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La Java des bombes atomiques

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La Java des bombes atomiques

Chanson de Boris Vian
extrait de l'album Chansons impossibles (45 tours)
Enregistré 1955
Paris
Genre java ironico-politique
Auteur Boris Vian
Compositeur Alain Goraguer
Producteur Philips

Pistes de Chansons impossibles (45 tours)

La Java des bombes atomiques est une chanson écrite par Boris Vian en 1955, avec une composition finale d'Alain Goraguer.

Création

Boris Vian commence à travailler sur cette chanson le 25 mars 1955. Conformément à l'une de ses habitudes, il compose tout d'abord une musique simple qu'il qualifie de « monstre musical » sur laquelle il écrit les paroles, puis confie ces paroles à Alain Goraguer, qui produit la composition finale. La chanson est proposée aux Frères Jacques, qui la refusent. Boris Vian enregistre donc lui-même la chanson fin avril 1955, et l'inscrit au tour de champ dans lequel il se produit aux Trois Baudets[1] jusqu'au 22 juillet, puis lors de sa tournée en France jusqu'au 31 août. Les représentations reprennent ensuite aux Trois-Baudets, du 20 septembre 1955 au 29 mars 1956[2].

Thème

La chanson raconte les déboires d'un vieil oncle tentant de fabriquer une bombe atomique, qui finalement réalise que l'important n'en est pas la portée mais « l'endroit où s'qu'elle tombe », et qui la fait éclater sur tous les grands chefs d'État, qui lui ont rendu visite pour admirer le résultat. Jugé, il se défend :

« Messiers c'est un hasard affreux
Mais je l'jure devant Dieu
En mon âme et conscience
Qu'en détruisant tous ces tordus
Je suis bien convaincu
d'avoir sauvé[3] la France.  »

Il est donc condamné puis amnistié, et selon les versions, est élu chef du gouvernement ou se voit élever un monument[1].

La musique et le ton adopté, joyeux et amusants, tranchent avec le message de la chanson. Après Le Déserteur, Boris Vian, en reprenant le thème du savant fou, fait une nouvelle fois l'apologie de l'anarchisme et dénonce l'incurie des dirigeants. En effet, à la fin de la chanson, tous les chefs d'Etat sont tués volontairement dans un attentat et on amnistie l'auteur des faits. On le fait même premier ministre.

Réception

La Java des bombes atomiques paraît sur un 45 tours intitulé Chansons impossibles[4], dont les autres titres sont Les Joyeux Bouchers, Le Déserteur et Le Petit Commerce. Un autre 45 tours intitulé Chansons possibles[5] regroupe les titres La Complainte du progrès, Cinématographe, J'suis snob, On n'est pas là pour se faire engueuler. Les deux 45 tours sont ensuite réunis pour former un 33 tours, Chansons possibles et impossibles, signe d'une certaine reconnaissance.

Toutefois les ventes de ces disques ne sont estimées initialement qu'à moins de 500 exemplaires. Philips ne procède par la suite à aucun retirage, sans doute en raison de la réputation sulfureuse de Boris Vian liée à sa chanson Le Déserteur. Des copies illégales circulent donc rapidement[1].

Reprises

La chanson a été enregistrée par

Références

  1. a b c et d Vian et al. 2003, p. 409-411. Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte : le nom « la totale » est défini plusieurs fois avec des contenus différents.
  2. Arnaud 1998, p. 410.
  3. Ou « d'avoir servi La France » selon une variante
  4. Chansons impossibles, exposition Boris Vian, 18 octobre 2011 au 15 janvier 2012, Bibliothèque nationale de France.
  5. Chansons possibles, exposition Boris Vian, 18 octobre 2011 au 15 janvier 2012, Bibliothèque nationale de France.

Bibliographie