« Jacques Gandouin » : différence entre les versions
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Jacques Gandouin, né à Paris le et mort à Cannes le , fut un grand commis de l'État.
Études
Il fit ses études au Lycée Lakanal de Sceaux, puis à la faculté de droit de Paris où il termina docteur en Droit. Brevet de l'Institut des hautes études de défense nationale.
Carrière préfectorale
Administrateur civil à l'administration centrale du ministère de l'Intérieur depuis 1946, il est d'abord secrétaire adjoint de l'administration départementale et communale. Nommé sous-préfet hors cadre, chef de cabinet du haut commissaire de France en Indochine, chargé des fonctions de secrétaire général du gouvernement en 1947, il est sous-préfet de Rethel de 1949 à 1950 puis chef de cabinet du président de l'assemblée de l'Union française de 1950 à 1955.
Sous-préfet de première classe hors-cadre depuis 1952, sous-préfet de première classe depuis 1955.
Directeur-adjoint de cabinet du préfet de police (1956-1958), puis du préfet de la Seine (1958), il est ous-préfet de Rambouillet en 1958.
Directeur à l'administration centrale du ministère de l'Intérieur, direction des « Écoles et techniques de la police nationale », de 1958 à 1970.
Il fut préfet de la Nièvre de juillet 1970 à mai 1974. En qualité de préfet, il côtoya François Mitterrand, à l'époque président du conseil général de la Nièvre.
Nommé préfet de la Sarthe le , il fut suspendu le par le ministre de l’intérieur de l’époque, Michel Poniatowski, dans des circonstances qui sont restées célèbres : cherchant à raisonner un preneur d'otages, Jacques Gandouin s'écria : « Où que tu ailles, tu te feras piquer, eh con ! » Ces mots furent fatals à sa carrière préfectorale, il fut suspendu pour « attitude non conforme à celle que l'on attend d'un haut fonctionnaire ».
Commissaire général (1976) puis conseilleur pour les affaires européennes de la société d'encouragement des métiers de l'art (SEMA).
Préfet hors-cadre depuis 1982, il fut admis à faire valoir ses droits à la retraite en 1986.
La réforme du protocole républicain
Le , le président de la République François Mitterrand confia au préfet Jacques Gandouin une mission sur une réforme globale du protocole, dont la législation, datant de 1907, avait été amendée en 1908, 1912, 1926 et 1944, et finalement révisée en 1958 à la demande du Général de Gaulle lors de la constitution de la Ve République. Le rapport, remis au Président en juillet 1985, donna naissance au décret n.° 89-655 du [1] relatif aux cérémonie publiques, préséances, honneurs civils et militaires, qui est actuellement en vigueur[2].
Carrière d'enseignant
Jacques Gandouin a occupé parallèlement des fonctions d'enseignant :
- Maître de conférences à l'École nationale d'administration (1962 - 1965)
- Professeur à l'Institut international d'administration publique (1962 - 1976)
- Professeur associé de droit public à Université Paris Sorbonne-Paris IV (1977 - 1987)
- Professeur honoraire à Université Paris Sorbonne-Paris IV depuis 1987
Principaux ouvrages
Jacques Gandouin a écrit de nombreux ouvrages, essentiellement dans le domaine des « bons usages » :
- Correspondance et rédaction administratives, 1966
- Guide du protocole et des usages, préface du duc de Brissac, 1972, ouvrage couronné par l'Académie française
- Guide des bonnes manières et du protocole en Europe, 1989
Décorations
- Commandeur de l'Ordre de la Légion d'honneur
- Commandeur de l'Ordre national du Mérite
- Commandeur de l'Ordre du Mérite agricole
- Commandeur de l'Ordre des Palmes académiques
- Officier de l'Ordre des Arts et des Lettres
- Chevalier de l'Ordre du Mérite social
- Chevalier de l'Ordre du Mérite touristique
- Chevalier de l'Ordre du Mérite sportif
Distinctions
- Président d'honneur de la Société des amis de la région et de la forêt de Rambouillet
- Président de la Fédération des forêts de l'Île-de-France et de la région parisienne
- Vice-président de la fondation Maurice Ravel
- Membre de l'Académie des sciences d'outre-mer
- Membre et administrateur de la Société de Port-Royal
Citations
Jacques Gandouin était un homme qui maniait très bien l'humour, le bon sens, la courtoisie. Outre l'anecdote citée plus haut, on peut rappeler que Jacques Gandouin s'était fait remarquer en faisant l'analogie entre les discours et les minijupes : « Un discours doit être comme une minijupe, suffisamment long pour couvrir le sujet, mais suffisamment court pour retenir l'attention. »
Dans le guide du protocole et des usages[3], on peut lire « La meilleure des politesses, c'est la politesse du cœur et de l'esprit, celle que l'on éprouve au fond de soi, que l'on apprend en famille ou par l'expérience de la vie. Dans ce domaine le bon sens et la sensibilité sont des guides plus sûrs que le meilleurs des manuels. »
Notes et références
- Décret no 89-655 du 13 septembre 1989 relatif aux cérémonies publiques, préséances, honneurs civils et militaires
- Marie-France Lecherbonnier : Le protocole - Histoire et coulisses Perrin 2001, page 101
- Guide du protocole et des usages, septième édition, Stock, 2008, p. 70
- Naissance en 1920
- Naissance à Paris
- Décès en 2003
- Préfet de la Nièvre
- Préfet de la Sarthe
- Élève du lycée Lakanal
- Professeur à l'université Paris IV
- Enseignant à l'École nationale d'administration (France)
- Professeur de droit public en France
- Commandeur de la Légion d'honneur
- Commandeur de l'ordre national du Mérite
- Chevalier du Mérite social
- Commandeur du Mérite agricole
- Commandeur des Palmes académiques
- Officier des Arts et des Lettres
- Décès à Cannes