Hendrik Verwoerd

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Ceci est une version archivée de cette page, en date du 24 décembre 2004 à 18:35 et modifiée en dernier par Georgio (discuter | contributions). Elle peut contenir des erreurs, des inexactitudes ou des contenus vandalisés non présents dans la version actuelle.
(diff) ← Version précédente | Voir la version actuelle (diff) | Version suivante → (diff)

Hendrik Frensch Verwoerd (1901-1966) est un ancien premier ministre d'Afrique du sud. Il est souvent qualifié de "grand architecte de l'apartheid".

HF Verwoerd est né aux Pays bas en 1901 mais ses parents émigrèrent en Afrique du sud alors qu'il n'était encore qu'un très jeune enfant.

Etudiant à l'université afrikaaner de Stellenbosh puis éditeur du journal nationaliste "die Transvaaler", membre influent du Parti National et idéologue du concept de l'apartheid, homme affable, il fut élu pour la 1ère fois au parlement en 1948, l'année où son parti gagna les élections pour la 1ère fois.

En 1950, le 1er ministre Daniel Malan le nomme ministre des affaires tribales pour mettre en place la complexe législation de l'apartheid que Verwwoerd définissait comme un système de bon voisinage.

Théoricien puis praticien de l'apartheid, Verwoerd va mettre en place le système des bantoustans destinés dans un futur plus ou moins lointain à accéder à l'auto-détermination puis à l'indépendance au sein ou aux côtés de l'Afrique du sud "blanche".

Maintenu ministre sous le gouvernement de Johannes Strijdom, il lui succéda à la mort soudaine de ce dernier en 1958.

En 1960, alors que "le vent du changement" souffle sur le continent africain, les liens se détériorent avec le gouvernement britannique. Verwoerd en profite pour plaider la fin de toute allégeance et organise un référendum pour instaurer la république en octobre 1960. C'est avec une majorité de 52% des voix que le pays abandonne son statut de dominion et le 31 octobre 1961, la république d'Afrique du sud est proclamée en même temps qu'est résignée son appartenance au Commonwealth où l'hostilité des autres membres à l'apartheid se faisait plus forte.

Peu après le massacre de Sharpeville en 1960, il échappe à une tentative d'attentat alors que se durcit l'arsenal policier et législatif du régime.

C'est sous son mandat, en 1960, que l'ANC est définitivement interdite et que Nelson Mandela, en 1964, est arrêté et condamné à la prision à vie.

Le 6 septembre 1966, Hendrik Verwoerd est poignardé à mort en plein parlement par un déséquilibré, Dimitri Tsafendas lequel sera condamné à perpétuité et mourra en hopital psychiatrique en 1999.

John Vorster, ministre de la justice, succéda alors à Hendrik Verwoerd et infléchira la doctrine de l'apartheid.

Aujourd'hui, la période 1950-1966 où Verwoerd participa au gouvernement est considéré comme l'age d'or de l'apartheid.

Son nom fut vénéré pendant les années qui ont suivi sa mort et fut donné à une ville, Verwoerdburg et de multiples lieux publics (aéroport, barrages, avenues, batiments).

Au début des années 90, son nom commença à être synonime d'infamie.

Peu de temps après les 1ères élections multiraciales, la ville blanche de Verwoerdburg, près de Pretoria, se rebaptise Centurion alors que le barrage qui portait son patronyme prend le nom du fleuve qu'il borde (Gariep). Sa statue devant le parlement de Bloemfontein est déboulonnée alors que ses portraits sont retirés du parlement avec ceux des anciens 1er ministres et présidents.

Le batiment Hendrik Verwoerd de l'université de Stellenbosh est débaptisé tout comme l'hopital HF Verwoerd de Pretoria qui devient le Pretoria Academic Hospital.

Son épouse, Betsie Verwoerd, a continué à soutenir l'"oeuvre" de son mari et rejoint le Parti Conservateur dès 1982 puis s'est établi dans l'embryon de Volkstaat d'Orania au début des années 90. En 1995, Nelson Mandela, 1er Président noir d'Afrique du sud, viendra lui rendre visite et prendre le thé avec elle.

Betsie Verwoerd est décédée au début des années 2000, agée de plus de 100 ans alors que son gendre gère le destin de la communautée d'Orania.

Un des petits fils d'Hendrik Verwoerd a rejoint l'ANC dans les années 80 et a été élu député de ce parti en 1994, rompant les liens avec une grande partie de sa famille.