Conseil d'assistance économique mutuelle
Le Conseil d'assistance économique mutuelle ou Conseil d'aide économique mutuelle (CAEM, également désigné par l'acronyme anglais Comecon ; en russe : СЭВ) était une organisation d'entraide économique entre différents pays communistes. Créé par Staline en 1949 en réponse au Plan Marshall créé en 1947, il s'est dissous avec la chute du bloc soviétique le 28 juin 1991[1], à la fin de la Guerre froide. Son siège se trouvait sur la nouvelle rue Arbat à Moscou.
Généralités
[[File::Percent PNB des Etats-Unis.svg|vignette|Graphique montrant de 1950 à 1989 le PNB de l'URSS, de l'Europe de l'Ouest et de l'Europe de l'Est en % par rapport à celui des États-Unis.]]
Cet organisme avait pour but la meilleure planification et la spécialisation des industries nationales des pays communistes. Après la Seconde Guerre mondiale, les pays dits « socialistes » ont adopté au sein du CAEM le clearing (compensation) bilatéral, seule méthode applicable aux échanges extérieurs d'un pays à économie planifiée. Ils ont ensuite introduit le clearing multilatéral, plus propice à surmonter les obstacles au développement des pays du CAEM et où le « rouble transférable » devait jouer le rôle d'unité comptable. Sur le plan macro-économique, le « rouble transférable » fut plutôt un moyen de comparaison du volume des livraisons réciproques.
La création du CAEM, qui peut être vue comme une réaction au plan Marshall qui aida à la reconstruction de l'Europe occidentale (Allemagne de l'Ouest, France, etc.) et à la formation du « monde libre », provoqua une dépendance économique accrue des pays satellites d'Europe de l'Est envers l'Union soviétique, entre autres par l'obligation de l'usage du « rouble transférable » dans les transactions inter-États, renforçant ainsi l'hégémonie de l'Union soviétique. L'organisation jouait aussi un rôle politique essentiel pour l'URSS puisqu'elle lui permettait d'obtenir en échange un grand poids dans les affaires intérieures grâce à des subventions, des prêts ou l'envoi de main-d'œuvre.
Les États participant aux activités du Comecon
- Les États membres
- Union des républiques socialistes soviétiques (janvier 1949), État membre fondateur ;
- République populaire de Bulgarie (janvier 1949), État membre fondateur ;
- Hongrie (janvier 1949), État membre fondateur (République populaire de Hongrie en août 1949) ;
- République de Pologne (janvier 1949), État membre fondateur (République populaire de Pologne en juillet 1952) ;
- République populaire tchécoslovaque (janvier 1949), État membre fondateur (République socialiste tchécoslovaque en juillet 1960) ;
- République populaire de Roumanie (janvier 1949), État membre fondateur (République socialiste de Roumanie en juin 1965) ;
- République populaire d'Albanie (de février 1949 à décembre 1961, puis ne participe plus à l'organisation après la rupture sino-soviétique) ;
- République démocratique allemande (septembre 1950) ;
- République populaire mongole (juin 1962) ;
- République de Cuba (juillet 1972) ;
- République socialiste du Viêt Nam (juin 1978).
- Les États associés
- Les États observateurs
- Chine (de 1950 à 1961, puis ne participe plus à l'organisation après la rupture sino-soviétique) ;
- Corée du Nord (1956) ;
- République populaire d'Angola (1976) ;
- République populaire du Mozambique (1985) ;
- République démocratique d'Afghanistan (novembre 1986) ;
- Gouvernement militaire provisoire de l'Éthiopie socialiste (novembre 1986) ;
- Laos (novembre 1986) ;
- République démocratique populaire du Yémen (novembre 1986).
- Les pays coopérants « non-socialistes »
Notes et références
- Véronique Jobert, La fin de l'URSS et la crise d'identité russe, Presses Paris Sorbonne, , p. 78
Voir aussi
Articles connexes
Liens externes
- (en) Document sur le site de la Sam Houston State University
- (fr) Article de la revue Le courrier des pays de l'est