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Ses trois premiers films trahissent l'influence du cinéma expressionniste, et surtout de [[Fritz Lang]]. Il est animé par une sorte de perfectionnisme qui le conduit parfois à tyranniser ses acteurs. Moraliste jetant un regard souvent pessimiste sur la société, il est le réalisateur de plusieurs autres films célèbres dont ''[[Les Diaboliques]]'' (1954), film policier haut en suspense mettant en scène un couple ambivalent et ambigu interprété par [[Simone Signoret]] et [[Véra Clouzot]], soupçonnées du meurtre du mari de cette dernière ([[Paul Meurisse]]) par un inspecteur à la logique implacable ([[Charles Vanel]]) ; ''[[Le Mystère Picasso]]'' (1956), un grand [[documentaire]] sur la méthode du peintre et sur la naissance de quelques-uns de ses tableaux ; et ''[[La Vérité (film, 1960)|La Vérité]]'' (1960) avec [[Brigitte Bardot]].
Ses trois premiers films trahissent l'influence du cinéma expressionniste, et surtout de [[Fritz Lang]]. Il est animé par une sorte de perfectionnisme qui le conduit parfois à tyranniser ses acteurs. Moraliste jetant un regard souvent pessimiste sur la société, il est le réalisateur de plusieurs autres films célèbres dont ''[[Les Diaboliques]]'' (1954), film policier haut en suspense mettant en scène un couple ambivalent et ambigu interprété par [[Simone Signoret]] et [[Véra Clouzot]], soupçonnées du meurtre du mari de cette dernière ([[Paul Meurisse]]) par un inspecteur à la logique implacable ([[Charles Vanel]]) ; ''[[Le Mystère Picasso]]'' (1956), un grand [[documentaire]] sur la méthode du peintre et sur la naissance de quelques-uns de ses tableaux ; et ''[[La Vérité (film, 1960)|La Vérité]]'' (1960) avec [[Brigitte Bardot]].


Malgré la mise route de plusieurs projets, Henri-Georges Clouzot n'arrive pas à les concrétiser, et meurt le {{Date|12|janvier|1977}}, sans avoir pu réaliser d'autre film après ''[[La Prisonnière (film, 1968)|La Prisonnière]]'' ([[1968 au cinéma|1968]]).
Malgré la mise en route de plusieurs projets, Henri-Georges Clouzot n'arrive pas à les concrétiser, et meurt le {{Date|12|janvier|1977}}, sans avoir pu réaliser d'autres films après ''[[La Prisonnière (film, 1968)|La Prisonnière]]'' ([[1968 au cinéma|1968]]).
[[Fichier:H.G. et Ines CLOUZOT, tombe.jpg|thumb|right|Tombe de Henri-Georges et Inès Clouzot.]]
[[Fichier:H.G. et Ines CLOUZOT, tombe.jpg|thumb|right|Tombe de Henri-Georges et Inès Clouzot.]]



Version du 25 août 2013 à 13:00

Henri-Georges Clouzot
Naissance
Niort
Nationalité Drapeau de la France Française
Décès (à 69 ans)
17e arrondissement de Paris
Profession Réalisateur
Films notables L'assassin habite au 21,
Le Corbeau,
Quai des Orfèvres,
Le Salaire de la peur,
Les Diaboliques,
Le Mystère Picasso,
La Vérité

Henri-Georges Clouzot, né le à Niort et mort le dans le 17e arrondissement de Paris est un scénariste, dialoguiste, réalisateur, et producteur de cinéma français.

Il est surtout connu pour son travail dans le genre du thriller, après avoir tourné Le Salaire de la peur et Les Diaboliques, placés par la critique au nombre des plus grands films des années 1950. Il réalise également des documentaires, dont Le Mystère Picasso, déclaré trésor national par le gouvernement français.

Henri-Georges Clouzot est le seul réalisateur, avec Michelangelo Antonioni et Robert Altman, à avoir remporté les trois récompenses suprêmes des principaux festivals européens à savoir le Lion d'or, la Palme d'or et l'Ours d'or, par ailleurs, chose exceptionnelle et impossible de nos jours, ces deux dernières récompenses sont attribuées à un seul et même film (en l'occurrence Le Salaire de la Peur).

Biographie

Henri-Georges Clouzot est né à Niort, le . Après des études classiques, il se dirige d'abord vers le journalisme. Il commence par superviser les versions françaises des opérettes allemandes[1], puis il écrit des scénarios pour Jacques de Baroncelli, Carmine Gallone ou Viktor Tourjansky. Il enchaîne avec deux adaptations : Les Inconnus dans la maison d'Henri Decoin avec Raimu, d'après le roman éponyme de Georges Simenon et Le Dernier des six de Georges Lacombe avec Pierre Fresnay et Suzy Delair, d'après Stanislas-André Steeman (qu'il adaptera deux fois encore pour L'assassin habite au 21 et Quai des Orfèvres).

Il écrit quatre pièces entre 1940 et 1943[2]. Il débute réellement dans la mise en scène en 1942, bénéficiant de l'exil aux États-Unis des grands réalisateurs comme Jean Renoir, Julien Duvivier, René Clair[1]… avec L'assassin habite au 21 et reforme le couple Pierre Fresnay-Suzy Delair. Puis il réalise en pleine occupation allemande un film sur un expéditeur de lettres anonymes Le Corbeau (1943), qui donne lieu à de vives polémiques dans une France qui souffre alors de la délation. Le scénario est de Louis Chavance d'après un fait divers passé à Tulle dans les années 1920. Une campagne communiste est lancée contre Clouzot comparant son film à Mein Kampf et l'accusant d'offrir une image négative de la France et en même temps son film est condamné par les conservateurs et la Centrale catholique pour immoralité tandis que Goebbels le fait diffuser à l'étranger[note 1]. À la Libération, contrairement à la plupart des autres employés de la Continental-Films, une entreprise créée par Joseph Goebbels, Clouzot échappe à la prison, mais se voit frappé d'une suspension professionnelle à vie. Un fameux résistant écrit alors à un détracteur de Clouzot : « Mon cher, tu sais bien que Clouzot n'a pas plus été collabo que toi tu n'as été résistant ».

Grâce à l'intervention de personnalités comme Pierre Bost, Jacques Becker ou encore Henri Jeanson qui signe un texte corrosif « Cocos contre corbeau », Clouzot revient à la réalisation et remporte plusieurs récompenses aux festivals de Venise, de Berlin et de Cannes avec Quai des Orfèvres en 1947, Miquette et sa mère en 1949, tous les deux avec Louis Jouvet, Manon (1949) (d'après Manon Lescaut de l'abbé Prévost), Le Salaire de la peur (d'après le roman de Georges Arnaud), avec Yves Montand et Charles Vanel en 1952, films ayant tous bénéficié d'une large audience. Il fut surnommé le "Hitchcock français".

Ses trois premiers films trahissent l'influence du cinéma expressionniste, et surtout de Fritz Lang. Il est animé par une sorte de perfectionnisme qui le conduit parfois à tyranniser ses acteurs. Moraliste jetant un regard souvent pessimiste sur la société, il est le réalisateur de plusieurs autres films célèbres dont Les Diaboliques (1954), film policier haut en suspense mettant en scène un couple ambivalent et ambigu interprété par Simone Signoret et Véra Clouzot, soupçonnées du meurtre du mari de cette dernière (Paul Meurisse) par un inspecteur à la logique implacable (Charles Vanel) ; Le Mystère Picasso (1956), un grand documentaire sur la méthode du peintre et sur la naissance de quelques-uns de ses tableaux ; et La Vérité (1960) avec Brigitte Bardot.

Malgré la mise en route de plusieurs projets, Henri-Georges Clouzot n'arrive pas à les concrétiser, et meurt le , sans avoir pu réaliser d'autres films après La Prisonnière (1968).

Tombe de Henri-Georges et Inès Clouzot.

En 1994, avec L'Enfer, Claude Chabrol a repris le scénario d'un film que Clouzot n'avait pu achever trente ans plus tôt.

Divers

  • En 1933, il écrit les paroles de la chanson Jeu de massacre[3], dont Maurice Yvain écrit la musique, et qui sera créée par Marianne Oswald.
  • Il fonde sa société de production Vera Films, en lui donnant le prénom de son épouse Véra Clouzot, actrice d'origine brésilienne, qui apparaît au générique de plusieurs de ses films.
  • L'Enfer d'Henri-Georges Clouzot est un documentaire sur le film inachevé L'Enfer, il est sorti le au cinéma.
  • Plusieurs remakes de ses films ont été tournés aux États-Unis : La Treizième Lettre (1951) d'Otto Preminger (d'après Le Corbeau), Le Convoi de la peur de William Friedkin (1977) (d'après Le Salaire de la peur) et Diabolique (1996) de Jeremiah S. Chechik (d'après Les Diaboliques).
  • Il fut un pionnier dans la réalisation de concerts filmés dans les années 1970, notamment grâce à son travail avec Herbert Von Karajan qui était avide de progrès technologique pour retransmettre son don musical. Il réalisa six films ; les cinq premiers furent appréciés par le chef d'orchestre, mais le dernier fut tancé par Karajan qui le trouva nul.
  • Il est l'auteur des paroles de la chanson La vierge Éponine.
  • Il fut un important collectionneur d'art contemporain, sa seconde femme, Inès a légué cette collection et les droits sur l'œuvre cinématographique au Secours catholique. « Chrétienne fidèle et engagée, elle avait fait part, à travers ce legs, de sa volonté de « toucher la précarité partout où elle se manifeste » »[4]. Cette association caritative a mis en vente aux enchères la collection chez Christie's. La vente tenue à Paris a réalisé un produit de 4 412 550 euros, un tableau de Jean Dubuffet, Femina Dulce Malum de 1950, faisant à lui-seul 1 521 000 euros [5].

Filmographie

Réalisateur

Superviseur des versions françaises

Scénariste ou dialoguiste

Théâtre

Récompenses

Bibliographie

Notes et références

Notes

  1. Le film n'est toutefois pas diffusé en Allemagne, où il fut jugé trop noir

Références

  1. a et b Dictionnaire du cinéma : Les réalisateurs de Jean Tulard
  2. Dictionnaire du cinéma, Larousse, sous la direction de Jean-Loup Passek
  3. Mémoire de la chanson, 1200 chansons de 1920 à 1945, Martin Pénet, ed. Omnibus, 2004
  4. « Les biens d’I. et H-G. Clouzot légués au Secours Catholique », sur secours-catholique.org,
  5. (Sources : "A vendre : l'infernale collection Clouzot", Le Monde daté du 30 novembre 2012, Jacques Mandelbaum, p. 2-3. Site Internet de Christie's [1].

Voir aussi

Liens externes

Article connexe

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