« Tournée nord-américaine des Beatles en 1965 » : différence entre les versions

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Contenu supprimé Contenu ajouté
Zakke (discuter | contributions)
Zakke (discuter | contributions)
fin
Ligne 40 : Ligne 40 :
Les Beatles se présentent donc au stade, arrivés en [[hélicoptère]] depuis leur hôtel. Vêtus d'uniformes beiges à col raide devenus célèbres, ils sont équipés d'[[Amplificateur pour guitare électrique|amplis]] [[Vox (fabricant)|Vox]] spécialement fournis pour l'occasion ({{unité|5|kW}}) ; ceux-ci sont quand même insuffisants pour couvrir le bruit de la foule. [[Linda Eastman]] et [[Barbara Bach]], futures épouses de respectivement [[Paul McCartney]] et [[Ringo Starr]] mais ne les ayant pas encore rencontrés, sont présentes dans le public<ref name="hill213" />.
Les Beatles se présentent donc au stade, arrivés en [[hélicoptère]] depuis leur hôtel. Vêtus d'uniformes beiges à col raide devenus célèbres, ils sont équipés d'[[Amplificateur pour guitare électrique|amplis]] [[Vox (fabricant)|Vox]] spécialement fournis pour l'occasion ({{unité|5|kW}}) ; ceux-ci sont quand même insuffisants pour couvrir le bruit de la foule. [[Linda Eastman]] et [[Barbara Bach]], futures épouses de respectivement [[Paul McCartney]] et [[Ringo Starr]] mais ne les ayant pas encore rencontrés, sont présentes dans le public<ref name="hill213" />.


Malgré leur célébrité depuis longtemps établie, les Beatles sont plus qu'intidimés par l'ampleur de l'événément. Le public se trouve cependant assez loin de la scène, par mesure de sécurité. {{Citation|Ce dont je me souviens le mieux, c'est qu'on était très éloignés du public. Les gens étaient à l'autre extrémité de la pelouse, derrière les grillages}}, se remémore [[Ringo Starr]]. Pour faire face au trac, [[John Lennon]] fait montre de trésors de pitreries en tous genres ; {{Citation|John était très fort pour ça, que ce soit à l'aide d'un commentaire, d'une réflexion ou d'un geste. Les autres en étaient conscients.}} témoigne [[Neil Aspinall]], alors ''{{langue|en|road manager}}'' du groupe. Sur la chanson ''[[I'm Down|{{langue|en|I'm Down}}]]'', Lennon se déchaîne et joue de son orgue avec les coudes, faisant rire ses camarades : pour Ringo Starr, Lennon {{Citation|est devenu fou. Pas mentalement malade, mais il a pété les plombs}}. {{Citation|C'était la première fois que j'en jouais sur scène, je ne savais pas comment me comporter}}, explique Lennon<ref>[[#anthology|The Beatles Anthology]], p. 187</ref>.
Malgré leur célébrité depuis longtemps établie, les Beatles sont plus qu'intidimés par l'ampleur de l'événément. Le public se trouve cependant assez loin de la scène, par mesure de sécurité. {{Citation|Ce dont je me souviens le mieux, c'est qu'on était très éloignés du public. Les gens étaient à l'autre extrémité de la pelouse, derrière les grillages}}, se remémore [[Ringo Starr]]. Pour faire face au trac, [[John Lennon]] fait montre de trésors de pitreries en tous genres ; {{Citation|John était très fort pour ça, que ce soit à l'aide d'un commentaire, d'une réflexion ou d'un geste. Les autres en étaient conscients.}} témoigne [[Neil Aspinall]], alors ''{{langue|en|road manager}}'' du groupe. Sur la chanson ''[[I'm Down|{{langue|en|I'm Down}}]]'', Lennon se déchaîne et joue de son orgue avec les coudes, faisant rire ses camarades : pour Ringo Starr, Lennon {{Citation|est devenu fou. Pas mentalement malade, mais il a pété les plombs}}. {{Citation|C'était la première fois que j'en jouais sur scène, je ne savais pas comment me comporter}}, explique Lennon<ref name="antho187">[[#anthology|The Beatles Anthology]], p. 187</ref>.


La recette totale du concert se chiffre à {{unité|304000|dollars}}, ce qui constitue un montant record. Toutefois, après avoir déduit les dépenses, le bénéfice enregistré par Sid Bernstein ne s'élève qu'à {{unité|6500|dollars}}. Il lui faut notamment payer les {{unité|1300|policiers}} en service (près de {{unité|15000|dollars}}), la location du [[Shea Stadium]] (environ {{unité|30000|dollars}}), ou encore les diverses assurances ({{unité|11000|dollars}})<ref name="davies">[[#davies|Hunter Davies]], p. 201</ref>. Pour leur part, les Beatles touchent {{unité|33000|dollars}} chacun, et leur manager [[Brian Epstein]] {{unité|44000}}<ref>[[#hill|Tim Hill]], p. </ref>. Cependant, malgré les coûts faramineux et les efforts importants qu'un tel concert représente, Sid Bernstein assure être prêt à réitérer l'expérience. En [[1968 en musique|1968]], alors que les Beatles ont depuis longtemps abandonné les tournées pour se consacrer au travail en [[studio d'enregistrement]], Bernstein déclare : {{Citation|Je pourrais encore le faire. Les Beatles sont aussi populaires en Amérique qu'auparavant. Je leur ai proposé un million de dollars pour deux représentations au Shea Stadium. L'offre est toujours valable<ref name="davies" />.}}
La recette totale du concert se chiffre à {{unité|304000|dollars}}, ce qui constitue un montant record. Toutefois, après avoir déduit les dépenses, le bénéfice enregistré par Sid Bernstein ne s'élève qu'à {{unité|6500|dollars}}. Il lui faut notamment payer les {{unité|1300|policiers}} en service (près de {{unité|15000|dollars}}), la location du [[Shea Stadium]] (environ {{unité|30000|dollars}}), ou encore les diverses assurances ({{unité|11000|dollars}})<ref name="davies">[[#davies|Hunter Davies]], p. 201</ref>. Pour leur part, les Beatles touchent {{unité|33000|dollars}} chacun, et leur manager [[Brian Epstein]] {{unité|44000}}<ref>[[#hill|Tim Hill]], p. </ref>. Cependant, malgré les coûts faramineux et les efforts importants qu'un tel concert représente, Sid Bernstein assure être prêt à réitérer l'expérience. En [[1968 en musique|1968]], alors que les Beatles ont depuis longtemps abandonné les tournées pour se consacrer au travail en [[studio d'enregistrement]], Bernstein déclare : {{Citation|Je pourrais encore le faire. Les Beatles sont aussi populaires en Amérique qu'auparavant. Je leur ai proposé un million de dollars pour deux représentations au Shea Stadium. L'offre est toujours valable<ref name="davies" />.}}
Ligne 51 : Ligne 51 :
Deux jours après le [[Shea Stadium|{{langue|en|Shea Stadium}}]], les Beatles font un détour par le [[Canada]] (le seul de cette tournée) et jouent au ''[[Maple Leaf Gardens|{{langue|en|Maple Leaf Gardens}}]]'' de [[Toronto]]. Ils enchaînent les jours suivants avec des prestations à très forte affluence à [[Atlanta]] et [[Chicago]] : le 18 août, {{unité|30000|personnes}} se massent dans l'''[[Atlanta Stadium|{{langue|en|Atlanta Stadium}}]]''<ref name="hill210" />, et un total de {{unité|60000|personnes}} les regardent lors de leurs deux shows au ''[[White Sox Park|{{langue|en|White Sox Park}}]]'' de Chicago<ref name="hill215">[[#hill|Tim Hill]], p. 215</ref>.
Deux jours après le [[Shea Stadium|{{langue|en|Shea Stadium}}]], les Beatles font un détour par le [[Canada]] (le seul de cette tournée) et jouent au ''[[Maple Leaf Gardens|{{langue|en|Maple Leaf Gardens}}]]'' de [[Toronto]]. Ils enchaînent les jours suivants avec des prestations à très forte affluence à [[Atlanta]] et [[Chicago]] : le 18 août, {{unité|30000|personnes}} se massent dans l'''[[Atlanta Stadium|{{langue|en|Atlanta Stadium}}]]''<ref name="hill210" />, et un total de {{unité|60000|personnes}} les regardent lors de leurs deux shows au ''[[White Sox Park|{{langue|en|White Sox Park}}]]'' de Chicago<ref name="hill215">[[#hill|Tim Hill]], p. 215</ref>.


Les prestations s'enchaînent sans beaucoup de répit, jusqu'au 27 août où les Beatles rencontrent leur idole de toujours, [[Elvis Presley]], qui vit en [[Californie]]<ref name="hill215" />. {{Citation|C'était le temps fort de cette tournée}}, explique [[George Harrison]]. Les Beatles essayaient depuis un certain temps de rencontrer « le King », sans succès jusqu'à ce moment-là. Très impressionnés par le chanteur américain, il leur faut un certain temps avant de se détendre et de commencer à jouer et improviser des morceaux à la guitare<ref name="hill215" />. Cette rencontre n'ira pas plus loin : les Beatles invitent Elvis à venir les voir au Hollywood Bowl, mais celui-ci ne s'y montre pas. Quelques années plus tard, des transcriptions de conversations montrent qu'Elvis a affirmé au président [[Richard Nixon]] que les Beatles représentent un danger pour la nation. {{Citation|Je me suis senti un peu trahi}}, avouera [[Paul McCartney]]<ref>[[#anthology|The Beatles Anthology]], p. 192</ref>.
Les prestations s'enchaînent sans beaucoup de répit, jusqu'au 27 août où les Beatles rencontrent leur idole de toujours, [[Elvis Presley]], qui vit en [[Californie]]<ref name="hill215" />. {{Citation|C'était un des grands moments de cette tournée}}, explique [[George Harrison]]<ref>[[#anthology|The Beatles Anthology]], p. 191</ref>. Les Beatles essayaient depuis un certain temps de rencontrer « le King », sans succès jusqu'à ce moment-là. Très impressionnés par le chanteur américain, il leur faut un certain temps avant de se détendre et de commencer à jouer et improviser des morceaux à la guitare<ref name="hill215" />. Cette rencontre ne va pas plus loin : les Beatles invitent Elvis à venir les voir au Hollywood Bowl, mais celui-ci ne s'y montre pas. Quelques années plus tard, des transcriptions de conversations montrent qu'Elvis a affirmé au président [[Richard Nixon]] que les Beatles représentent un danger pour la nation. {{Citation|Je me suis senti un peu trahi}}, avouera [[Paul McCartney]]<ref>[[#anthology|The Beatles Anthology]], p. 192</ref>.


Alors que la tournée touche à sa fin, les Beatles donnent deux concerts au [[Hollywood Bowl]] de [[Los Angeles]], scène qu'ils connaissent déjà pour y avoir joué lors de leur précédent passage en sol américain, un an plus tôt. La seconde de ces représentations, le 30 août 1965, contient l'une des meilleures performances du groupe, si bien qu'elle constitue la principale source de l'album ''live'' de 1977, ''[[The Beatles at the Hollywood Bowl]]''.
Alors que la tournée touche à sa fin, les Beatles donnent deux concerts au [[Hollywood Bowl]] de [[Los Angeles]], scène qu'ils connaissent déjà pour y avoir joué lors de leur précédent passage en sol américain, un an plus tôt. La seconde de ces représentations, le 30 août 1965, contient l'une des meilleures performances du groupe, si bien qu'elle constitue la principale source de l'album ''live'' de 1977, ''[[The Beatles at the Hollywood Bowl]]''.

Version du 5 mars 2011 à 03:16

Tournée américaine des Beatles (1965)
Tournée par The Beatles
Date de début
Date de fin
Durée 17 jours
Nb. de concerts 16 concerts
Audience 300 000 personnes (approx.)
Pays visités Drapeau des États-Unis États-Unis
Drapeau du Canada Canada

Tournées par The Beatles

La tournée américaine des Beatles en 1965 est la deuxième tournée du groupe anglais aux États-Unis et au Canada. Elle est moitié plus courte que la précédente tournée américaine en août 1964 et s’étale sur une période d'une quinzaine de jours.

La tournée débute le 15 août 1965 avec le fameux concert au Shea Stadium, premier à se dérouler dans un stade et qui représente à l'époque le plus grand concert de l'histoire du rock avec plus de 50 000 spectateurs. Le dernier concert est donné le 31 août à San Francisco. Au total, 300 000 personnes se déplacent pour assister aux spectacles du groupe.

Historique

Préambule

La tournée s'étale sur dix-sept jours, pendant lesquels les Beatles parcourent dix villes et donnent seize concerts, pour une affluence totale de 300 000 spectateurs. Moins longue que la précédente tournée américaine, qui a duré un mois entier, cette tournée se révèle bien plus rentable, car l'accent est mis sur les représentations dans de grands stades au détriment des salles de taille plus modeste[1]. Cependant, le groupe doit payer un million de dollars au fisc américain[1].

Les Beatles arrivent aux États-Unis le 13 août 1965[2]. Le lendemain, ils font un arrêt au Ed Sullivan Show, où ils enregistrent leur dernière prestation à cette émission. Paul McCartney joue notamment son tout récent Yesterday, douce ballade acoustique écartée de la set-list des concerts à venir, en raison de l'immensité des scènes où le groupe doit se produire[1].

La Beatlemania bat toujours autant son plein en Amérique, si bien que la logistique reste aussi conséquente que pour la première tournée du groupe sur le territoire. Ainsi, pendant tout leur séjour, les Beatles doivent se déplacer dans un véhicule blindé, qu'ils rejoignent à la sortie de l'hôtel et qu'ils retrouvent si tôt leur spectacle terminé. Brian Matthew, employé à la BBC a le privilège de suivre le groupe pendant un certain temps. Il prend des notes et des interviews, qui, une fois compilées, sont dévoilées dans un documentaire, The Beatles Abroad (les Beatles à l'étranger)[1]. Ce documentaire est diffusé à la fin du mois d'août[3].

Si les Beatles ont toujours autant de succès en concert, les conditions dans lesquelles ils doivent jouer les agacent de plus en plus, même s'ils n'en disent rien sur le moment. En 1965, Paul McCartney déclare ainsi : « Ça fonctionne come ça : on fait du bruit et eux font du bruit, et c'est la somme des bruits qui importe. » John Lennon minimise aussi l'impact de la foule à l'époque, même si son discours changera par la suite : « C'est eux qui paient. S'ils veulent hurler, qu'ils hurlent. On hurle nous aussi. Tout le monde hurle - il n'y a pas de mal à ça[4]. »

Concert du Shea Stadium

Match de baseball au Shea Stadium
Le Shea Stadium tel qu'il est aujourd'hui.

Le premier concert des Beatles, en ce 15 août 1965, constitue déjà leur apogée, aussi bien pour cette tournée que pour toutes les autres. Ils sont en effet attendus au Shea Stadium, grand stade de baseball de New York, où ils doivent se produire à guichets fermés devant une assistance de 55 600 fans[5]. Il s'agit alors du plus grand concert de l'histoire du rock, et le premier à s'être joué dans un stade[6].

Ce concert est organisé par Sid Bernstein, qui a produit un an plus tôt les Beatles au prestigieux Carnegie Hall de New York. C'est en octobre 1964 que Bernstein négocie le passage du groupe au Shea Stadium. Le manager des Beatles, Brian Epstein, accepte l'idée à condition que l'organisateur lui verse une avance de 50 000 dollars avant d'annoncer officiellement la tenue du concert. Cette contrainte restreignante empêche Bernstein de vraiment faire de la promotion, et le fait qu'il ait ainsi réussi à complètement remplir le stade sans publicité constitue un exploit[6]. En 1966, les Beatles reviendront au Shea Stadium, mais des places resteront vides.

Logo de Vox
Vox fournit aux Beatles des amplificateurs plus puissants pour le concert du Shea Stadium.

Les Beatles se présentent donc au stade, arrivés en hélicoptère depuis leur hôtel. Vêtus d'uniformes beiges à col raide devenus célèbres, ils sont équipés d'amplis Vox spécialement fournis pour l'occasion (5 kW) ; ceux-ci sont quand même insuffisants pour couvrir le bruit de la foule. Linda Eastman et Barbara Bach, futures épouses de respectivement Paul McCartney et Ringo Starr mais ne les ayant pas encore rencontrés, sont présentes dans le public[5].

Malgré leur célébrité depuis longtemps établie, les Beatles sont plus qu'intidimés par l'ampleur de l'événément. Le public se trouve cependant assez loin de la scène, par mesure de sécurité. « Ce dont je me souviens le mieux, c'est qu'on était très éloignés du public. Les gens étaient à l'autre extrémité de la pelouse, derrière les grillages », se remémore Ringo Starr. Pour faire face au trac, John Lennon fait montre de trésors de pitreries en tous genres ; « John était très fort pour ça, que ce soit à l'aide d'un commentaire, d'une réflexion ou d'un geste. Les autres en étaient conscients. » témoigne Neil Aspinall, alors road manager du groupe. Sur la chanson I'm Down, Lennon se déchaîne et joue de son orgue avec les coudes, faisant rire ses camarades : pour Ringo Starr, Lennon « est devenu fou. Pas mentalement malade, mais il a pété les plombs ». « C'était la première fois que j'en jouais sur scène, je ne savais pas comment me comporter », explique Lennon[4].

La recette totale du concert se chiffre à 304 000 dollars, ce qui constitue un montant record. Toutefois, après avoir déduit les dépenses, le bénéfice enregistré par Sid Bernstein ne s'élève qu'à 6 500 dollars. Il lui faut notamment payer les 1 300 policiers en service (près de 15 000 dollars), la location du Shea Stadium (environ 30 000 dollars), ou encore les diverses assurances (11 000 dollars)[7]. Pour leur part, les Beatles touchent 33 000 dollars chacun, et leur manager Brian Epstein 44 000[8]. Cependant, malgré les coûts faramineux et les efforts importants qu'un tel concert représente, Sid Bernstein assure être prêt à réitérer l'expérience. En 1968, alors que les Beatles ont depuis longtemps abandonné les tournées pour se consacrer au travail en studio d'enregistrement, Bernstein déclare : « Je pourrais encore le faire. Les Beatles sont aussi populaires en Amérique qu'auparavant. Je leur ai proposé un million de dollars pour deux représentations au Shea Stadium. L'offre est toujours valable[7]. »

Pendant la représentation, les Beatles sont filmés, dans le but de réaliser un documentaire du concert. Cependant, les hurlements permanents et assourdissants des fans rendent le son enregistré catastrophique, à tel point que les Beatles doivent revenir en studio pour corriger les défauts trop marqués pour être diffusés : Paul McCartney ajoute une ligne de basse à certains morceaux, John Lennon réenregistre de l'orgue sur I'm Down, Help! et I Feel Fine sont entièrement réenregistrées, et enfin, la chanson chantée par Ringo Starr Act Naturally est de tellement mauvaise qualité qu'elle est remplacée par la version de l'album[9]. Par ailleurs, les chansons She's a Woman et Everybody's Trying to Be My Baby sont écartées. Le documentaire qui résulte de ce travail, baptisé The Beatles at Shea Stadium, est diffusé le 6 mars 1966 au Royaume-Uni (BBC), et le 10 janvier 1967 aux États-Unis (ABC)[6].

Suite et Hollywood Bowl

Scène du Hollywood Bowl de jour
Les Beatles retrouvent le Hollywood Bowl pour la deuxième année consécutive.

Deux jours après le Shea Stadium, les Beatles font un détour par le Canada (le seul de cette tournée) et jouent au Maple Leaf Gardens de Toronto. Ils enchaînent les jours suivants avec des prestations à très forte affluence à Atlanta et Chicago : le 18 août, 30 000 personnes se massent dans l'Atlanta Stadium[1], et un total de 60 000 personnes les regardent lors de leurs deux shows au White Sox Park de Chicago[10].

Les prestations s'enchaînent sans beaucoup de répit, jusqu'au 27 août où les Beatles rencontrent leur idole de toujours, Elvis Presley, qui vit en Californie[10]. « C'était un des grands moments de cette tournée », explique George Harrison[11]. Les Beatles essayaient depuis un certain temps de rencontrer « le King », sans succès jusqu'à ce moment-là. Très impressionnés par le chanteur américain, il leur faut un certain temps avant de se détendre et de commencer à jouer et improviser des morceaux à la guitare[10]. Cette rencontre ne va pas plus loin : les Beatles invitent Elvis à venir les voir au Hollywood Bowl, mais celui-ci ne s'y montre pas. Quelques années plus tard, des transcriptions de conversations montrent qu'Elvis a affirmé au président Richard Nixon que les Beatles représentent un danger pour la nation. « Je me suis senti un peu trahi », avouera Paul McCartney[12].

Alors que la tournée touche à sa fin, les Beatles donnent deux concerts au Hollywood Bowl de Los Angeles, scène qu'ils connaissent déjà pour y avoir joué lors de leur précédent passage en sol américain, un an plus tôt. La seconde de ces représentations, le 30 août 1965, contient l'une des meilleures performances du groupe, si bien qu'elle constitue la principale source de l'album live de 1977, The Beatles at the Hollywood Bowl.

Entre ces prestations au Hollywood Bowl, John Lennon et George Harrison consomment pour la première fois du LSD volontairement, à l'occasion d'une fête. L'acteur Peter Fonda est présent, et inspirera à Lennon une de ses compositions futures : She Said She Said[13].

Programme

Voici le programme typique des chansons interprétées par le groupe lors de cette tournée. Les concerts durent en moyenne de 30 à 40 minutes. Lors de quelques concerts, l’ordre des morceaux est différent. Entre parenthèses est indiqué le chanteur de la chanson.

  1. Twist and Shout (John Lennon)
  2. She's a Woman (Paul McCartney)
  3. I Feel Fine (John Lennon)
  4. Dizzy Miss Lizzy (John Lennon)
  5. Ticket to Ride (John Lennon)
  6. Everybody's Trying to Be My Baby (George Harrison)
  7. Can't Buy Me Love (Paul McCartney)
  8. Baby's in Black (John Lennon et Paul McCartney)
  9. I Wanna Be Your Man (Ringo Starr) (au Shea Stadium, Ringo Starr chante Act Naturally à la place)
  10. A Hard Day's Night (John Lennon, avec Paul McCartney)
  11. Help! (John Lennon)
  12. I'm Down (Paul McCartney)

Liste des concerts

Date Ville Lieu
1 15 août 1965 Drapeau des États-Unis New York, NY Shea Stadium
2 17 août 1965
(2 concerts)
Drapeau du Canada Toronto, ON Maple Leaf Gardens
3
4 18 août 1965 Drapeau des États-Unis Atlanta, GA Atlanta Stadium
5 19 août 1965 Drapeau des États-Unis Houston, TX Sam Houston Coliseum
6 20 août 1965 Drapeau des États-Unis Chicago, IL Comiskey Park
7
8 21 août 1965 Drapeau des États-Unis Bloomington, MN Metropolitan Stadium
9 22 août 1965 Drapeau des États-Unis Portland, OR Memorial Coliseum
10 28 août 1965 Drapeau des États-Unis San Diego, CA Balboa Stadium
11 29 août 1965 Drapeau des États-Unis Los Angeles, CA Hollywood Bowl
12 30 août 1965
13 31 août 1965 Drapeau des États-Unis San Francisco, CA Cow Palace
14

Notes et références

  1. a b c d et e Tim Hill, p. 210
  2. Hunter Davies, p. 200
  3. Mojo, p. 174
  4. a et b The Beatles Anthology, p. 187
  5. a et b Tim Hill, p. 213
  6. a b et c Dave Di Martivo, p. 173
  7. a et b Hunter Davies, p. 201
  8. Tim Hill, p.
  9. Tim Hill, p. 212
  10. a b et c Tim Hill, p. 215
  11. The Beatles Anthology, p. 191
  12. The Beatles Anthology, p. 192
  13. Steve Turner, pp. 102-103

Bibliographie

  • The Beatles, The Beatles Anthology, Seuil, (ISBN 2-02-041880-0)
  • Hunter Davies, Les Beatles : Leur biographie officielle, Solar,
  • Tim Hill, The Beatles : Quatre garçons dans le vent, Place des Victoires, (ISBN 978-2-84459-199-9)
  • Collectif (Mojo), The Beatles, 1961-1970 : Dix années qui ont secoué le monde, Éditions de Tournon (ISBN 2-914237-35-9)
  • Steve Turner, L’Intégrale Beatles: les secrets de toutes leurs chansons [« A Hard Day’s Write »], Hors Collection, (ISBN 2-258-06585-2)