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Sac plastique

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Utilisation en industrie.

Le sac plastique est un assemblage de feuilles en matière plastique qui reste ouvert à une extrémité pour accueillir un contenu. Le plus répandu est le sac de caisse, sac offert, vendu ou prêté par les commerces à leurs clients pour faciliter le transport de leurs achats. Il existe également le sac poubelle, le sac sous vide, le Publisac et même les coussins gonflables de sécurité (« airbags »), qui sont des sacs en matière plastique.

Le sac plastique est, en 2010, composé le plus souvent de polyéthylène d'origine pétrolière, mais les sacs bio-dégradables (amidon de maïs…) offrent une alternative.

Fabrication

Extrusion-gonflage : bulle cylindrique verticale pour la production de sacs pastiques.

Les sacs plastiques sont obtenus par le procédé d'extrusion-gonflage. On extrude une paraison à paroi mince qui est ensuite gonflée à l'air en surpression ; on forme ainsi en flux continu une gaine gonflée[1] de film plastique qui, refroidie, va pouvoir être bobinée pour être ensuite imprimée et thermosoudée à une extrémité.

Le sac le plus courant, appelé le « sac bretelle », a un coût de revient d'environ 1 centime d'euro pièce.

Évolution

Jusque dans les années 1960, chacun faisait ses courses avec son cabas. Dans les années 2000, après plusieurs décennies de générosité, la plupart des supermarchés habituent progressivement leurs clients à se passer de sacs gratuits ou à réduire leur consommation. Cela permet à la grande distribution de faire des économies, de développer une bonne communication sur la thématique environnementale et d'éviter la mise en place de mesures gouvernementales contraignantes telles qu'une taxe comme décidée en Irlande. Il convient cependant de mentionner que, comme en Irlande, les grandes surfaces vendront davantage de sacs poubelles puisque bon nombre de sacs de caisse jouaient ce rôle.

Contestation

Pictogramme figurant sur un sac plastique afin de prévenir des risques d'étouffement.

Leur usage massif par les supermarchés a conduit certaines zones telles que la Corse à prendre des mesures contre les sachets plastiques car, abandonnés dans la nature, ils défiguraient le paysage. De même à Mayotte, les sacs plastiques à usage unique sont interdits depuis le 1er janvier 2006 par arrêté préfectoral.

En décembre 2005, une loi votée[2] par l'Assemblée nationale française fixe au 1er janvier 2010 la date à laquelle tous les sacs plastiques non biodégradables devront être interdits. Cependant, en décembre 2006, la commission européenne estime que ce texte n'est pas conforme à la directive 94/62/CE qui exige une valorisation des déchets d'emballage sans imposer le compostage. Aussi, en 2010, les sacs plastiques non biodégradables sont toujours disponibles aux caisses des principaux supermarchés de France métropolitaine.

En France, chaque année, 15 milliards de sacs de sortie de caisse sont distribués dans les magasins, soit environ 500 sacs par seconde et 83 000 tonnes de déchets à éliminer. 150 millions de ces sacs (soit un sac sur cent) finissent sur le littoral français et sont à l'origine de la mort de certains animaux qui s'étouffent en essayant de les manger, en particulier les tortues et les mammifères marins qui les confondent avec des méduses ou des céphalopodes (calmars par exemple). À titre d'exemple, en 2002, l'autopsie par le GECC[3] d'un petit rorqual trouvé échoué à Lestre a montré que son estomac contenait une vingtaine de sacs plastiques, soit une surface de 3,95 m2 une fois étalés au sol[4].

À ce jour, aucune interdiction n'a été validée et les volumes ont notablement diminué, on évalue à moins de 1 milliard le nombre de sacs distribués sur le territoire.

Selon Hugo Verlomme[5] : « [...] contrairement à ce que l'on pourrait croire, ils [les sacs plastiques de caisse] ne représentent que 1,4 % des 5,6 millions de tonnes de plastique consommées en France. »

Même si l'ensemble de la production mondiale des matières plastiques n'utilise en tout et pour tout que 4 % de la consommation annuelle de pétrole, les sacs plastiques proviennent bien du pétrole, ressource non renouvelable dont la production est amenée à stagner voire à diminuer dans les prochaines décennies[6].

Les alternatives

Les polyéthylènes oxo-dégradables ou fragmentables

La définition se retrouve dans le document CEN 15351. Il existe de nombreux termes pour caractériser cette technologie : « dégradable », « totalement dégradable » et « oxo-dégradable ». Tous ces termes se ressemblent et intègrent une technologie utilisée par les PE additivés. Ces plastiques additivés peuvent aussi être biosourcés car ceux-ci ne sont pas forcément biodégradables (BRASKEM) car issus de canne à sucre par exemple ; de plus, un plastique biodégradable peut être d'origine pétrochimique. Le comportement est basé sur une oxydation, accélérée par l’action combinée de la lumière, de la chaleur, du stress mécanique et de l’oxygène. Des thermo- et photo-inducteurs programment la durée de vie du matériau en permettant une réduction de la masse moléculaire du polymère par oxydation dans un temps déterminé et mesurable. Les produits oxo-biodégradables se désintègrent dans la majeure partie des environnements en cas d'abandon. Ils ne sont pas compostables au sens de la norme NF EN 13432. L'objectif de cette technologie est de limiter l'impact du plastique en cas d'abandon dans l'environnement. Il convient de noter et d'insister sur le fait que cette norme concerne la compostabilité en milieu industriel et non pour la mesure de la biodégradabilité en milieu naturel.

Le polyéthylène (PE) n'est pas biodégradable.

Un additif pro-dégradant est introduit dans le mélange au moment de la fabrication. Celui-ci va modifier le comportement du film plastique pour le rendre fragmentable. En favorisant chimiquement la rupture des chaînes moléculaires hydrocarbonées composant la matière, il devient oxydable par l’air, la chaleur, le soleil, puis se fragmente. Sa biodégradation se fera après de longues années. Ce phénomène est contrôlé par la présence d'antioxydant ; il est irréversible. Il conduit à la biodégradation du polymère après une centaine d'années.

Les matériaux oxo-biodégradadables ne sont pas conformes à la norme EN 13432 qui définit des conditions de compostabilité industrielle d'un emballage. Il faut différencier biodégradation en compostage industriel, soit avec des températures de 58 °C, et les conditions de biodégradation rencontrées dans l'environnement. Un produit compostable n'est pas en effet nécessairement biodégradable dans l'environnement.

En cas d'abandon dans la nature, au bout d'une quinzaine de mois (cette durée est programmable par la formulation et dépend des conditions climatiques), il devient fragmentable, fragile, il perd ses propriétés mécaniques et cesse d'être un polymère.

Les additifs entrant dans la composition des films plastiques sont des stéarates de métaux testés selon les critères des normes en vigueur en termes d'écotoxicité dans les sols et dans l'eau. Les PE additivés, une fois fragmentés, ne peuvent plus être recyclables comme les plastiques traditionnels.

Certains produits additivés sont aptes au contact alimentaire (CE et FDA)[7].

Un référentiel AFNOR a été mis en place en mars 2012 (AC 51-808) permettant de tester ces matériaux. Ce référentiel souvent présenté comme une norme est un consensus de professionnels qui cherchent une normalisation des performances de ces produits et la possibilité de lutter contre les fausses allégations sur des produits non conformes.[réf. nécessaire]

Le polyéthylène vert

En juin 2007, la compagnie brésilienne Braskem a annoncé la certification d'un polyéthylène « vert », synthétisé à partir d'éthanol issu de canne à sucre. L'analyse du cycle de vie de ce matériau reste cependant médiocre ; mais les efforts des chercheurs se poursuivent. L'innovation du polyéthylène vert réside dans le fait que ce plastique est biosourcé, il règle en partie le problème du recours aux matières fossiles. Toutefois, le PE vert met autant de temps à se dégrader dans le milieu naturel que le PE issu du pétrole (entre 10 et 20 ans[réf. nécessaire]). Une solution consiste à rendre le PE vert oxo-biodégradable par additivation. On a donc un matériau 100 % issu de ressource végétale et biodégradable par oxydation dans l'environnement.

Le Néosac

Le Néosac, invention d'origine française, est un sac en polyéthylène additivé qui est, d'après ses promoteurs, biodégradable. Il a la même résistance mécanique que le sac classique mais sa composition chimique le rendrait « biodégradable » car il se fragmente en morceaux de plus en plus petits jusqu'à disparaître au bout d'environ trois mois.

Le principal avantage de ce sac est de faire disparaître l'impact visuel des sacs accrochés aux arbres par exemple. Par sa fragmentation, le sac disparait de la vue, et le polyéthylène dont la structure moléculaire a été détruite devient bioassimilable par les micro-organismes.

En effet, la bio-assimilation des particules oxydées est aujourd'hui largement admise par la communauté scientifique. L'argument des promoteurs du Néosac est qu'il acquiert sa biodégrabilité par oxo-dégradation. Cette dernière est un processus de fragmentation sous l'effet de la chaleur et de la lumière ; l'adjonction d'additifs dans le PE permet d'accélérer et de maîtriser ce processus (1 an en usage normal, quelques mois en pays tempérés dans l'environnement), dans le cas du Néosac. Le second problème souvent émis etait la nocivité potentielle des additifs inclus dans le Néosac, car la précédente génération de PE additivé, utilisé pour le paillage agricole, utilisait comme additifs favorisant la fragmentation des dithiocarbamates, qui sont désormais interdits. Il existe à ce jour quatre sels de métaux (cobalt, manganèse…) capables d'induire l'oxo biodégradation du polyéthylène d'origine fossile. Les produits additivés aujourd'hui sont tous conformes aux normes en vigueur REACH et OCDE.

L'incorporation de matière amylacée (amidon de maïs, fécule de pomme de terre, farine de maïs)

Une invention d'origine italienne permet de fabriquer des sacs grâce à une combinaison entre l'amidon du maïs et un polyester aliphatique aromatique d'origine pétrolière. Ces nouvelles résines sont appelées « plastiques compostables » car elles répondent aux normes internationales de compostabilité. Le procédé de fabrication et les machines de production sont les mêmes qu'avec le polyéthylène, sauf que la matière première est remplacée par des granulés obtenus à partir d'amidon de maïs ou de farine de maïs. Celui-ci est garanti, selon les fabricants, sans OGM, car la production du maïs n'est pas uniquement européenne. L'Asie devient un acteur majeur. Les sacs produits ressemblent à ceux en plastique avec des caractéristiques de résistance mécanique largement différentes. Ils sont en effet sensibles à l'humidité et donc inaptes au transport des matières trop chargées en eau. Leur fabrication dégage une odeur biscuitée. Ces sacs sont donc partiellement d'origine végétale (~30 %) et partiellement d'origine pétrolière (~70 %). La part d'origine pétrolière est nécessaire à la souplesse du produit, elle est absente des produits rigides de type barquette. Les sacs sont conformes à la norme EN 13432, qui garantit 4 paramètres inaccessibles aux autres matières plastiques :

  • biodégradabilité supérieure à 90 % au bout de 6 mois en compostage industriel ;
  • la désintégration au bout de 12 semaines selon des critères de compostages industriels, il y a un maximum de 2 % des fragments ayant un diamètre de plus de 2 mm ;
  • absence de métaux lourds ;
  • absence d'écotoxicité pour les plantes (évaluation sur la germination et sur la biomasse).

D'autre part, le coût de fabrication actuel est quatre à six fois supérieur à celui du polyéthylène. Le Mater-Bi, nom commercial des granulés de copolymère à base d'amidon de maïs, permet par ailleurs de fabriquer la plupart des produits actuellement en plastique. Il existe également des procédés faisant appel à d'autres graminées ou à de l'amidon de pomme de terre. Enfin, l'unique plastique compostable fabriqué en France s'appelle « biolice ». Sa fabrication est basée sur l'incorporation de farine de maïs issue d'un simple broyage. Cela tranche avec l'amidon ou la fécule, qui nécessitent une extraction exigant beaucoup d'eau et d'énergie. À ce jour ces matériaux n'ont prouvé aucun bénéfice environnemental, car aucune analyse du cycle de vie n'a montré un quelconque bénéfice sur les plastiques recyclés par exemple. Ces matériaux ne sont pas recyclables et perturbent le circuit de collecte des plastiques à base fossile.

Les biopolymères PHA

Les biopolymères PHA sont fabriqués à partir de micro-organismes ; ils présentent donc l'avantage de ne pas être fabriqués à partir de pétrole[8]. Des sacs fabriqués avec des biopolymères PHA, imaginés par des scientifiques italiens du Parc scientifique et technologique de Sicile, ont été présentés en 2010 à l'exposition universelle de Shanghai[9].

Régionalisme

On désigne souvent par « poche » le sac en plastique, dans le sud-ouest de la France et par « pochon », en Bretagne ou en Nouvelle-Calédonie.

En Franche-Comté, en Lorraine et en Suisse romande, on parle de « cornet » ou éventuellement de « cornet plastique » ; dans le Nord on dira « sachet ».

On parle aussi de « bourse » en Roussillon, Béarn ou de « nylon » à Marseille.

Collection

L'Association des collectionneurs de sacs plastiques publicitaires (ACSPP) a réuni une collection unique au monde de 27 000 sacs plastiques publicitaires (SPP) pour protéger et conserver cet objet.

Son fondateur a commencé la collection en 1984, elle est officialisée dans le Guinness des records de 2001. Comme gage de pérennité, il a créé l'association ACSPP en 2002 à Toulon.

Un collectionneur de sac plastique est un saccuplastikophile.

L'ACSPP a organisé, en 2009 à Toulon, une conférence sur le thème : « Le sac plastique publicitaire, coupable ou victime ? »[10]. À cette occasion, un livre blanc[11] a été publié sur le blog[12].

Pour susciter une autre forme de collection, l'artiste Claude Briand-Picard réalise des œuvres à partir de sacs plastiques, publicitaires ou sachets de routage[13]. Une autre artiste, Caroline Avias[14], passionnée par la couleur rose, a composé plusieurs œuvres avec plus de mille sacs plastiques comme La Chambre Rose présentée en 2010 au château de la Roche-Jagu. L'artiste Damien-Paul Gal réutilise un procédé industriel : le thermoformage de matériau polymère en recyclant les sacs plastiques de la planète et en fait des œuvres pop art[15],[16].

Notes et références

Annexes

Articles connexes

Liens externes