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À l'aube de la [[Première Guerre mondiale]], on assista à une libéralisation des coutumes. Des salles de danse, des clubs et des salons de thé ouvrirent leurs portes dans les villes, et des danses noires telles que le ''cakewalk'' et le ''shimmy'' furent peu à peu adoptées par le public blanc, principalement les jeunes (les ''flappers''). Ces danses apparurent tout d'abord lors de spectacles de vaudeville, puis lors de démonstrations de danse dans les clubs.<br>
À l'aube de la [[Première Guerre mondiale]], on assista à une libéralisation des coutumes. Des salles de danse, des clubs et des salons de thé ouvrirent leurs portes dans les villes, et des danses noires telles que le ''cakewalk'' et le ''shimmy'' furent peu à peu adoptées par le public blanc, principalement les jeunes (les ''flappers''). Ces danses apparurent tout d'abord lors de spectacles de vaudeville, puis lors de démonstrations de danse dans les clubs.<br>
La plupart du temps, la musique de ces danses n'avait rien à voir avec le jazz, mais c'était une musique nouvelle, et l'engouement pour cette nouvelle musique impliquait l'engouement pour une certaine forme de jazz... Des compositeurs célèbres tels qu'[[Irving Berlin]] s'essayèrent alors au jazz, mais ils n'utilisaient que rarement cet attribut qui est la seconde nature du jazz: le rythme. Néanmoins, rien ne popularisa plus le jazz que le titre d'Irving Berlin ''Alexander's Ragtime Band'' (1911). Son succès fut tel qu'on l'entendit jusqu'à [[Vienne (Autriche)|Vienne]]. Bien que ce ne fût pas un [[ragtime]], les paroles décrivaient un orchestre de jazz, '''right up to jazzing up popular songs, as in the line, "If you want to hear the Swanee River played in ragtime . . ."'''
La plupart du temps, la musique de ces danses n'avait rien à voir avec le jazz, mais c'était une musique nouvelle, et l'engouement pour cette nouvelle musique impliquait l'engouement pour une certaine forme de jazz... Des compositeurs célèbres tels qu'[[Irving Berlin]] s'essayèrent alors au jazz, mais ils n'utilisaient que rarement cet attribut qui est la seconde nature du jazz: le rythme. Néanmoins, rien ne popularisa plus le jazz que le titre d'Irving Berlin ''Alexander's Ragtime Band'' (1911). Son succès fut tel qu'on l'entendit jusqu'à [[Vienne (Autriche)|Vienne]]. Bien que ce ne fût pas un [[ragtime]], les paroles décrivaient un orchestre de jazz qui mettait du rythme dans des chansons populaires, comme l'indique le vers "If you want to hear the Swanee River played in ragtime..." (Si vous voulez entendre "Swanee River" en ragtime...).


L'apparition des [[phonographe]]s permit la diffusion de cette nouvelle musique. Lors de quelques enregistrements plus destinés au public noir, [[Louis Armstrong]] amena une première évolution décisive du jazz : il jouait avec un orchestre typique de la [[Nouvelle Orléans]], ces orchestres où tous les musiciens improvisent simultanément. Mais Louis était un improvisateur hors-pair, capable de créer des variations infinies à partir d'un même thème. Ses musiciens l'imitèrent, non plus tous en même temps, mais chacun leur tour. C'est ainsi que le jazz devint une forme de musique en solo.
L'apparition des [[phonographe]]s permit la diffusion de cette nouvelle musique. Lors de quelques enregistrements plus destinés au public noir, [[Louis Armstrong]] amena une première évolution décisive du jazz : il jouait avec un orchestre typique de la [[Nouvelle Orléans]], ces orchestres où tous les musiciens improvisent simultanément. Mais Louis était un improvisateur hors-pair, capable de créer des variations infinies à partir d'un même thème. Ses musiciens l'imitèrent, non plus tous en même temps, mais chacun leur tour. C'est ainsi que le jazz devint une forme de musique en solo.
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Avec l'avènement du rock and roll, dans les années 1960, apparut la forme hybride du ''jazz-rock fusion'', avec toujours Miles Davis qui publia les albums fusion ''In a Silent Way'' et ''Bitches Brew''.
Avec l'avènement du rock and roll, dans les années 1960, apparut la forme hybride du ''jazz-rock fusion'', avec toujours Miles Davis qui publia les albums fusion ''In a Silent Way'' et ''Bitches Brew''.


Depuis lors, la diversité stylistique du jazz n'a pas décru, absorbant des influences de sources aussi disparates que la [[world music]], la musique classique d'avant-garde ou les rythmes africains, et utilisant plus couramment la [[gamme chromatique]] (avec des musiciens comme [[Ornette Coleman]] ou [[John Zorn]]). Néanmoins, les amateurs de jazz sont beaucoup moins nombreux, et divisés entre les plus âgés, préférant le jazz traditionnel, un petit noyau de musiciens et de fans plus intéressés par un jazz moderne très expérimental, et un groupe en constante évolution de musiciens mélangeant les différents types de jazz avec des genres musicaux contemporains, formant des styles tels que l'[[acid jazz]] (qui contient des éléments de [[disco]] des années soixante-dix), l'[[acid swing]] (combinant les big bands des années quarante avec des sons plus rapides et plus aggressifs de batterie et de [[guitare]] rock).
Depuis lors, la diversité stylistique du jazz n'a pas décru, absorbant des influences de sources aussi disparates que la [[world music]], la musique classique d'avant-garde ou les rythmes africains, et utilisant plus couramment la [[gamme chromatique]] (avec des musiciens comme [[Ornette Coleman]] ou [[John Zorn]]). Néanmoins, les amateurs de jazz sont beaucoup moins nombreux, et divisés entre les plus âgés, préférant le jazz traditionnel, un petit noyau de musiciens et de fans plus intéressés par un jazz moderne très expérimental, et un groupe en constante évolution de musiciens mélangeant les différents types de jazz avec des genres musicaux contemporains, formant des styles tels que l'[[acid jazz]] (qui contient des éléments de [[disco]] des années soixante-dix), l'[[acid swing]] (combinant les big bands des années quarante avec des sons plus rapides et plus aggressifs de batterie et de [[guitare]] rock). Le jazz a aussi influencé les musiciens brésiliens qui ont créé la [[bossa nova]].




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==== Quelques célèbres chanteurs et chanteuses de jazz ====
==== Quelques célèbres chanteurs et chanteuses de jazz ====
*[[Astrud Gilberto]]
*[[Ella Fitzgerald]]
*[[Billie Holliday]]
*[[Lena Horn]]
*[[Louis Armstrong]]
*[[Louis Armstrong]]
*[[Ray Charles]]
*[[Ray Charles]]

Version du 1 août 2003 à 00:06


Le jazz est un style de musique qui s'est formé aux États-Unis au début du XXe siècle. Issu du croisement du folk blues, du ragtime et de la musique européenne, le jazz est considéré comme la première forme artistique à s'être développée aux Etats-Unis.

L'une des principales influences du jazz fut le blues, une musique folk rurale qui évolua avec la migration des populations noires vers les grandes agglomérations, à la fin du XIXe siècle. Parmi les premiers musiciens de jazz, nombreux étaient ceux qui vivaient de leur prestation dans de petites fanfares; les instruments de ces groupes devinrent les instruments de base du jazz : cuivres, instruments à anches et batterie.
La fin de la guerre civile, et les surplus d'instruments de musique militaires qu'elle entraîna, ne fit qu'amplifier le mouvement. Les premiers jazz utilisaient fréquemment la structure et le rythme des marches, qui étaient le type de musique de concert le plus courant à l'époque.

Malgré ses racines populaires, on trouve parmi les créateurs du jazz des musiciens de formation, tels que Lorenzo Tio ou Scott Joplin (qui était pianiste de ragtime dans un hôtel et composait en même temps un opéra – ce qui montre bien toutes les influences dont a pu hériter le jazz à cette époque).

Un événement important dans le développement du jazz fut le durcissement des lois de Jim Craw sur la ségrégation raciale en Louisiane, dans les années 1890. Les musiciens professionnels de couleur ne furent plus autorisés à se produire en compagnie de musiciens blancs; par contre, ils trouvèrent facilement du travail parmi les fanfares et les orchestres noirs, qu'ils firent profiter de leur expérience de conservatoire.

À l'aube de la Première Guerre mondiale, on assista à une libéralisation des coutumes. Des salles de danse, des clubs et des salons de thé ouvrirent leurs portes dans les villes, et des danses noires telles que le cakewalk et le shimmy furent peu à peu adoptées par le public blanc, principalement les jeunes (les flappers). Ces danses apparurent tout d'abord lors de spectacles de vaudeville, puis lors de démonstrations de danse dans les clubs.
La plupart du temps, la musique de ces danses n'avait rien à voir avec le jazz, mais c'était une musique nouvelle, et l'engouement pour cette nouvelle musique impliquait l'engouement pour une certaine forme de jazz... Des compositeurs célèbres tels qu'Irving Berlin s'essayèrent alors au jazz, mais ils n'utilisaient que rarement cet attribut qui est la seconde nature du jazz: le rythme. Néanmoins, rien ne popularisa plus le jazz que le titre d'Irving Berlin Alexander's Ragtime Band (1911). Son succès fut tel qu'on l'entendit jusqu'à Vienne. Bien que ce ne fût pas un ragtime, les paroles décrivaient un orchestre de jazz qui mettait du rythme dans des chansons populaires, comme l'indique le vers "If you want to hear the Swanee River played in ragtime..." (Si vous voulez entendre "Swanee River" en ragtime...).

L'apparition des phonographes permit la diffusion de cette nouvelle musique. Lors de quelques enregistrements plus destinés au public noir, Louis Armstrong amena une première évolution décisive du jazz : il jouait avec un orchestre typique de la Nouvelle Orléans, ces orchestres où tous les musiciens improvisent simultanément. Mais Louis était un improvisateur hors-pair, capable de créer des variations infinies à partir d'un même thème. Ses musiciens l'imitèrent, non plus tous en même temps, mais chacun leur tour. C'est ainsi que le jazz devint une forme de musique en solo.

L'apparition des salles de danse influença le milieu du jazz de deux façons : les musiciens se firent plus nombreux, puisqu'ils commençaient à pouvoir vivre de leur musique, et le jazz – comme toutes le musiques populaires des années vingt – adopta le rythme 4/4 de la musique de danse.

Avec la prohibition et les amendements constitutionnels interdisant la vente de boissons alcoolisées, les bars et les cabarets légaux fermèrent leurs portes, mais furent rapidement remplacés par des centaines de bars clandestins où les clients venaient boire et écouter de la musique. Les airs que l'on y entendait demeuraient un mélange de styles – des morceaux de danse à la mode, des chansons récentes, des airs extraits de spectacles... Ce qu'un trompettiste surnomma un jour "Businessman's bounce music". Mais les musiciens qui avaient la chance d'avoir gardé un emploi stable, et qui jouaient toujours avec les mêmes partenaires, connurent un succès bien supérieur. Ainsi, cette période marquera la naissance de l'orchestre de Duke Ellington, au Cotton Club, ainsi que de l'orchestre de Count Basie, formé à partir de plusieurs groupes de Kansas City.

Les premiers développements du jazz subirent l'influence de la ségrégation raciale, qui était alors très forte aux Etats-Unis. Les innovations, apportées principalement par les musiciens noirs des clubs, étaient enregistrées par des musiciens blancs, qui avaient tendance à donner au jazz des rythmes et des harmoniques orthodoxes. La lente dissolution de la ségrégation raciale s'amorça au milieu des années trente, quand Benny Goodman engagea le pianiste Teddy Wilson, le vibraharpiste Lionel Hampton et le guitariste Charlie Christian pour qu'ils se joignent à de petits groupes. Au milieu des années trente, la popularité du swing et des big bands était à son sommet, transformant en stars des musiciens tels que Glenn Miller ou Duke Ellington.

Une variante du swing, nommée "Jump Blues", devança – par certais aspects – le rythm & blues et le rock and roll. Elle n'était pas jouée par des big bands, mais plutôt par de petits groupes, et utilisait les progressions d'accords habituelles du blues avec un tempo plus rapide. Une autre variation, le boogie-woogie, utilisait un rythme doublé, c'est-à-dire que la section rythmique jouait "eight to the bar", huit temps par mesure à la place de quatre. Big Joe Turner, un chanteur de Kansas City qui travaillait avec les orchestres de swing des années trente – tels que l'orchestre de Count Basie – devint une star du boogie-woogie dans les années quarante, et fut l'un des précurseurs du rock and roll dans les années cinquante, notamment avec son titre 'Shake, Rattle and Roll'.

Le bebop fut la principale évolution suivante du jazz, amenée entre autres par le saxophoniste Charlie Parker (surnommé Bird). Ce fut un changement majeur pour le jazz : de musique de dancing, il devenait un art intellectuel de premier rang. Le Hard bop fut une tentative de rendre le bebop plus accessible au grand public, en y incorporant des influences venues de la soul, du gospel et du blues. Plus tard, les musiciens de bebop, tels que le trompettiste Miles Davis, firent d'autres avancées stylistiques, avec un jazz modal où la structure harmonique des morceaux était encore beaucoup plus libre qu'auparavant, qui souvent ne se basaient que sur quelques accords de piano et de basse. Le reste n'était qu'improvisation.

Avec l'avènement du rock and roll, dans les années 1960, apparut la forme hybride du jazz-rock fusion, avec toujours Miles Davis qui publia les albums fusion In a Silent Way et Bitches Brew.

Depuis lors, la diversité stylistique du jazz n'a pas décru, absorbant des influences de sources aussi disparates que la world music, la musique classique d'avant-garde ou les rythmes africains, et utilisant plus couramment la gamme chromatique (avec des musiciens comme Ornette Coleman ou John Zorn). Néanmoins, les amateurs de jazz sont beaucoup moins nombreux, et divisés entre les plus âgés, préférant le jazz traditionnel, un petit noyau de musiciens et de fans plus intéressés par un jazz moderne très expérimental, et un groupe en constante évolution de musiciens mélangeant les différents types de jazz avec des genres musicaux contemporains, formant des styles tels que l'acid jazz (qui contient des éléments de disco des années soixante-dix), l'acid swing (combinant les big bands des années quarante avec des sons plus rapides et plus aggressifs de batterie et de guitare rock). Le jazz a aussi influencé les musiciens brésiliens qui ont créé la bossa nova.


Quelques célèbres musiciens de jazz

Quelques célèbres chanteurs et chanteuses de jazz

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