Bjørnstjerne Bjørnson

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Bjørnstjerne Bjørnson
Description de l'image Bjørnson_bldsa_BB0803.jpg.
Naissance
Kvikne, Hedmark, Drapeau de la Norvège Norvège
Décès (à 77 ans)
Paris, Drapeau de la France France
Activité principale
Auteur
Genres
Bjørnstjerne Bjørnson
Statue de Bjørnstjerne Bjørnson devant le théâtre national d'Oslo, photo de Kjetil Ree

Bjørnstjerne Martinus Bjørnson (né le à Kvikne, comté (fylke) du Hedmark - mort le à Paris) est un romancier et dramaturge norvégien.

Il a été présenté comme l'un des cinq plus grands écrivains de l'histoire de la littérature norvégienne avec Henrik Ibsen, Knut Hamsun, Jonas Lie et Alexander Kielland par la maison d'éditions Gyldendal (Norvège). Il a écrit les paroles de l'hymne national de Norvège.

Il reçoit le prix Nobel de littérature en 1903.

Biographie

Bjørnson est né le à la ferme de Bjørgen à Kvikne, un petit village dans le district d'Østerdalen, à peu près 100 km au sud de Trondheim. Il est le fils du pasteur de Kvikne, qui est nommé en 1837 à la cure de Nesset, non loin de Molde, au Romsdal. Le jeune Bjørnson passe ainsi son enfance et sa jeunesse dans un comté aux magnifiques paysages. Dès l'âge de 11 ans, il écrit et se sent une vocation d'écrivain. À 17 ans, après quelques années d'études à Molde, il se rend à Oslo pour se préparer à des études universitaires. Il s'inscrit à l'Université d'Oslo en 1852 pour une formation de journaliste en vue d'acquérir les compétences de critique d'art dramatique.

À vingt-cinq ans, en 1857, il est directeur du théâtre de Bergen. Il s'occupe également de politique, mais il n’a pas réussi sa carrière politique comme il l’escomptait.

Premières œuvres

En 1857, il publie Synnøve Solbakken, son premier roman paysan, D'autres suivront, notamment Arne (1858) ; En glad Gut (Un garçon heureux) 1860 ; Fiskerjænten (La Fille poissarde) 1868, pour ne nommer que ses romans paysans les plus importants, qui ont fait grande impression dans son propre pays et partout dans le monde. Arne et Synnøve Solbakken comptent parmi les plus beaux exemples du pur roman paysan de la littérature mondiale.

Bjørnson essaie par son art de « créer une nouvelle saga partant du paysan » et affirme que cela devra être réalisé non seulement dans la prose romanesque, mais aussi par le drame national ou folke-stykker. Dans son œuvre, le premier exemple de pièce de ce genre est un drame en un acte situé au XIIe siècle, Mellem Slagene (Entre les batailles), écrit en 1855 et produit sur scène en 1857. Viennent ensuite Halte-Hulda (1858), Kong Sverre (King Sverre) (1861). Ces pièces sont encore surpassées par la trilogie Sigurd Slembe (Sigurd the Bad), publiée in 1862, qui élève leur auteur au rang des jeunes dramaturges et poètes européens les plus en vue.

L’auteur mûr

En 1857, Bjørnson devient pour deux ans directeur du théâtre de Bergen. De 1860 à 1863 il voyage beaucoup à travers l'Europe. En 1865 il s'occupe du théâtre Christiania et produit sa comédie populaire De Nygifte (La Nouvelle Mariée) et son drame sur Marie Stuart.

Bjørnson introduit fréquemment dans ses romans et pièces de théâtre des chansons d'une rare beauté, mais il n'a jamais écrit beaucoup de poèmes. En 1870, il publie ses Poèmes et Chansons, ainsi que le cycle épique Arnljot Gelline ; ce dernier contient l'ode superbe et célèbre Bergliot, qui devient sa contribution majeure à la poésie lyrique. L'écrivain peut d'ailleurs être considéré comme « le plus grand poète lyrique de la Norvège »[1].

Entre 1864 et 1874, au milieu de sa vie, Bjørnson perd une partie de sa force intellectuelle à des occupations politiques et dans son travail de gérant de théâtre. C'est aussi la grande période de propagande et d'agitation radicale qui aboutissent chez l'écrivain, devenu essayiste en 1871, à une série de lectures démagogiques sur la grandeur et la valeur en long et en large des pays nordiques.

De 1874 à 1876, Bjørnson s'absente de la Norvège et, pendant cet exil volontaire, il retrouve les forces et qualités de son imaginaire. Il reprend l'écriture avec En fallit (Un faillissement) et Redaktøren (L'Éditeur) en 1874, deux drames sociaux, modernes et réalistes.

Le « poète national »

Bjørnson s'installe alors à Aulestad, dans le Gausdal, et publie en 1877 le roman Magnhild, de qualité moindre, dans lequel ses idées sur la question sociale sont en voie de transformation. Ainsi exprime-t-il des sentiments républicains dans la pièce polémique Kongen (Le Roi) ; il explique peu après ses positions dans un essai sur La Liberté intellectuelle. En 1878, il fait paraître Kaptejn Mansana (Capitain Mansana), un récit évoquant la guerre d'indépendance Italienne.

Le drame de vie sociale Leonarda (1879) cause une violente controverse. Quelques semaines plus tard, il produit la pièce satirique Det nye System (Le Nouveau Système). Ces pièces, largement discutées en leur temps, sont des succès sans pourtant plaire.

Il écrit ensuite le drame social En Handske en 1883, mais il ne trouve pas de metteur en scène pour la monter, sauf après procédé à quelques modifications. La même année, il publie une de ses œuvres majeures, le drame mystique et symbolique Over Ævne I (Au-delà des forces) sur l'exaltation religieuse ; cette pièce n'est montée au théâtre qu'en 1899 et connaît alors un grand succès. Parue en 1895, une deuxième pièce portant le même titre (Au-delà des forces II) évoque les conflits sociaux.

Intérêts politiques

Il prend parti pour la France, lors de la Guerre de 1870 en écrivant un article pour pousser les états scandinaves à faire alliance avec la France. Il prend de nouveau sa plume pour appeler à une souscription pour venir en aide aux blessés de guerre et aux familles touchées. Pour cette prise de parole, il sera fait chevalier de la Légion d'honneur[2]

La dernière photographie de Bjørnstjerne Bjørnson, mai 1909, prise par Erwin Raupp (1863-1931)

Les opinions politiques nationalistes de Bjørnson lui valurent une accusation de haute trahison, et il se réfugie jusqu'en 1882 en Allemagne. À son retour en Norvège, il considère que la voie du théâtre n'est plus possible et il se remet à écrire des romans : Det flager i Byen og paa Havnen (Des drapeaux dans la ville et au port, 1884) et Paa Guds veje (Sur le chemin de Dieu, 1889). En 1889, il publie une comédie Geografi og Kærlighed (Geographie et Amour), qui rencontre un vif succès.

En 1894, il publie encore de courts récits d'un caractère plus ou moins didactiques et des pièces de théâtre : Paul Lange og Tora Parsberg (1898), deuxième partie de Over Ævne (1895), Laboremus (1901), På Storhove (À Storhove) (1902), et Daglannet (La Ferme de Dag) (1904).

Dernières années

Bjørnson est dès le début de l'affaire Dreyfus le défenseur d'Alfred Dreyfus en proclamant à plusieurs reprises sa foi en son innocence[3].

Bjørnson est un des premiers membres du comité du prix Nobel et il est réélu en 1900. En 1903, il est lui-même le lauréat du prix Nobel de littérature.

Activiste acharné du sentiment national norvégien, il prêche pourtant en 1903, au moment de la rupture des relations entre la Norvège et la Suède, la conciliation et la modération aux Norvégiens.

En 1905, quand la Norvège indépendante choisit la forme de son gouvernement, Bjørnson, autrefois républicain, appelle à la monarchie, pour que la Norvège reste sur un pied d´égalité avec le Danemark et la Suède.

Bjørnson est décédé le à Paris, son lieu de séjour d'hiver. D'abord inhumé en France, il a été réinhumé en Norvège au cimetière de Notre-Sauveur à Oslo.

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Notes et références

  1. « La Vie et l'Œuvre de Björnstjerne Björnson », Alfred Jolivet (1885-1966), professeur honoraire de langues et littérature scandinaves à la Sorbonne, dans l'édition de Au-delà des forces de Björnson, collection des Prix Nobel de Littérature, éditée sous le patronage de l'Académie suédoise et de la Fondation Nobel, Éditions Rombaldi, La Guilde des bibliophiles, 1960, p.33
  2. Bioernstierne Bioernson, Synneuve Solbakken, Traduit du norvégien par Frédéric Baetzmann et Alphonse Pagès, illustrations par V. Peters, peintre norvégien, Paris, Gedalge jeune, 1880, page 7.
  3. Gutenberg

Publication en français

  • Bioernstierne Bioernson, Synneuve Solbakken, Traduit du norvégien par Frédéric Baetzmann et Alphonse Pagès, illustrations par V. Peters, peintre norvégien, Paris, Gedalge jeune, 1880.
  • Les Nouveaux Mariés, Paris, Albène, A. Traducteur, 1895.
  • Laboremus, pièce en 3 actes, traduit par Mme R. Rémusat, extraits de la Grande Revue, 1901.
  • Le Nouveau système , pièce en 5 actes, Paris, 1904.
  • Au-dessus des forces , introduction de J. Lescoffiee, Paris : Les Belles lettres, 1932.
  • Un gant, comédie... , Paris, 1904.
  • Au-delà des forces I et II, traduction d'Eric Eydoux, Paris, Les Belles Lettres, 2010.
  • Eric Eydoux, Histoire de la littérature norvégienne, Caen, Presses universitaires de Caen, 2007, 526 p.

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