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[[Plaza de Mayo]], veillée par des soldats du corps prestigieux des Grenadiers à Cheval.
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[[Catégorie:Naissance en 1778|San Martín]]
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Version du 30 juillet 2006 à 01:45

José de San Martín

José de San Martín est un général argentin né le 25 février 1778 et décédé en France à Boulogne-sur-Mer le 17 août 1850.

Jeunesse de San Martín en Europe

José de San Martín est né le 25 février 1778 à Yapeyú, au bord du Río Uruguay, dans la province actuelle de Corrientes qui faisait partie de la vice-royauté du Río de la Plata. Il se rend en Espagne, avec ses parents en 1786, où il entre au Séminaire des Nobles de Madrid. En 1789, il commence une carrière militaire dans le régiment de Murcie. Il prend part à la campagne d'Afrique en combattant à Melilla et Oran. En 1797, il obtient le grade de sous lieutenant en récompense de ses actions face aux français dans les Pyrénées.

En 1808, les troupes de Napoléon envahissent la Péninsule et le Roi Ferdinand VII est fait prisonnier. C'est alors qu'éclate la rébellion du peuple espagnol contre l'Empereur et son frère Joseph Bonaparte, qui venait d'être proclamé Roi d'Espagne. Remarqué par ses faits d'armes contre les français, il accède au grade de capitaine du régiment de Bourbon. L'armée attaque les troupes françaises et les bat au cours de la bataille de Baylen, le 19 juillet 1808. San Martin s'y distingue.

Il continue la lutte face aux français dans l'armée des alliés: Espagne, Portugal et Angleterre. Il combat sous les ordres du général Beresford à la bataille de Albuera. Il fait connaissance de Lord Macduff, un noble écossais, qui l'introduit auprès des loges secrètes qui complotaient pour l'indépendance de l'Amérique du Sud. En janvier 1812, San Martin embarque pour Buenos Aires.

Retour à Buenos Aires

Dans la ville de Buenos Aires, le 25 mai 1810, une Junte s'était formée selon le modèle des juntes en Espagne, qui s'opposaient à l'occupation française de la Péninsule, et gouvernaient au nom du Roi Ferdinand VII prisonnier en France.

La ville de Montevideo ne reconnaissait pas la Junte de Buenos Aires et a entrepris des hostilités contre la capitale. Au Chili, le Conseil s'est prononcé contre l'autorité du vice-roi. Dans le Haut Pérou, la Bolivie actuelle, les royalistes occupent la province de Salta et avancent sur Tucuman, défendue par l'Armée du Nord que commande le général Manuel Belgrano. Le Paraguay s'était déjà déclaré indépendant.

En janvier 1813, les positions militaires sont consolidées: le général José Rondeau dirige le siège de Montevideo. Les royalistes de Montevideo dominaient les fleuves avec leur flotte, ils ravageaient les cités côtières et faisaient de fréquents débarquements pour obtenir des troupeaux et autres aliments. En janvier, on apprend à Buenos Aires qu'une escadre royaliste, dirigée par le corsaire Rafael Ruiz et le capitaine Juan Antonio Zabala, s'apprêtait à débarquer. Le 28 janvier, le Triumvirat ordonne au colonel San Martin de protéger les côtes du Parana du débarquement royaliste. Les grenadiers suivent la progression de la flotte ennemie qui compte 11 navires et environ 300 soldats. Les navires jettent l'ancre à Rosario et les espagnols échangent des coups de feu avec les troupes de Caledonio Escalada, commandant militaire de la cité. C'est dans la nuit du 2 février que les grenadiers de San Martin arrivent et se cachent dans le Monastère qui domine la ville. Au matin du 3 août les barques de l'expédition royalistes touchent terre et les espagnols montent la falaise. La victoire est acquise en quelques minutes. Les royalistes se sont enfuis par la falaise en abandonnant leurs armes, canons et entendras. La flotte vaincue s'en retourne à Montevideo et ne reviendra jamais sur le Parana. San Martin revient à Buenos Aires en triomphe.

A la tête de l'Armée du nord

Peu de temps après on apprend la victoire du général Belgrano face aux royalistes à la bataille de Salta, où s'est rendue l'armée dirigée par Pio Tristan.

Manuel Belgrano, après la bataille de Salta, est entré sur les terres du Haut Pérou à la poursuite des royalistes, mais il doit reculer jusqu'à ses précédentes positions, dans la vallée de Lerma, après les défaites de Vilcapugio (1er octobre) et Ayohuma (14 novembre). L'armée royaliste, dirigée par le général Pezuela, se met à menacer les provinces de Salta et Jujuy. La frontière nord est défendue par des gauchos à cheval, sous le commandement du lieutenant colonel Martín Güemes, originaire de Salta et très bien renseigné sur le terrain. Cette armée cause des dégâts parmi les troupes royalistes en soulevant le peuple contre l'ennemi. Dans le même temps, sur le Río de la Plata, la flotte dirigée par le commandant Guillermo Brown défait l'armada royaliste face à Montevideo et parvient à établir le siège maritime qui obligera la cité à se rendre au général Alvear (juin 1814). En apprenant cette défaite les royalistes, qui tentaient de conquérir les Provinces Unies par la frontière nord, commencent à se retirer, concentrant leurs forces sur le Haut Pérou.

Peu après son arrivée à San Miguel de Tucumán, San Martin se rend compte de l'impossibilité de joindre Lima, qui à ce moment est le centre du pouvoir royaliste, par le chemin du Haut Pérou. Chaque fois qu'une armée royaliste descendait de l'altiplano vers les vallées de Salta, elle était vaincue; et chaque fois qu'une armée des Provinces Unies s'aventurait au Haut Pérou, elle était anéantie.

Gouverneur du Cuyo

C'est alors que le général San Martin a eu l'idée de traverser la cordillère et attaquer Lima par la mer. Pour assurer les frontières du nord, les troupes du général Güemes suffiront. Le plan de conquérir le Pérou par le Pacifique est ce que San Martin lui même appelle "son secret", partagé avec quelques uns de ses amis de la Loge Lautaro San Martin est dans une position favorable pour commencer ses plans qui l'amèneront à libérer la moitié du continent. Quand le futur Libertador s'installe au Cuyo, de l'autre côté de la Cordillère des Andes, la révolution du Chili se trouve en danger: le pays est envahi par les forces royalistes de la vice-royauté du Pérou et après plusieurs batailles, les forces indépendantistes sous le commandement de O´Higgins et José Miguel Carrera sont défaites au cours de la bataille de Rancagua (1er octobre 1814), où les armées chiliennes sont anéanties, laissant la route vers la capitale Santiago ouverte. Le général chilien Carrera avec le reste des armées traverse la cordillère et se réfugie sur le territoire du Cuyo, gouverné par San Martin.

A Buenos Aires on apprend que Napoléon a été vaincu et exilé sur l'île d'Elbe. Le Roi Ferdinand VII est entré à Madrid après six années de captivité. Le premier acte du gouvernement a été d'abolir la constitution de Cadix et de condamner à mort tous ceux qui s'opposent à sa souveraineté. Le Tribunal de l'Inquisition est rétabli. A ce moment la révolution sud américaine semble vaincue sur tous les fronts. Le Chili et le Haut Pérou sont perdus, avec des royalistes fortement établis à Lima; la révolution vénézuélienne est vaincue et ses chefs, Bolívar et Mariño, se sont réfugiés à Cartagena; les libéraux espagnols sont poursuivis. Seuls dans le Río de la Plata ondoient les étendards de la Liberté et de l'Indépendance. San Martin décide alors de créer l' Armée des Andes. On a appris qu'en ce moment, l'Espagne prépare une expédition de dix mille hommes, sous le commandement du général Murillo, qui se dirige vers le Río de la Plata pour soumettre les rebelles à la volonté royale. Nous arrivons à la fin de l'année 1815 avec les décourageantes nouvelles de la défaite de l'Armée du Nord, dirigée par Rondeau, à la bataille de Sipe-Sipe le 29 novembre. Les forces du vice-roi du Pérou, commandées par le général Osorio, dominent le Chili. L'armée de Murillo, qui devait arriver à Buenos Aires, a débarqué au Venezuela et a vaincu les troupes de Bolívar. San Martin, à la tête de la petite armée du Cuyo, reste alors le seul espoir des Provinces Unies. C'est dans ces circonstances qu'il réunit ses officiers et expose son plan de la traversée des Andes et de la reconquête du Chili. A la fin de l'année précédente, l'autorité du Roi Ferdinand VII était pratiquement rétablie, et déjà les généraux royalistes exercent leur cruauté envers les populations rebelles, surtout au Venezuela et dans le Haut Pérou.

Durant cette année plusieurs batailles navales sont entreprises par des corsaires battant pavillon du Río de la Plata. Ils capturent les chargements des navires qui font la traversée entre l'Amérique et l'Espagne, libérant les esclaves, ce qui leur vaut la reconnaissance de l'opinion libérale en Europe. On intercepte même la correspondance confidentielle, ce qui leur permet de connaître l'état véritable des troupes royalistes aux Caraïbes et au Venezuela. C'est ainsi qu'on apprend à Buenos Aires les progrès de Bolívar et des troupes indépendantistes du Mexique.

Après la défaite de Sipe-Sipe au Haut Pérou, San Martin pense qu'il est temps de mette en place son plan de conquête de Lima par le Pacifique. San Martin fait croire que son armée fait marche vers le Haut Pérou. Il veut faire croire aux royalistes que Mendoza reste sans protection pour les pousser à passer de l'autre côté de la cordillère. San Martin insiste auprès de ses délégués du Congrès sur la nécessité de déclarer l'indépendance. Le 9 juillet 1816, le Congrès proclame l'indépendance des Provinces Unies du Río de la Plata. Il n'y a plus de possibilité de réconciliation avec Ferdinand VII.

Expédition libératrice au Chili

La Bataille de Maipú

Le directeur suprême Juan Martín de Pueyrredón le nomma commandant en chef de l'armée des Andes et le 12 janvier 1817 débuta depuis Mendoza la traversée des Andes en direction du Chili. Les forces patriotiques vainquirent les royalistes à la bataille de Chacabuco le 12 février, ce qui permit l'entrée des troupes de patriotes dans la capitale du Chili, Santiago. Le 14 février le cabilde de Santiago composé des notables locaux voisins le nomma Directeur Suprême du Chili. San Martín sachant que l'acceptation de cette charge l'empêcherait de participer à la libération du Pérou refusa cette charge. Ainsi, deux jours plus tard le cabilde de Santiago nomma Bernardo O'Higgins Directeur Suprême.

En mars, San Martín retourna à Buenos Aires pour solliciter l'aide du Directoire pour continuer son expédition libératrice du Pérou. Le gouvernement de Buenos Aires lui promit en principe de collaborer, mais étant donné la situation chaotique et de guerre civile qu'affrontait Buenos Aires avec les provinces, il se vit plus tard dans l'impossibilité de tenir parole. Ainsi ce sera le Chili qui assumera tous les frais de l'entreprise et donnera à San Martín mandat pour la mener à bien, avec le grade de Capitaine Général de l'Armée du Chili. Il retourna donc au Chili, où les troupes d'abord battues à Cancha Rayada le 19 mars 1818 obtiennent une victoire à la bataille de Maipú le 5 avril.

Indépendance et Protectorat du Pérou

Monument à San Martín au Chili

San Martín et O’Higgins, avec l'aide de Lord Thomas Cochrane, organisèrent une expédition par voie maritime qui partit le 20 août 1820 du port de Valparaíso. Comme l'expédition était intégralement payée par le Chili, celà se fit sous bannière chilienne, mais sous le commandement du Général San Martín. Le 8 septembre, il débarqua avec une armée de 4.000 hommes (composée d'Argentins, de Chiliens et d'autres nationalités) dans le port de Pisco au Pérou, pour arriver finalement à Lima en juillet 1821. Le 28 juillet, San Martín déclara l'Indépendance du Pérou et fut nommé Protecteur du Pérou avec autorité civile et militaire. Cette même année, il fonda la Bibliothèque nationale du Pérou à laquelle il donna sa collection personnelle de livres. Il créa aussi l'Ordre péruvien du Soleil. Il gouverna ainsi le Pérou depuis le 3 août 1821 jusqu'au 20 septembre 1822.

Durant son protectorat, il reçut une demande d'aide du général Antonio José de Sucre, lieutenant de Bolívar, pour la campagne en Equateur. San Martín envoya des soldats qui participèrent aux victoires de Riobamba et de Pichincha, qui assurèrent la reddition de Quito. Entre les 26 et 27 juillet 1822, eut lieu l'Entrevue de Guayaquil, où il se réunit avec Bolívar. Peu après il décida d'abandonner toutes les charges et de retourner dans son pays.

De retour à Mendoza, il demanda l'autorisation de retourner à Buenos Aires afin d'y rejoindre son épouse qui était gravement malade. Bernardino Rivadavia, ministre du gouvernement du gouverneur Martín Rodríguez, le refusa arguant du fait qu'il ne serait pas sûr pour San Martín de revenir dans la ville. Son appui aux caudillos de l'intérieur et la désobéissance à un ordre qu'il avait reçu du gouvernement de réprimer les fédéralistes, avaient fait en sorte que les unitaires désiraient le faire passer en jugement.

Malgré celà, comme la santé de son épouse empirait il décida de voyager à Buenos Aires, où à son arrivée cette dernière était déjà décédée depuis le 3 août 1823.

Exil et mort d'un Héros

Unique photographie de José de San Martín

A son arrivée à Buenos Aires on l'accusa d'être devenu un conspirateur. Découragé par les luttes internes entre unitaires et fédéralistes il décida de quitter le pays avec sa

fille unique Merceditas. Le 10 février 1824 il s'embarqua pour le Havre en France . Il avait 45 ans et était Généralissime du Pérou, Capitaine Général de la République du Chili et Général des Provinces Unies du Río de la Plata. Après une brève période à Londres, ils s'installèrent à Bruxelles et peu après à Paris.

En 1825 il rédigea les Maximes pour Merceditas, où il faisait une synthèse de ses idéaux éducatifs.

Durant ses années d'exil, San Martín garda le contact avec ses amis de Buenos Aires. A la nouvelle, en 1827, de la guerre que l'Argentine menait contre le Brésil, il proposa de rentrer pour participer à la lutte, mais jamais on ne l'appela.

En 1828 il tenta de revenir à Buenos Aires, mais ne parvint pas à débarquer. Pendant trois mois, il resta à Montevideo. Le soulèvement de son ancien compagnon Juan Lavalle contre le gouverneur Manuel Dorrego, l'exécution postérieure de Dorrego, les rivalités et la profonde déception qu'il ressentait des évènements politiques survenant en son pays furent les motifs pour lesquels il décida de s'établir définitivement en Europe.

En 1831 il s'installa donc en France dans une propriété de campagne près de Paris. Trois années plus tard il déménagea pour une maison à Grand-Bourg, où il résida jusqu'en 1848. Finalement, en mars il partit pour Boulogne-sur-Mer, où il décéda le 17 août 1850.

Testament de San Martín

Tombe de San Martín en la Cathédrale de Buenos Aires
Mausolée de San Martín en la Cathédrale de Buenos Aires
Mausolée de San Martín en la Cathédrale de Buenos Aires

Le testament olographe fut écrit à Paris le 23 janvier 1844, laissant sa fille comme unique héritière. Elle avait épousé Mariano Balcarce.

D'autres clausules furent:

  • Que son sabre courbe soit livré à Juan Manuel de Rosas.
  • Sa volonté était que son coeur repose à Buenos Aires.

Voici un extrait concernant le leg à Juan Manuel de Rosas:

Le sabre qui m'a accompagné dans toute la guerre de l'indépendance de l'Amérique du sud sera livré au général Juan Manuel de Rosas, comme preuve de la satisfaction que, en tant qu'Argentin, j'ai eu de voir la fermeté avec laquelle il a soutenu l'honneur de la République contre les injustes prétentions des étrangers qui essayaient de l'humilier.

source: Biographie parlant du leg de San Martín à Rosas (en espagnol)

Sa tombe

En 1861 ses cendres furent transférées au caveau de la famille González Balcarce, dans le cimetière de Brunoy en France. Ultérieurement plusieurs tentatives furent faites de les rapatrier au pays. Durant la présidence de Nicolás Avellaneda on créa la "Commission chargée de rapatrier les restes du Libertador", fait qui se produisit finalement le 28 mai 1880. Sa dépouille repose dans la cathédrale de la ville de Buenos Aires, face à la Plaza de Mayo, veillée par des soldats du corps prestigieux des Grenadiers à Cheval.

Prédécesseur :
Aucun

1821-1822
Protecteur du Pérou
Successeur :
Francisco Xavier de Luna Pizarro

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Wikimedia Commons propose des documents multimédia libres sur José de San Martín.