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Roland Colin est né en [[1928]], en [[Bretagne]]. Il entre à l'[[École nationale de la France d'outre-mer]] en [[1948]], où il a [[Léopold-Sédar Senghor]] pour professeur. Diplômé de l'[[École des langues orientales]], il est d'abord administrateur au [[Soudan français]] (actuel [[Mali]]), jusqu'en [[1954]].
Roland Colin est né en [[1928]], en [[Bretagne]]. Il entre à l'[[École nationale de la France d'outre-mer]] en [[1948]], où il a [[Léopold-Sédar Senghor]] pour professeur. Diplômé de l'[[École des langues orientales]], il est d'abord administrateur au [[Soudan français]] (actuel [[Mali]]), jusqu'en [[1954]].


Il est nommé le 13 juillet [[1957]], conseiller technique dans le cabinet de [[Mamadou Dia]], président du conseil de gouvernement du Sénégal issu de la Loi-cadre Defferre (adoptée le 23 juin 1956) puis chef du gouvernement de la République du Sénégal en 1958. Il reste au sein de ce cabinet, dirigé par un quasi-homonyme, [[Jean Collin]]; quand Mamadou Dia devient président du conseil de la [[Fédération du Mali]] devenue indépendante en juin ([[1960]]), puis quand il dirige à nouveau le gouvernement sénégalais qui s’est émancipé de la Fédération en août 1960. Roland Colin abandonne toute fonction officielle après la rupture de Mamadou Dia avec le président Léopold-Sédar Senghor et l’arrestation du premier, accusé de coup d’État, en décembre [[1962]]<ref> Agence de Presse Sénégalaise : Sénégal: Au cabinet de Dia, Jean Collin et Roland Colin se regardaient en chiens de faïence, Dakar, 20 août 2008</ref>.
Il est nommé le 13 juillet [[1957]], conseiller technique dans le cabinet de [[Mamadou Dia]], président du conseil de gouvernement du Sénégal issu de la Loi-cadre Defferre (adoptée le 23 juin 1956) puis chef du gouvernement de la République du Sénégal en 1958. Il reste au sein de ce cabinet, dirigé par un quasi-homonyme, [[Jean Collin]]; quand Mamadou Dia devient président du conseil de la [[Fédération du Mali]] devenue indépendante en juin ([[1960]]), puis quand il dirige à nouveau le gouvernement sénégalais qui s’est émancipé de la Fédération en août 1960. Roland Colin abandonne toute fonction officielle après la rupture de Mamadou Dia avec le président Léopold-Sédar Senghor et l’arrestation du premier, accusé de coup d’État, en décembre [[1962]]<ref>Agence de Presse Sénégalaise : Sénégal: Au cabinet de Dia, Jean Collin et Roland Colin se regardaient en chiens de faïence, Dakar, 20 août 2008</ref>.


Pour Roland Colin, « on a vu se poser simultanément la question de la liberté et du développement. L’indépendance était-elle l’outil essentiel du développement ou était-ce l’inverse ? ». Selon la géographe Karine Besses « Roland Colin est l’un des rares « blancs » ayant participé, du côté africain, au processus des indépendances<ref>Karine Besses : Roland Colin, Une histoire singulière des indépendances, in Altermondes, n°10, juin 2007</ref>. »
Pour Roland Colin, « on a vu se poser simultanément la question de la liberté et du développement. L’indépendance était-elle l’outil essentiel du développement ou était-ce l’inverse ? ». Selon la géographe Karine Besses « Roland Colin est l’un des rares « blancs » ayant participé, du côté africain, au processus des indépendances<ref>Karine Besses : Roland Colin, Une histoire singulière des indépendances, in Altermondes, n°10, juin 2007</ref>. »
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Version du 5 juin 2013 à 05:55

Roland Colin, né en 1928, est un anthropologue, économiste, écrivain et responsable associatif.

Anthropologue engagé dans l’action politique

Roland Colin est né en 1928, en Bretagne. Il entre à l'École nationale de la France d'outre-mer en 1948, où il a Léopold-Sédar Senghor pour professeur. Diplômé de l'École des langues orientales, il est d'abord administrateur au Soudan français (actuel Mali), jusqu'en 1954.

Il est nommé le 13 juillet 1957, conseiller technique dans le cabinet de Mamadou Dia, président du conseil de gouvernement du Sénégal issu de la Loi-cadre Defferre (adoptée le 23 juin 1956) puis chef du gouvernement de la République du Sénégal en 1958. Il reste au sein de ce cabinet, dirigé par un quasi-homonyme, Jean Collin; quand Mamadou Dia devient président du conseil de la Fédération du Mali devenue indépendante en juin (1960), puis quand il dirige à nouveau le gouvernement sénégalais qui s’est émancipé de la Fédération en août 1960. Roland Colin abandonne toute fonction officielle après la rupture de Mamadou Dia avec le président Léopold-Sédar Senghor et l’arrestation du premier, accusé de coup d’État, en décembre 1962[1].

Pour Roland Colin, « on a vu se poser simultanément la question de la liberté et du développement. L’indépendance était-elle l’outil essentiel du développement ou était-ce l’inverse ? ». Selon la géographe Karine Besses « Roland Colin est l’un des rares « blancs » ayant participé, du côté africain, au processus des indépendances[2]. »

Rentré en France, Roland Colin enseigne à l'École des hautes études en sciences sociales, puis aux Universités de Paris VIII (Vincennes) et de Paris III (Sorbonne nouvelle), et à la Fondation nationale des sciences politiques.

Dans ses œuvres, et notamment dans Sénégal, notre pirogue (2007), il insiste sur la nécessaire et difficile conciliation entre la démocratie participative et la démocratie représentative qui était, pour lui, l'objet essentiel du débat entre Léopold-Sédar Senghor et Mamadou Dia lors de la crise qui suivit les indépendances des anciennes colonies françaises d'Afrique. De son point de vue, la politique de « participation populaire » mise en place par Mamadou Dia exigeait une véritable « démocratie participative », fondée sur un travail d’information, de formation et d’éducation généralisée[3].

Successeur de L.-J. Lebret

En 1964, il codirige l'Institut de recherches et d'applications des méthodes de développement (IRAM), fondé par Louis-Joseph Lebret et l’Abbé Pierre.

À la mort de L.-J. Lebret, en 1966, Roland Colin devient président de l'Institut international de recherche et de formation éducation et développement (IRFED), tandis que Vincent Cosmao en prend la direction. Il coopère en particulier avec l’universitaire brésilien Héron de Alencar.

L’institut se réorganise en trois secteurs : recherche, formation et intervention. L’IRFED et le Centre L.-J. Lebret fusionnent en 2004 pour créer le « Centre International Développement et Civilisations - Lebret-Irfed ». Roland Colin devient président d’honneur de la nouvelle entité, présidée par Yves Berthelot.

Le 18 mai 1976, à l'initiative de Roland Colin, huit organisations non gouvernementales françaises créent le Centre de recherche et d’information pour le développement (CRID), dont l'IRAM, l'IRFED, le CCFD, la CIMADE, le Collège coopératif, Frères des Hommes et OICS Medicus Mundi[4].

Notes et références

  1. Agence de Presse Sénégalaise : Sénégal: Au cabinet de Dia, Jean Collin et Roland Colin se regardaient en chiens de faïence, Dakar, 20 août 2008
  2. Karine Besses : Roland Colin, Une histoire singulière des indépendances, in Altermondes, n°10, juin 2007
  3. Roland Colin : entretien avec Karine Besses, in Altermondes, n°10, juin 2007
  4. Jean-Marie Hatton : Note sur la structuration progressive des organisations de solidarité internationales (OSI) dans leur relation avec les pouvoirs publics, Coordination Sud, s. d. (2003)

Voir aussi

Bibliographie

  • Roland Colin : Sénégal, notre pirogue, Présence africaine, 2007
  • Renée Colin-Noguès, Roland Colin, et Moussa Sow : Sénoufo du Mali, Revue noire 2006
  • Roland Colin : Les Contes noirs de l'Ouest africain : Témoins majeurs d'un humanisme, Présence Africaine, 2005 ; préface de Léopold-Sédar Senghor, postface de Jean-Pierre Jacquemin.
  • Roland Colin : Kènèdougou. Au crépuscule de l'Afrique coloniale : mémoires des années cinquante, suivi de Mémorial de Kélètigui Berté, Présence africaine, 2004
  • Roland Colin : Idéalgerie : 1954-1957 : de l'espoir plein la tête, G. Louis, 1990
  • Roland Colin : Toi, mon fils, mort au Liban, G. Louis, 1988
  • Roland Colin : Systèmes d'éducation et mutations sociales. Le cas du Sénégal, tome 1, Honoré Champion, 1980
  • Roland Colin : Les méthodes et techniques de la participation au développement, Unesco, 1978
  • Roland Colin : L'animation du développement dans la république du Niger, Iram, Paris, 1967
  • Roland Colin : L'animation et le développement rural en Afrique noire francophone, CRC, 1966

Articles connexes