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'''Nersès Nalbandian''', né en [[1915 en musique|1915]] en [[Syrie]] et mort en [[1977]] à [[Addis Abeba]] en [[Éthiopie]], est un [[musicien]] et [[pédagogue]] apatride d'origine [[arménie]]nne<ref name="Falceto"/>, naturalisé éthiopien, principalement actif à [[Addis Abeba]] en [[Éthiopie]].
'''Nersès Nalbandian''', né en [[1915 en musique|1915]] en [[Syrie]] et mort en [[1977]] à [[Addis-Abeba]] en [[Éthiopie]], est un [[musicien]] et [[pédagogue]] apatride d'origine [[arménie]]nne<ref name="Falceto"/>, naturalisé éthiopien, principalement actif à [[Addis-Abeba]] en [[Éthiopie]].


== Biographie ==
== Biographie ==
Nersès Nalbandian naît dans une famille arménienne installée en Syrie pour fuir le [[génocide arménien]] en [[Turquie]] au début du {{XXe siècle}}. C'est suite à la présence en Éthiopie de son oncle — le chef d'orchestre [[Kevork Nalbandian]] (1887-1963) et compositeur de l'[[Ityopya hoy dess yibelish|hymne national éthiopien utilisé de 1925 à 1974]]<ref>[http://books.google.fr/books?id=ZHZz04x0Ii0C&pg=PA256&dq=%22Ners%C3%A8s+Nalbandian%22&hl=fr&sa=X&ei=ecPUUJf7FM2N0wXD_oCIBw&ved=0CEYQ6AEwAw#v=onepage&q=nalbandian&f=false ''Les racines des musiques noires''] par Liliane Prévost, Isabelle de Courtilles, [[éditions L'Harmattan]], « coll. Musique et musicologie », 2008, {{ISBN|9782296068933}}, p.254.</ref>{{,}}<ref name="Falceto">[http://etudesafricaines.revues.org/163 ''Un siècle de musique moderne en Éthiopie''] par [[Francis Falceto]] dans ''[[Cahiers d'études africaines]]'' {{numéro|168}}, 2002, p.711-738.</ref> — qu'il part avec ses parents à la fin des années 1930 s'installer à [[Addis Abeba]] pour exercer son métier de musicien (violon, piano, saxophone, formé de manière quasi-autodidacte<ref name="Falceto"/>) et de chef d'orchestre. Rapidement après 1941 et la [[Occupation italienne de l'Éthiopie|libération du pays des troupes d'occupation italienne]], il prend, à la suite de son oncle qui prend sa retraite en 1949<ref name="Falceto"/>, la tête des principales institutions musicales du pays à [[Addis Abeba]], avec l'accord [[Haïlé Sélassié Ier|Haïlé Sélassié]], dont notamment l'[[orchestre de la Garde impériale]], l'[[Orchestre de la Police]], l'[[Orchestre municipal d'Addis Abeba]] (dont il est professeur dès 1946) et qui deviendra l'orchestre du [[théâtre Haïlé-Sélassié]] (dirigé par [[Franz Zelwecker]]), ainsi que les écoles musicales Yared et Nazrét<ref name="Falceto"/>. En 1959, il obtient la nationalité éthiopienne<ref name="AF">[http://allianceaddis.org/drupal/en/node/281 ''Hommage à Nersès Nalbandian''] sur le site de l'[[Alliance française]] d'[[Addis Abeba]].</ref>.
Nersès Nalbandian naît dans une famille arménienne installée en Syrie pour fuir le [[génocide arménien]] en [[Turquie]] au début du {{XXe siècle}}. C'est suite à la présence en Éthiopie de son oncle — le chef d'orchestre [[Kevork Nalbandian]] (1887-1963) et compositeur de l'[[Ityopya hoy dess yibelish|hymne national éthiopien utilisé de 1925 à 1974]]<ref>[http://books.google.fr/books?id=ZHZz04x0Ii0C&pg=PA256&dq=%22Ners%C3%A8s+Nalbandian%22&hl=fr&sa=X&ei=ecPUUJf7FM2N0wXD_oCIBw&ved=0CEYQ6AEwAw#v=onepage&q=nalbandian&f=false ''Les racines des musiques noires''] par Liliane Prévost, Isabelle de Courtilles, [[éditions L'Harmattan]], « coll. Musique et musicologie », 2008, {{ISBN|9782296068933}}, p.254.</ref>{{,}}<ref name="Falceto">[http://etudesafricaines.revues.org/163 ''Un siècle de musique moderne en Éthiopie''] par [[Francis Falceto]] dans ''[[Cahiers d'études africaines]]'' {{numéro|168}}, 2002, p.711-738.</ref> — qu'il part avec ses parents à la fin des années 1930 s'installer à [[Addis-Abeba]] pour exercer son métier de musicien (violon, piano, saxophone, formé de manière quasi-autodidacte<ref name="Falceto"/>) et de chef d'orchestre. Rapidement après 1941 et la [[Occupation italienne de l'Éthiopie|libération du pays des troupes d'occupation italienne]], il prend, à la suite de son oncle qui prend sa retraite en 1949<ref name="Falceto"/>, la tête des principales institutions musicales du pays à [[Addis-Abeba]], avec l'accord [[Haïlé Sélassié Ier|Haïlé Sélassié]], dont notamment l'[[orchestre de la Garde impériale]], l'[[Orchestre de la Police]], l'[[Orchestre municipal d'Addis Abeba]] (dont il est professeur dès 1946) et qui deviendra l'orchestre du [[théâtre Haïlé-Sélassié]] (dirigé par [[Franz Zelwecker]]), ainsi que les écoles musicales Yared et Nazrét<ref name="Falceto"/>. En 1959, il obtient la nationalité éthiopienne<ref name="AF">[http://allianceaddis.org/drupal/en/node/281 ''Hommage à Nersès Nalbandian''] sur le site de l'[[Alliance française]] d'[[Addis-Abeba]].</ref>.


Son influence est essentielle dans les évolutions de la [[musique éthiopienne]] à partir des années 1940, à la suite du travail de son oncle Kevork Nalbandian<ref name="Falceto"/>, dont il intègre les bases traditionnelles instrumentales et stylistiques ([[gamme pentatonique]], rythmique) pour leur insuffler des principes de la [[musique classique]] occidentale et du [[jazz]] (dont l'utilisation moderne des cuivres), en la modernisant sans l'occidentaliser<ref name="Falceto"/>. Ses apports seront à l'origine de la création de l'[[éthio-jazz]] dans les années 1950 dont la plupart des musiciens — [[Tlahoun Guèssèssè]], [[Bzunèsh Bèqèlè]], [[Alèmayèhu Eshèté]], [[Mahmoud Ahmed]], [[Hirut Bèqèlè]], [[Menelik Wèsnatchèw]] — ont joué ou chanté au sein des deux principaux orchestres d'Addis Abeba que Nersès Nalbandian a dirigés.
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Version du 1 mars 2013 à 19:39

Nersès Nalbandian
Naissance
Syrie
Décès
Addis-Abeba, Drapeau de l'Éthiopie Éthiopie
Activités annexes Chef d'orchestre, pédagogue
Genre musical Éthio-jazz
Instruments piano, violon, saxophone
Années actives depuis les années 1940
Influences Kevork Nalbandian

Nersès Nalbandian, né en 1915 en Syrie et mort en 1977 à Addis-Abeba en Éthiopie, est un musicien et pédagogue apatride d'origine arménienne[1], naturalisé éthiopien, principalement actif à Addis-Abeba en Éthiopie.

Biographie

Nersès Nalbandian naît dans une famille arménienne installée en Syrie pour fuir le génocide arménien en Turquie au début du XXe siècle. C'est suite à la présence en Éthiopie de son oncle — le chef d'orchestre Kevork Nalbandian (1887-1963) et compositeur de l'hymne national éthiopien utilisé de 1925 à 1974[2],[1] — qu'il part avec ses parents à la fin des années 1930 s'installer à Addis-Abeba pour exercer son métier de musicien (violon, piano, saxophone, formé de manière quasi-autodidacte[1]) et de chef d'orchestre. Rapidement après 1941 et la libération du pays des troupes d'occupation italienne, il prend, à la suite de son oncle qui prend sa retraite en 1949[1], la tête des principales institutions musicales du pays à Addis-Abeba, avec l'accord Haïlé Sélassié, dont notamment l'orchestre de la Garde impériale, l'Orchestre de la Police, l'Orchestre municipal d'Addis Abeba (dont il est professeur dès 1946) et qui deviendra l'orchestre du théâtre Haïlé-Sélassié (dirigé par Franz Zelwecker), ainsi que les écoles musicales Yared et Nazrét[1]. En 1959, il obtient la nationalité éthiopienne[3].

Son influence est essentielle dans les évolutions de la musique éthiopienne à partir des années 1940, à la suite du travail de son oncle Kevork Nalbandian[1], dont il intègre les bases traditionnelles instrumentales et stylistiques (gamme pentatonique, rythmique) pour leur insuffler des principes de la musique classique occidentale et du jazz (dont l'utilisation moderne des cuivres), en la modernisant sans l'occidentaliser[1]. Ses apports seront à l'origine de la création de l'éthio-jazz dans les années 1950 dont la plupart des musiciens — Tlahoun Guèssèssè, Bzunèsh Bèqèlè, Alèmayèhu Eshèté, Mahmoud Ahmed, Hirut Bèqèlè, Menelik Wèsnatchèw — ont joué ou chanté au sein des deux principaux orchestres d'Addis Abeba que Nersès Nalbandian a dirigés.

Notes et références

  1. a b c d e f et g Un siècle de musique moderne en Éthiopie par Francis Falceto dans Cahiers d'études africaines no 168, 2002, p.711-738.
  2. Les racines des musiques noires par Liliane Prévost, Isabelle de Courtilles, éditions L'Harmattan, « coll. Musique et musicologie », 2008, (ISBN 9782296068933), p.254.
  3. Hommage à Nersès Nalbandian sur le site de l'Alliance française d'Addis-Abeba.