Armée rouge unifiée

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Rengō Sekigun
Armée rouge unifiée
Idéologie Communisme
Marxisme-léninisme
Objectifs Révolution nationale
Statut Dissoute
Fondation
Date de formation 1971
Pays d'origine Japon
Fondé par Tsuneo Mori et Hiroko Nagata
Actions
Zone d'opération Japon
Période d'activité 1971-1972
Organisation
Chefs principaux Tsuneo Mori et Hiroko Nagata
Membres 29 membres
Financement Hold-up
Groupe relié Armée rouge japonaise
Répression
Considéré comme terroriste par États-Unis
Japon

L'armée rouge unifiée (連合赤軍, Rengō Sekigun?) est un groupe armé révolutionnaire japonais établi le .

Formation

L'armée rouge unifiée est issue de la fusion entre la faction de l'armée rouge (赤軍派, Sekigunha?) (marxiste-léniniste-maoïste), dirigée depuis par Tsuneo Mori, et le comité du parti communiste japonais de la préfecture de Kanagawa, alias groupe de lutte contre le traité conjoint de sécurité Keihin (京浜安保共闘, Keihin Anbo Kyoutou?) dirigé par Hiroko Nagata[1]. L'armée rouge unifiée compta 29 membres dont 14 furent exécutés par le groupe en moins d'un an. La plupart étaient membres de la Nouvelle gauche.

Purges internes

En août 1971, deux déserteurs sont lynchés et leurs corps enterrés dans le marais d'Inba dans la préfecture de Chiba. Durant l'hiver 1971–1972, l'armée rouge unifiée se cache dans les montagnes de la préfecture de Gunma. Ils établissent des camps et s'entraînent à des fins militaires. Leurs chefs encouragent les combattants à examiner leurs faiblesses en critiquant et s'auto-critiquant, et ces sessions tournent en lynchage. Le groupe purge lui-même un par un les membres qui ne sont pas assez révolutionnaires. La plupart des douze victimes sont attachées à des poteaux et laissées au froid, mais certaines sont battues à mort ou égorgées avec des couteaux. Le premier meurt le 31 décembre et le dernier le 12 février. Les chefs de l'armée rouge unifiée n'admettront plus tard pas les tueries, mais nomment cela « mort par défaitisme » (敗北死, Haiboku shi?). À la mi-février, deux hommes s'échappent, et les autres décident d'abandonner leur base en montagne, mais la police se rapproche d'eux.

Fin du groupe

Le , la police, qui a découvert, non loin du mont Haruna, l’une des plus récentes caches de l’ARU, arrête ses deux leaders à Myōgi[2] puis, le 19, quelques autres membres du groupuscule à la gare de Karuizawa (préfecture de Nagano)[3].

Les cinq derniers militants échappant encore à la police prennent une femme en otage et résistent durant neuf jours dans une auberge de montagne lors de l'affaire du chalet Asama. À la fin du siège, deux policiers et un civils sont morts.

En 1977, l'armée rouge unifiée détourne un avion et le force à atterrir dans l'ancien aéroport de Dacca au Bangladesh, au même moment où a lieu une mutinerie militaire. Après des négociations avec le vice-président Abdus Sattar, les terroristes relâchent les deux-tiers des otages et s'envolent vers une autre destination.

Tsuneo Mori se suicide en prison le . Hiroko Nagata et Hiroshi Sakaguchi sont condamnés à mort. Nagata meurt le d'un cancer du cerveau en prison. En 2013, Sakaguchi est toujours incarcéré.

Fusako Shigenobu, la chef de l'armée rouge japonaise exilée au Liban, est un membre de la Fraction armée rouge. Elle quitte le Japon pour s’entraîner avec le Front populaire de libération de la Palestine à la fin de février 1971. Son groupe mène son assaut le plus meurtrier, le massacre de l'aéroport de Lod, le .

Dans la fiction

L'Armée rouge unifiée est le sujet d'un docufiction : United Red Army, sorti en 2007 et réalisé par Kōji Wakamatsu.

Dans le manga Inspecteur Kurokôchi, un haut responsable de la police japonaise transmet secrètement le butin du casse des 300 millions de yen à l'armée rouge unifiée afin de s'en servir comme appât pour coincer les terroristes japonais disséminés à l'étranger. Le groupe armé utilise les fonds pour acheter des armes au bloc de l'Est et les transmettre à des groupes terroristes de gauche dans le monde entier, tout en fournissant les mafias de l'ouest en drogues d'Asie du Sud-Est et du Moyen-Orient avant que la police ne dénonce chaque terroriste repéré aux forces de police étrangères.

Références et notes

  1. M. Prazan 2002, p. 33-34.
  2. M. Prazan 2002, p. 59.
  3. M. Prazan 2002, p. 61.

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

Bibliographie

  • Michaël Prazan, Les Fanatiques : Histoire de l’Armée rouge japonaise, Paris, Seuil, coll. « L’Épreuve des faits », , 324 p. (ISBN 2020486865).