliens de 1977 à la fin 2005, sauf entre 1992 et 1996, puis entre 1999 et 2001. Le premier ministre de ces gouvernements a toujours été Likoud (sauf entre 1983 et 1985, ou il participe au gouvernement de Shimon Peres). Jusqu'à la scission avec Kadima (fin 2005), il apparaît donc comme un des 2 partis politiques dominants en Israël (avec le parti travailliste).

Cet article peut se lire avec les articles parti Révisionniste et Herout.

Origines

Modèle:PolitiqueIsraël

Vladimir Jabotinsky a créé en 1925 le parti Révisionniste, pour « réviser » le sionisme dans un sens plus nationaliste. Le parti Révisionniste a pour idéologie :

Le mouvement révisionniste s’organise dans les années 30 en plusieurs organisations :

  • Le parti Révisionniste lui-même, dirigé par Vladimir Jabotinsky.
  • Le Betar, mouvement de jeunesse indépendant du parti, mais qui se réclame aussi de Jabotinsky.
  • L’Irgoun Zvaï Leumi (Organisation Militaire Nationale), organisation militaire clandestine, considérée comme une organisation terroriste par la Grande-Bretagne et l’Agence Juive (exécutif sioniste en Palestine mandataire). De 1937 à 1948, l’Irgoun a mené 3 campagnes : de 1937 à 1939 contre la population civile arabe, de 1944 à 1947 contre les Britanniques et de la fin 1947 au milieu de 1948 contre la population civile arabe et les groupes armés arabes. Jabotinsky est son chef politique jusqu’en 1940 (fonction assez théorique).
  • Le Lehi, organisation dissidente radicale de l'Irgoun, apparue en 1940. Le Lehi se réclame d’une version radicale du courant révisionniste jusqu’en 42-43, avant de s’en éloigner. Mais certains courants du Lehi restent proches des révisionnistes.

Après la mort de Jabotinsky, en 1940, les 3 premières organisations, qui reconnaissaient son autorité, n’ont plus de chef commun.

En 1943, Menahem Begin, ancien responsable du Betar de Pologne, considéré comme un peu plus « dur » que Jabotinsky, a pris la direction de l’Irgoun, et a relancé en 1944 la lutte armée contre les Britanniques.

En 1948, l’Irgoun est dissoute sous la pression du nouveau gouvernement israélien (affaire de l’Altalena). Menahem Begin crée alors le Herout, pour regrouper le mouvement révisionniste. Le nouveau parti absorbe le parti Révisionniste et les anciens de l’Irgoun. Ceux-ci obtiennent la majorité des postes de commandes, quand les « politiques » du parti Révisionniste, considérés comme plus modérés (ils ont parfois critiqué les attentats de l’Irgoun), sont mis à l’écart des instances dirigeantes.

Seul le Lehi reste au départ à l’extérieur du Herout, et crée un éphémère « parti des combattants », dont beaucoup de membres entreront ensuite (mais pas tous), au Herout, comme Yitzhak Shamir.

Le Herout sous la direction de Menahem Begin reste un parti relativement marginal (en dessous de 15%) des élections de 1948 à celles de 1961. Il apparaît à beaucoup comme trop nationaliste. Ses revendications sur la Jordanie sont souvent ressenties comme trop aventuristes.

En 1965, le Herout s'allie au sein de la coalition Gahal avec les sionistes généraux du parti libéral, le mouvement historique du centrisme sioniste. En 1967, le gouvernement travailliste invite le Gahal à participer au gouvernement. Il y restera jusqu'en 1970, le quittant par opposition au plan de paix américain du "plan Rogers". L'alliance avec les centristes et la participation au gouvernement, mais aussi l'abandon progressif de la revendication sur la Jordanie, lui donne une image plus modérée.


Histoire

Le Likoud est créé en 1973, quand le Gahal (Herout + parti libéral) et le La'am (droite nationale) décident de se rassembler pour les élections législatives. Le nouveau responsable du parti est Menahem Begin, ancien responsable de l'Irgoun et du Herout. Le programme est celui des révisionnistes depuis 1925. Le grand Israël est toujours revendiqué, mais redéfini  : la Jordanie n'est plus revendiquée. Ce sont les zones occupées par Israël après la guerre des six jours qui sont maintenant au coeur des revendications territoriales du Likoud.

Du fait des nombreuses fractions que comportaient déjà les partis fondateurs, il faudra attendre 1988 pour que le Likoud devienne un véritable parti unitaire.

La victoire de 1977

Menahem Begin devient Premier ministre d'Israël en 1977, mettant fin à la domination des travaillistes qui datait de la période du Yishouv.

La victoire a été rendue possible par plusieurs phénomènes :

  • l'image de parti de gouvernement crédible obtenue par la participation au gouvernement travailliste de 1967 - 1970 ;
  • la crédibilité nouvelle du vieux projet de grand Israël : après la guerre des six jours de 1967, il n'est plus question de conquérir des territoires Jordaniens ou Egyptiens, il suffit de les conserver ;
  • le ralliement des sionistes religieux du PNR : traditionnellement, ceux-ci étaient des alliés des travaillistes. Après 1967, on voit apparaître une "faction des jeunes", qui considère que le "grand Israël" est un devoir religieux. En 1977, cette faction l'emporte : le PNR inverse les alliances et rallie le Likoud ;
  • le ralliement des religieux non-sionistes : le parti des ultra-orthodoxes juifs est le parti Agoudat Israël. Il était dans l'opposition depuis 1952, mais avait toujours refusé de se lier à la droite nationaliste, entre autre par réticence face au sionisme et à son "culte" de l'état (perçu comme de l'idolâtrie). Menahem Begin va créer une alliance forte en acceptant de nombreuses lois de coercitions religieuses (sur le respect du Shabbat, par exemple), et en augmentant fortement les transferts de fonds étatiques vers les institutions religieuses Agoudat ;
  • le ralliement de l'électorat Sépharades : les juifs des pays arabes ont immigrés en masse dans les années 1950 (voir les articles Aliyah et Réfugiés juifs des pays arabes). Ils ont mal vécu leur statut social défavorisé (lié à un niveau d'éducation "moderne" assez faible), mais aussi la dévalorisation de leurs traditions culturelles par l'"establishment" travailliste et européen. Le danger d'"orientalisation" d'Israël a parfois été dénoncé en des termes particulièrement brutaux, et perçus comme humiliants par les intéressés. Dans les années 1970, le rejet des travaillistes devient très fort dans cette communauté ;
  • Les conséquences de la Guerre du Kippour de 1973 : l'armée israélienne a été prise par surprise par les armées Egyptiennes et Syriennes. La situation a été finalement rétablie, mais la responsabilité du gouvernement travailliste a été mise en cause ;
  • l'usure du pouvoir : la gauche sioniste domine le Yichouv puis Israël depuis le début des années 1920. Un certain besoin de nouveauté se fait jour dans l'électorat. C'est ainsi qu'un parti recrutant plutôt à gauche, comme le DASH a choisit l'alliance avec le Likoud.

Les accords avec l'Egypte et la colonisation (1977-1982)

A partir de 1977, le gouvernement Begin va lancer une politique de colonisation intensive dans les territoires occupés après la guerre de 1967, surtout en Cisjordanie, coeur du projet de "grand Israël". Voir l'article détaillé : colonies israéliennes.

En 1977, cependant, Begin accepte les ouvertures de paix de l'Egypte, qui souhaite récupérer la péninsule du Sinaï. Bien que la droite israélienne ait revendiqué l'annexion de tout ou partie du Sinaï après 1967, la péninsule n'est pas centrale dans la revendication historique du "grand Israël". Contre l'avis d'une partie de ses troupes, Menahem Begin accepte en 1977 les accords de Camp David, puis, en 1979, accepte de renoncer à toute revendication sur le Sinaï. Celui-ci sera restitué par étape à l'Egypte entre 1979 et 1982.

La guerre du Liban (1982-1985)

En 1978, le gouvernement israélien avait décidé d'occuper une bande frontière au Sud-Liban, pour servir de zone tampon entre Israël et les zones dont l'OLP ("Fatahland")s'était emparée au Liban suite à la guerre civile commencée en 1975.

En 1982, une opération de grande envergure est décidée au-delà de la zone contrôlée par Israël, et ce afin de détruire l'infrastructure de l'OLP dans la région. Israël occupe le Liban jusqu'à Beyrouth. L'OLP, l'armée Libanaise et l'armée Syrienne, qui tentent de s'y opposer, sont balayés. Mais Israël se retrouve à occuper un vaste territoire ou se développe la lutte armée contre l'occupant, sans perspective politique. En 1983, Begin se retire.

Le gouvernement d'Union Nationale (1983 - 1990)

Il est remplacé par Yitzhak Shamir. Ce dernier, dépassé par la situation économique du pays, propose aux travaillistes menés par Shimon Peres de former un gouvernement d'union nationale. Peres accepte et devient Premier Ministre avec le soutien du Likoud. Shamir redevient Premier ministre en 1986. Il gouverne en coalition jusqu'en 1990, où les travaillistes abandonnent la coalition.

Le processus de paix

En 1991, Shamir accepte les négociations de Madrid qui devaient préparer la paix au Moyen-Orient. Mais, il refuse de s'engager réellement, de peur de perdre sa faible majorité. En 1992, il est battu par les travaillistes.

Le Likoud rentre alors dans l'opposition. Très réticent aux Accords d'Oslo, il entame un tournant vers un libéralisme économique plus marqué sous l'influence de son nouveau leader à partir de 1993, Benyamin Netanyahou.

En 1996, Netanyahou devient Premier ministre d'Israël, et donne un coup d'arrêt au processus de paix. Il mène en parallèle une politique économique très libérale.

En 1999, Le travailliste Ehud Barak devient Premier ministre. Le Likoud se choisit un nouveau leader, Ariel Sharon, qui devient Premier ministre en 2001. Celui-ci réalise l'évacuation de la Bande de Gaza en septembre 2005 puis il quitte le parti le 21 novembre 2005 après l'opposition continue d'une partie des cadres du Likoud et la dissolution de son alliance gouvernementale avec les travaillistes, pour fonder son propre parti, Kadima. L'homme fort du Likoud redevient Benyamin Netanyahou qui gagne les élections primaires du parti, le 19 décembre 2005.

Liens externes