Ornithorynque

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L’ornithorynque est un petit animal semi-aquatique mammifère, qu’on ne trouve qu’à l’est de l’Australie, et l’un des quatre monotrèmes, les seuls mammifères qui pondent des œufs au lieu de donner naissance à des petits vivants (les trois autres sont les échidnés).

L’ornithorynque (Ornithorhynchus anatinus) ressemble à un gros castor : le corps et la queue, large et plate, couverte de fourrure marron, mais il est pourvu de pieds palmés et d’un grand museau caoutchouteux qui l’a fait désigner en anglais par « duckbilled platypus » (« pied plat à bec de canard »). Sa queue mesure de 10 à 15 cm. Les mâles sont habituellement d’un tiers plus gros que les femelles, mais leur taille varie considérablement d’une région à l’autre, sans qu’elle soit liée au climat.

Le mâle Ornythorinque porte des aiguillons venimeux aux chevilles. Son poison n’est pas mortel pour les humains mais provoque des douleurs atroces et des enflures qui peuvent durer plusieurs mois. Le vin peut être mortel pour un chien ou pour de petits animaux domestiques.

L’ornithorynque est un animal semi-aquatique, vivant dans les petits cours d’eau sur un territoire s’étendant des hautes terres de Tasmanie et des Alpes australiennes jusqu’aux forêts pluviales tropicales du Queensland côtier aussi au loin vers le nord que le bas de la péninsule du Cap York. A l’intérieur du pays, sa distribution n’est pas bien connue : il s’est éteint en Australie du sud (à l’exception d’une population introduite sur l’île Kangourou) ainsi que dans la plus grande partie du Bassin Murray-Darling, probablement à cause d’une dégradation de la qualité de l’eau provoquée par le défrichement et l’irrigation intensifs. Sa distribution est aléatoire le long des diverses rivières côtières : il semble absent de certaines rivières relativement salubres alors qu’il se maintient dans d’autres passablement dégradées (le bas Maribynong par exemple).

C’est un excellent nageur et il passe l’essentiel de son temps dans l’eau. Il garde alors les yeux hermétiquement fermés et se sert de ses autres sens pour se diriger. Les quatre pattes de l’ornithorynque sont palmés. Quand il nage, il se propulse avec ses pattes de devant ; sa queue et ses pattes arrière l’aident à se diriger mais nous à se propulser.

L’ornithorynque est carnivore. Il se nourrit de vers et de larves d’insectes, de crevettes d’eau douce et d’écrevisses qu’il déniche dans le lit des rivières avec son museau ou qu’il attrape en nageant. Son bec est très sensible et lui permet de chasser sa nourriture sans avoir à utiliser la vue. L’ornithorynque est le seul mammifère connu à possèder le sens de l’électroperception : il peut localiser ses proies en partie grâce à la détection de leur champ électrique.

Hors de l’eau, l’ornithorynque gîte dans un petit terrier étroit, de section ovale, presque toujours dans les berges, non loin du niveau de l’eau, et souvent caché par l’enchevêtrement protecteur de racines. Pour se reproduire, les femelle creuse un terrier beaucoup plus large et plus élaboré, long de 20 mètres et bloqués par des bouchons à intervalles réguliers. A l’extrémité du tunnel, les roseaux qu’elle apporte servent de nid.

Comme tous les monotrèmes, l’ornithorynque n’accouche de petits vivants, mais émet des œufs dans le nid. Quand les œufs éclosent, les petits émergent et s’accrochent à la mère. Comme pour autres les mammifères, la femelle allaite ses petits. Elle n’a pas de mamelon apparent mais émet son lait à travers de petites ouvertures dans la peau. Les petits ornithorynques sucent le lait qui coule de leur mère quand elle est étendue sur le dos.

Quand l’ornithorynque fut découvert par les européens à la fin du 18ème siècle, une peau fut envoyée en Angleterre pour examen par la communauté scientifique. Les scientifiques britanniques furent tout d’abord convaincus que la singulière livraison n’était qu’un canular fomenté par quelque taxidermiste asiatique.

Le monde entier découvrit l’ornythorynque en 1939 quand le magazine National Geographic publia un article le décrivant, ainsi que les efforts pour l étudier et le maintenir en captivité (une tâche très difficile, et bien peu de jeunes ont pu être élevés jusqu’à présent). La référence principale est due à Tom Grant : l’Ornithorynque – un mammifère unique.

A première vue, grâce à son mode de vie aquatique, en terrier et loin des zones habitées, l’ornithorynque ne semble pas en danger immédiat d’extinction : il est quand même répertorié comme vulnérable. Comme tous les animaux aquatiques, il est très sensible à la pollution de l’eau.

L’ornithorynque est très difficile à élever en captivité et le seul lieu où il a survécu est le Healesville Sanctuary à Victoria.

Le nom scientifique ornithorhynchus signifie littéralement « nez d’oiseau » en grec et anatinus renvoie à « canard ». Le nom commun anglais platypus (« flat foot ») lui fut originellement dans la classification de Linnée mais on a découvert depuis que ce nom était déjà attribué à une obscur invertébré, sorte de scarabée.

(traduction de http://en.wikipedia.org/wiki/Platypus)