Hezb-e-Islami Gulbuddin

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Hezb-e-Islami Gulbuddin
Image illustrative de l’article Hezb-e-Islami Gulbuddin

Idéologie Islamisme sunnite
Fondation
Date de formation 1977
Pays d'origine Afghanistan
Actions
Zone d'opération Afghanistan
Organisation
Chefs principaux Gulbuddin Hekmatyar
Guerre d'Afghanistan (1979-1989)
Guerre d'Afghanistan (1989-1992)
Guerre d'Afghanistan (1992-1996)
Guerre d'Afghanistan (2001-2014)
Guerre d'Afghanistan (depuis 2015)

Le Hezb-e-Islami Gulbuddin (HIG) est la plus grande des factions du parti Hezb-e-Islami d'Afghanistan. L'organisation est placée sur la liste officielle des organisations terroristes du Canada[1], des États-Unis[2] et du Royaume-Uni[3].

Ayant renoncé à la lutte armée, l'organisation a été aujourd'hui transformée en parti politique.

Histoire

1977-2001

Le Hezb-e-Islami a été fondé en 1977 par Gulbuddin Hekmatyar comme scission fondamentaliste du Jamiat-e Islami[4]. En 1979, Younès Khalid quitte l'organisation pour créer le Hezb-e-Islami (Khales), actif autour de Nangarhar, qui rejoint peu à peu les Talibans[4].

Lors de la première guerre d'Afghanistan contre le gouvernement communiste soutenu par les soviétiques, le HIG opérait depuis ses bastions de Kounar, Laghman, Jalalabad, et Paktia. Le parti est très centralisé et jusqu'en 1994 a des relations officielles avec le Pakistan. Il reçoit jusqu'à 600 millions de dollars d'aide américaine et saoudienne pour combattre les soviétiques[5]. Il faisait partie des groupes de la résistance moudjahidine les plus puissants de la guerre, notamment grâce aux aides américaines et pakistanaises[6].

Frustré par les incessants combats des seigneurs de guerre et le bombardement de Kaboul par le HIG en avril 1992, le Pakistan abandonne le HIG pour les talibans en 1994. Un nouveau bombardement de la capitale par le HIG en 1994, pourrait avoir fait plus de 25 000 victimes civiles [7].

Le HIG est repoussé hors de Kaboul par les talibans en septembre 1996 et plusieurs de ses commandants locaux rejoignent les talibans « à la fois par sympathie idéologique et en raison de solidarité tribale »[8]. Au Pakistan, les camps d'entrainement du HIG sont repris par les talibans[9].

Depuis 2001

Hekmatyar s'oppose à l'intervention américaine de 2001 contre les talibans et combat le gouvernement du président Hamid Karzai. Avant les élections législatives de 2004, 150 membres du HIG se sont cependant ralliés au gouvernement[10]. D'après le porte parole du parlement afghan, les membres du HIG possèdent alors de 30 à 40 % des postes du gouvernement[7]. Le HIG a avant tout pour objectif de contrôler les richesses minérales nationales et de mettre la main sur les routes de contrebande de l'est du pays[11].

Le HIG s'est rallié avec le mollah Mohammad Omar, Al-Qaïda et le reste des combattants talibans[8] En 2006, Hekmatyar apparaît sur un reportage de Al Jazeera dans lequel il déclare qu'il veut que ses forces combattent avec Al-Qaeda[12].

Le HIG est actif en 2007 à Mazari Sharif et à Jalalabad[13].

En 2008 le HIG déclare être l'auteur de l'embuscade de Surobi qui fait 10 morts parmi les troupes françaises.

En mars 2010, 15 talibans et 35 membres des HIG sont tués à la suite d'affrontements entre les deux parties au nord-est de l'Afghanistan[14].

Le 29 septembre 2016, le Hezb-e-Islami Gulbuddin signe un accord de paix avec le gouvernement afghan. Le 4 février 2017, l'ONU lève ses sanctions contre Gulbuddin Hekmatyar [15].

Prisonniers de Guantanamo

Des douzaines de prisonniers détenus au camp américain de Guantanamo ont été accusés de faire partie du HIG.

Implication dans la production d'opium

Le HIG est fortement impliqué dans la culture de l'opium, de même que dans la production d'héroïne[16],[17].

Notes et références

  1. http://www.publicsafety.gc.ca/prg/ns/le/cle-fr.asp#AIAI
  2. http://www.america.gov/st/washfile-english/2007/April/20070425112939idybeekcm0.9128382.html
  3. « http://security.homeoffice.gov.uk/legislation/current-legislation/terrorism-act-2000/proscribed-groups »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?) (consulté le )
  4. a et b Les Nouveaux Mondes rebelles, sous la direction de J.-M. Balencie et A. de La Grange, présenté par J-C Ruffin, Ed Michalons, 2005, (ISBN 2-84186-248-8)
  5. Bergen, Peter L., Holy war, Inc. : inside the secret world of Osama bin Laden, New York : Free Press, c2001., p. 69
  6. Griffin, Michael, 1951-, Reaping the whirlwind : the Taliban movement in Afghanistan, Pluto Press, (ISBN 0745312691, 9780745312699 et 0745312748, OCLC 45263844, lire en ligne)
  7. a et b (en) Muhammad Tahir, « Gulbuddin Hekmatyar’s Return to the Afghan Insurgency », Jamestown Foundation, (consulté le )
  8. a et b The Columbia World Dictionary of Islamism, Olivier Roy, Antoine Sfeir, editors, (2007), p. 133
  9. Rashid, Taliban, (2000), p. 92
  10. Commanders Line Up Behind Karzai, 14 septembre 2004, Institute for War & Peace Reporting
  11. Pierre Chareyron, « La contre-insurrection à l'épreuve du conflit afghan », Politique étrangère, vol. Printemps, no 1,‎ , p. 83–96 (ISSN 0032-342X, DOI 10.3917/pe.101.0083, lire en ligne, consulté le )
  12. Afghanistan: Skeptics Urge Caution Over Purported Hekmatyar Cease-Fire July 19, 2007
  13. Le Monde.fr : Les zones d'influence talibanes en Afghanistan
  14. (fr) « Afghanistan: combats sanglants entre talibans et membres du Hezb-e-Islami (médias) », sur http://fr.rian.ru/, RIA Novosti, (consulté le )
  15. Sonia Ghezali, Afghanistan: les Nations unies lèvent les sanctions contre Gulbuddin Hekmatyar, RFI, 4 février 2017.
  16. Cooley, John K., 1927-2008,, Unholy wars : Afghanistan, America, and international terrorism, Pluto Press, (ISBN 9781849641777 et 1849641773, OCLC 656249884, lire en ligne)
  17. (en) Svante E. Cornell, « Narcotics and Armed Conflict: Interaction and Implications », Studies in Conflict & Terrorism, vol. 30, no 3,‎ , p. 207–227 (ISSN 1057-610X et 1521-0731, DOI 10.1080/10576100601148449, lire en ligne, consulté le )