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Dans ''Des dieux, des tombeaux, des savants''<ref>''Gotter, Graber und Gelehrte'', 1949</ref>, C.W. Ceram indique du le dieu Mardouk demandait parfois à avoir un commerce charnel avec des jeunes babyloniennes et venait les honorer, toujours par des nuits sans lune, au dernier étage de la tour, juste au dessus de celui qui n'était autorisé qu'aux seuls prêtres du dieu.
Dans ''Des dieux, des tombeaux, des savants''<ref>''Gotter, Graber und Gelehrte'', 1949</ref>, C.W. Ceram indique du le dieu Mardouk demandait parfois à avoir un commerce charnel avec des jeunes babyloniennes et venait les honorer, toujours par des nuits sans lune, au dernier étage de la tour, juste au dessus de celui qui n'était autorisé qu'aux seuls prêtres du dieu.

Il mentionne aussi la passion que conçut [[Alexandre le grand]] pour ce monument, qu'il fit restaurer sur sa fortune personnelle. Il demanda aussi que sa tombe prenne la forme d'une reproduction en miniature de cette tour.


== Dans la fiction ==
== Dans la fiction ==

Version du 23 juin 2012 à 01:59

Etemenanki
Localisation
Pays Drapeau de l'Irak Irak
Province Babil
Coordonnées 32° 32′ 11″ nord, 44° 25′ 15″ est
Géolocalisation sur la carte : Irak
(Voir situation sur carte : Irak)
Etemenanki
Etemenanki

Etemenanki (« la maison-fondement du ciel et de la terre ») est une ziggourat dédiée au dieu Mardouk à Babylone. À l'origine haut de sept étages, il ne subsiste plus rien de l'édifice hormis son empreinte au sol.

Maquette proposant une reconstitution de la ziggurat Etemenanki de Babylone, Pergamon Museum.

Le mythe

Le récit biblique de la Tour de Babel que les hommes tentaient d’élever jusqu’au ciel a depuis longtemps marqué les esprits, source d’inspiration pour bon nombre d’écrivains et d'artistes. Son association avec la multiplicité des langues peut être due au caractère cosmopolite de Babylone à l'époque, susceptible de frapper autant les Hébreux en déportation que la hauteur de la tour. Cette hypothèse est présentée dans plusieurs ouvrages sur la vie à Babylone[réf. souhaitée].

Des écrits dans l’argile

Ce récit fait clairement référence aux tours appelées ziggourats que la civilisation assyro-babylonienne avait édifiées et représentées sur des sceaux cylindriques ou des bas-reliefs. Conservée au musée du Louvre, la tablette dite “de l’Esagil”, datée de 229 av. J.-C. et copie d’un document du VIe siècle av. J.-C., donne les mesures de la ziggourat de Babylone.

La tour de Babel ?

La plus fabuleuse d’entre elles fut édifiée par les rois de la première dynastie (-1894 à -1595 av. J.-C.) à Babylone même et rénovée plusieurs fois par la suite, en particulier à l’époque néo-babylonienne (-625 à -539 av. J.-C.). Le plan carré avait 91 mètres de côté et la hauteur aurait été de 90 mètres.

L’époque

L’érection et l’existence de la tour s’étale sur presque 20 siècles d’histoire, depuis la première dynastie babylonienne jusqu’au début de l’ère chrétienne.

Le district sacré

Babylone était le siège de deux pouvoirs. Le premier était celui du roi, qui habitait un gigantesque palais situé au nord de la ville, le second celui du dieu tutélaire de la ville, Mardouk, appelé aussi Bêl, « le Seigneur », roi des dieux du panthéon babylonien. Comme le souverain humain, il disposait dans le district sacré d’une vaste demeure, l’Esagil « la maison dont le sommet est élevé », où sous la forme d’une statue s’incarnait sa divinité.

Si l'on en croit une inscription de Nabuchodonosor, les plafonds de ce complexe étaient soutenus par des poutres en cèdre revêtues d'or et d'argent. L'édifice était entouré par sa propre enceinte au bord de l’Euphrate.

L’Esagil

Probablement né avec Babylone, ce complexe religieux, à l'image de la cité fut détruit puis reconstruit et enfin restauré à plusieurs reprises, au point qu'il existait encore au IIe siècle de l'ère chrétienne.

Les témoins oculaires

Alexandre le Grand (IVe siècle av. J.-C.), roi de Macédoine (336Modèle:An avJC), conquérant de l'Empire perse et l'un des plus grands chefs militaires du monde :

« Il parvint à Babylone avec toute son armée. L'hospitalité des habitants l'incitèrent à séjourner plus de trente jours dans cette ville. »

Hérodote (Ve siècle av. J.-C.), historien grec (484-406 av. J.-C.), surnommé « le père de l'histoire » :

« Au milieu se dresse une tour massive, longue et large d'un stade, surmontée d'une autre tour qui en supporte une troisième, et ainsi de suite, jusqu'à huit tours. »

Les fouilles

Sondages

En 1811, par C.J. Rich, suivi par R. Mignan pour la East India Company.
En 1849, par le géologue W. K. Loftus, suivi par P.-E. Botta.

Fouilles préliminaires

En 1850, A.H. Layard commence des fouilles autour de la ziggourat.
En 1852 F. Fresnel et J. Oppert réalisent le premier plan détaillé de la ville.
En 1854, H.C. Rawlinson avec G. Smith font de brèves fouilles.
En 1876, H. Rassam.
En 1887, W. Budge pour le British Museum.

Fouilles principales

de 1897 à 1898, fouilles allemandes dirigées par R. Koldewey.
de 1899 à 1914, fouilles allemandes dirigées par W. Andrae, F. Wetzel, O. Reuther, G. Buddensieg.

Restauration de plusieurs édifices par les archéologues irakiens.

Les matériaux

L'argile, les roseaux et le goudron étaient principalement utilisés pour la construction des ziggourats. L'argile était moulé pour obtenir des briques. Ces tours étaient pleines, c'est-à-dire, qu'il n'y a ni pièce ni couloir à l'intérieur.

Les briques possèdent toutes une empreinte qui était gravée dans leur moule : "J'ai, Nabuchodonosor, fils de Nabopolassar, fait ériger cette tour en l'honneur du dieu Mardouk. Seigneur, accorde nous la vie éternelle". Ces briques étaient recouvertes d'émail bleu. (Des dieux, des tombeaux, des savants, C.W. Ceram).

Voir aussi : immortalité

Le temple élevé

Sur le dernier étage se dressait le gigunû, dont l’architecture est très mal connue.

L’écrit de Nabopolassar (625–605) déclare:

« Mardouk, Ie seigneur, m’ordonna à propos d’Etemenanki, la tour à étages de Babylone, qui avant mon temps était tombée en ruines, d’assurer son fondement dans le sein du monde inférieur et son sommet, de la faire semblable au ciel ».

L’écrit de Nabuchodonosor (605-562), affirme que « d’Etemenanki, je rehaussai la pointe avec des briques cuites d’émail resplendissantes, semblable à la couleur du ciel. »

Le récit d’Hérodote en donne la description suivante :

« La dernière tour contient une grande chapelle, et dans la chapelle on voit un lit richement dressé et près de lui une table d’or. Ils disent encore que le dieu vient en personne dans son temple et se repose sur ce lit ». (Histoires, I).

La reconstitution

C’est sur la base des relevés de la mission allemande de 1897 que cette modélisation a été réalisée, étant donné que le marigot existant ne peut plus beaucoup nous aider...

La ziggourat était constituée de sept tours empilées les unes sur les autres. Chacune avait probablement sa propre couleur. Reliées entre elles par des escaliers, l'accès direct à la dernière, le Gigunû, temple élevé plaqué de briques vernissées bleues, se faisait par une rampe-escalier monumentale. Deux rampes latérales permettaient d'accéder à la première assise.

C.W. Ceram

Dans Des dieux, des tombeaux, des savants[1], C.W. Ceram indique du le dieu Mardouk demandait parfois à avoir un commerce charnel avec des jeunes babyloniennes et venait les honorer, toujours par des nuits sans lune, au dernier étage de la tour, juste au dessus de celui qui n'était autorisé qu'aux seuls prêtres du dieu.

Il mentionne aussi la passion que conçut Alexandre le grand pour ce monument, qu'il fit restaurer sur sa fortune personnelle. Il demanda aussi que sa tombe prenne la forme d'une reproduction en miniature de cette tour.

Dans la fiction

En 2003, Patrick Banon a publié aux éditions Flammarion un roman historique intitulé "Etemenanki".

L'Etemenanki est le nom donné à la « tour de la création », demeure scellée du Seigneur, dans le manga Angel Sanctuary, où se résout l'intrigue finale. Dans le jeu PC Indiana Jones et La Machine Infernale, Indiana Jones doit se rendre sur les ruines pour espionner les russes et découvrir ce qu'ils cherchent à Babylone.

Notes et références

  1. Gotter, Graber und Gelehrte, 1949