IIIe siècle
Millénaires: Ier millénaire av. J.-C. • Ier millénaire • IIe millénaire Siècles : |
Décennies : 200 • 210 • 220 • 230 • 240 |
Années : 201 • 202 • 203 • 204 • 205 |
Voir aussi : Liste des siècles, Chiffres romains
Le IIIe siècle (ou 3e siècle) commence le 1er janvier 201 et finit le 31 décembre 300.
Événements
Chine
- En 220, fin de l'empire Han (Chine).
- Le Nanzhou yiwu zhi (« Rapport sur les étrangetés des régions méridionales ») décrit des bateaux kunlun, c'est-à-dire indonésiens, de 60 mètres avec 600 à 700 hommes à bord.
Amérique
- Occupation de Monte Albán par les Zapotèques (200-900).
- Développement de la civilisation de Tiahuanaco dans les Andes (200-700).
Afrique noire
- Sembrouthes, roi d'Aksoum (Éthiopie). Un prince au nom hellénisé en Sembrouthès, Roi des Rois des Axoumites (première apparition de la titulature impériale), dédie au IIe ou IIIe siècle une stèle en langue grecque à Décca-Maharé, site d'un important sanctuaire.
Océanie
- Disparition de la culture Lapita dans le Pacifique oriental, avec les techniques de fabrication de la céramique.
Inde
- La dynastie Pallava, chassée de l'Ouest par Gautamiputra au siècle précédent, domine la région de Madras (IIIe siècle-IXe siècle). Elle crée de nombreux ports sur la côte de Coromandel, commerce avec Ceylan et la Malaisie.
- Apparition des premières villes sur le plateau du Deccan.
- Communautés chrétiennes dans le sud de l'Inde.
- Sattasaî, poésie précieuse de Hala, 700 strophes rédigées en prâkrit.
Proche-Orient
- Il existe plusieurs centres chrétiens en Arménie. Le christianisme y a été introduit par les apôtres Barthélemy et Thaddée (saint Jude), disciples de Jésus-Christ.
- Les Sassanides règnent en Iran à partir de 224 et font tomber la dynastie des Arsacides.
Europe occidentale
- Mention des Eruli (Hérules), grands experts en runes, du Danemark (Jylland) à la mer Égée, par la Russie et la mer Noire.
Monde romain
- Début de la transgression marine Dunkerque II. La mer se réinstalle dans la plaine maritime flamande et l'habitat côtier recule de plusieurs dizaines de kilomètres. Elle est suivie au VIIIe siècle par la régression carolingienne[1].
- Crise de l'Empire romain (235-285) : la période dite de l'anarchie militaire est marquée par les invasions barbares, les guerres civiles, les révoltes armées, sécessions de provinces. Redressement à la fin du siècle (voir aussi tétrarchie).
- Crise démographique dans l'Empire romain, qui force l'État et les propriétaires terriens à attacher les paysans à la terre (système du colonat). Originairement, les colons sortent de la classe des petits propriétaires ruraux (possessores). Écrasés d'impôts, criblés de dettes, ils renoncent volontairement à leur propriété. Parfois, ils rejoignent les troupes de barbares ou de bagaudes qui errent en Gaule. Le plus souvent, ils restent fidèles à leur sol et demandent la protection (patrocinium) d'un grand propriétaire. Ils abandonnent leur propriété, en conservent la jouissance jusqu'à leur mort, sans pouvoir la quitter.
- Persécution de Dèce (249-250) contre le christianisme.
- Découverte d'une inscription juive sur une pierre tombale, datée du IIIe siècle, à Abdera (Adra), au sud de Grenade (Espagne).
- À Rome :
- Forum Boarium :
- Création d'un jardin continu entre le forum Boarium et le Mons Pincius[4].
Europe orientale
- IIIe et IVe siècles : quelque 50 sites industriels de production du fer ont été retrouvés dans la région de Lysa Gora en Pologne, avec des batteries de fourneaux disposés en rang serrés. Le fer produit est commercialisé vers les zones voisines, et peut-être dans l'Empire romain au sud.
- Les Khazars sont attestés en Occident par les chroniques géorgiennes ou arméniennes.
- Migrations des Goths des rives de la Vistule vers la mer Noire.
- Culture de Tcherniakov (important site près de Kiev) au début du siècle. Poteries grises ou noires aux motifs polis, outils de fer, parures et objet importés de l'Empire romain. Elle disparaît vers 400 avec l'arrivée des Huns.
Personnalités significatives
Chefs politiques
- Caracalla (188-217), empereur romain (211-217).
- Aurélien, empereur romain (270-275).
- Dioclétien (245-313), empereur romain (284-305).
- Liu Bei (ca 161, 223), seigneur chinois de la fin de la dynastie Han et du début de la période des Trois Royaumes.
- Cao Cao (155, 220), seigneur de guerre, écrivain et poète chinois.
- Fàn Shīmàn, roi du Fou-nan, dans la péninsule indochinoise.
Philosophe
Scientifiques
- Diophante d'Alexandrie (200/214, 284/298), mathématicien grec.
- Pappus d'Alexandrie, mathématicien grec.
- Liu Hui, mathématicien chinois.
- Zosime de Panopolis, alchimiste égyptien. Il institue un vrai mystérion de l'alchimie à la recherche du mercure philosophal, vivifiant tous les métaux.
Religieux
- Origène (185-254), Père de l'Église, à l'origine de la théorie des quatre sens et de la Lectio Divina.
- Clément d'Alexandrie (ca 150, ca 220), père de l'Église.
- Tertullien (entre 150 et 160, entre 230 et 240), théologien, père de l'Église.
- Hippolyte de Rome (170-235), considéré comme le premier antipape.
- Mani (prophète) (né en 216), fondateur du manichéisme.
- Wang Pi (226-249), lettré chinois taoïste de la période des Trois Royaumes.
Militaire
- Zhuge Liang (181, 234), stratège chinois à l'époque des Trois Royaumes.
Inventions, découvertes, introductions
- Apparition des premières inscriptions runiques (alphabet futhark). Les Germains du Moyen-Danube auraient emprunté cette écriture à des alphabets dérivés de l'écriture étrusque utilisés par des populations subalpines. L'écriture runique est essentiellement épigraphique, les lettres étant gravées dans la pierre pour former des inscriptions. Les Germains du continent abandonneront rapidement cette écriture, qui perdurera en Scandinavie via le Danemark.
- Apparition en Égypte de l'écriture copte, dérivée du démotique et, majoritairement, de lettres empruntées à l'alphabet grec[5].
Notes et références
- Claude Gauvard, La France au Moyen Âge du Ve au XVe siècle, Presses Universitaires de France, (ISBN 9782130631361, présentation en ligne)
- Jacques Madaule, « Le monument de Septime Sévère au Forum Boarium », Mélanges de l'École française de Rome, no 41, , p. 111-150 (ISSN 0223-5102, DOI 10.3406/mefr.1924.8482), page 117.
- (it) Antonio Maria Colini, « Rilievo mitraico di un santuario scoperto presso il Circo Massimo », Bullettino della Commissione Archeologica Comunale di Roma e Bullettino dell’Impero Romano, Governatorato di Roma, t. LIX, , p. 126-127 (ISSN 2196-2006).
- Luc Duret et Jean-Pierre Néraudau, Urbanisme et métamorphoses de la Rome antique, Paris, Les Belles Lettres, coll. « Realia », , 440 p. (ISBN 2-251-33817-9), page 251.
- Hervé Beaumont, Egypte: le guide des civilisations égyptiennes, des pharaons à l'Islam;, Editions Marcus, (ISBN 9782713101687, présentation en ligne)