Écrivain

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Moine travaillant dans une écritoire.

Un écrivain est une personne qui rédige des ouvrages littéraires ou scientifiques, ou encore qui est habile dans l'art d'écrire.

L'emploi de noms de métiers féminisés est recommandé, notamment au Québec, par l'OQLF, et en Belgique. En France, le CNRS via son Institut national de la langue française en soutient l'utilisation bien que cet usage, dont celui du mot écrivaine soit décrié par l'Académie française.

Définition

L'acception moderne du terme « écrivain » se cristallise au XVIIIe siècle, « à l'époque où s'accroît le prestige de l'individu qui expose sa subjectivité et qui met ses capacités d'intellect et d'écriture au service de l'opinion publique[1] ».

Sont considérés comme écrivains ceux qui pratiquent un métier relevant de l’écriture littéraire et donc particulièrement :

Dans le cas où quelqu'un cumule plusieurs de ces activités, on utilise souvent le terme d’« écrivain » ou d'« auteur » avec un sens générique.

Certaines formes d'écriture, ne relevant pas toujours de l’écriture littéraire, sont parfois considérées comme relevant du travail d'un écrivain. C'est le cas notamment pour :

D’autre part, l’utilisation grandissante de médias autres que les livres, magazines ou revues de qualité (par exemple de médias hybrides cumulant textes, sons et images) induit à élargir sensiblement l'extension de la notion d'écrivain.

Féminin et re-féminisation

Les termes « escrivaine » et « escripvaine » sont attestés en français dès le XIVe siècle, comme l'indique le Dictionnaire Godefroy qui en recense deux exemples d'usages ; « escrivaine » y est défini comme le féminin de « escrivain »[2].

Aux XVIe et XVIIe siècle, on utilisait plutôt « autrice » (également épelé « auctrice » ou « authrice ») : « Tout ce que vous dites sur les femmes « autrices » est admirable. » écrit en 1639 Chapelain, le premier occupant du fauteuil 7 de l'Académie française. On trouve également le mot « escrivaine » sous sa plume, dans une lettre adressée le à Guez de Balzac.

Jean Chapelain, qui utilisa les mots « autrices » et « escrivaine » en 1639.

Au XVIIIe siècle, Restif de la Bretonne tentera « auteuse », mais l'« authoresse » du XIXe siècle, sous influence anglaise, sera repoussé sans ménagement : « Un journal discourait naguère sur « authoresse » et, le proscrivant avec raison, le voulait exprimer par « auteur ». Pourquoi cette réserve, cette peur d’user des forces linguistiques ? Nous avons fait « actrice », « cantatrice », « bienfaitrice », et nous reculons devant « autrice », et nous allons chercher le même mot latin grossièrement anglicisé et orné, comme d’un anneau dans le nez, d’un grotesque th. » Remy de Gourmont, Esthétique de la langue française, 1899.

Le féminin « auteure » est attesté dès le milieu du XIXe siècle sous la plume de Delphine de Girardin [3] : « Madame de Flahault est douée d’une haute intelligence, d’une véritable capacité ; si l’on dit femme auteure, nous dirons que Madame de Flahault est une femme administrateure ».

Jules Renard, un des détracteurs de la féminisation du mot.

Jules Renard a écrit dans son Journal (1905), en utilisant le terme dans un sens péjoratif : « Les femmes cherchent un féminin à auteur : il y a bas-bleu. C’est joli, et ça dit tout. À moins qu’elles n'aiment mieux plagiaire ou écrivaine. »

Depuis le XXe siècle, l'usage semble osciller entre « femme de lettres », « écrivain », « écrivaine », « auteur » et « auteure ». En France, « écrivaine » est la forme retenue par l'Institut national de la langue française en 1999[4]. Le Petit Larousse le mentionne dans son édition de 2009[5], mais n'inclut pas ce terme sur son site en ligne[6]. L'Académie française considère qu'il s'agit d'un néologisme et lui préfère le terme « écrivain » : « On se gardera de même d’user de néologismes comme agente, cheffe, maîtresse de conférences, écrivaine, autrice... L’oreille autant que l’intelligence grammaticale devraient prévenir contre de telles aberrations lexicales[7] ». Le CNTRL ne reconnaît au XXe siècleque le terme « écrivain » et remarque qu'en règle générale il n'y a pas de féminin grammatical à « écrivain », citant la femme de lettres Colette « D'elle, de moi, qui donc est le meilleur écrivain? (Colette, Naiss. jour, 1928, p. 70). » [8]. Le Littré, n'a pas d'entrée pour le terme « écrivaine » ; il ajoute après un long développement consacré au mot « écrivain » (« Homme qui compose des livres ») qu'« il se dit aussi des femmes », et renvoie à un dictionnaire plus moderne[9].

La Présidence de la République utilise parfois le terme « écrivaine » sur son site internet[10] mais utilise également le terme « écrivain » pour une femme[11].

En 2015, son emploi est recommandé par le Haut conseil à l'égalité entre les femmes et les hommes, afin de « lutter contre les stéréotypes de sexe »[12].

Au Québec et au Nouveau-Brunswick, l’emploi des termes « écrivaine » et « auteure » s'est généralisé depuis les années 1980.[réf. nécessaire]. La féminisation des noms de métiers y est recommandée[13].

En Belgique, la forme « écrivaine » est recommandée par le Service de la langue française[14].

Variantes

  • Les termes écrivant et écrivante existent aussi mais sont plutôt employés pour désigner un participant à un atelier d’écriture, qui n’est généralement pas considéré comme un écrivain.
  • Les termes écrivant et écrivante désignent aussi ceux qui pratiquent l’écriture de documentation (ouvrages techniques, ouvrages de référence) par opposition à l’écriture de création ou écriture littéraire (la distinction est faite notamment par Roland Barthes et par Paul Désalmand dans son Guide de l’écrivain). Le terme écrivain est dans ce cas strictement réservé à ceux et celles qui pratiquent l’écriture de création.
  • Péjorativement, on trouvera parfois écrivaillon ou scribouillard. Le terme littérateur peut parfois aussi être péjoratif. De même plumitif.
  • Un écrivain public est une personne qui met à disposition du public, souvent des gens illettrés ou de faible culture, sa capacité à écrire. Cette profession, qui n’a pas totalement disparu, s’occupe surtout d’aider les gens dans leurs démarches administratives.
  • Un scripteur est quelqu'un qui crée ou transmet un message par écrit à destination d'un lecteur. Ce terme n'a pas la connotation méliorative que comportent les mots « auteur » ou « écrivain ».

Hyponymes

  • Un nègre littéraire est une personne qui écrit pour le compte d’une autre, sans être mentionnée.
  • Inversement, un écrivain apocryphe est celui « dont l'autorité est suspecte »[15] et à qui l’on attribue faussement ou douteusement un ouvrage.

Notes et références

Voir aussi

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Bibliographie

  • Elisabeth Zawisza, L'âge d'or du péritexte : Titres et préfaces dans les romans du XVIIIe siècle, Paris, Hermann, , 362 p.

Listes d'écrivains

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Par langue :

Par nationalité :

Selon d'autres critères géographiques et linguistiques :

Articles connexes

Liens externes