Atoll Palmyra

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Atoll Palmyra
Palmyra Atoll (en)
Carte de l'atoll Palmyra.
Carte de l'atoll Palmyra.
Géographie
Pays Drapeau des États-Unis États-Unis
Archipel Îles de la Ligne
Localisation Océan Pacifique
Coordonnées 5° 53′ 00″ N, 162° 05′ 00″ O
Superficie 3,9 km2
Nombre d'îles env 35
Géologie Atoll
Administration
Statut Réserve naturelle, intégrée au Pacific Remote Islands Marine National Monument

Territoire incorporé non organisé Îles mineures éloignées des États-Unis
Démographie
Population Aucun habitant
Autres informations
Fuseau horaire UTC-11
Géolocalisation sur la carte : Océanie
(Voir situation sur carte : Océanie)
Atoll Palmyra
Atoll Palmyra
Îles des États-Unis
Refuge faunique national de l'Atoll-Palmyra
Géographie
Pays
Territoire incorporé non organisé
Aire protégée
Superficie
2 041,27 km2[1]
Population
0 ()Voir et modifier les données sur Wikidata
Partie de
Administration
Nom local
(en) Palmyra AtollVoir et modifier les données sur Wikidata
Type
Zone insulaire des États-Unis, territoire intégré en outre-mer (d), atollVoir et modifier les données sur Wikidata
Catégorie UICN
V
WDPA
Création
Janvier 2001
Administration

L'atoll Palmyra[2], en anglais Palmyra Atoll, est un atoll de l'océan Pacifique Nord, administré par le gouvernement fédéral des États-Unis en tant que territoire incorporé[3] et non organisé (actuellement le seul ayant à la fois ces deux statuts). D'une superficie de 12 km2, l'atoll fait partie de l'archipel des îles de la Ligne. L'atoll fait partie du refuge faunique national de l'Atoll-Palmyra qui fait lui-même partie du Pacific Remote Islands Marine National Monument.

Statut politique

Depuis 1959, l'atoll Palmyra est le seul territoire incorporé des États-Unis, ce qui signifie que l'ensemble des dispositions de la Constitution américaine concernent ce territoire qui est sous la souveraineté américaine de façon inamovible. Toutefois, Palmyra étant aussi un territoire non-organisé, aucun acte du Congrès ne spécifie de quelle façon ce territoire devrait être gouverné. En effet, l'atoll est inhabité.

La question du gouvernement de l'atoll de Palmyra est en fin de compte purement théorique du fait de l'absence de population permanente et du peu de probabilité qu'il y ait un jour des habitants. L'île Cooper au sein de cet atoll est détenue par The Nature Conservancy et est administrée comme une réserve naturelle. Le reste de l'atoll est une terre fédérale et les eaux alentour sont sous la juridiction de l'United States Fish and Wildlife Service[4]. Du fait de l'absence de gouvernement local, l'atoll est administré directement depuis Washington par l'office des affaires insulaires dépendant du département de l'intérieur.

Il n'existe aucune activité économique sur l'atoll. La plupart des routes ont été construites durant la Seconde Guerre mondiale. Elles sont maintenant hors d'usage et envahies d'herbes et de buissons. Il subsiste une piste d'atterrissage de 2 000 mètres de long construite par l'US Navy à la même époque.

Histoire

Panneau de bienvenue sur l'atoll en juin 2005.

L'atoll Palmyra est aperçu pour la première fois en 1798 par le capitaine américain Edmund Fanning, originaire du Connecticut. Il dirige alors le Betsy en route vers l'Asie. Selon les rapports, Fanning se réveille à trois reprises la nuit précédente. La troisième fois, il prend cela pour une prémonition et ordonne à son premier matelot de virer de bord. Le matin suivant, le navire reprend son trajet mais au bout d'un mille nautique, il atteint le récif de Palmyra. Sans le changement de direction durant la nuit, il est possible que le navire se serait échoué[5]. Le 7 novembre 1802, le premier Occidental débarque sur l'atoll en la personne du capitaine Sawle qui dirige le USS Palmyra qui vient de s'échouer sur le récif.

En 1859, l'atoll Palmyra est revendiqué par les Américains. C'est le Dr. Gerrit P. Judd du Josephine qui porte cette réclamation en vertu du Guano Islands Act de 1856. Toutefois, aucune trace de guano ne se trouve sur l'île.

Plage sur l'atoll Palmyra

L'atoll est annexé au Royaume d'Hawaï le , sous le règne du roi Kamehameha IV. Ce dernier confie la mission d'annexion au capitaine Zenas Bent et à Johnson Beswick Wilkinson, deux citoyens d'Hawaï. Tout au long des décennies suivantes, la possession de l'atoll change de mains à plusieurs reprises. Bent vend ses droits sur l'île à Wilkinson le 24 décembre 1862 et l'atoll est détenu par Kalama Wilkinson (la veuve de Johnson) jusqu'en 1885. Il est ensuite divisé entre les trois héritiers des Wilkinson. Deux d'entre eux donnent immédiatement leurs droits à William Luther Wilcox qui les donne en retour à la Pacific Navigation Company. En 1897, cette compagnie est liquidée et ses intérêts sont vendus d'abord à William Ansel Kinney puis à Fred Wunderburg[6]. Quant au troisième héritier des Wilkinson, il vend ses droits à William Ringer qui les vend lui-même au juge Cooper en 1912[7]. Enfin, en 1889, le Britannique Nichols qui dirige le HMS Cormorant proclame la souveraineté britannique sur l'atoll, ignorant la précédente annexion par le royaume d'Hawaï.

Malgré ses divers rebondissements, l'île reste un territoire hawaïen jusqu'à l'annexion de l'archipel par les États-Unis en 1898. L'atoll reste inclus dans le Territoire d'Hawaï lorsque celui-ci est créé lors de l'annexion. Néanmoins, lors de la transformation du Territoire d'Hawaï en tant que 50e État américain, l'atoll ne sera pas intégré à celui-ci. En 1911, un second acte d'annexion de l'atoll par les Américains est proclamé pour mettre définitivement fin aux revendications britanniques. Cet acte du Congrès fait de l'atoll Palmyra l'unique territoire incorporé et non-organisé des États-Unis.

Après une action en justice, le juge Cooper devient l'unique propriétaire de l'atoll et il visite l'île en juillet 1913 aux côtés des scientifiques Charles Montague Cooke Jr et Joseph Rock qui publient une description scientifique du territoire[8].

Le 19 août 1922, Cooper cède la totalité de l'atoll à l'exception de deux îlots à Leslie et Ellen Fullard-Leo. Ces deux personnes créent la Palmyra Copra Company chargée d'exploiter les cocotiers de l'atoll. Leurs trois fils dont l'acteur Leslie Vincent deviennent ensuite les propriétaires de l'île à l'exception de la période lors de laquelle le territoire est administré par l'US Navy au cours de la Seconde Guerre mondiale (1940-1945).

Sous la juridiction de l'US Navy

Piste d'atterrissage de l'atoll Palmyra.

En 1934, l'atoll Johnston, le récif Kingman et l'atoll Palmyra sont placés sous la juridiction du Département de la Marine des États-Unis. La Marine prend le contrôle de l'atoll pour y établir la base aéronavale de l'atoll Palmyra le 15 août 1941.

À la suite de la Seconde Guerre mondiale, la plus grande partie de la base aéronavale est détruite et les matériaux sont amassés puis brûlés sur l'atoll avant d'être vidés dans le lagon ou laissés sur place pour les explosifs. Après la guerre, la famille Fullard-Leo intente une action en justice dans le but de récupérer la propriété de l'atoll Palmyra. En effet, le juge Cooper avait légué une partie de ses droits sur l'atoll à cette famille en 1922. Elle remporte le procès en 1947. La famille Cooper conserve la propriété sur deux des cinq îles.

Lorsqu'Hawaï est admis comme 50e État des États-Unis en 1959, l'atoll Palmyra est explicitement séparé du nouvel État et devient un territoire fédéral incorporé, administré par le département de l'intérieur américain[9]. En 1962, le département américain de la défense utilise Palmyra comme un site d'observation pour les essais nucléaires en haute altitude au-dessus de l'atoll Johnston.

En 2000, The Nature Conservancy achète les droits de propriété de famille Fullard-Leo. L'atoll a été reconnu comme refuge faunique national en 2001. La superficie de cette dernière étant de 2 041,27 km2[1]. Il est inclus dans le Pacific Remote Islands Marine National Monument depuis le 9 janvier 2009[10].

Notes et références

  1. a et b (en) U.S. Fish & Wildlife Service, Annual Report of Lands Under Control of the U.S. Fish and Wildlife Service : As of September 30, 2009, , 51 p. (lire en ligne), p. 28
  2. (fr) Commission nationale de toponymie, conseil national de l'information géographique, Pays indépendants et capitales du monde : Entités géopolitiques dépendantes au 01.06.2006, , 10 p. (lire en ligne), p. 6
  3. (en) (en) « United States Pacific Island Wildlife Refuges », CIA, section Government.
  4. « UNITED STATES PACIFIC ISLAND WILDLIFE REFUGES (TERRITORIES OF THE US) », CIA World FactBook (consulté le )
  5. H.F. Thomas, Premonition of Danger, Connecticut Circle, 1953
  6. « Palmyra Island », The Evening Bulletin, (consulté le )
  7. « Contest Cooper's Claim to Palmyra », The Hawaiian Gazette, (consulté le )
  8. Joseph Rock, « Palmyra Island with a Description of its Flora » in Bulletin n°4, Collège d'Hawaï, avril 1916
  9. « Welcome to Palmyra Atoll National Wildlife Refuge », Site de l'US Fish & Wildlife Services (consulté le )
  10. « Pacific Remote Islands Marine National Monument », Site de l'US Fish & Wildlife Services, (consulté le )

Liens externes

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