Armée populaire vietnamienne

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Armée populaire vietnamienne
(APVN)
(vi) Quân đội Nhân dân Việt Nam
(Q Đ N D V N)
Drapeau de l'Armée populaire vietnamienne. Sa devise est : « Quyết thắng (déterminer à gagner) ».
Drapeau de l'Armée populaire vietnamienne. Sa devise est : « Quyết thắng (déterminer à gagner) ».
Fondation (79 ans, 165 jours)
Branches
Quartier-général Hanoï, Viêt Nam
Commandement
Commandant en chef (de jure)
Commandant (de facto)
President Trần Đại Quang


Secrétaire général Nguyễn Phú Trọng
Ministre de la Défense Général Ngô Xuân Lịch (vi)
Chef d'État-Major général des armées (vi) Lieutenant-général Phan Văn Giang (vi)
Main-d'œuvre
Âges militaires 18-25 ans (18-27 ans pour ceux qui fréquentent les universités)
Disponibles au service militaire 734 000 (2016) hommes
Actifs 482 000 (2016)
Réservistes Entre 220 000 et 3 millions (2016)
Paramilitaires 32 000
Budgets
Budget 7,8 milliards de dollars (2013)
Pourcentage du PNB 5 % (2013) 53e mondial (2010)
Articles annexes
Histoire Seconde Guerre mondiale (1944-1945)
Guerre d'Indochine (1946-1954)
Guerre du Viêt Namtu (1954-1975)
Guerre Cambodge-Viêt Nam (1978-1979)
Guerre sino-vietnamienne (1979)
Conflits sino-vietnamiens (1979-1990)
Conflit cambodgien (1978-1999)
Conflit frontalier entre le Laos et la Thaïlande
Crise cambodgienne (1997)
Conflit hmong (1975-Aujourd'hui)
Grades Grades de l'Armée vietnamienne (vi)

L’Armée populaire vietnamienne (APVN), Quân đội Nhân dân Việt Nam en vietnamien, est le nom de l'actuelle armée de la République socialiste du Viêt Nam. Initialement force armée du Việt Minh, elle devint celle de la République démocratique du Viêt Nam qui opérait au Nord Viêt Nam. Elle fut créée par le Général Võ Nguyên Giáp et ses compagnons Lê Đức Thọ et Phạm Văn Đồng dans le cadre des guerres d'indépendance du Viêt Nam (1945-1975), à la suite de la Révolution d'Août, de la montée du front Việt Minh et de l'établissement de la République démocratique du Viêt Nam. La paix venue, elle devient une structure d’encadrement du développement économique dans sa première phase pour un développement social. L'Armée populaire vietnamienne est l'institution la plus ancienne, la plus structurée et la plus stable dans les bouleversements de 30 ans de guerre, dans un « État-garnison » qui commence à se démobiliser dans la vie civile[2]. La "piste Hô Chi Minh" militaire, devenue "autoroute Hô Chi Minh", est représentative de cette évolution, de la guerre à la paix.

L'APVN est une composante des forces armées populaires du Vietnam et comprend : les forces terrestres, y compris les Forces arrières stratégiques, la Marine, l'Armée de l' Air, les forces de défense des frontières et de les gardes côte. Le drapeau de l'APVN reprend celui du Vietnam, avec la devise "Quyết thắng" (détermination de gagner) ajoutés en jaune en haut à gauche.

Historique et conflits

L'histoire militaire de l'armée vietnamienne a commencé au IIIe millénaire av. J.-C. avec l'histoire des peuples vietnamiens qui habitaient sur le territoire du Viêt Nam d'aujourd'hui. Les guerres de la dynastie Trần (1225–1400) ont joué un rôle important dans la formation de l'identité vietnamienne qui a remporté une belle victoire sur les Mongols, l'une des rares comme celle contre le Japon. En Asie du Sud-Est, les empires vietnamiens ont conquis les voisins du sud et de l'ouest. Beaucoup de dynasties vietnamiennes ont obtenu des victoires décisives sur de nombreuses dynasties chinoises telles que le Song, Ming, Qing. L'empereur Quang Trung a anéanti les armées chinoises puis la dynastie Tây Sơn a été remplacé par la dynastie Nguyen. Le Viêt Nam est connu pour avoir vaincu des envahisseurs plus forts que lui.

L'histoire militaire de l'armée populaire du Viet Nam a commencé quand l'Indochine française a été envahie par le Japon qui a rapidement vaincu la résistance française. Depuis lors, le Viêt Nam a été victorieux dans de nombreux conflits en Indochine, contre le Japon, la France et les États-Unis. Võ Nguyên Giáp est connu comme l'un des plus grands généraux vietnamien du 20ème siècle.

Le Viêt Nam moderne est la puissance militaire régionale de l'Asie du Sud-Est.

Organisation

Structure de l'armée populaire vietnamienne en 2016.

Composantes

Fichier:Vietnam People's Army signal.jpg
Insigne de l'armée populaire du Vietnam

L'armée populaire vietnamienne est décomposée ainsi :

L'armée populaire vietnamienne est une « force armée triple » comprenant une force principale, les forces locales et celles des frontières. Comme la majorité des forces armées du monde elle est constituée d'une force permanente ou régulière et de réservistes. Lors des périodes de paix, les forces régulières sont réduites en nombre et maintiennent leur combativité par des entraînements physiques et au tir et par l'entretien des matériels.

Les forces principales

Elles sont de composition classique sans grande originalité avec ses trois services d’administration, de logistique et de renseignement. Dans le développement socio-économique, ces forces principales sont devenues la masse de manœuvre, aidant les autres composantes, comme les divisions lourdes dans les batailles stratégiques.

Elles sont équipées [Quand ?] de plus de 1 300 chars d'assaut d'origine soviétique incluant des T-54/55 et T-62. Elles disposent de nombreux blindés de tout type essentiellement ex-soviétiques, 2 300 pièces d'artilleries et 710 lance-roquettes multiples.

Les forces terrestres

La marine

Pratiquement inexistante pendant la période des guerres, la marine fluviale et côtière est principalement l’armature organisationnelle et technique des pêcheries, tout en défendant les eaux territoriales, les îles, îlots et îlets contestées et les zones de pêche vietnamiennes, dans la concurrence pour des ressources marines devenues rares dans le cadre du conflit en mer de Chine méridionale.

Dans le cadre de la constitution d'une force sous-marine, le personnel de celle-ci est formé en Inde[3].

Sa flotte actuelle comprend (en phase de modernisation) en 2014 :

La force aérienne

Peu utilisée pendant la période des guerres, à l’exception de la défense anti-aérienne autour de Hanoî et Haïphong et des nœuds routiers le long de la Piste Hô Chi Minh, la force aérienne est devenue une aviation légère de brousse pour le réseau intérieur.

Comprenant actuellement 30 000 personnes, elle dispose de[Quand ?]:

  • 150 à 200 MiG-21
  • 36 MiG-23
  • 50 Su-22 - L'essentiel de la flotte de 3 types d'avions précités n'est pas opérationnelle -
  • 12 Su-27 (dont 5 biplaces de conversion opérationnelle)
  • 12 Su-30 (12 autres commandé en 2010)[5]
  • ~ 60 hélicoptères dont la moitié sont armés (Mi-24, Mi-2)

Elle dispose entre autres de plus de 1 000 pièces d'artillerie antiaérienne et de récentes batteries de missile sol-air S-300 russe.

Les forces locales

Elles sont l’emblème et le symbole de l’APVN et demeurent la force principale et la plus effective sur le terrain. Dans la paix comme à la guerre, les forces locales sont au premier rang de la ligne de front. Ces forces locales sont l’essence et le fondement du Viêt Nam, bâti par une longue marche d’un front de villages, du delta du Fleuve Rouge au delta du Mékong.

  • […] L’histoire vietnamienne a donc coulé sur l’Indochine à la manière d’une inondation, emportant les autres peuples, partout où ceux-ci occupaient un sol bas, en rizière ou que l’on pût mettre en rizière[6].
  • Durant la Troisième Guerre d'Indochine, la petite et courte invasion chinoise a été repoussée par la seule milice des forces locales d'autodéfense Tu Vê qui se trouvait chez elles, dans ses montagnes.

Possibilités et limitations

Hors de son champ des guerres patriotiques d'indépendance, de réunification et de reconstruction, l’armée populaire vietnamienne, éloignée de ses bases idéologiques et territoriales et malgré la supériorité du nombre et de la technique, n’a pas remporté la guerre Cambodge-Viêt Nam après sa victoire initiale.

Norodom Sihanouk a dit qu'elle fut libératrice en retournant sur ses bases de départ après avoir nettoyé le Cambodge des Khmers rouges. Elle est devenue, en un certain temps une armée d'occupation qui n'est pas dans son idéologie et sa mythologie d'une armée de partisans.

Budget

Budget annuel du ministère de la Défense (période 2005-2008[7])

Année 2005 2006 2007 2008
PNB du Viêt Nam 839 211 973 791 1 143 442 1 490 000
Budget du Ministère 16 278 20 577 28 922 27 024
% du PNB 1,872 % 2,194 % 2,529 % 1,813 %
Unité : milliard de Dong

En 2012, face à la montée de la puissance militaire chinoise, son budget de la défense a augmenté de 35 %, pour dépasser les 3 milliards de dollars[8].

Notes et références

  1. Les trois branches de l'Armée de Terre (vi) (les districts militaires, les corps d'armée et les unités armées spécialisées) n'ont pas un commandement central unique, mais sont placés directement sous l'autorité du [[ministère de la Défense (Viêt Nam)|]] qui commande l'État-Major général des armées de l'Armée populaire vietnamienne (vi)
  2. L’État-garnison est une description de Bernard B. Fall pour signifier toutes les organisations économique, politique et sociale de la République démocratique du Viêt Nam centrées sur l’Armée Populaire Vietnamienne en période de guerre d’indépendance et de réunification.
  3. Li Zhijian, « Inde : formation de 500 marins vietnamiens à la guerre sous-marine », sur China Internet Information Center, (consulté le )
  4. (en) « Vietnam’s most modern submarine launched », sur Vientnamnet, (consulté le )
  5. Défense et Sécurité internationale N° 57, mars 2010, p. 25
  6. (Paul Mus, p. 17, 1952).
  7. (en) Ministry of Defence of Vietnam (2009). White book of Defence of Vietnam (in Vietnamese). Hanoi: World Publishing House.
  8. Jean-Claude Pomonti, « Asie du sud-est : le bond des achats d’armes, face à la Chine », sur Asie-Info, (consulté le )

Sources et bibliographie

  • Bernard B. Fall, The Vietminh Regime (1954), Le Vietminh (1960, traduction française, Colin)
  • Bernard B. Fall, The Two Vietnams (1963), Les deux Viêt Nam (1962, traduction française, Payot)
  • Bernard B. Fall, “Indochine” 1946-1962 (1962, Laffont)
  • Bernard B. Fall, Viêt Nam Witness, 1953-66 *1966)
  • Bernard B. Fall, Hell in a Very Small Place : The Siege of Dien Bien Phu (1966), Dien Bien Phu, un coin d’enfer (1968, traduction française posthume, Laffont)
  • Bernard B. Fall, Anatomy of a Crisis: The Laotian Crisis of 1960-1961 (publié 1969).
  • Jean Lacouture, Hô Chi Minh, Seuil, col. Politique, Paris, 1967
  • Paul Mus, Viêt Nam. Sociologie d’une guerre, Seuil, Paris, 1952.
  • Jules Roy La bataille de Dien Bien Phu, Julliard, 1963 ; Albin Michel, 1989.
  • Vo Nguyen Giap, L'armée populaire de libération, Maspero, Paris, 1952
  • Vo Nguyen Giap, Guerre du peuple, armée du peuple, Maspero, Paris, 1966

Voir aussi

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Articles connexes

Liens externes