Pliocène

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Pliocène
Notation chronostratigraphique N2
Notation française p
Notation RGF p
Niveau Époque / Série
Période / Système
- Érathème / Ère
-- Éonothème / Éon
Néogène
Cénozoïque
Phanérozoïque

Stratigraphie

DébutFin
Point stratotypique mondial 5,333 Ma Point stratotypique mondial 2,58 Ma

Sur l'échelle des temps géologiques, le Pliocène est la plus récente époque géologique du Néogène. S'étendant de 5,332 ± 0,005 à 2,588 ± 0,005 millions d’années (depuis que le Gélasien est classé dans le Pléistocène)[1], il est suivi du Pléistocène et précédé par le Miocène. Cette période a été dénommée par Charles Lyell à partir du grec πλεῖον (pleion, « plus ») et καινός (kainos, « nouveau »), « plus récent », en référence aux mammifères déjà essentiellement modernes.

Les bornes du Pliocène ne sont pas identifiées à un événement global, mais plutôt au refroidissement continu depuis l’Oligocène. La borne supérieure avait été située pour marquer le début des glaciations du Pléistocène mais est maintenant considérée comme trop récente, les dates des premières glaciations ayant été reculées depuis.

Subdivisions

Pliocène supérieur
Plaisancien (3,600 ± 0,005 à 2,588 ± 0,005 Ma)
Pliocène inférieur
Zancléen (5,332 ± 0,005 à 3,600 ± 0,005 Ma)

Paléogéographie

Au début de cette époque les continents sont à moins de 250 km de leur position actuelle pour s’en situer à moins de 70 km vers la fin.

Variations de température durant les cinq derniers millions d'années calculées à partir du ratio O18 / O16 dans les sédiments marins

Le principal changement est dû à l'irruption de l'isthme de Panama, connectant l’Amérique du Nord et l’Amérique du Sud et conduisant à une extinction presque complète des marsupiaux distincts de l’Amérique du Sud. La formation de cet isthme entraîne aussi la disparition des courants équatoriaux chauds et ainsi un cycle de refroidissement de l’Atlantique, une augmentation de l'humidité de l'air dans l'Arctique, et finalement l'englacement de l’hémisphère Nord[2]. Le climat devient globalement plus froid et sec mais avec des cycles plus chauds entre 3,2 et 2,0 Ma, le maximum de température apparaît vers 3,05 Ma[3], l'inlandsis de l'Antarctique s'épaissit tandis qu'apparaît celui du Groenland, des glaciers apparaissent aux latitudes moyennes durant le Gélasien, premières des glaciations qui vont se poursuivre pendant tout le Pléistocène.

La collision de la plaque africaine et de l’Europe se poursuit, les Alpes et les Pyrénées continuent leur orogenèse. Cette orogenèse ainsi que les mouvements tectoniques de surrection des montagnes Rocheuses ont augmenté les phénomènes d'érosion et le piégeage du CO2 atmosphérique sous forme de carbonate, diminuant ainsi la concentration du CO2 atmosphérique de 400 à 280 ppm (pour l'année 2016, 404 ppm), ce qui a, de manière déterminante, poussé le climat mondial dans une époque glaciaire[4]. En Europe, la collision avec la plaque africaine provoque une extension est-ouest de la croûte terrestre et la formation du graben du Fossé rhénan, la surrection des Vosges et de la Forêt-Noire[5].

On trouve des terrains de cette époque en Méditerranée, Inde et Chine ainsi que dans des zones proches des côtes actuelles.

Il y a eu à cette époque des connexions interfluviales entre le Danube, le Rhin, le Doubs et le Rhône[6],[7].

Flore

Fagus sylvatica pliocenica – Ayrens – Muséum de Toulouse

Les forêts tropicales continuent à se réduire et n’occupent plus qu’une étroite bande autour de l’équateur, laissant la place à des savanes, les graminées conquièrent tous les continents. Les forêts tempérées d'arbres à feuilles caduques s’étendent aux latitudes moyennes. Les conifères et la toundra couvrent les latitudes élevées de l’hémisphère nord, l’Antarctique devient un désert glacé.

Faune

Spondylus (Pliocène)

Les faunes marines et terrestres sont quasiment modernes, bien qu’un peu plus primitives. Les premiers primates Hominini apparaissent durant le Pliocène tardif. La jonction de l’Amérique du Nord et du Sud provoque le grand échange inter-américain, les herbivores deviennent plus grands ainsi que leurs prédateurs.

Mammifères

Modèle:À vérifier/paléontologie

En Amérique du Nord, les rongeurs, de grands mastodontes et Gomphotherium, et des opossums continuent à être communs tandis que les ongulés déclinent tel les chameaux, cerfs et chevaux. Les rhinocéros, tapirs et Chalicothère s’éteignent. Les familles de carnivores se diversifient, mustela, chiens, ours, canidés. Des paresseux vivant au sol, des Glyptodons et des tatous émigrent vers le nord en traversant l’isthme de Panama.

En Eurasie, les rongeurs prospèrent tandis que la distribution des primates diminuent. En Asie les éléphants, stégodon et gomphotherium sont nombreux et les Hyracoïdes émigrent d’Afrique vers le nord. La diversité des équidés diminue, les tapirs et les rhinocéros se comportent plutôt bien. Les bovidés et antilopes s’étendent, des espèces de chameau émigrent depuis l’Amérique du Nord. Les hyènes et les tigres à dents de sabre apparaissent.

Évolution humaine durant le Pliocène
Homo (genus)AustralopithecusArdipithecusParanthropusParanthropus robustusParanthropus boiseiParanthropus aethiopicusHomo erectusHomo habilisAustralopithecus garhiAustralopithecus africanusAustralopithecus bahrelghazaliAustralopithecus afarensisAustralopithecus anamensis

L’Afrique est dominée par les ongulés, les primates continuent leur évolution, les premiers hommes apparaissent pendant le Gélasien. Les rongeurs sont prospères, la population des éléphants augmente. Le nombre d’espèces de bovidés augmente et devient supérieur à celle des porcins. Les premières girafes apparaissent, les premiers chameaux émigrent vers l’Asie depuis l’Amérique du Nord. Les ursidés, canidés et mustélidés, eux aussi originaires d’Amérique du Nord, se joignent aux félidés, hyènes et civettes d’Afrique, forçant les hyènes à se spécialiser en nécrophage.

Le grand échange inter-américain permet aux espèces nord-américaines de se mélanger avec celle de l’Amérique du Sud pour la première fois depuis le Crétacé, les rongeurs et primates nord-américains ainsi que des mustélidés et des coatis émigrent vers le sud. Les litopternes et les Notoungulata déjà présent continuent à prospérer tout comme les glyptodons, des paresseux et des tatous

En Australie les marsupiaux restent dominants, ceux-ci incluent des wombats et des kangourous. Leurs principaux prédateurs sont des Dasyuromorphia, Thylacinidae et Thylacoleo.

Oiseaux

Les Phorusrhacidae sont déjà rares durant cette époque, l’un des derniers est le Titanis.

Reptiles

Les alligators et les crocodilidés disparaissent d’Europe. Les serpents venimeux continuent à prospérer.

Poissons

Les poissons ne vont pas connaître d'évolution majeure au cours de cette période, sauf pour le groupe des poissons cartilagineux, où des requins vont être atteints de gigantisme, avec l'apparition du Carcharodon Mégalodon, un requin prédateur de plus de 15 m de long, qui s'attaquait aux baleines encore en pleine évolution. C'est à partir de cette période que les requins vont s'imposer comme l'espèce prédatrice dominante des océans, et ce, toujours à l'heure actuelle malgré la concurrence des mammifères marins tels que les cétacés à dents. Depuis leur apparition, au cours du Paléozoïque, jamais les requins ne purent s'imposer dans les océans, avec la concurrence dans un premier temps avec les poissons osseux primitifs, tel que le Dunkléostéus. Puis l'apparition des reptiles marins tout au long du Mésozoïque, va également les réduire à occuper la niche basse des océans. Ce n'est seulement qu'après la disparition des reptiles marins, que les requins ont pu atteindre la niche écologique haute. Cependant, jusqu'à l'apparition des premières baleines non prédatrices, aucune proie ne pouvait permettre aux requins de grandir de manière aussi importante que lors du Pliocène. Avec la période glaciaire, les baleines vont développer une couche de graisse et migrer vers des eaux beaucoup plus froides, là où le Mégalodon ne peut survivre, mettant fin à son règne, tout en plaçant les requins tout au sommet de la chaîne alimentaire des océans.

Notes et références

  1. (en) GeoWhen database
  2. D'après Gerald H. Haug et Ralf Tiedemann, « Effect of the formation of the Isthmus of Panama on Atlantic Ocean thermohaline circulation », Nature, vol. 393,‎ , p. 673-676 (DOI 10.1038/31447, lire en ligne)
  3. D'après (en) Gengwu Liu, Estella B. Leopold, Yun Liu, Weiming Wang, Ziye Yu et Guobang Tong, « Palynological record of Pliocene climate events in North China », Review of Palaeobotany and Palynology, vol. 119, nos 3-4,‎ , p. 335-340 (lire en ligne)
  4. (en) Late Pliocene Greenland glaciation controlled by a decline in atmospheric CO2 levels, Nature, 28 août 2008
  5. D'après CRDP d'Alsace, « Brève histoire géologique d'Alsace », Lithothèque Alsace, Scérén CRDP,‎ (lire en ligne).
  6. THIENEMANN A., 1950. Verbreitungsgeschichte der Susswassertierwelt Europas. Die Binnengewàsser 18, Stuttgart, 809 p.
  7. VILLINGER E., 1986. Untersuchungen zur Flussgeschichte von Aare-Donau/Alpenrhein und zur Entwicklung des Malm-Karsts in Sùdwestdeutschland. Jh. geol. Landesamt. Baden-Wûrtemberg, 28, 297-362.

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