Piscine

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Une piscine est un bassin artificiel, étanche, rempli d'eau et dont les dimensions permettent à un être humain de s'y plonger au moins partiellement. Une piscine se différencie d'une cuve ou d'une baignade par ses équipements de filtration (pompe, filtre, ...). Il existe différents types de piscine dont les caractéristiques varient en fonction de leurs destinations (piscine privée, piscine privée à usage collectif, piscine publique) et de leur usage (piscine familiale, piscine de loisir, piscine thérapeutique, piscine d'entrainement sportif, piscine de plongée, aussi appelée « fosse à plongée », ...).

Un bassin du parc aquatique du Ludolac à Vesoul
Piscine de Neptune, Hearst Castle, Californie.

Étymologie

Du latin piscina (« vivier »), le terme piscine adopte, depuis 1865, le sens de bassin pour activités humaines.

Histoire et perspectives

Voir l'article détaillé Histoire de la piscine.

Les types de piscines

Piscine, Galapagos Cottages, Île Santa Cruz (îles Galápagos).

Piscines publiques

Piscine à vagues, en extérieur.

Les piscines publiques sont composées d'un ou plusieurs bassins et leur accès est le plus souvent payant.

  • Les piscines publiques, couvertes, en France, comportent, en général, un bassin de 25 mètres de longueur pour une largeur comprise entre 10 m et 20 mètres
  • Une piscine olympique est un bassin de 50 mètres de longueur par 25 mètres de large, qui peut servir pour les compétitions internationales, notamment les Jeux olympiques ; son volume est d'environ 3 000 m3.

En France, les piscines publiques sont surveillées par des maîtres-nageurs sauveteurs, qui assurent la sécurité des piscines et sont compétents pour le sauvetage aquatique.

Piscines privées

Piscine privée dans une villa des environs de Mexico.

Les piscines privées sont des piscines dont l'usage est dit "familial", c'est à dire qu'elles ne sont pas amenées à recevoir du public. On distingue les piscines privées des piscines privées à usage collectif (piscine d'hôtel, de chambre d'hôte, de campings) qui sont destinées à accueillir du public. Ces dernières doivent respecter les mêmes normes DDASS que les piscines publiques.

Les piscines privées dépassent rarement 12 mètres x 6 mètres. Le plus souvent, elles sont enterrées[1], mais peuvent être hors sol (souvent de dimensions plus réduites[2] 4 m x 6 m ou 6 m x 9 m). Elles ont souvent une profondeur variant entre 1,00 et 1,60 mètre, mais existent avec des profondeurs de l'ordre de 2,50 mètres. Les piscines plus anciennes ont des profondeurs plus importantes (de 1,00 à 1,90 mètre).

Les coûts d'acquisition ont globalement baissé depuis le début des années 1980 avec le développement des produits d'entrée de gamme comme les piscines en kit, mais de manière générale, la propriété d'une piscine est un signe extérieur de richesse (en raison du coût d'installation elle-même, des annexes type filet de sécurité ou abris, et du traitement de l'eau). Les piscines en kit sont composées de panneaux modulaires en divers matériaux recouverts par un liner. Ce dernier est une bâche étanche plaquée contre le fond et les parois par le poids de l'eau.

Avec 24 % du parc en France (en 2012), la région Provence-Alpes-Côte d'Azur est la première de France pour les piscines privées[2].

Les techniques de piscines

Il existe plusieurs façons d'installer ou de construire une piscine selon l'usage et la destination du projet.

  • Les piscines hors sol et les piscines enterrées en liner sont des solutions ne nécessitant pas un savoir faire technique et généralement installable soi-même. Il suffit de mettre en place un support sur lequel une poche liner ou une membrane PVC armée est accrochée. Le support servant simplement à tenir le liner, il ne doit pas être étanche et ne nécessite pas une extrême résistance.
  • Les coques en polyester sont des structures légères et étanches, fabriquées en usines et prête à être installées. Originellement conçu pour les toits de par leur légèreté, il est possible de les enterrer moyennant une protection importante contre les poussées du sol.
  • Les piscines maçonnées existent généralement selon deux procédés : les piscines en maçonneries (petits agglos creux collés par le bas) qui doivent recevoir un liner comme étanchéité et les piscines en bloc à bancher (agglos remplis de béton) offrant une bonne résistance et, sous réserve d'être parfaitement réalisées[3], peuvent recevoir un carrelage après étanchéité.
  • Les piscines béton armé monobloc généralement en gunite (béton projeté) ou « banché, coulé, vibré » sont des structures étanches[4] pouvant recevoir tout type de revêtement. Le béton projeté permet de réaliser une structure monobloc de grande résistance[5] et de créer toutes les formes.

Dénominations particulières

Piscine de mer

Piscine de mer à Porto Moniz (Madère).

Au début du XXe siècle, particulièrement en Australie, des piscines de mer furent construites, le plus souvent sur des promontoires, en utilisant les bassins naturels formés entre les rochers, éventuellement clos par des murs de maçonnerie, l'eau étant renouvelée grâce à des réservoirs alimentés par la marée ou simplement par les eaux de la marée haute. Des piscines de mer existent aujourd'hui dans d'autres endroits, particulièrement ceux qui sont dépourvus de plages, tels que Madère.

Baignade biologique

Le bassin biologique est un bassin de baignade agrémenté de végétaux assurant la filtration naturelle de l'eau, dépourvu ainsi de produits chimiques, et dont la forme libre est bordée d’une végétation. La tendance écologique a fait la part belle d'un point de vue médiatique à ce type de réalisations. Dans les faits seules quelques dizaines de bassins ont été construits sur les 1 500 000 piscines de particuliers réparties dans l'Hexagone. Techniquement parlant, les expériences à grande échelle comme Combloux demeurent décevantes : fermetures, pollutions, contraintes prophylactiques et techniques ont émaillé les essais de ce type de bassins de baignades.

Fosse de plongée

Une fosse de plongée est un bassin profond en piscine artificielle permettant notamment de s’entraîner à la plongée en apnée ou plus généralement en profondeur.

Piscine de rééducation

La gymnastique pratiquée en piscine met en jeu la pesanteur moindre du corps dans l'eau (grâce à la poussée d'Archimède, on considère qu'un corps y est environ cinq fois plus léger[réf. nécessaire]). Les bassins sont étudiés de façon à pourvoir réaliser des exercices (petite « rivière » de marche par exemple, où il est possible d'appuyer les mains des deux côtés). Ils sont généralement d'une profondeur de 1,50 mètre permettant d'avoir pied et de marcher, de faire les mouvements de tout le corps pour se délier les articulations suivant les indications du kinésithérapeute.

La fréquentation du bassin est limitée en faible nombre de participants pour de strictes règles de non transmission d'agents pathogènes. Les patients sont contrôlés pour ne pas être porteurs de pathologies transmissibles. La piscine est équipée d'appareils permettant aux patients d'accéder à l'eau même en cas de fort handicap moteur. Des jets pulsant l'eau en massage sont installés en appareil sur le bord, le masseur peut utiliser une lance à eau individuelle. L'utilisation d'un fond mobile est très efficace et aide les personnes à mobilité réduite à descendre dans l'eau sans danger.

Piscine thermale

Une piscine thermale (voir source thermale) est un bassin chauffé qui recueille la chaleur d'une source thermique souterraine. Elle est reconnue pour les effets thérapeutiques comme pour des soins de réhabilitation, handicap…

Qualité de l'eau

La qualité de l'eau d'une piscine est un élément fondamental du confort de la baignade aussi bien en ce qui concerne la sécurité sanitaire que le plaisir du bain. Et notamment pour les personnels encadrants (éducateurs sportifs, professeurs des écoles, maîtres-nageurs...) qui sont exposés régulièrement ou en permanence, soit directement, soit par les émanations (vapeurs) dont certaines contribuent à donner une odeur caractéristique (chloramine) à l'atmosphère d'une piscine en espace clos. La qualité de l'eau de piscine repose sur différents éléments.

Prévention pour la qualité de l'eau

Des mesures simples permettent de limiter les impacts humains sur la bonne qualité originale de l'eau du bassin. Une bonne hygiène est ainsi la base : se laver intégralement avant d'entrer dans l'eau, avec du savon, puis bien se rincer, cela s'illustre d'ailleurs par un passage dans le Pédiluve. Ceci permet d'éliminer sueur, peaux mortes, maquillage, gel coiffant… Ne porter qu'un maillot ou des habits propres. Ne pas uriner, cracher, ni fréquenter ce genre d'espace partagé lorsque l'on est sujet à une maladie contagieuse. Des agglomérations communiquent sur cet axe de prévention[6].

Filtration et entretien

Local de filtration d'une piscine publique.

Pour que la piscine reste propre, il faut s'assurer de la qualité de la filtration et de l'entretien de la piscine pour garantir la propreté (physique et chimique) de l'eau. Pour cela il faut :

  • un système de filtration bien dimensionné, performant et entretenu régulièrement ;
  • une bonne circulation d'eau : un écumage de surface (élimination des impuretés flottantes par un système de skimmer, d'écumeur de surface, de débordement ou de goulotte) et une aspiration de fond (bonde de fond permettant l'aspiration des impuretés ayant coulées ;
  • une eau désinfectée et désinfectante (eau chargée en désinfectant)

Qualité chimique de l'eau

Dans les piscines publiques ou la fréquentation et la pollution sont importantes, il faut notamment assurer un taux de chlore correct ainsi qu'un pH correct (7,2[7] à 7,4)[8] (afin que le chlore soit le plus efficace possible). Dans les piscines privées, ces valeurs dépendent du revêtement (liner, gelcoat, carrelage, revêtement marbre, ...). On se sert généralement de produits suivants :

  • le chlore et les produits chlorés (le plus utilisé et il est homologué pour les piscines publiques en France)[9] ;
  • le brome (non irritant, plus efficace à température élevée mais plus onéreux) ;
  • le polyhexaméthylène (PHMB) (qui est utilisé accompagné d'un algicide) a été interdit dans les piscines publiques françaises en 2010 ;
  • l'oxygène actif (écologique, mais réservé aux petits bassins ; contient du H2O2, du KMnO4 ou du H3K5O18S4).

Sont autorisés par la DASS dans les piscines publiques en France : le chlore et le brome liquides (la version liquide du brome étant difficile à trouver en France, la croyance veut que seul le chlore liquide soit autorisé).

Il existe des appareils permettant d'automatiser le traitement de l'eau. Les systèmes les plus utilisés sont :

  • l'électrolyse de sel (de l'hypochlorite de sodium est produit par électrolyse de sel rajouté dans l'eau) ;
  • doseur de brome ou de chlore avec mesure en continu ;
  • l'électrolyse cuivre / argent ;
  • l'injection d'ozone dans le circuit d'eau par un ozoniseur (qui ne peut être utilisé qu'en complément d'une désinfection par un produit chloré) ;
  • le traitement par ultraviolets (UV) (qui ne peut être utilisé qu'en complément d'une désinfection par un produit chloré).

Produits utilisés

Il n'est pas facile de maintenir la qualité de l'eau avec l'étendue des produits sur le marché. Ces produits demandent souvent des calculs précis par rapport à la capacité du bassin et l'indicateur à positionner : par exemple pour le pH, il faut monter celui-ci de 0,2 unité par opération donc faire beaucoup de calculs. De plus, ce pH varie selon les fréquences de baignade, l'apport d'eau des orages. La plupart des produits étant périssables (comme le chlore), il ne faut pas trop en avoir en stock. Les principaux produits utilisés sont :

  • le floculant : solution liquide (bassin) ou solide (entrée du filtre), pour améliorer la qualité de filtration d'un filtre à sable ;
  • « chlore longue durée » (avec ou sans produit additionnel tel que floculant ou anti-algue) ;
  • « chlore choc » : pour « rattraper » (corriger, ré-assainir) une eau ayant « tourné » (s'est polluée ou s'est retrouvée polluée) à la suite de grosses chaleurs ou de pluies acides ;
  • pH+ et pH- : pour maintenir le pH entre 7,2 et 7,4 afin que les autres produits soient à leur efficacité optimum et que l'eau du bassin ne soit pas irritante.

Hivernage

Lorsque la piscine n'est plus utilisée, en hiver, un certain nombre de précautions doivent être prises afin de les protéger. La piscine étant un réservoir à eau, il convient de la protéger du froid dans les régions à risque de gel. Les piscines fonctionnent généralement tout l'hiver pendant au moins quelques heures aux heures les plus froides entre 4 et 6 heures du matin. Il est souvent conseillé de bâcher le bassin pour le protéger des feuilles et autres déchets. Les manipulations varient en fonction du type de piscine et de son revêtement.

Eau polluée

La pollution de l'eau provoque différents symptômes :

  • eau trouble : caractérisée par de la « poussière » dans l'eau, souvent provoqué par un temps orageux qui peut temporairement troubler l'eau. Une eau laiteuse peut aussi être liée à un manque de filtration ou un nettoyage des filtres insuffisant[10]. L'utilisation de floculant permet l’agglomération de la poussière afin de clarifier l'eau.
  • eau verte : généralement liée à la présence d'algues et qui peut être corrigée en augmentant la filtration et la dose d'algicide. L'exposition directe de la piscine au soleil augmente rapidement la quantité d'algues dans le bassin, la durée de la filtration doit être réglée en conséquence. L'utilisation de la « bâche a bulles » réduit l'exposition directe au soleil et la prolifération des algues mais maintient aussi une température élevée la nuit ce qui augmente la prolifération des bactéries et autres polluants.

Équipements d'une piscine

Chauffage du bassin

La piscine à débordement du Marina Bay Sands de Singapour.

L'eau de piscine peut être chauffée. Pour cela, plusieurs solutions sont envisageables :

  • Chauffage par pompe à chaleur : fonctionnant sur le même principe qu'une climatisation (air-air), une pompe à chaleur (air-eau) récupère les calories de l'air afin de chauffer l'eau de la piscine ;
  • Chauffage par réchauffeur électrique ;
  • Chauffage par échangeur à plaque permettant de transférer le pouvoir calorifique d'un système domestique (chauffage au fioul, au gaz, ...) à l'eau de la piscine ;
  • Chauffage par chaudière à gaz (réservé aux piscines publiques) ;
  • Chauffage solaire : chauffage solaire via un capteur solaire non-vitré (réseau de tubes plastiques noirs) dans lequel circule l'eau du circuit de filtration (solution la plus simple et la moins performante), ou via un système solaire à tubes sous vide qui permet d'utiliser la piscine pendant une période plus importante.

Quelle que soit la solution de chauffage, l'installation peut être rendue plus efficace par l'usage d'une bâche isolante (généralement plastique à bulle) flottant sur l'eau et isolant ainsi la surface. Les déperditions thermiques par convection (vent) ou par rayonnement (nuit étoilée ou journée sans soleil) sont ainsi réduites.

Réglementation

Urbanisme

La construction d'une piscine représente un ouvrage comptabilisé dans l'occupation du sol. Contrairement à la majorité des ouvrages, une piscine offre une garde d'eau souvent de plus de 100 millimètres permettant de collecter les pluies.

En France, la construction d'une piscine est soumise à la réglementation de l'urbanisme dont les règles varient en fonction de la taille du bassin (moins de 10 m², de 10 à 100 m², plus de 100 m²), des aménagements existants (pourcentage d'occupation du sol, Plan local d'Urbanisme, autorisation des Architectes des Bâtiments de France) et de la destination de la piscine (piscine ouverte au public suivant les normes de l'Agence régionale de santé)

Système de sécurité

De plus, la loi impose depuis janvier 2006 le choix d'un dispositif de sécurité qui peut être : une alarme, une clôture de sécurité, un volet roulant automatique, un abri de type véranda de piscine, ou une bâche à barres de renfort. Ceci a pour but d'éviter les noyades accidentelles d'enfants à la suite de chutes dans les bassins. Les noyades en piscine représentent moins de 5 % des noyades en France[11].

Notes et références

  1. Activité Piscine, « BUSINESS | L'activité Piscine », sur www.activite-piscine.com (consulté le )
  2. a et b « 12 euros pour remplir sa piscine », enquête dans le Var par le mensuel provençal Le Ravi, mars 2013.
  3. Technique piscine, « Classification des techniques de construction », Technique piscine, no 99,‎
  4. Institut Technique du Bâtiment et des Travaux Publics, Annales de l'ITBTP, Cahier des charges applicable à la construction des bassins de piscines à structure en béton (no 350),
  5. (en) American Shocrete Association, « Compressive (Strength) Values of Pool Shotcrete », sur https://www.shotcrete.org/,
  6. « Les bons gestes à adopter dans les piscines de la CUS », Services des Sports de la Communauté Urbaine de Strasbourg, PDF de 3 pages pour 2,1 Mo.
  7. En dessous de 7 (pH acide), se baigner devient désagréable, voir irritant, pour la peau et les yeux.
  8. Pour le confort et pour que les produits d'entretien agissent de manière optimale.
  9. Contient, entre autres, du dichloroisocyanurate de sodium (DCCNa), de l'hypochlorite de sodium (NaClO), de l'hypochlorite de calcium (Ca(ClO)2), génère des sous-produits dangereux et dont l'activité est très dépendante du pH (à un pH de 7, il est actif à 70 %, à un pH de 8 il n'est plus actif qu'à 30 %).
  10. Pour les filtres à sable, il faut nettoyer régulièrement le sable et ajouter du « floculant » si nécessaire. Le sable doit être renouvelé tous les cinq ans environ ; son « usure» le rend moins efficace avec le temps.
  11. « Planetoscope - Statistiques : Noyades dans les piscines en France », sur www.planetoscope.com (consulté le )

Voir aussi

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Bibliographie

  • Pere Planells, Piscines, Éd. du Chêne, 2000.
  • Marie Pierre Dubois-Petroff, La Piscine, Éd. Massin, 2002.
  • Katie Sulliver, Piscines de rêve, Éd. Atrium, 2006.
  • Patrice Cartier et Luc Svetchine, La France des piscines, Éd. Christian Ledoux, 2006.

Articles connexes