Gonesse

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Géographie

À 16 kilomètres au nord-nord-est du cœur de Paris, capitale de la France, Gonesse se situe de part et d'autre de la vallée du Crould, aux portes de la Plaine de France. Son territoire légèrement vallonné s'étend, à une altitude moyenne de 60 mètres, sur 2 009 hectares. Il mesure, dans ses plus grandes dimensions, 7 kilomètres dans le sens nord-ouest/sud-est et près de 5 kilomètres dans le sens nord-est/sud-ouest. Il jouxte, en partant du nord dans le sens des aiguilles d'une montre, les territoires des communes de Bouqueval, du Thillay, de Vaudherland, de Roissy-en-France, de Tremblay-lès-Gonesse, de Villepinte, d'Aulnay-sous-Bois, du Blanc-Mesnil, de Bonneuil-en-France, d'Arnouville-lès-Gonesse et de Villiers-le-Bel.

Géologie

Partant du fond de la vallée, on rencontre successivement les étages géologiques suivants, participant principalement du cycle sédimentaire bartonien de l'ère éocène (qui va de -65 à -45 millions d'années environ) :

Alluvions modernes ;

Bartonien inférieur : Auversien (sables d'Auvers et de Beauchamp) ;

Bartonien moyen : Marinésien (calcaire de St-Ouen) ;

Bartonien supérieur : Ludien (marnes à Pholadomies, 4e masse du gypse) ;

Limon lœssique ou limon des plateaux.

Trois de ces éléments ont joué un rôle important dans la prospérité ancienne de la région : le limon des plateaux qui fournissait des terres agricoles fertiles, propices à la culture des céréales, et les sables de Beauchamp dont les nappes aquifères ascendantes sont à l'origine de nombreuses sources apparues au contact des marnes et caillasses, au flanc des pentes descendant vers le Crould. Cette abondance d'eau a permis le développement, en fond de vallée, de cultures maraîchères, notamment de cressonnières. La plupart de ces sources sont désormais taries, d'autres ont simplement disparu. Quant aux marnes, elles ont de longue date été utilisées pour l'amendement des terres de culture.

Au cours des quatre dernières décennies du XXe siècle s'est ajouté, à cette stratigraphie géologique, une couche supplémentaire composée des détritus résultant de l'industrie humaine toujours plus abondamment productrice de déchets de toute nature. Ces accumulations récentes sont si importantes qu'elles ont d'ores et déjà très sensiblement remodelé le paysage environnant. L'aménagement en cours de ces dépôts devrait, à échéance, malgré tout éviter la dénaturation du paysage. Ne craignons pas de forcer l'optimisme.

Histoire

Avant même que Gonesse n'apparaisse, en 832, sous le nom de Gaunissa, il existait déjà une occupation humaine en ces lieux aux époques préhistoriques, comme en témoignent les nombreuses découvertes fortuites ou les résultats de fouilles archéologiques. Les trouvailles faites à ces occasions attestent la présence continue d'un habitat traversant le néolithique, l'âge du fer, l'époque gallo-romaine et le moyen âge, jusqu'à nos jours.

Gonesse fut incorporé au domaine royal par Hugues Capet. De nombreuses plumes s'accordent pour y faire naître Philippe Auguste, roi de France, le 22 août 1165, d'autres en sont moins sûres. N'ayant pas compétence pour disputer ce point d'histoire, nous nous plairons seulement à citer cette phrase dont nous avons oublié l'auteur : "Quand la légende est plus belle que la vérité, c'est la légende qui est vraie". Et d'ajouter que se glorifient encore de cette naissance royale sur nos terres, de fiers républicains descendant de ceux qui ont raccourci la royauté au propre comme au figuré. La contradiction ne trouble pas les Français, c'est bien connu.

Du XIe au XIVe siècle, Gonesse se fit connaître, pour son drap de laine, appelé la gaunace, dont la fabrication doit beaucoup au Crould et à ses moulins, les moulins à drap, installés sur le cours du ruisseau. Du XVe au XVIIe siècle, le village se tailla une solide réputation pour la qualité de son pain fabriqué avec le blé du terroir, le pain mollet de Gonesse, qui était aussi connu sous le nom de pain de chapitre, ainsi nommé du fait que le boulanger du chapitre de Notre-Dame de Paris aurait été le premier à le fabriquer. Quelques corps de bâtiments comme La Malmaison et Coulanges, mais aussi les pigeonniers de Coulanges, de Garlande et d'Orgemont, témoignent encore de ce passé agricole et industrieux de notre ville.

Fortifié au XIVe siècle, le village vit passer Jeanne d'Arc en 1429. Notre héroïne nationale aurait posé pied à terre pour se désaltérer à la fontaine Dame-Jeanne, aujourd'hui disparue, qui se trouvait sur le chemin conduisant à la Patte-d'Oie. Autre fait légendaire, non formellement prouvé, auquel nous croyons mordicus.

En dehors de l'église Saint-Pierre Saint-Paul (XIIe-XIIIe siècle) que nous connaissons encore, il existait à Gonesse une autre paroisse et son église, sur la rive gauche du Crould, Saint-Nicolas. Datant du XIVe siècle, cette église fut démolie à la Révolution. Des yeux perspicaces peuvent encore trouver des vestiges de cet édifice en remploi dans les murs de certaines maisons de ce quartier. À l'occasion de la construction, dans les années 70, d'une maison dans le haut de la rue de Savigny, le creusement des fondations avait mis au jour des tombes du cimetière établi près de l'église Saint-Nicolas. Signalons aussi les vestiges de l'Hôtel-Dieu fondé, en 1208, par Pierre de Theilley, témoins de la place importante qu'occupait alors Gonesse dans la région.

Plus récemment, le 25 juillet 2000, Gonesse est entré avec fracas dans une autre rubrique de l'histoire, celle des catastrophes aériennes, par la chute du Concorde sur son territoire, à quelques centaines de mètres seulement des habitations, écrasant néanmoins un hôtel, entraînant dans la mort, avec les passagers et l'équipage de l'avion, les personnes au sol. Cet accident grave, le premier pour ce type d'avion, a profondément bouleversé la population.

Population

Au recensement de 1999, Gonesse comptait 24 721 habitants, chiffre en progression faible de 1 569 unités par rapport à 1990. Cette population est assez jeune, puisque la classe d'âge de 0 à 19 ans représente 29,8% ; celle de 20 à 39 ans, 31,8% ; 3,9% seulement sont âgés de plus de 75 ans.

La proportion de chômeurs, par rapport à la population active, s'établissait à 14,7%.

Bibliographie

Gonesse dans l'histoire, d'Adrien-Henri Théry, seconde éd. 1970.

Gonesse, un bourg de la plaine de France, recueil de cartes postales anciennes, "Les Amis de Gonesse" avec la collaboration de Guy Bonnamour, Bibliothèque européenne, Zaltbommel (Pays-Bas), 1974.

L'église Saint-Pierre Saint-Paul de Gonesse (Val-d'Oise), de Daniel Bontemps, Société d'histoire et d'archéologie de Gonesse et du Pays de France, 1981.

Gonesse, la terre et les hommes, de Jean-Pierre Blazy, 1982.

Les paysans et la Révolution en Pays de France, Actes du colloque de Tremblay-lès-Gonesse, 15-16 octobre 1988, Association pour la célébration du bicentenaire de la Révolution française en Pays de France, 1989.

Le Pays de France en 1900, de Jean-Pierre Blazy et Daisy Guglielmetti, Éditions du Valhermeil, 1992.

Témoin d'une époque, d'André Bernard, illustré par Roger Théry, 1999.

Gonesse au XXe siècle, un bourg devient une ville, de Daisy Guglielmetti, préfacé par Jean-Pierre Blazy, Éditions du Valhermeil, 2000.

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