La La Land (film)

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La La Land
Description de l'image La La Land Logo.svg.
Titre québécois Pour l'amour d'Hollywood
Réalisation Damien Chazelle
Scénario Damien Chazelle
Acteurs principaux
Sociétés de production Black Label Media
Gilbert Films
Impostor Pictures
Marc Platt Productions
Pays de production Drapeau des États-Unis États-Unis
Genre Film musical
Durée 126 minutes
Sortie 2016

Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution.

La La Land (ou Pour l'amour d'Hollywood au Québec) est un film américain écrit et réalisé par Damien Chazelle, sorti le aux États-Unis et au Canada et le en Belgique et en France[1]. Ce film marque la troisième collaboration entre Ryan Gosling et Emma Stone après Crazy, Stupid, Love (2011) et Gangster Squad (2013). En anglais américain, l'expression « La La Land » désigne le quartier de Hollywood à Los Angeles, ainsi qu'une situation déconnectée de la réalité.

Damien Chazelle en écrit le scénario en 2010, âgé alors de vingt-cinq ans. Ne parvenant pas à trouver un studio susceptible de financer le film, il décide de réaliser Whiplash, un projet moins ambitieux. Devant le succès de ce premier film, Summit Entertainment accepte de produire La La Land en 2015.

Présenté en ouverture de la Mostra de Venise en août 2016, le film remporte un succès critique. Emma Stone obtient quant à elle la Coupe Volpi de la meilleure interprétation féminine. En janvier 2017, lors de la 74e cérémonie des Golden Globes, La La Land reçoit un record historique de sept récompenses, avant de recevoir quatorze nominations pour les Oscars 2017, égalant ainsi le record historique de Ève (1950) et de Titanic (1997).

Synopsis

Los Angeles. Dans un embouteillage sur une autoroute bondée de la ville, Mia (Emma Stone), serveuse dans un bar près des studios de Hollywood et actrice débutante, insulte Sebastian (Ryan Gosling), un jeune pianiste qui vient de klaxonner derrière elle (Another Day of Sun). Peu après, elle passe une audition qui se révèle infructueuse. Le soir, Mia se rend avec ses amies dans une fête organisée dans une villa sur les hauteurs de Hollywood Hills (Someone in the Crowd). En voulant rentrer chez elle, elle s'aperçoit que sa voiture a été emmenée à la fourrière.

Durant un concert dans un restaurant où il est employé, Sebastian se laisse aller à jouer des improvisations de jazz au lieu de jouer des chansons de Noël comme l'exige le propriétaire (J. K. Simmons). Alors qu'elle entre dans le restaurant, Mia entend son morceau et semble transportée (Mia and Sebastian's Theme). Le patron interrompt Sebastian et le renvoie. Touchée par sa musique, Mia essaie d'aborder Sebastian pour le complimenter mais, furieux, il quitte la salle en la bousculant.

Plusieurs mois plus tard, Mia croise à nouveau Sebastian dans une soirée où celui-ci joue dans un groupe de reprises de chansons des années 1980. Elle se moque de lui et de sa carrière stagnante ; il réplique en se moquant de sa carrière d'actrice. Après le concert, ils repartent ensemble chercher leurs voitures, et se plaignent d'avoir passé la soirée ensemble, malgré une évidente bonne entente entre eux (A Lovely Night).

L'observatoire Griffith, situé sur les hauteurs de Hollywood, où se déroule une scène-clé du film.

Devenus amis, ils se font découvrir leurs passions respectives : Mia emmène Sebastian visiter les studios de Hollywood et lui fait part de la joie qu'elle éprouve en jouant ; il l'invite dans un club de jazz et déclare qu'il souhaiterait un jour ouvrir son propre établissement. Ces visites scellent leur profonde amitié (City of Stars). Sebastian invite alors Mia à une projection de La Fureur de vivre ; elle accepte dans un premier temps, avant de se voir rappeler au dernier moment qu'elle a déjà un rendez-vous avec Greg, son petit ami. La soirée avec Greg et ses amis se révélant ennuyeuse, elle s'enfuit et court rejoindre Sebastian au cinéma juste avant le début du film. Leur soirée s'achève par une danse dans le planétarium de l'Observatoire Griffith, lieu-clé du récit de La Fureur de vivre (Planetarium). C'est là qu'ils s'embrassent pour la première fois.

Après de nouvelles auditions ratées, Mia, qui commence à déprimer, décide d'écrire un one-woman-show pour se faire connaître. Sebastian décroche un emploi dans un club de jazz et emménage avec Mia (Summer Montage). Keith (John Legend), un vieux camarade de Sebastian, lui propose de rejoindre son groupe de jazz. Sebastian est réticent, peu attiré par le style musical du groupe, mais Mia lui signale que ce serait peut-être une belle occasion de se faire connaître. Il accepte en raison de l'important salaire promis, mais découvre trop tard qu'il s'agit d'un groupe de musique pop pour adolescents. Mia assiste à un de leurs concerts (Start a Fire) et est très déçue de voir son compagnon ne pas exploiter pleinement son talent. Seb part en tournée avec son nouveau groupe et Mia reste seule pendant des mois.

Un soir, Mia rentre chez elle et découvre que Sebastian est rentré lui aussi : d'abord heureuse, elle déchante lorsqu'il lui apprend que leur groupe connait un franc succès et que la tournée risque de se prolonger longtemps - probablement plusieurs années. Il regrette d'avoir à effectuer cette longue tournée, mais reconnait qu'elle lui rapporte enfin un revenu stable. Mia ne souhaite pas le voir partir à nouveau et lui suggère de démissionner. Seb lui fait remarquer que c'est elle, à l'origine, qui lui a conseillé de rejoindre ce groupe. La discussion s'envenime : il affirme qu'elle l'aimait davantage quand il était un artiste fauché. Vexée, Mia quitte l'appartement. Le soir de la première de son one-woman-show, Mia est déçue ; Sebastian, qui avait promis de venir, est retenu par une séance photo avec son groupe et seule une dizaine de personnes assiste à son spectacle. En entendant les critiques de quelques spectateurs, Mia craque et décide d'abandonner ; elle renonce à être actrice et retourne vivre chez ses parents à Boulder City au Nevada.

Un jour, Sebastian reçoit un appel d'une directrice de casting qui a assisté au spectacle de Mia et a été fortement impressionnée ; elle souhaite la convier à une audition. Sebastian roule jusqu'à Boulder City pour annoncer la bonne nouvelle à Mia mais, traumatisée par ses échecs, elle préfère ne pas y aller pour éviter une humiliation supplémentaire. Sebastian parvient finalement à la convaincre. Durant l'audition, les recruteurs demandent à Mia de raconter une histoire : elle commence en parlant, puis chante une chanson sur sa tante, qui l'a convaincue de devenir actrice (Audition/The Fools Who Dream). Certain que Mia a réussi son audition, Sebastian lui conseille de tenter à nouveau sa chance dans le cinéma. Ils se promettent alors de s'aimer toujours, sans savoir de quoi le lendemain sera fait.

Cinq ans plus tard, Mia est devenue une actrice célèbre mais est désormais mariée à un autre homme (Tom Everett Scott), avec qui elle a une fille. Un soir, après avoir dîné au restaurant, elle et son mari vont boire un verre dans un club de jazz. En entrant, elle remarque le logo du bar : Seb's. Elle s'installe dans le public et regarde Sebastian jouer au piano. Celui-ci joue la chanson qu'il jouait lorsqu'ils s'étaient rencontrés pour la première fois (Epilogue). Durant cette chanson, Mia repense à ce qu'aurait pu être leur histoire si les choses s’étaient passées différemment. À la fin de la chanson, Mia se lève et part avec son mari ; sur le seuil de la porte d'entrée, elle et Sebastian s'adressent un dernier sourire.

Fiche technique

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Distribution

 Source et légende : version française (VF) sur RS Doublage[4]

Réalisation

Projet et financement

Le réalisateur Damien Chazelle au Festival du cinéma américain de Deauville en septembre 2014.

Damien Chazelle, en raison de sa formation de batteur de jazz, affirme avoir une prédilection pour les films musicaux[5]. En 2009, il réalise un film de fin d'études sur un musicien de jazz à Boston, Guy and Madeline on a Park Bench[6],[7]. Ce film à petit budget (35 000 dollars seulement) connaît un franc succès critique dans plusieurs festivals, dont celui de TriBeCa. Courant 2010, il écrit le scénario de La La Land, dans une période de sa vie où l'industrie du cinéma lui semble hors de portée[8]. Son ambition est alors de « reprendre les éléments des comédies musicales de l'âge d'or, mais les ancrer dans la vie réelle, où tout ne se passe pas toujours comme prévu »[5]. Il souhaite également rendre hommage aux personnes travaillant dans l'industrie du spectacle, venues à Los Angeles dans l'espoir de réaliser leurs rêves de succès[9].

Il commence à travailler sur le film alors qu'il étudie à l'université Harvard avec son meilleur ami et colocataire, Justin Hurwitz, qui compose quant à lui la bande originale du film[10]. Peu après avoir achevé leurs études, ils déménagent tous deux à Los Angeles en 2010 et continuent à travailler sur le scénario du film en modifiant quelques éléments du récit ; par exemple, l'action se situe désormais à Hollywood et non plus à Boston[7].

Chazelle peine à trouver des financements : les studios sont réticents à l'idée de produire un film musical contemporain ne comprenant que des chansons originales, non connues du public au préalable. En outre, il s'agit d'un film musical de jazz - un genre que The Hollywood Reporter a qualifié de « genre définitivement éteint » - et Justin Hurwitz et lui étaient alors jeunes et inconnus[6],[11]. Des amis finissent par lui présenter deux producteurs, Fred Berger et Jordan Horowitz, qui transmettent le scénario au studio Focus Features avec un budget nécessaire estimé à environ un million de dollars. Toutefois, celui-ci demande à Chazelle de modifier plusieurs éléments : faire du personnage principal un artiste de rock plutôt qu'un pianiste de jazz ; changer la scène d'ouverture, jugée beaucoup trop complexe à réaliser ; trouver une autre fin au film. Chazelle, peu disposé à faire de si gros sacrifices, décide d'abandonner La La Land et s'attelle à un nouveau projet[6].

Damien Chazelle décide alors d'écrire Whiplash, un film plus facile à produire en raison de son budget plus modeste[12]. Après le succès critique du film lors de sa première en janvier 2014 au festival du film de Sundance, Damien Chazelle retrouve l'espoir de porter La La Land au grand écran[6]. Un an plus tard, quand Whiplash obtient cinq nominations à la 87e cérémonie des Oscars, dont celle dans la catégorie du meilleur film, et près de cinquante millions de dollars de recettes dans le monde (pour un budget de 3,3 millions), Damien Chazelle et son projet commencent à attirer l'attention des studios[11]. En 2015, soit cinq ans après l'écriture du scénario, Summit Entertainment et Black Label Media acceptent de participer au financement et d'en assurer la distribution[13]. Patrick Wachsberger, du studio indépendant Lionsgate, convainc Damien Chazelle d'augmenter le budget de son film car les comédies musicales de qualité, selon lui, ne peuvent être réalisées avec un budget réduit[14].

Distribution des rôles

Emma Stone, l'actrice principale du film, en mars 2014.

Initialement, Miles Teller et Emma Watson devaient tenir les rôles principaux du film. Emma Watson décline finalement le rôle afin de tourner La Belle et la Bête réalisé par Bill Condon[8]. Miles Teller, quant à lui, quitta le projet en raison de désaccords contractuels[8]. Juste après que Summit Entertainment accepte de financer le film, Damien Chazelle s'est tourné vers Emma Stone et Ryan Gosling pour les rôles principaux[9]. Selon lui, « les deux se rapprochent le plus de l'image que l'on se fait d'un couple hollywoodien mythique », à la manière de Spencer Tracy et Katharine Hepburn, Fred Astaire et Ginger Rogers ou Myrna Loy et William Powell[15]. La La Land marque leur troisième collaboration à l'écran[16].

Emma Stone a rencontré Damien Chazelle en 2014, alors qu'elle faisait ses débuts à Broadway dans la comédie musicale Cabaret. Justin Hurwitz et le réalisateur l'ont vue jouer un soir où elle avait la grippe[11],[17]. Elle a ensuite rencontré Chazelle en personne dans un diner de New York, où celui-ci lui fit part de son projet et de sa volonté de lui donner le rôle principal féminin elle affirme avoir accepté en raison de l'enthousiasme du réalisateur[18]. Afin de préparer son interprétation, Emma Stone regarde les films musicaux qui ont servi d'inspiration à Chazelle, dont Les Parapluies de Cherbourg et les dix films réunissant Fred Astaire et Ginger Rogers[13].

Ryan Gosling, l'interprète du personnage de Sebastian.

Emma Stone a un intérêt personnel pour la danse et les comédies musicales, qu'elle aime depuis qu'elle a vu Les Misérables à l'âge de huit ans[11]. Son film préféré est Les Lumières de la ville de Charlie Chaplin[11],[5]. Enfant, elle a pratiqué le cheerleading et le ballet durant une année[11], et son expérience dans la comédie musicale Cabaret lui a donné l'assurance nécessaire pour atteindre le niveau d'exigence des chorégraphies de La La Land[18]. Par ailleurs, le récit s'inspire en partie de la vie d'Emma Stone, venue à Hollywood avec sa mère à l'âge de quinze ans dans l'espoir de faire carrière dans le cinéma. Certaines expériences vécues par Emma Stone à ses débuts, telles que les renvois d'auditions après n'avoir prononcé qu'une seule phrase[19], ont été intégrées dans le scénario[15].

Ryan Gosling a quant à lui rencontré Damien Chazelle dans un bar près de chez lui, à Hollywood Hills, alors qu'il allait débuter le tournage de The Big Short : Le Casse du siècle[6]. Comme Emma Stone, Gosling a été incité par Chazelle à utiliser les souvenirs de ses débuts en tant qu'acteur[19]. Une expérience vécue par Gosling fut attribuée au personnage de Mia, dans une scène où elle pleure lors d'une audition tandis que la directrice de casting répond au téléphone et commande son repas de midi[20],[11].

Le reste de la distribution – J. K. Simmons, Sonoya Mizuno, Jessica Rothe, Callie Hernandez, Finn Wittrock, Rosemarie DeWitt, John Legend, Jason Fuchs, Meagen Fay – est annoncé peu à peu, entre juillet et août 2015[21],[22]. Le chanteur de soul John Legend, également producteur exécutif du film, interprète le rôle d'un musicien de jazz qui se lance dans la musique pop[11].

Les chorégraphies sont conçues par Mandy Moore, qui dit avoir voulu placer l'émotion avant la justesse technique dans les scènes de danse[11]. Des répétitions ont eu lieu pendant trois à quatre mois à partir de mai 2015, dans des locaux du studio à Atwater Village (nord-est de Los Angeles). Ryan Gosling disposait d'une pièce pour s'entrainer au piano, tandis qu'Emma Stone répétait avec la chorégraphe[6],[11]. La costumière Mary Zophres disposait également de locaux dédiés[6].

Tournage

Inspiration

Afin de stimuler la créativité de l'équipe et des acteurs, Damien Chazelle a organisé des projections de films qui l'ont inspiré chaque vendredi soir sur le plateau, dont Les Parapluies de Cherbourg, Chantons sous la pluie, Le Danseur du dessus et Boogie Nights[6].

Scène d'ouverture

Le réalisateur, lors du tournage d'ouverture en chanson, voulait dans un premier temps que l'image passe de voiture en voiture, dans lesquelles nous entendrions différents genres musicaux qui passeraient à la radio, dans le but de faire de Los Angeles une ville animée. Il s'est pour cela inspiré des ouvertures de films tels que Taxi Driver, ou encore Fenêtre sur cour, où la mise en scène est similaire quant à l'idée de montrer des inconnus qui vaquent à leurs occupations. Par ailleurs, l'ouverture musicale est inspirée du film Aimez-moi ce soir (Love Me Tonight en VO) : « C'est une idée que j'ai eu grâce au film Aimez-moi ce soir, le film de Rouben Mamoulian sorti en 1932, qui s'ouvre avec les sons du matin à Paris - il y a un cordonnier et un balayeur de rue - et ces sons créent rythmes et cascades en nombre »[23].

La scène en elle-même est inspirée du quotidien du réalisateur, résident à Los Angeles : « La scène vient du fait que je vis à Los Angeles et que je suis tout le temps dans les bouchons, à me demander si je veux me tirer une balle ou bien danser. Et on avait déjà vu la version où vous voulez vous flinguer dans Chute libre »[24],[23]. Quant à la danse et la chorégraphie, elles sont inspirées des Demoiselles de Rochefort et des Sept Femmes de Barbe-Rousse[23].

Concernant le tournage, bien que la scène puisse sembler être un plan-séquence (c'est-à-dire une scène relativement longue tournée en une seule prise), elle a été tournée en trois parties : la première constituant les 3 premières minutes, la deuxième jusqu'à 4 minutes 45, et enfin la troisième jusqu'à la fin de la scène. Tandis que la scène finale a été tournée en steadicam, les deux premières prises ont été tournée avec des grues afin de filmer entre les voitures avec aisance : « Nous avons beaucoup parlé de la manière exacte dont nous allions déplacer la caméra, mais du au fait qu'elle devait naviguer entre les voitures, nous devions utiliser des grues », affirme le réalisateur[25]. Par ailleurs, des contraintes techniques étaient à prévoir. D'une part, des coups de vent qui menaçaient les grues de blesser certains danseurs, et les chorégraphies rapprochaient dangereusement les danseurs près de la route, ce qui a dû demander de modifier la chorégraphie et de faire plusieurs prises[24],[26]. Et par ailleurs, afin d'être raccord entre les prises ; toutes les scènes devaient être tournées au même moment de la journée dans le but d'obtenir la même luminosité : « C'était un casse tête technique. Nous avons gardé l'idée du mouvement, mais on a dû à certains moments rester derrière les danseurs au lieu de devant. Pour le problème des ombres, nous avons divisé la scène en plusieurs prises, et masqué les coupures avec la technique de transition panoramique rapide [terme technique: whip pan]. Pour le spectateur, c'est l'illusion d'une seule prise, comme le souhaitait Damien Chazelle », affirme Linus Sandgren , chef opérateur du film[25],[27]. Enfin, la scène a nécessité l'autorisation de mobiliser la rampe d'accès à l'échangeur qui relie les autoroutes 105 et 110 de Los Angeles : « On l'a fermée un samedi et un dimanche d'août 2015 pour le tournage, mais une semaine avant, nous avons eu l'autorisation pour une partie du dimanche afin de faire des essais de costumes » se souvient le réalisateur. Les répétitions des chorégraphies, qui ont été supervisées par la chorégraphe Mandy Moore ont quant à elles été effectuées sur plusieurs parkings de Los Angeles, tout en essayant de retrouver la dimension de l'autoroute[23],[24].

Bande originale

Les chansons et la bande originale du film ont été composées et orchestrées par Justin Hurwitz, qui avait déjà travaillé avec Chazelle sur ses deux premiers films[11]. Les paroles des chansons ont été écrites par le duo de paroliers Pasek et Paul[18], à l'exception de Start a Fire, composée par John Legend, Hurwitz, Marius De Vries et Angélique Cinelu[28]. Afin d'interpréter les six chansons où leurs personnages interviennent, Emma Stone et Ryan Gosling ont suivi des cours de danse et de chant[6].

L'album de la bande originale est sorti le 9 décembre 2016 aux États-Unis chez Interscope Records[28].

Accueil

Sortie

La première mondiale de La La Land a lieu lors de la soirée d'ouverture du Festival international du film de Venise, le 31 août 2016[29]. Le film est également projeté lors du Festival de Telluride[30], du Festival de Toronto en septembre 2016[31], et de l'AFI Fest en novembre 2016[32].

Initialement, la sortie du film était prévue le 15 juillet 2016[33], mais en mars, le distributeur annonce que le film connaitrait une sortie limitée le 2 décembre 2016 aux États-Unis, avant de sortir dans tout le pays le 16 décembre[34]. Chazelle a affirmé avoir voulu changer la date de sortie car la date initiale ne correspondait pas au contexte du film, et qu'il souhaitait participer aux festivals d'automne[15]. La sortie est à nouveau décalée jusqu'au 9 décembre, où Lionsgate diffuse le film dans cinq salles. Le distributeur étend la sortie à deux cents salles le 16 décembre, puis à toutes les salles américaines le 25 décembre[35]. Le 13 janvier, le film sort dans certains cinémas IMAX[36].

La La Land sort le 22 décembre aux Pays-Bas, le 26 décembre en Australie et le 12 janvier 2017 au Royaume-Uni. Les sorties dans le reste du monde doivent s'étaler au courant du mois de janvier 2017[37].

Le film sort le mercredi 25 janvier en France et en Belgique.

Réception critique

Après sept nominations et sept récompenses à la cérémonie des Golden Globes le 8 janvier 2017, Lalaland connait un succès critique. Son succès se poursuit à Los Angeles aux Producers Guils of America Awards 2017 dans la catégorie Meilleur film. Ryan Gosling et Emma Stone remportent tous deux les récompenses dans les catégories respectives Meilleur acteur et Meilleure actrice aux Screen Actors Guild Awards 2017[38]. La Mostra de Venise et le Festival International du Film de Toronto avaient également réservé un bon accueil au film en août et septembre 2016[39]. Ces derniers ont choisi de récompenser Damien Chazelle pour son travail de réalisateur. Le film est nominé quatorze fois à la cérémonie des Oscars le 26 février 2017[40].

Box-office

Analyse

Influences

Le film se nourrit de diverses influences, bien que la principale soit la comédie musicale hollywoodienne de l'âge d'or. La La Land comprend ainsi plusieurs références à des classiques hollywoodiens tels que Broadway qui danse, Chantons sous la pluie ou Tous en scène[42]. La photographie et l'ambiance du film sont quant à eux inspirés par Les Parapluies de Cherbourg (1964) et Les Demoiselles de Rochefort (1967) de Jacques Demy - et notamment par ce dernier, qui comprend plus de danse et dont la bande originale est plus proche du jazz[43].

Chazelle déclare également s'inspirer des films musicaux des années 1920 dédiés à une ville, comme Manhatta (1921) ou L'Homme à la caméra (1929), qui filment respectivement New York et plusieurs villes soviétiques[44].

Outre la référence au film La Fureur de vivre, avec la scène de l'observatoire Griffith, le film fait allusion à Magic in the Moonlight de Woody Allen (2014), où jouait déjà Emma Stone. Dans ce film, Stanley (Colin Firth) et Sophie (Emma Stone) trouvent refuge pendant l’orage dans l’observatoire de Nice, situé au sommet du mont Gros à Nice.

Los Angeles

Dans sa volonté de rendre hommage à la ville de Los Angeles, Chazelle a choisi d'accentuer les éléments qui rendent la ville unique (tels que le trafic routier, l'étalement urbain et la texture du ciel), plutôt que de tenter de lui donner le potentiel poétique de Paris ou San Francisco[44].

« Los Angeles, plus que toute autre ville aux États-Unis, cache voire néglige sa propre histoire. Mais cela provoque quelque chose de magique, parce que c'est une ville qui se révèle petit à petit, comme un oignon qu'on épluche, si l'on prend le temps de l'explorer[44]. »

Distinctions

Notes et références

  1. AlloCine, « La La Land » (consulté le )
  2. (en) « La La Land (2016) - Box Office Mojo », sur www.boxofficemojo.com (consulté le )
  3. « Release info » (dates de sortie), sur l'Internet Movie Database
  4. « Fiche du doublage français du film », sur RS Doublage.
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  6. a b c d e f g h et i (en) Rebecca Ford, « How 'La La Land' Went From First-Screening Stumbles to Hollywood Ending », The Hollywood Reporter,‎ (lire en ligne, consulté le )
  7. a et b (en) Meredith Goldstein, « ‘La La Land’ could have been set in Boston - The Boston Globe », The Boston Globe,‎ (lire en ligne, consulté le )
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Liens externes