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« Industrie lourde » : différence entre les versions

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=== Outils ===
=== Outils ===
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* une participation ou une protection de la part des États, tant pour constituer que pour pérenniser un outil industriel ;
* une participation ou une protection de la part des États, tant pour constituer que pour pérenniser un outil industriel ;
* la modernisation permanente des outils existants, moins coûteuse que la construction d'installations neuves ;
* la modernisation permanente des outils existants, moins coûteuse que la construction d'installations neuves ;
* des fluctuations importantes des prix de vente (comme pour l'essence ou l'acier), dues au fait que l'offre ne peut qu'évoluer plus lentement que la demande.
* des fluctuations importantes des prix de vente (comme pour l'essence ou l'acier), dues au fait que l'offre ne peut qu'évoluer plus lentement que la demande.


Cette sensibilité à la conjoncture économique explique que, malgré leur taille, les entreprises sont fragilisées par les investissements qu'elles consentent. Les sidérurgistes lorrains ont, par exemple, été pénalisés par la construction de l'usine à chaud de la [[Solmer]] à [[Fos-sur-Mer]], qui a coûté {{unité|14|milliards}} de francs en 1974<ref>{{pdf}}{{Ouvrage
Ces lourds investissements peuvent aussi s'avérer catastrophiques pour une entreprise : terrassé par la [[Crise économique mondiale des années 2008 et suivantes|crise de 2008]], le complexe sidérurgique américain ([[aciérie]] au Brésil et [[laminoir]]s en Alabama) payé {{unité|15|milliards}} de dollars par [[ThyssenKrupp]] vers 2010 a été revendu à ses concurrents {{unité|4.2|milliards}} quelques années après<ref>{{article
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|prénom1= Michel |nom1= Freyssenet
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|éditeur= Savelli |collection=Documents critiques
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|lieu= Paris| année= 1979
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|pages totales= 241
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|titre= L'aventure sidérurgique de Fos-sur-Mer - Logiques d'hier, d'aujourd'hui et de demain
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|auteur= Olivier C. A. Bisanti
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|date= 7 avril 2003
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=== Capital ===
=== Capital ===

Version du 2 décembre 2013 à 11:25

Le terme d'industrie lourde désigne en général les activités nécessitant, pour exister, l'emploi d'outils et de capitaux très importants. Il n'existe pas de liste officielle des activités considérées comme faisant partie de l'industrie lourde.[réf. souhaitée] On peut cependant considérer les secteurs liés à la production ou la transformation de matières premières comme les mines, la métallurgie, la papeterie et la chimie de première transformation comme étant des exemples de ce que l'on classe couramment dans l'industrie lourde. Certaines activités à dominante mécanique ou électrique comme la construction navale ou la production d'électricité sont également de bons exemples.

Caractéristiques principales

Outils

Paysage industriel de l'industrie lourde avant la Première Guerre mondiale, les hauts fourneaux d'Anzin,

À titre d'exemple, en sidérurgie, l'investissement liée à la construction d'une usine « standard » de brames à partir de minerai de fer et de houille, d'une capacité de 5 millions de tonnes par an, peut atteindre 9 milliards de dollars[1]. Le montant de ce « ticket d'entrée » implique donc souvent :

  • une participation ou une protection de la part des États, tant pour constituer que pour pérenniser un outil industriel ;
  • la modernisation permanente des outils existants, moins coûteuse que la construction d'installations neuves ;
  • des fluctuations importantes des prix de vente (comme pour l'essence ou l'acier), dues au fait que l'offre ne peut qu'évoluer plus lentement que la demande.

Cette sensibilité à la conjoncture économique explique que, malgré leur taille, les entreprises sont fragilisées par les investissements qu'elles consentent. Les sidérurgistes lorrains ont, par exemple, été pénalisés par la construction de l'usine à chaud de la Solmer à Fos-sur-Mer, qui a coûté 14 milliards de francs en 1974[2], mais inaugurée en plein choc pétrolier, ce qui a bloqué la finalisation de l'usine et pénalisé sa rentabilité au point que le gouvernement estima 10 ans après que la meilleure solution consisterait à tout fermer[3].De même, et plus récemment, terrassé par la crise de 2008, le complexe sidérurgique américain (aciérie au Brésil et laminoirs en Alabama), dont la construction avait coûté près de 15 milliards de dollars à ThyssenKrupp en 2010, a été revendu à ses concurrents 4,2 milliards trois ans après[4]

Capital

Les outils étant dimensionnés pour produire, au moindre coût, de grandes quantités de produits, l'achat des matières premières devient un enjeu essentiel de la performance économique. On peut constater que le prix d'achat du baril de pétrole représente la moitié du prix du fioul lourd sur le marché domestique européen. La faible valeur ajoutée est donc une caractéristique essentielle de l'industrie lourde, qui privilégie alors la quantité pour trouver des marges acceptables.

On peut aussi remarquer que l'usine sidérurgique citée plus haut, d'une capacité de 5 millions de tonnes par an, génère un chiffre d'affaires d'environ 3 500 millions d'euros. La mobilisation et la réduction du fonds de roulement représente alors également un enjeu essentiel.

Notes et références

  1. (en) « Brazil may bar Thyssen unit sale to foreigner », Reuters,‎ (lire en ligne)
  2. [PDF]Michel Freyssenet, La sidérurgie française 1945-1979 : L'histoire d'une faillite. Les solutions qui s'affrontent., Paris, Savelli, coll. « Documents critiques », , 241 p. (ISBN 9782859300302, OCLC 417353871, BNF 34648522, présentation en ligne, lire en ligne)
  3. [PDF]Olivier C. A. Bisanti, « L'aventure sidérurgique de Fos-sur-Mer - Logiques d'hier, d'aujourd'hui et de demain », soleildacier.ouvaton.org,
  4. (en) « ArcelorMittal, Nippon Steel Buy ThyssenKrupp Alabama Steel Mill for $1.55 Billion », Reuters,‎ (lire en ligne)