Intonation musicale
L'intonation musicale ou la justesse d'intonation définit la précision de la hauteur des notes de musiques jouées ou chantées en comparaison avec un système d'accord de référence.
Instruments de musique
Instruments à cordes sans frettes
Pour les instruments sans frette, comme le violoncelle, l'intonation demande un positionnement précis des doigts sur les cordes. Elle dépend de la pression exercée par le musicien contre la touche sur le long de la corde ou perpendiculairement à celle-ci.
Instruments à frettes
Plusieurs paramètres jouent sur l'intonation des instruments à frettes :
- la profondeur des fentes dans le sillet ;
- la position du chevalet ;
- le placement des frettes ;
- la technique du musicien.
Quand le musicien appuie sur la corde contre une frette, la hauteur de la note augmente par le raccourcissement de la longueur de la corde et aussi de manière plus faible par l'augmentation de sa tension.
Autres instruments
De même que pour les instruments sans frettes, le trombone à coulisse nécessite un positionnement précis de la coulisse pour ajuster l'intonation.
Tempéraments
L'intonation juste (en référence à l'anglais « just intonation ») est un tempérament dans lequel le plus grand nombre d'intervalles sont purs, c'est-à-dire le plus consonants possible.
Les tempéraments sont nécessaires pour les instruments dits « à sons fixes » qui sont accordés une fois pour jouer toute une pièce musicale. La voix et les autres instruments n'ont pas cette contrainte mais doivent s'y adapter. Ainsi les instruments d'intonation libre peuvent jouer tous les intervalles purs. S'ils jouent dans un ensemble avec des instruments tempérés, un écart trop important des intonations peut entraîner des dissonances.
Rien n'est parfait et il faut choisir l'outil avec lequel travailler :
- le système de Pythagore, dont les notes sont définies par quintes pures à partir d'un ton de base fait entendre des quintes et des octaves parfaites, mais des tierces très médiocres ;
- le système de Zarlino dont les notes sont définies par la qualité de leur consonance par rapport au ton de base fait entendre certaines tierces pures magnifiques, mais d'autres ne le sont pas.
Deux possibilités se présentent ensuite :
- si l'on joue sur un instrument à intonation fixe, on tempère l'accord, c'est-à-dire qu'on fait des compromis ;
- si l'on joue sur un instrument à intonation libre, on a la possibilité d'adopter une intonation changeante, ce qui est un autre compromis.
Musiques extra-européennes
De nombreux systèmes d'intonation ne sont pas tempérés et exigent aussi une grande précision, souvent inférieure à 10 cents, tout en ne reposant pas forcément intégralement, sur des lois dites « naturelles » de la résonance : par exemple, les musiciens Are-Are, qui accordent leurs flûtes de pan en échelles équiheptatoniques[1]. De même, par exemple, comme le montrent les travaux de Simha Arom et de son équipe entre 1986 - 1994 au sujet des systèmes d'intonation des pygmées Aka. Et bien d'autres ethnomusicologues et traditions orales (Indonésie, Amériques...).
Notes et références
- Hugo Zemp, CNRS, disque collection Musée de l'Homme, Paris
Voir aussi
Articles connexes
Liens externes
Bibliographie
- Dominique Devie : le tempérament musical
- Pierre-Yves Asselin : musique et tempérament
- Jean Lattard : gammes et tempéraments musicaux
- Eric Emery : la gamme et le langage musical
- Alain Daniélou : traité de musicologie comparée
- S. Cordier : piano et justesse orchestrale ed. Buchet-Chastel 1982
- Le « Tempérament égal à quintes justes », un système d'intonation du XXe siècle pour l'orchestre et le piano. (Extrait du livre de Serge Cordier : « Piano bien tempéré et justesse orchestrale » , éd. Buchet-Chastel, 1982), et commentaires