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Le légitimisme est une tendance politique royaliste française selon laquelle le roi de France ne peut être que l'aîné des Capétiens, donc le chef de la maison de France, même s'il s'agit d'un prince étranger voire l'ex-souverain d'un autre royaume (tel Alphonse XIII d'Espagne, considéré par cette tendance comme légitime roi de France de 1936 à 1941), suivant la succession par ordre de primogéniture mâle, qu'on appelle la loi salique, ou encore la « loi des mâles » (expression de Maurice Druon) ; d'après cette tendance politique le roi de France (et de Navarre) — à travers cette loi de succession intangible — est désigné par Dieu, et non pas élu par de grands électeurs comme l'Empereur ou comme le roi de Pologne.

Henri d'Artois, « comte de Chambord »

Cette tendance est née en 1830, lors de la prise du pouvoir par Louis-Philippe, avec les royalistes partisans de la branche aînée des Capétiens, représentée par le roi Charles X (de 1824 à 1836), puis par son fils le « comte de Marnes » (Louis « XIX », de 1836 à 1844), puis par le neveu de ce dernier, le « comte de Chambord » (Henri « V »).

En 1883, à la mort du dernier Bourbon de la branche aînée, Henri « V », « comte de Chambord », petit-fils de Charles X, une grande partie des anciens légitimistes - appelés par leurs adversaires « Blancs d'Eu », ou plus généralement « orléanistes » - a reconnu comme héritier légitime du trône de France, l'aîné de la branche cadette d'Orléans, petit-fils de Louis-Philippe, Philippe d'Orléans, « comte de Paris » (Philippe « VII » pour ses partisans).

Cependant, une partie des légitimistes a reporté alors ses espoirs sur un ex-infant d'Espagne, Jean de Bourbon, « comte de Montizón », aîné depuis 1861 des descendants de Philippe V d'Espagne (né Philippe de France, duc d'Anjou) et nouvel aîné depuis 1883 de tous les Bourbons. Jean de Bourbon (Jean « III » pour ses partisans), et surtout son fils Charles, disputaient depuis de longues années, et vainement, le trône madrilène à leur cousine Isabelle II d'Espagne (puis au fils de cette dernière, Alphonse XII), qui l'occupait à leur détriment.

Alphonse XIII enfant sur timbre-poste des années 1890

Depuis lors, ces légitimistes français - appelés par leurs adversaires « Blancs d'Espagne », ou plus récemment « alfonsistes » - ont continué de considérer l'aîné des Bourbons comme le légitime prétendant au trône de France, même quand celui-ci se trouvait être un ex-roi d'Espagne, comme ce fut le cas en 1936 en la personne d'Alphonse XIII d'Espagne, à leurs yeux « Sa Majesté le roi Alphonse Ier de France ». Leur tendance, longtemps peu connue du grand public, a connu un certain regain à l'occasion du Millénaire capétien de 1987, où le prétendant légitimiste d'alors, Alphonse « II », duc « d'Anjou et » de Cadix (mort en 1989) a beaucoup voyagé en France, présidant de nombreuses cérémonies commémoratives.

Il faut par ailleurs savoir que depuis l'avènement de Juan Carlos en 1975, d'une branche cadette des descendants d'Alphonse XIII d'Espagne, l'aîné des Bourbons, héritier présomptif de la couronne de France, ne prétend plus au trône d'Espagne [1]. C'est une des raisons pour lesquelles le légitimisme connaît depuis trente ans un nouveau courant de sympathie.

Le légitimisme actuel s'est doté de plusieurs instances. Au premier chef figure l'Institut de la maison de Bourbon, fondé en 1973 par Jacques Henri de Bourbon, « duc d'Anjou et de Ségovie ». Il a été reconnu d'utilité publique en 1997. Placé sous la haute autorité de Louis de Bourbon, « duc d'Anjou », successeur à la onzième génération de Louis XIV, son président est actuellement Jacques de Bauffremont. Le mouvement légitimiste démocrate est représenté par le Rassemblement Démocrate. Les autres mouvements légitimistes sont regroupés en grande partie au sein de l'Union des cercles légitimistes de France (U.C.L.F.) dont l'objet est d'encourager et de coordonner l'action des cercles et associations légitimistes.

Parmi les revues légitimistes, on peut citer La gazette royale (organe de l'UCLF, fondée en 1984), La Blanche Hermine, organe de la Fédération bretonne légitimiste (FBL), fondée en 1987)ou encore Le Lien légitimiste de Touraine.

Parmi les personnalités légitimistes les plus médiatiques, on peut citer l'animateur de télévision Thierry Ardisson, proche du Rassemblement démocrate qui prône une démocratie couronnée, à la manière de l'Espagne de Juan Carlos ou encore le journaliste Stéphane Bern.


  1. (même si Louis de Bourbon conserve également en Espagne un certain nombre de partisans, qui considèrent Juan Carlos comme un usurpateur)


Bibliographie

  • Guy Augé :
    • Les Blancs d'Espagne, Cahier de l'Association des amis de Guy Augé, 1994
    • Succession de France et règle de nationalité, DUC, 1983
  • Stéphane Rials, Le légitimisme, PUF, coll. « Que sais-je ? », n°2107, 1983
  • Raoul de Warren et Aymon de Lestrange, Les prétendants au trône de France, L'Herne, coll. « Mémorables », 1990
  • Prince Sixte de Bourbon de Parme, Le Traité d'Utrecht et les lois fondamentales du Royaume : Thèse pour le Doctorat, Paris : Édouard Champion, 1914 (réédition Paris : Communication & Tradition, 1998, collection « Archives des Bourbons », 264 pages).
  • Hervé Pinoteau, Nouvelles précisions dynastiques, Paris : Sicre Éditions, 2001, 80 pages.
  • Th. Deryssel (pseudonyme de Gustave Théry), Mémoire sur les Droits de la Maison d'Anjou à la Couronne de France, Fribourg (Suisse) : Imprimerie de Saint-Paul, 1885 (réédition Paris : Éditions Sicre, 2001, 52 pages).
  • Gazeau de Vautibault, Contre la fusion, Paris : Éditions Sicre, 2001, 118 pages. Réédition de deux brochures :
    • 1°) La Fusion. L'Héritier légitime de M. le Comte de Chambord, les Bourbons de la deuxième branche aînée, ses héritiers légitimes et les princes d'Orléans, Paris : E. Leroux et G. de Graet-Delalain, 1873, 16 pages ;
    • 2°) Les Bourbons d'Anjou et d'Orléans. Exposé de leurs droits avec tous les documents à l'appui, Paris : E. Giraud et Ce, 1885, 32 pages.

Voir aussi

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