Virgule

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Ceci est une version archivée de cette page, en date du 11 mars 2016 à 20:50 et modifiée en dernier par Vivincentcent (discuter | contributions). Elle peut contenir des erreurs, des inexactitudes ou des contenus vandalisés non présents dans la version actuelle.

Virgule
,
Graphies
Graphie ,
Codage
Nom Virgule
Unicode U+002C
Bloc Commandes C0 et latin de base

La virgule, du latin virgula (« petite baguette » ou « petite verge »), est un signe de ponctuation.

Linguistique et typographie

En typographie, la virgule est un signe de ponctuation permettant, à l'origine, d'insérer une respiration dans la phrase[réf. nécessaire]. Comme toutes les autres ponctuations, elle a gagné, dans la langue écrite, une multitude de rôles que la langue orale ne manifeste pas simplement par la pause.

Elle structure, par exemple, la construction de la phrase que ce soit en liant (rôle connecteur) ou en séparant (dans le cas d'incises) les groupes syntaxiques. Ainsi, dans une énumération, la virgule sépare les termes énumérés, sauf pour le dernier qui n'est pas précédé d'une virgule lorsqu'il est le seul précédé par une conjonction (par exemple « et » )[1]. L'abréviation « etc. » – « et cætera » (« et tout le reste ») – est nécessairement précédée d'une virgule. On le voit, ces règles appartiennent autant à la notation de la langue orale qu'à la syntaxe et à l'orthotypographie.

En typographie, la virgule se colle à la dernière lettre du mot précédent et est toujours séparée du mot suivant par une espace[2].

Virgule d'exclamation

En 1856, P. Villette a rédigé un « Traité raisonné de ponctuation », un petit fascicule de soixante-quatre pages[3] et proposé une « virgule d'exclamation » ou « virgule exclamative », qui est un point d'exclamation dont la virgule remplace le point. Villette ne donne de nom à cet élément de ponctuation que « signe nouveau », mais sa traduction typographique est limpide, son utilisation très claire : il s'agit notamment de mettre fin à la licence poétique qui consiste à ne pas toujours mettre une majuscule après un point d'exclamation.[style à revoir]

Forme diacritée

Virgule souscrite

Ș ș
Ț ț
C, S et T avec une cédille minimaliste tels qu’illustrés dans l’ISO 8859-2 (ISO-IR 101) de 1986.

La virgule souscrite est utilisée comme signe diacritique en roumain sous le s (« ș » et « Ș ») et le t (« ț » et « Ț »). Une cédille a été utilisée auparavant à sa place, mais c’est une forme aujourd’hui considérée incorrecte, cette cédille ayant parfois la forme de la virgule souscrite ne peut avoir aujourd’hui que cette dernière forme. En informatique, le codage ISO 8859-2 a été conçu avec les caractères roumains S et T cédille (sans différentier la cédille de la virgule souscrite). Le codage ISO 8859-16 a été conçu avec les caractères roumains S et T virgule souscrite, distinct des S et T cédille. Le d cédille (« ḑ » et « Ḑ ») était utilisé dans l’alphabet roumain au XIXe siècle pour indiquer le son z lorsqu’il était dérivé du d latin.

De la même manière, les diacritiques sur les consonnes lettonnes ģ, ķ, ļ, ņ, et ŗ étaient des cédilles ayant parfois la forme de la virgule, aujourd’hui elle ont uniquement cette dernière forme mais pour des raisons techniques sont encore considérée comme des cédilles. Bien que leurs glyphes et noms Adobe soient « virgule », leurs noms dans le standard Unicode sont g, k, l, n, et r cédille. Ils ont été introduits dans Unicode avant 1992 et ne peuvent plus être modifiés.

Virgule suscrite

Č̓ č̓
Ɣ̓ ɣ̓
ƛ̓
ʕ̓

La virgule suscrite est utilisée comme variante de l’apostrophe en exposant dans l’écriture de plusieurs langues salishes de la côte comme le halkomelem[4] ou le lushootseed[5],[6].

En tchèque et en slovaque, les diacritiques sur les caractères ď, ť, et ľ, qui ressemblent à des virgules en exposant, sont des carons.

En mathématiques et dans l'écriture des nombres

Dans l'écriture des nombres, la virgule peut servir de séparateur décimal : selon la résolution 7 de la 9e CGPM ([1], 1948) et la résolution 10 de la 22e CGPM ([2], 2003), le point (dit « point britannique ») comme la virgule peuvent être utilisés comme séparateur décimal, selon l'usage local (l'usage en France étant d'utiliser la virgule).

En anglais, on utilise couramment la virgule pour séparer les groupes de trois chiffres (milliers, millions…) au sein d'un nombre ; cet usage a été invalidé par les CGPM, il faut utiliser à la place une espace insécable. Par exemple, avant 1948, « one million three hundred thousand twenty two » pouvait s'écrire en anglais « 1,300,022 » ; depuis 1948, il devrait s'écrire « 1 300 022 ».

L'utilisation de l'écriture décimale (avec un séparateur qui deviendra une virgule par la suite) date du XVIe siècle et a été popularisée, en partie, par Simon Stevin[7], ce qui a permis des calculs beaucoup plus simples que l'écriture par fractions.

Voir aussi Wikipédia:Conventions concernant les nombres.

Informatique

En Smalltalk, la virgule n'est pas un élément syntaxique. C'est un message binaire qui permet de concaténer des collections.

Notes et références

  1. Grevisse 2011, §125 - La virgule dans la coordination
  2. « Usage de la virgule », sur grammaire.cordial-enligne.fr (consulté le )
  3. Cité dans Orthotypographie, de Jean Méron, aux éd. Convention typographique.
  4. (en) Hən̓q̓əmin̓əm̓, LanguageGeek.com
  5. (en) Tulalip Lushootseed
  6. (en) « Combining Comma Above », Typophile.com
  7. A. Schärlig, « Avant la virgule », Tangente, no 120, janvier-février 2008, p. 16-18.

Bibliographie