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Carles Puigdemont

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Carles Puigdemont
Illustration.
Carles Puigdemont en 2016.
Fonctions
Président de la Généralité de Catalogne

(1 an, 9 mois et 16 jours)
Gouvernement Puigdemont
Législature XIe
Coalition PDeCAT-ERC
Prédécesseur Artur Mas
Successeur Poste vacant[N 1]
Député au Parlement de Catalogne
En fonction depuis le
(17 ans, 6 mois et 26 jours)
Élection
Réélection


Circonscription Gérone (jusqu'en 2017)
Barcelone (depuis 2017)
Législature VIIIe, IXe, Xe, XIe, XIIe
Groupe politique CiU (2006-15)
JxSí (depuis 2015)
Maire de Gérone

(4 ans, 6 mois et 9 jours)
Coalition CiU
Prédécesseur Anna Pagans
Successeur Albert Ballesta
Biographie
Nom de naissance Carles Puigdemont
i Casamajó
Date de naissance (61 ans)
Lieu de naissance Amer (Espagne)
Nationalité espagnole
Parti politique CDC (jusqu'en 2016)
PDeCAT (depuis 2016)
Profession journaliste
Religion catholicisme

Signature de

Carles Puigdemont Carles Puigdemont
Maires de Gérone
Présidents de la Généralité de Catalogne

Carles Puigdemont i Casamajó (prononciation : /ˈkarɫəs pudʒðəˈmon i kazəməˈʒo/), né le à Amer, est un journaliste et homme politique espagnol, membre du Parti démocrate européen catalan (PDeCAT).

Il participe au début des années 1980 à la refondation des Jeunesses nationalistes de Catalogne et adhère à la Convergence démocratique de Catalogne (CDC). De à , il travaille dans le secteur médiatique, comme journaliste notamment.

Il débute son parcours électoral en , lorsqu'il devient député au Parlement de Catalogne à la suite des élections autonomiques anticipées. Il échoue l'année d'après à prendre la mairie de Gérone aux socialistes. Il y parvient en et se fait réélire en .

En , il est investi président de la Généralité de Catalogne et s'engage à mener à bien le projet d'indépendance de la communauté autonome. Il organise, le , un référendum, approuvé par le Parlement de Catalogne mais déclaré illégal par le Tribunal constitutionnel espagnol. Avec le « oui » majoritaire à 90 %, et avec un taux de participation de 43 %, il proclame la Catalogne indépendante tout en suspendant la prise d'effets de celle-ci afin de négocier avec Mariano Rajoy. Cependant, ce dernier annonce deux semaines plus tard la mise en application de l'article 155 de la Constitution.

Quelques heures après la déclaration d'indépendance de la Catalogne sous la forme d'une République par le Parlement de Catalogne le , le Sénat espagnol vote l'application de l'article 155. Le président du gouvernement d'Espagne, Mariano Rajoy, annonce dans la soirée la dissolution du Parlement, la destitution du président et du gouvernement de la Généralité ainsi que la tenue d'élections régionales le 21 décembre. Carles Puigdemont se réfugie en Belgique alors que la justice espagnole lance à son encontre un mandat d'arrêt européen pour rébellion, sédition, détournement de fonds publics et désobéissance à l’autorité. Ce mandat est retiré au début du mois de .

Biographie

Jeunesse et vie de famille

Carles Puigdemont et son frère, enfants, assis sur des marches.
Carles Puigdemont (droite) et son frère, enfants, assis sur des marches.

Carles Puigdemont est né à Can Crous, maison située au n°6 de la rue Sant Miquel à Amer[1]. Il est le fils de Xavier Puigdemont et de Núria Casamajó. Il est le deuxième de huit enfants d'une famille de tradition pâtissière. Il est marié à la journaliste roumaine Marcela Topor, avec qui il a deux filles. Il vit à Gérone[2],[3].

Victime d'un accident de la route en , il porte une frange sur le front afin de dissimuler ses cicatrices. Il partage ce point commun avec Mariano Rajoy, dont la barbe cache également les conséquences d'un accident de la circulation[4].

Débuts en politique et dans le journalisme

En , il participe à la refondation de la Jeunesse nationaliste de Catalogne[5], au sein de la Convergence démocratique de Catalogne.

Il entame des études de philologie catalane à l'université de Gérone mais les quitte pour se consacrer à l'activité journalistique[6], l'amenant à collaborer avec divers médias locaux. Il débute comme correspondant local de son village natal pour le journal Los Sitios et finit par devenir rédacteur en chef du journal El Punt, après y avoir débuté en comme simple correcteur.

Il quitte le journal en pour s'accorder une année sabbatique et voyager à travers l'Europe pour une série de reportages qui seront publiés dans la revue Presència. Il publie en un ouvrage intitulé « Cata… què? » (« Cata... quoi ? ») présentant le point de vue sur la Catalogne par la presse internationale, une thématique sur laquelle il continue à écrire dans cette même revue.

Convaincu de l'intérêt de l'internet, il lance durant les années 1990 divers projets de communication par ce moyen pour la députation de la province de Gérone et d'autres institutions ou collectivités locales. Il finit par proposer à la Généralité de Catalogne de créer une véritable agence d'information catalane et devient donc, de à , le premier directeur de l’Agència Catalana de Notícies (ACN, Agence catalane d'information)[1] . Il devient également directeur de la revue anglophone Catalonia Today[7], qui contribuera a sa notoriété.

Il publie également plusieurs essais sur la communication et les nouvelles technologies tout en continuant à collaborer à divers médias[8].

Il fonde en , avec le journaliste Saül Gordillo, l'entreprise Doble Utopia, qui à travers sa filiale Poliblocs, fait la promotion de la première édition de la catalosphère (la blogosphère catalane)[9].

Il est membre du Collège des journalistes de Catalogne.

Ascension politique

Militant dans le mouvement pour l'Appel à la solidarité pour la défense de la langue, la culture et la nation catalanes, il adhère également à la Jeunesse nationaliste de Catalogne, l'organisation des jeunes du parti Convergence démocratique de Catalogne (CDC) qu'il va contribuer à implanter dans les comarques gironines avec Pere Casals, également futur député du Parlement de Catalogne.

Adhérent de CDC par la suite, il est directeur de la Maison de la Culture de Gérone entre à , alors que la mairie est tenu par les socialistes. Il est élu député pour la première fois au Parlement de Catalogne en , sur la liste de la coalition Convergence et Union (CiU), à laquelle appartient CDC.

Maire de Gérone

Carles Puigdemont accueille le conseiller à la Culture de la Généralité Ferran Mascarell à la nouvelle bibliothèque publique de Gérone.

Il est investi le candidat à la mairie de Gérone de manière inattendue, après que l'avocat Carles Mascort a renoncé pour avoir reçu des menaces de mort. Alors qu'à cette époque, il ne fait plus partie de la CDC, il affirme que « [son] projet est de s'ouvrir vers d'autres secteurs sociaux de la ville, qui ne votent pas actuellement pour CiU »[10]. Lors du scrutin en , il réalise un score de 22,9 % et six conseillers municipaux sur 25. Il siège alors dans l'opposition à Anna Pagans, maire sans étiquette soutenue par les socialistes.

Réélu député en , il est confirmé comme tête de liste municipale de son parti en . Le , Carles Puigdemont est investi maire de Gérone avec les seules dix voix de CiU, chaque groupe politique ayant voté pour sa tête de liste[11]. À 48 ans, il met fin à trente-deux ans de pouvoir du Parti des socialistes de Catalogne (PSC). Il est une nouvelle fois réélu parlementaire de Catalogne en .

Considéré comme indépendantiste depuis la fin des années 1970, il est attaqué par l'avocat de l'État en 2012 pour avoir utilisé de l'argent public pour affréter des trains spéciaux de la Renfe dans le cadre de la manifestation « Catalunya, nou estat d'Europa ». En , il fait l'objet d'une enquête de l'Audience nationale pour le soutien de la mairie de Gérone à la résolution du Parlement de Catalogne sur le lancement du processus d'indépendance[12]. La même année, la Candidature d'unité populaire (CUP), qui critique spécialement le modèle touristique de la ville, conteste l'embauche de personnes de confiance par la municipalité de Gérone[12].

Il est reconduit dans ses responsabilités municipales après les élections de , ne bénéficiant encore une fois que de l'appui des dix élus de CiU, les autres groupes ayant encore une fois voté chacun pour leur tête de liste[13]. Au mois de , il succède à Josep Maria Vila d'Abadal i Serra comme président de l'Association de communes pour l'indépendance (AMI). Le de la même année, il est réélu député au Parlement, cette fois-ci comme candidat de la coalition indépendantiste Ensemble pour le oui.

Président de la Généralité de Catalogne

Carles Puigdemont et Artur Mas lors de la passation de pouvoirs.

Un indépendantiste successeur d'Artur Mas

Le gouvernement catalan lors de sa première réunion le .

Artur Mas, précédent président de l'autonomie de Catalogne, sera mis en cause en 2017 dans plusieurs affaires judiciaires, dont des détournements de fonds[14],[15]. Le , dans le cadre d'un accord avec la CUP, Carles Puigdemont est désigné par CDC candidat à la présidence de la Généralité de Catalogne après le retrait d'Artur Mas[16]. Profondément indépendantiste[17], il assume pleinement la feuille de route indépendantiste précédemment exposée par Mas, à savoir proclamer l'indépendance dans 18 mois en suivant les termes de la déclaration parlementaire. Affirmant « qu'il n'est plus temps d'être lâches », il se présente comme « le premier président de la post-autonomie et de la pré-indépendance »[18].

Il est investi lors de la session parlementaire du avec 70 voix en sa faveur, 63 contre et deux abstentions[19].

Officiellement nommé par décret royal le [20], il prête aussitôt serment en présence du ministre de l'Intérieur Jorge Fernández Díaz et de la maire de Barcelone Ada Colau, mais jure fidélité « à la volonté du peuple de Catalogne représentée par le Parlement », omettant sciemment de faire référence au monarque et à la Constitution dans le texte qu'il déclame, en contradiction avec la formule officiellement imposée par un décret de [21].

Il nomme son gouvernement deux jours plus tard[22]. Le nouvel exécutif compte 13 conseillers dont cinq femmes et quatre sortants, tous répartis en trois grands domaines d'action supervisés par le vice-président Oriol Junqueras, la conseillère à la Présidence Neus Munté, et le conseiller aux Affaires extérieures Raül Romeva[23].

Convocation du référendum d'indépendance

Le , son gouvernement, conjointement avec les députés indépendantistes, annonce la date et la question du référendum d’indépendance dans une allocution solennelle faite à la cour des Orangers du palais de la Généralité de Catalogne. La question est :

« Voulez-vous que la Catalogne soit un État indépendant sous forme de république ? ».

Cette question sera posée dans les trois langues officielles de la Catalogne, à savoir le catalan, l'espagnol et l'occitan. La date fixée est le [24].

Son gouvernement connaît une crise en suivant, lorsque plusieurs conseillers issus du PDeCAT (successeur de la CDC) émettent des doutes sur l'organisation unilatérale du scrutin, affichant leurs craintes concernant les suites judiciaires et financières possibles, ce qui conduit Junqueras à réclamer un remaniement — dont les contours ont été négociés directement avec Artur Mas, président du PDeCAT, et sans concertation avec Puigdemont — et que chaque membre de l'exécutif assume politiquement et juridiquement la tenue du référendum[25]. Il annonce donc le qu'il relève Neus Munté, la conseillère à l'Enseignement Meritxell Ruiz, le conseiller à l'Intérieur Jordi Jané et le secrétaire du gouvernement Joan Vidal de leurs fonctions, tandis qu'Oriol Junqueras fait savoir que la vice-présidence assume désormais la compétence en matière de processus électoraux au détriment du département de la Gouvernance. Entrent au gouvernement deux personnalités de poids : le président du groupe parlementaire Ensemble pour le oui Jordi Turull, qui succède à Munté, et l'ancien premier adjoint de la mairie de Barcelone Joaquim Forn, qui succède à Jané[26].

Après une session parlementaire houleuse, la majorité adopte le la loi sur la tenue du référendum d’indépendance. Le , elle est suspendue par le Tribunal constitutionnel[27] qui met également en garde les maires des 968 communes de Catalogne pour les dissuader d'organiser le scrutin[28]. Le Parlement adopte le même jour et avec la même majorité (71 voix sur 135) la loi de transition (Ley de transitoriedad jurídica y fundacional de la República) qui prévoit l'organisation de la Catalogne si le « oui » l'emporte[29].

Le , le parquet supérieur de Catalogne porte plainte contre les membres du gouvernement et les membres du bureau du Parlement présidé par Carme Forcadell devant le tribunal supérieur de justice de Catalogne[30] pour motifs de prévarication et de désobéissance ainsi que de détournement de capitaux publics[31]. Le procureur général de l'État annonce envisager son incarcération[32].

Proclamation puis suspension de l'indépendance

Carles Puigdemont prenant la parole sur les résultats du référendum derrière un pupitre.
Carles Puigdemont intervient le devant le Parlement pour réagir au résultat du référendum d'indépendance.

Le , le gouvernement transmet au Parlement les résultats officiels du scrutin référendaire, se substituant à la commission électorale (en espagnol : Sindicatura Electoral) dont tous les membres ont démissionné pour éviter d'avoir à régler une amende quotidienne. Les chiffres définitifs indiquent que 43,03 % des inscrits ont participé au vote, le « Oui » remportant 90,18 % des suffrages exprimés. La transmission ouvre une période de deux jours pour que les députés se réunissent et proclament officiellement l'indépendance de l'État de Catalogne[33]. Le lendemain du scrutin, Jordi Turull expliquait que dans 400 écoles la Garde civile et la Police nationale ont empêché la tenue du vote ou saisi les urnes, estimant que 700 000 inscrits n'ont pu prendre part au vote et que « si la situation avait été normale, le taux de participation aurait atteint 55 % »[34].

Lors d'une intervention devant le Parlement réuni le , il proclame que « avec les résultats du référendum, la Catalogne a gagné le droit d'être un État indépendant ». Peu après la fin de la séance, les députés indépendantistes signent une déclaration qui reconnaît « la République catalane comme État indépendant et souverain, fondé sur le droit, démocratique et social ». Bien que le texte n'y fasse pas référence, son application est suspendue en conséquence du discours de Puigdemont devant les parlementaires, « pour entreprendre un dialogue, arriver à une solution négociée pour avancer face aux demandes du peuple catalan »[35]. La déclaration ne sera pas publiée au Journal officiel de la communauté autonome et n'a pas été formellement approuvée par un vote des députés, ce qui la laisse sans valeur ni effet juridiques aux termes de la loi de transition juridique, qui imposait une proclamation par le Parlement réuni en session[36].

Cette position est vertement condamnée par le gouvernement central et divise fortement les partisans de l'indépendance. La CUP annonce qu'elle lui laisse « plus ou moins un mois » pour négocier avec Madrid mais que sa confiance envers lui est « écornée » car « on ne peut pas suspendre la volonté de deux millions de personnes », tandis que la ministre des Administrations territoriales Soraya Sáenz de Santamaría affirme que « personne ne peut tirer des conséquences d'une loi qui n'existe pas, d'un référendum qui n'a pas eu lieu, et de la volonté du peuple qu'il veut une fois de plus s'approprier »[37].,[38].

Dans la journée, l'Union européenne rejette l'idée d'être médiatrice dans la crise qu'elle considère comme « une affaire intérieure », le président de la République française Emmanuel Macron parle d'un « coup de force » et affirme que « si nous intervenons, nous donnons raisons à ceux qui ne respectent pas les règles de droit », la porte-parole de la Maison-Blanche confirme les propos du président des États-Unis Donald Trump pour qui « ce serait idiot que la Catalogne ne reste pas en Espagne », le secrétaire des Affaires étrangères du Mexique Luis Videgaray Caso indique que son pays « ne reconnaîtra pas la Catalogne comme un État indépendant », et le ministre des Affaires étrangères de l'Italie Angelino Alfano juge « inacceptable » la déclaration d'indépendance[39].

Dès le lendemain matin, le conseil des ministres se réunit exceptionnellement et le président du gouvernement Mariano Rajoy annonce qu'il envoie à Puigdemont une « mise en demeure formelle » pour savoir si l'indépendance a été ou non déclarée, précisant qu'il s'agit d'une étape nécessaire « avant l'adoption par le gouvernement de toute mesure admise par l'article 155 de la Constitution », qui permet de forcer l'action des autorités autonomiques[40].

Déclaration d'indépendance et destitution du gouvernement

Le 21 octobre 2017, Rajoy annonce qu'il recourt à l'article 155 de la Constitution pour revenir à la légalité et respecter le statut d'autonomie. Il demande au Sénat d’autoriser son gouvernement à procéder à la destitution du gouvernement de Catalogne et à convoquer de nouvelles élections régionales dans les six mois[41]. Le 27 octobre 2017, le Sénat donne son autorisation. Le soir même, Puigdemont organise la première réunion du gouvernement de la République catalane autoproclamée et non internationalement reconnue au Palais de la Généralité[42]. Le décret relatif à sa destitution entre en vigueur le lendemain matin, 28 octobre, au moment de sa publication au Bulletin officiel de l’État.

Après sa destitution

Le , réagissant depuis Gérone, il appelle à « s'opposer démocratiquement » à la décision du gouvernement central, dénonçant une « agression préméditée à la volonté des Catalans » à laquelle il faut « infatigable esprit civique et pacifique » et assurant de sa « volonté est de continuer à travailler pour remplir [son] mandat démocratique »[43]. Le jour même, son avocat affirme que « deux légalités cohabitent en Catalogne »[44].

Le , d'après l'agence Efe, il se rend à Bruxelles via Marseille en compagnie de cinq anciens conseillers de la Généralité, Meritxell Borràs, Antoni Comín, Joaquim Forn, Dolors Bassa et Meritxell Serret[45] au lendemain de la polémique créée par Theo Francken, secrétaire d'État belge à l'Asile et aux Migrations, qui a proposé l'asile politique à Puigdemont. Par ailleurs, l'avocat Paul Bekaert, spécialisé dans les droits de l’homme et le droit d’asile, a confirmé à l’agence Belga avoir été consulté par Puigdemont qui l’a nommé conseiller[46].

Alors qu'il est toujours en Belgique, la justice espagnole — par l'intermédiaire de la juge de l'Audience nationale Carmen Lamela — lance le à son encontre un mandat d'arrêt européen pour rébellion, sédition, détournement de fonds publics et désobéissance à l'autorité, tandis que huit ex-membres du gouvernement catalan sont placés en détention provisoire à Madrid pour les mêmes motifs[47].

Le suivant, Carles Puigdemont et les quatre anciens conseillers qui l'accompagnaient se rendent aux autorités judiciaires belges. Ils sont placés en garde à vue en attendant d'être auditionnés par un juge d'instruction qui aura 24 heures pour statuer entre trois possibilités : refuser la demande d'extradition européenne, garder les prévenus en détention provisoire jusqu'à une décision ultérieure ou les laisser en liberté sous conditions[48]. Les cinq accusés sont finalement remis en liberté mais leurs passeports sont confisqués ; ils ont interdiction de quitter le territoire belge sans l’accord du juge d’instruction, doivent résider à une adresse fixe, et devront se présenter personnellement à tous les actes de procédure ou à toutes les convocations des autorités judiciaires et policières[49]. La chambre du conseil du tribunal de première instance doit se prononcer sous 15 jours sur l'exécution du mandat d'arrêt. Le 17 novembre, le tribunal — qui a examiné le mandat — indique qu'il rendra sa décision après avoir entendu les plaidoiries de la défense le . Mariano Rajoy fait savoir qu'il respectera les décisions de la justice belge[50].

Le le Tribunal suprême espagnol retire le mandat d'arrêt international visant Carles Puigdemont, mais maintient le mandat d'arrêt espagnol[51]. Le prend fin la procédure d'extradition[52].

Élections de 2017

Pour les élections au Parlement de Catalogne, il accepte de postuler à la présidence de la Généralité avec le soutien du PDeCAT, mais forme une candidature plus large, baptisée Ensemble pour la Catalogne (Junts per Catalunya, JuntsxCat), en référence à l'ancienne coalition Ensemble pour le oui (Junts pel Sí, JxSí). Alors que les sondages enregistrent une remontée d'Ensemble pour la Catalogne dans les derniers jours de campagne, celui-ci déjoue les pronostics et remporte 34 députés sur 135, devenant la première force indépendantiste et la deuxième force politique catalane après Ciudadanos. Dans son ensemble, le bloc favorable à l'indépendance totalise 70 sièges après avoir remporté 47,7 % des suffrages exprimés.

Dans une allocution télévisée enregistrée depuis Bruxelles le , Carles Puigdemont présente ses vœux aux Catalans pour l'année 2018 et « exige du gouvernement espagnol et de ceux qui le soutiennent qu'ils restaurent tout ceux qu'ils ont destitué sans l'autorisation des Catalans », prétendant s'exprimer en qualité de « président de la Généralité en exercice »[53],[54].

Le , le président du Parlement, Roger Torrent, propose sa candidature à la présidence de la Généralité, précisant qu'il est le seul nom qui lui a été proposé lors de ses consultations avec les groupes parlementaires[55].

Saisi par le gouvernement espagnol, le Tribunal constitutionnel indique le que Puigdemont peut se présenter à l'investiture du Parlement trois jours plus tard, à la condition qu'il soit présent physiquement et qu'il bénéficie d'une autorisation délivrée par le juge ; par précaution, les magistrats décident à l'unanimité que toute session d'investiture qui ne remplirait pas ces conditions serait suspendue[56], [57],[58]. Alors que des proches de Puigdemont indiquent le lendemain qu'il a bien l'intention de demander cette autorisation judiciaire, son avocat fait savoir qu'il n'en est rien et qu'il se trouve « loin » de cette possibilité[59], arguant que son immunité parlementaire le protège de toute arrestation, excepté en cas de délit[60].

Mandats

Publications

  • (ca) Cata... què? : Catalunya vista per la premsa internacional, Edicions La Campana, , 192 p. (ISBN 978-848649188-8)
  • (ca) « L'hora d'El Patit », Revista de Girona, no 203,‎ , p. 8-9 (lire en ligne, consulté le ) [PDF]

Notes et références

Notes

  1. Soraya Sáenz de Santamaría est chargée d'exercer les compétences par délégation du président du gouvernement, Mariano Rajoy.

Références

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  2. « CiU Girona - El perfil [Carles Puigdemont i Casamajó] », sur www.carlespuigdemont.cat (consulté le )
  3. « Fill de pastissers, periodista i alcalde independentista », sur Ara.cat (consulté le )
  4. « Carles Puigdemont : ce que vous ne savez pas encore sur l'homme de l'indépendance catalane », Le Journal du dimanche,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  5. Carles Puigdemont, el alcalde que pidió expulsar a los invasores, El País, 09-01-2016.
  6. « Carles Puigdemont, de alcalde de Girona a president de la Generalitat », la Vanguardia,‎ (lire en ligne)
  7. Rédac Equinox Radio Barcelone, « Coup de théâtre Catalogne - Accélération vers l'indépendance - » (consulté le )
  8. (ca) Masachs, Xevi, « Carles Puigdemont, alcalde de Girona: «“Sóc un periodista que està fent de polític” [interview] », Amera: revista municipal d'Amer, no 21,‎ , p. 5-10 (lire en ligne)
  9. (es) Jordi Pérez Colomé, « El nuevo director de Catalunya Ràdio es socio de Puigdemont », El Español,‎ (lire en ligne, consulté le )
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  15. http://www.lindependant.fr/2017/03/10/corruption-les-accuses-du-palau-de-la-musica-chargent-l-ex-parti-d-artur-mas,2295706.php
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  31. La fiscalía acusa a Puigdemont de malversación, que comporta penas de cárcel, El Periódico de Catalunya, 8 septembre 2017.
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  55. (es) « Torrent propone a Puigdemont y ofrece un encuentro a Rajoy para desbloquear la investidura. », sur lavanguardia.com, (consulté le ).
  56. El Constitucional impide por unanimidad investir a Puigdemont si no acude al Parlament, El País, 27 janvier 2018.
  57. Note d'information du Tribunal constitutionnel sur la suspension préventive de l'élection de C. Puigdemont, site du Tribunal constitutionnel, 27 janvier 2018.
  58. Texte intégral de la déclaration du Tribunal constitutionnel sur la suspension préventive de l'élection de C. Puigdemont, site du Tribunal constitutionnel, 27 janvier 2018.
  59. (es) Puigdemont descarta pedir permiso al Supremo para acudir a la investidura, eldiario.es, le
  60. Puigdemont alega ante el Tribunal Supremo que no necesita autorización judicial para ser investido, El Mundo, 30 janvier 2018.

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

Sources