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Le '''''Vocabulaire européen des philosophies''''' (sous-titré '''''Dictionnaire des intraduisibles''''') est un dictionnaire encyclopédique du lexique philosophique, réalisé sous la direction de [[Barbara Cassin]]<ref>[[Barbara Cassin]] (dir.), ''Vocabulaire européen des philosophies'', Paris, Le Seuil/Le Robert, 2004, 1 532 pages {{ISBN|2020307308}}.</ref>. D'aucuns considèrent cet ouvrage comme le ''[[Vocabulaire technique et critique de la philosophie|Lalande]]'' du XXI{{e}} siècle<ref>Notamment [[Jean-François Courtine]], « Le "Lalande" du XXI{{e}} siècle », dans ''L’Agenda de la pensée contemporaine'', 1, printemps 2005, p. 96-100.</ref>.
Le '''''Vocabulaire européen des philosophies''''' (sous-titré '''''Dictionnaire des intraduisibles''''') est un dictionnaire encyclopédique du lexique philosophique, réalisé sous la direction de [[Barbara Cassin]]<ref>[[Barbara Cassin]] (dir.), ''Vocabulaire européen des philosophies'', Paris, Le Seuil/Le Robert, 2004, 1 532 pages {{ISBN|2020307308}}.</ref>. [[Jean-François Courtine]] surnomme l'ouvrage le ''[[Vocabulaire technique et critique de la philosophie|Lalande]]'' du XXI{{e}} siècle<ref>[[Jean-François Courtine]], « Le "Lalande" du XXI{{e}} siècle », dans ''L’Agenda de la pensée contemporaine'', 1, printemps 2005, p. 96-100.</ref>.
[[Image:Pieter Bruegel the Elder - The Tower of Babel (Vienna) - Google Art Project - edited.jpg|thumb|350px|La [[La Tour de Babel (Bruegel)|Tour de Babel]] de [[Pieter Bruegel l'Ancien]] (Vienne, [[Kunsthistorisches Museum]]).]]


== Spécificité de l'ouvrage ==
== Spécificité de l'ouvrage ==
L'originalité de ce dictionnaire (entièrement rédigé en français) est de comporter des entrées qui correspondent à des mots de différentes langues. Les idiomes les plus représentés sont l'[[allemand]], l'[[anglais]], l'[[arabe]], l'[[espagnol]], le [[français]], le [[grec ancien]], l'[[hébreu]], l'[[italien]], le [[latin]], et le [[russe]]. On trouvera en outre quelques entrées sur des mots empruntés aux langues suivantes : le [[basque]], le [[catalan]], le [[danois]], le [[finnois]], le [[hongrois]], le [[néerlandais]], le [[polonais]], le [[roumain]], le [[suédois]] et l'[[ukrainien]]. En s'inscrivant dans la pluralité des langues, le ''Vocabulaire européen des philosophies'' voudrait éviter ces deux écueils que sont le « [[globish]] » et le « nationalisme ontologique ». Le premier de ces termes est emprunté à [[Jean-Paul Nerrière]]<ref>Cf. ''Don't speak English, parlez Globish'', Eyrolles, 2{{e}} éd. mise à jour et complétée, 2006.</ref> pour désigner le tout-à-l'anglais (''global english'') ; la seconde expression a été forgée par Jean-Pierre Lefebvre<ref>Cf. « Philosophie et philologie : les traductions des philosophes allemands », in ''Encyclopédia universalis'', Symposium, Les Enjeux, 1, 1990, p. 170.</ref> pour désigner la position [[Martin Heidegger|heideggerienne]] selon laquelle l'allemand et le grec seraient les deux langues philosophiques par excellence.
Ce dictionnaire, entièrement rédigé en français, comporte des entrées qui correspondent à des mots de différentes langues. Les idiomes les plus représentés sont l'[[allemand]], l'[[anglais]], l'[[arabe]], l'[[espagnol]], le [[français]], le [[grec ancien]], l'[[hébreu]], l'[[italien]], le [[latin]], et le [[russe]]. On trouvera en outre quelques entrées sur des mots empruntés aux langues suivantes : le [[basque]], le [[catalan]], le [[danois]], le [[finnois]], le [[hongrois]], le [[néerlandais]], le [[polonais]], le [[roumain]], le [[suédois]] et l'[[ukrainien]]. {{Passage inédit|En s'inscrivant dans la pluralité des langues, le ''Vocabulaire européen des philosophies'' voudrait éviter ces deux écueils que sont le « [[globish]] » et le « nationalisme ontologique ». Le premier de ces termes est emprunté à [[Jean-Paul Nerrière]]<ref>Cf. ''Don't speak English, parlez Globish'', Eyrolles, 2{{e}} éd. mise à jour et complétée, 2006.</ref> pour désigner le tout-à-l'anglais (''global english'') ; la seconde expression a été forgée par Jean-Pierre Lefebvre<ref>Cf. « Philosophie et philologie : les traductions des philosophes allemands », in ''Encyclopédia universalis'', Symposium, Les Enjeux, 1, 1990, p. 170.</ref> pour désigner la position [[Martin Heidegger|heideggerienne]] selon laquelle l'allemand et le grec seraient les deux langues philosophiques par excellence.
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De même qu'il rejette l'idée d'une langue unique, le ''Vocabulaire européen des philosophies'' rejette l'idée d'une traduction unique. C'est d'ailleurs ce qu'indique le sous-titre : par « intraduisibles » il ne faut pas entendre ce que l'on ne peut pas traduire (et, par conséquent, ce qui n'a jamais été traduit), mais, bien au contraire, ce que l'on ne cesse pas de traduire<ref>On retrouve ici l'esprit de la collection « Points bilingues » que dirigeaient [[Alain Badiou]] et [[Barbara Cassin]] aux [[Éditions du Seuil]] et dont l'objectif était de présenter « des textes [...] "intraduisibles", toujours à retraduire » (cette phrase figurait en tête de chaque volume de la collection). On retrouve également cette idée dans l'exergue de l'édition que [[Barbara Cassin]] a donné de [[Parménide]], ''Sur la nature ou sur l'étant : la langue de l'être ?'', Paris, Seuil, 1997, p. 9.</ref>.
De même qu'il rejette l'idée d'une langue unique, le ''Vocabulaire européen des philosophies'' rejette l'idée d'une traduction unique. C'est d'ailleurs ce qu'indique le sous-titre : par « intraduisibles » il ne faut pas entendre ce que l'on ne peut pas traduire (et, par conséquent, ce qui n'a jamais été traduit), mais, bien au contraire, ce que l'on ne cesse pas de traduire<ref>On retrouve ici l'esprit de la collection « Points bilingues » que dirigeaient [[Alain Badiou]] et [[Barbara Cassin]] aux [[Éditions du Seuil]] et dont l'objectif était de présenter « des textes [...] "intraduisibles", toujours à retraduire » (cette phrase figurait en tête de chaque volume de la collection). On retrouve également cette idée dans l'exergue de l'édition que [[Barbara Cassin]] a donné de [[Parménide]], ''Sur la nature ou sur l'étant : la langue de l'être ?'', Paris, Seuil, 1997, p. 9.</ref>.


En inscrivant son projet dans l'étude de la différence des langues, le ''Dictionnaire des intraduisibles'' se revendique aussi bien du ''Vocabulaire des institutions indo-européennes'' de [[Emile Benveniste|Benveniste]]<ref>Paris, Minuit, 1969, 2 vol. Cf. ''Vocabulaire européen des philosophies'', « Présentation », p. XVII.</ref> que du concept [[Gilles Deleuze|deleuzien]] de « [[déterritorialisation]]<ref>Cf. ''Ibid.'', p. XX; ou encore [[Barbara Cassin]], « Sophistique, performance, performatif », ''Bulletin de la société française de philosophie'', octobre -décembre 2006, p. 27 ''sq.''</ref> ».
En inscrivant son projet dans l'étude de la différence des langues, le ''Dictionnaire des intraduisibles'' se revendique aussi bien du ''Vocabulaire des institutions indo-européennes'' de [[Emile Benveniste|Benveniste]]<ref>{{Référence insuffisante|Paris, Minuit, 1969, 2 vol. Cf. ''Vocabulaire européen des philosophies'', « Présentation », p. XVII.}}</ref> que du concept [[Gilles Deleuze|deleuzien]] de « [[déterritorialisation]]<ref>Cf. ''Ibid.'', p. XX; ou encore [[Barbara Cassin]], « Sophistique, performance, performatif », ''Bulletin de la société française de philosophie'', octobre -décembre 2006, p. 27 ''sq.''</ref> ».


== Quelques collaborateurs du dictionnaire ==
== Quelques collaborateurs du dictionnaire ==
Ont collaboré au ''Vocabulaire'' de nombreux universitaires de renom en France parmi lesquels on retrouve notamment : [[Éric Alliez]], [[Alain Badiou]], [[Charles Baladier]], [[Françoise Balibar]], [[Étienne Balibar]], [[Rémi Brague]], [[Barbara Cassin]], [[Lambros Couloubaritsis]], [[Jean-François Courtine]], [[Françoise Dastur]], [[Pascal David]], [[Emmanuel Faye]], [[Michel Fichant]], [[Geneviève Fraisse]], [[Frédérique Ildefonse]], [[Sandra Laugier]], [[Alain de Libera]], [[Jacqueline Lichtenstein]], [[Frédéric Nef]], [[Alain Pons]], [[Joëlle Proust]], [[Philippe Raynaud]], [[Claude Romano]], [[Irène Rosier-Catach]]{{etc.}}<ref>Cette liste renvoie aux auteurs qui ont collaboré à un nombre important d'articles ou dont le nom figure comme une entrée de Wikipédia. Une liste exhaustive des différents collaborateurs figure en tête de l'ouvrage (p. VIII-XIII).</ref>.
Ont notamment collaboré au ''Vocabulaire''  : [[Éric Alliez]], [[Alain Badiou]], [[Charles Baladier]], [[Françoise Balibar]], [[Étienne Balibar]], [[Rémi Brague]], [[Barbara Cassin]], [[Lambros Couloubaritsis]], [[Jean-François Courtine]], [[Françoise Dastur]], [[Pascal David]], [[Emmanuel Faye]], [[Michel Fichant]], [[Geneviève Fraisse]], [[Frédérique Ildefonse]], [[Sandra Laugier]], [[Alain de Libera]], [[Jacqueline Lichtenstein]], [[Frédéric Nef]], [[Alain Pons]], [[Joëlle Proust]], [[Philippe Raynaud]], [[Claude Romano]], [[Irène Rosier-Catach]].<ref>Cette liste renvoie aux auteurs qui ont collaboré à un nombre important d'articles ou dont le nom figure comme une entrée de Wikipédia. Une liste exhaustive des différents collaborateurs figure en tête de l'ouvrage (p. VIII-XIII).</ref>.
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== Voir aussi ==
=== Articles connexes ===
* [[Barbara Cassin]]
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=== Liens et documents externes ===
=== Liens et documents externes ===
* le site "Dictionnaires des Intraduisibles, Vocabulaire des philosophies", présentant l'ensemble des traductions en cours du dictionnaire en anglais, arabe, espagnol, parsi, portugais, roumain, ukrainien est à http://www.intraduisibles.org
* le site "Dictionnaires des Intraduisibles, Vocabulaire des philosophies", présentant l'ensemble des traductions en cours du dictionnaire en anglais, arabe, espagnol, parsi, portugais, roumain, ukrainien est à http://www.intraduisibles.org

Version du 23 décembre 2012 à 10:58

Le Vocabulaire européen des philosophies (sous-titré Dictionnaire des intraduisibles) est un dictionnaire encyclopédique du lexique philosophique, réalisé sous la direction de Barbara Cassin[1]. Jean-François Courtine surnomme l'ouvrage le Lalande du XXIe siècle[2].

Spécificité de l'ouvrage

Ce dictionnaire, entièrement rédigé en français, comporte des entrées qui correspondent à des mots de différentes langues. Les idiomes les plus représentés sont l'allemand, l'anglais, l'arabe, l'espagnol, le français, le grec ancien, l'hébreu, l'italien, le latin, et le russe. On trouvera en outre quelques entrées sur des mots empruntés aux langues suivantes : le basque, le catalan, le danois, le finnois, le hongrois, le néerlandais, le polonais, le roumain, le suédois et l'ukrainien. En s'inscrivant dans la pluralité des langues, le Vocabulaire européen des philosophies voudrait éviter ces deux écueils que sont le « globish » et le « nationalisme ontologique ». Le premier de ces termes est emprunté à Jean-Paul Nerrière[3] pour désigner le tout-à-l'anglais (global english) ; la seconde expression a été forgée par Jean-Pierre Lefebvre[4] pour désigner la position heideggerienne selon laquelle l'allemand et le grec seraient les deux langues philosophiques par excellence.[Interprétation personnelle ?] De même qu'il rejette l'idée d'une langue unique, le Vocabulaire européen des philosophies rejette l'idée d'une traduction unique. C'est d'ailleurs ce qu'indique le sous-titre : par « intraduisibles » il ne faut pas entendre ce que l'on ne peut pas traduire (et, par conséquent, ce qui n'a jamais été traduit), mais, bien au contraire, ce que l'on ne cesse pas de traduire[5].

En inscrivant son projet dans l'étude de la différence des langues, le Dictionnaire des intraduisibles se revendique aussi bien du Vocabulaire des institutions indo-européennes de Benveniste[6] que du concept deleuzien de « déterritorialisation[7] ».

Quelques collaborateurs du dictionnaire

Ont notamment collaboré au Vocabulaire  : Éric Alliez, Alain Badiou, Charles Baladier, Françoise Balibar, Étienne Balibar, Rémi Brague, Barbara Cassin, Lambros Couloubaritsis, Jean-François Courtine, Françoise Dastur, Pascal David, Emmanuel Faye, Michel Fichant, Geneviève Fraisse, Frédérique Ildefonse, Sandra Laugier, Alain de Libera, Jacqueline Lichtenstein, Frédéric Nef, Alain Pons, Joëlle Proust, Philippe Raynaud, Claude Romano, Irène Rosier-Catach.[8].

Notes et références de l'article

  1. Barbara Cassin (dir.), Vocabulaire européen des philosophies, Paris, Le Seuil/Le Robert, 2004, 1 532 pages (ISBN 2020307308).
  2. Jean-François Courtine, « Le "Lalande" du XXIe siècle », dans L’Agenda de la pensée contemporaine, 1, printemps 2005, p. 96-100.
  3. Cf. Don't speak English, parlez Globish, Eyrolles, 2e éd. mise à jour et complétée, 2006.
  4. Cf. « Philosophie et philologie : les traductions des philosophes allemands », in Encyclopédia universalis, Symposium, Les Enjeux, 1, 1990, p. 170.
  5. On retrouve ici l'esprit de la collection « Points bilingues » que dirigeaient Alain Badiou et Barbara Cassin aux Éditions du Seuil et dont l'objectif était de présenter « des textes [...] "intraduisibles", toujours à retraduire » (cette phrase figurait en tête de chaque volume de la collection). On retrouve également cette idée dans l'exergue de l'édition que Barbara Cassin a donné de Parménide, Sur la nature ou sur l'étant : la langue de l'être ?, Paris, Seuil, 1997, p. 9.
  6. Paris, Minuit, 1969, 2 vol. Cf. Vocabulaire européen des philosophies, « Présentation », p. XVII.[source insuffisante]
  7. Cf. Ibid., p. XX; ou encore Barbara Cassin, « Sophistique, performance, performatif », Bulletin de la société française de philosophie, octobre -décembre 2006, p. 27 sq.
  8. Cette liste renvoie aux auteurs qui ont collaboré à un nombre important d'articles ou dont le nom figure comme une entrée de Wikipédia. Une liste exhaustive des différents collaborateurs figure en tête de l'ouvrage (p. VIII-XIII).

Liens et documents externes