Gamaa al-Islamiya (Égypte)

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Gama al-Islamiya
Présentation
Chef Omar Abdel Rahman
Fondation 1970
Idéologie Islamisme
Panislamisme

Al-Gama'a al-Islamiyya (arabe : الجماعة الإسلامية al-jamāʻah al-islāmīyah, également translittéré en El Gama'a El Islamiyya ou Gamaat Islamiya, appelé aussi « Groupes islamiques » (al Jamaat al Islamiya), est un mouvement sunnite égyptien islamiste. Il est considéré comme une organisation terroriste par les États-Unis et l'Union européenne[1]. Le groupe est (ou fut) consacré au renversement du gouvernement égyptien et à son remplacement par un État islamique. Cette organisation est dirigée par le cheikh Omar Abdel Rahman, actuellement emprisonné à vie aux États-Unis à la suite d'une condamnation.

Histoire

Origines universitaires

Cheikh Omar Abdel-Rahman

Al-Gama'a al-Islamiyya débute comme une organisation chapeautant des mouvements égyptiens estudiantins militants constitués, tels que le Djihad islamique égyptien, après le renonciation des Frères musulmans à la violence en 1970 et la perte de leur leadership[2].

En 1970, le gouvernement égyptien a libéré un certain nombre de membres du mouvement des Frères Musulmans emprisonnés[3]. Le Président Sadate voulait contrebalancer l'influence des Soviétiques et du Communisme, ce qui a eu lieu. Un nouveau groupe, Al Gamaa al Islamiya voit le jour, conseillés par d'anciens professeurs de l'Université al-Azhar. L'inspiration vient du plan de Sayyid Qutb dont ils réalisent les deux premières étapes. Ils vont prier dans la mosquée du Campus et s'affairent à recruter et à former des étudiants.

Les dirigeants

Les premiers dirigeants seront les cheikh(s) Abd al-Hamid Kichk et Omar Abdel Rahman, parmi les plus connus.

Développement territorial

Le mouvement organise, une fois par an, des séminaires nationaux. Le mouvement va s'étendre au Soudan, à la Tunisie, au Yémen, à la Syrie, à l'Irak, au Liban et à d'autres pays voisins.

La chute

Membres d'al-Gamma al-Islamiya

En juin 1981, une lutte brutale et sectaire entre Musulmans et Coptes éclate dans le quartier pauvre d'al-Zawaiyya Al Hamra au Caire. « Femmes et hommes sont assassinés ; des enfants sont jetés par les fenêtres, leurs corps s'écrasant sur les chaussées ; il y eut du pillage, des tueries et des incendies criminels. »[4] "Les Groupes Islamiques furent accusés d'avoir participé aux incidents et, en septembre 1981, un mois après l'assasinat de Sadate, les al-Gama'a al-Islamiyya furent dissoutes par l'État (bien que n'ayant jamais été légalement déclarées et enregistrées à leur fondation), leurs infrastructures furent détruites et leurs dirigeants arrêtés."[4]

Situation actuelle

L'organisation est placée sur la liste officielle des organisations terroristes du Canada, des États-Unis d'Amérique, de l'Union européenne et du Royaume-Uni.

Désignant dans les années 1970 les associations islamistes étudiantes, le groupe prend la suite du Jihad islamique égyptien au début des années 1990 en s'attaquant à l'état égyptien, aux coptes et aux touristes. Son principal attentat est le massacre de Louxor.

Dans les années 1990, le mouvement était bien implanté aux États-Unis via des mosquées en guise de cellules. Ils complotaient régulièrement au sein de la mouvance islamiste afin d'organiser des actions terroristes contre des cibles israéliennes et américaines comme le World Trade Center en 1993[5].

En 2003, les dirigeants emprisonnés du groupe ont renoncé à la violence.

Implication en politique

Le mouvement s'est converti à la politique à la suite de la révolution égyptienne de 2011 et a remporté une dizaine de sièges aux élections de 2011-2012 de la chambre basse du parlement égyptien. En mars 2013, à la suite de la grève des policiers en Égypte, l'organisation a tenté de former des milices de maintien de l'ordre dans certaines villes, en particulier dans la ville d'Assiout[6].

Sources

Bibliographie

  • Mark A. Gabriel, Islam et Terrorisme : Ce que le Coran dit sur le Christianisme, la violence et la guerre sainte [« Islam and terrorism »], Editions Ourania (Romanel-sur-Lausanne, Suisse), , 2e éd. (1re éd. 2006), 254 p., poche (ISBN 978-2-940335-05-3)

Notes et références

  1. LE CONSEIL DE L'UNION EUROPEENNE, DECISION DU CONSEIL du 21 décembre 2005 sur des mesures restrictives spécifiques contre certaines personnes ou entités en vue de combattre le terrorisme
  2. Kepel, Gilles. Muslim Extremism in Egypt; the Prophet and Pharoh, Gilles Kepel, p. 129
  3. op. cit. Mark A. Gabriel (2007) p. 153-154
  4. a et b Kepel, Gilles. Muslim Extremism in Egypt; the Prophet and Pharoh, Gilles Kepel, p. 166 et p. 129 Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte : le nom « Kepel » est défini plusieurs fois avec des contenus différents.
  5. http://www.agoravox.fr/actualites/international/article/11-septembre-la-contre-enquete-100495.
  6. « Des milices islamistes apparaissent en Égypte », Le Figaro, 15 mars 2013.

Liens externes