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Infox

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Manifestation aux États-Unis en 2017 contre la prolifération des fake news[1].

Les fake news (informations fallacieuses, infox ou fausses nouvelles[2],[3]) sont des informations délibérément fausses[n 1], délivrées dans le but de tromper un auditoire. Elles peuvent émaner d'un ou plusieurs individus (par le biais de médias non institutionnels, tels les blogs ou les réseaux sociaux), d'un ou de plusieurs médias, d'un homme d'État ou d'un gouvernement.

Elles participent à des tentatives de désinformation, que ce soit via les médias traditionnels ou via les médias sociaux, avec l'intention d'induire en erreur dans le but d'obtenir un avantage (financier, idéologique, politique, etc.)[4] Les articles de fake news emploient souvent des titres accrocheurs ou des informations entièrement fabriquées en vue d'augmenter le nombre de lecteurs et de partages en ligne.

Les débats sur les fake news ont pris une ampleur singulière en 2016, tout d'abord en Grande-Bretagne, avec la victoire des partisans du Brexit qui doit mener d'ici mars 2019 au retrait de la Grande-Bretagne hors de l'Union européenne, puis aux États-Unis, avec l'accession à la Maison-Blanche du milliardaire Donald Trump — homme d'affaires et ex-animateur d'une émission de téléréalité. De nombreux commentateurs, à commencer par la journaliste Katharine Viner, du Guardian[5], ont interprété ces résultats comme la conséquence du fait que de plus en plus de citoyens anglo-saxons s'informent non plus par l'intermédiaire de la presse institutionnelle mais via les réseaux sociaux, comme Twitter ou Facebook, dont les utilisateurs ne sont pas soumis à la déontologie journalistique, notamment à la règle de vérification des faits, et peuvent donc véhiculer impunément de grandes quantités de mensonges[6].

En multipliant de façon exponentielle les fake news, les réseaux sociaux ouvriraient une nouvelle ère de l'information, parfois baptisée « ère post-vérité ».

Le fait que, souvent, les rédacteurs ne soient pas identifiables rend difficiles les procédures pour diffamation ou calomnie[7],[8],[9],[10]. Quand à l'inverse les fake news sont reconnues et revendiquées par des instances officielles, comme celles propagées en mai 2018 par les autorités ukrainiennes, cela pose d'autant plus crûment la question de la crédibilité de toute information[11],[12].

Les réactions face aux « infox » ne sont pas unanimes. Les GAFAM[n 2], des journaux et des gouvernements sont favorables à la lutte contre les fake news. À l'opposé, des mouvements politiques et des intellectuels jugent ce combat liberticide et dangereux. Selon eux, ni les groupes informatiques (GAFAM)[13],[14] ni les gouvernements n'ont de légitimité à déterminer ce qui est vrai et ce qui est faux, d'autant moins qu'ils sont eux-mêmes susceptibles de diffuser des fake news[15],[16],[17],[18].

Fausses nouvelles, infox ou « fake news » en France

L'avocat Emmanuel Pierrat a réagi à la déclaration du président français Emmanuel Macron visant les fake news en déclarant qu'il existe déjà un délit de fausse nouvelle en France et que de nombreux textes encadrent le délit de fausses nouvelles. Lors d'une interview diffusée sur une chaîne d'information le , il pose la question de savoir « Quelle est l’utilité de créer un délit de fake news qui ressemble peu ou prou au délit de fausse nouvelle ? »[19].

Les défenseurs de cette thèse considèrent le terme anglais de fake news comme la stricte traduction du terme français de fausses nouvelles, le mot anglais « fake » se traduisant par les mots français « faux » falsifié, truqué[20].

Le sens de ces appellations serait donc que (et elles disent que) le législateur « a déjà prévu tout cela depuis fort longtemps, avec le délit de fausse nouvelle et le délit de diffamation qui encadrent correctement aujourd'hui les choses »[21] notamment via :

  • l'article 27 de la loi du 29 juillet 1881 sur la liberté de la presse[22],[23].
  • l'article 322-14 du code pénal (modifié par l'ordonnance du 19 septembre 2000) lié à la Loi n° 92-685 du 22 juillet 1992.
  • l’article L.97 du Code électoral[24].
  • l’article L465-1 du code monétaire et financier, modifié par la Loi n° 2016-819 du 21 juin 2016[25].

Propositions de lois relatives à la lutte contre les fausses informations

Le 4 juillet 2018, l'Assemblée nationale française adopte deux propositions de loi — une loi organique visant l'élection présidentielle et une loi ordinaire pour les autres scrutins[26]. La procédure envisagée devrait permettre de demander à la justice, par voie de référé, le retrait de « toute allégation ou imputation d’un fait dépourvue d’éléments vérifiables de nature à la rendre vraisemblable [qui serait diffusée] de manière délibérée, de manière artificielle ou automatisée [et] de nature à altérer la sincérité du scrutin[26] ». Le Sénat est appelé à examiner le projet dans le cadre de la procédure législative habituelle. L'expression « fake news » peut être remplacée par « infox »[27], compression de « information » et « intoxication »[28]. Ainsi, la recommandation de la Commission d'enrichissement de la langue française[29] a été publiée ce jeudi 4 octobre 2018 au Journal officiel[30].

Après examen en commissions des lois et de la culture, le Sénat vote en faveur de motions « tendant à opposer la question préalable » et rejette par deux fois les propositions —  le 26 juillet et le 6 novembre 2018. L'Assemblée nationale, quant à elle, adopte de nouveau les textes, le 9 octobre et le 20 novembre. Le 21 novembre, le Conseil constitutionnel enregistre deux saisines[n 3] « l'une présentée par plus de 60 sénateurs, et l'autre par le Premier ministre »[32].

Histoire

Le 27 juillet 1849, une nouvelle loi punit « la publication ou la reproduction faite de mauvaise foi de nouvelles fausses de nature à troubler la paix »[23].

Origine

Journalistes propageant des fausses nouvelles. Dessin du caricaturiste américain Frederick Burr Opper, 1894

On distingue souvent les motivations idéologiques et mercantiles[33].

Théories du complot

Un des buts les plus classiques des fake news est la propagation de théories du complot. Si celles-ci sont relativement discrètes dans les grands médias, elles abondent sur les réseaux sociaux, forums, sites spécialisés (la complosphère d'Alain Soral par exemple) et sites de partage de vidéos comme YouTube. Elles sont parfois propagées simplement pour le plaisir, mais plus souvent pour un motif plus profond, politique ou mercantile.

Extrême droite, Russie et conservateurs

Selon Europol, l’utilisation d’Internet par les mouvements d'extrême droite déjà importante est en voie d'intensification. Le succès et la vitalité des réseaux sociaux (ou des forums) permettant de pallier le faible accès aux médias traditionnels, de diffuser des messages à des publics ciblés, mais aussi de recruter de nouveaux militants par la publication massive d'éléments de désinformation.

Les sites de propagande russe RT (anciennement Russia Today) et Sputnik diffusent des fake news à la gloire de la Russie et des partis d'extrême droite européens, notamment en diabolisant les immigrés auxquels sont attribués toutes sortes de crimes sordides et d'intentions maléfiques.

La fachosphère française surfe sur la même vague d'hystérie islamophobe et paranoïaque, qui a par exemple rebaptisé Alain Juppé en « Ali Juppé »[34],[33].

La chaine Arte, dans un « désintox », analyse l'utilisation d'« infox » par l'extrême droite américaine et montre, par exemple, la transformation, par l'Alt-right, de la vidéo d'un défilé religieux chiite faussement présenté comme une manifestation de réfugiés réclamant la charia en Angleterre, pour donner l'impression que l'islam menace l'Europe et les États-Unis[35]. En France, Marine Le Pen, en plein débat présidentiel, fait part d'une rumeur sur un prétendu compte détenu par Emmanuel Macron au paradis fiscal des Bahamas. La fake news, qui est apparue sur le forum anonyme anglophone 4chan, est « relayée par des comptes américains pro-Trump, […] importée en France par des comptes proches de la propagande russe (RT/Sputnik) » et devient quasi « officielle » lorsque que la candidate l'évoque en direct sur le plateau. Les faux documents sont publiés peu avant sur des forums de discussion privés « où les cybermilitants de Marine Le pen coordonnent leurs attaques numériques et partagent leurs "fausses informations" ». Militants qui d'ailleurs « émettent eux-mêmes des doutes sur la fiabilité du document »[36].

Selon le quotidien Libération, Boulevard Voltaire, comme d'autres sites moins éminents de la fachosphère, s'est livré plusieurs fois à la désinformation par fake news, relayant par exemple une « intox » concernant une fausse nouvelle taxe sur les familles ou une citation inventée de Bernard Cazeneuve sur les racines chrétiennes de la France, et de nombreuses désinformations de droite et d'extrême droite comme l'affirmation que le « laxisme de Christiane Taubira » aurait « facilité la fuite » de 236 détenus (alors que la loi en question, sur les permissions, est antérieure au mandat de la ministre). Libération s'amuse, par ailleurs, que le site Boulevard Voltaire reconnaisse lui-même en 2017 que sa « famille de pensée » est « le groupe social qui diffuse le plus de fausses nouvelles ». Robin de La Roche, dans un article du site, déclare qu'il n’y a que dans les réseaux « de droite » que l’on trouve « un tel salmigondis d’idioties, de rumeurs infondées, de mélanges honteux, bref, de fausses informations ». Il cite par exemple « une rumeur complètement idiote sur l’ « oreillette » qu’aurait portée [Emmanuel Macron, lors] du débat présidentiel. Ridicule bêtise fondée sur une photo du cartilage de son oreille »[37].

Aux États-Unis, l'élection de Donald Trump s'est accompagnée de campagnes de désinformation massive soigneusement orchestrées par des « trolls » professionnels — la « Trump's Troll Army ». Parmi les exemples célèbres, Alex Jones et son site InfoWars, qui a participé à la théorie du complot du Pizzagate contre Hillary Clinton, ou le Breitbart News de Steve Bannon qui a diffusé des fausses informations sur des émeutes de réfugiés.

Lors de l'élection présidentielle brésilienne de 2018, des sites internets liés au candidat d’extrême droite Jair Bolsonaro propagent de nombreuses fausses nouvelles sur le WEB, ciblant en particulier Fernando Haddad et le Parti des travailleurs[38],[39], [40]. Jair Bolsonaro lui-même en propage certaines, dénonçant par exemple « l'endoctrinement des enfants à l'homosexualité orchestré par le Parti des travailleurs ». À la télévision brésilienne, il brandit la version portugaise de l'album Le Guide du zizi sexuel (Zep, 2001) en affirmant qu'il fait partie d'un « kit gay » diffusé dans les écoles brésiliennes pour promouvoir l'homosexualité et constituerait « une porte ouverte vers la pédophilie ». Le manuel, destiné à expliquer la sexualité aux pré-adolescents, n'a en réalité jamais été distribué aux écoles[41].

Gouvernements ennemis

Les rivalités entre pays passent aussi par la diabolisation de l'ennemi, et donc bien souvent la désinformation à son égard.

Par exemple, d'après les spécialistes de la Corée du Nord Juliette Morillot et Dorian Malovic, « La Corée du Nord est l'un des rares pays pour lesquels faire fi de toute déontologie, affabuler ou ne pas vérifier ses sources et couramment accepté, même dans les grands titres de presse » : une ex-petite amie de Kim Jong-un exécutée avec onze musiciens pour avoir fait circuler des vidéo pornographiques ou une bible ; l'oncle de Kim-Jong-un dévoré par 120 chien affamés; la tante du leader nord-coréen empoisonnée sur ordre de ce dernier; le ministre nord-coréen de la Défense « explosé » au missile anti-aérien pour s’être assoupie lors d'un défilé ; l'architecte du nouvel aéroport de Pyongyang exécuté pour avoir déçu Kim-Jong un ; l’entraineur de l'équipe de football nord-coréenne condamné aux travaux forcés pour les mauvais résultats de son équipe ; Kim Jong-un souffrant de « problèmes incontrôlés » d'alimentation et d'alcoolisme, etc. Ces fausses informations proviennent souvent des services secrets sud-coréens à des fins de propagande, ou sont inventées par des réfugiés qui reçoivent une rémunération pour cela[42].

Des fake news à propos de l'Amérique ou d'Israël circulent largement en Iran et dans de nombreux pays arabes, et inversement[réf. nécessaire].

Gouvernement

Le contrôle des médias dans les dictatures a donné lieu à des politiques de fake news gouvernementales de longue date dans de nombreux pays, comme la Corée du Nord, mais on parlera plus volontiers dans ce genre de cas de propagande.

Donald Trump est parfois considéré comme le premier président d'un grand pays industrialisé à propager massivement des informations faussées trouvées sur internet, notamment concernant les vaccins (qui selon lui seraient la cause de l'autisme[43]) ou surtout sur le réchauffement climatique (qui serait, selon lui, « une invention des Chinois »[44]), obligeant parfois ses propres experts à publier des démentis[43]. Selon un décompte établi en août 2018 par The Washington Post, Donald Trump prononce en moyenne 7,5 fake news (contre-vérités, affirmations trompeuses ou exagérations) par jour (4 229 à cette date depuis le début de son mandat)[45]. Donald Trump et son administration accusent régulièrement les médias de répandre des fake news ; en janvier 2018, le président américain décide, sur Twitter, de décerner les « Fake news awards » aux journalistes qu’il juge malhonnêtes[45].

Dans le cadre du mouvement des gilets jaunes en 2018, des membres du gouvernement français, des députés et des militants LREM diffusent des fausses informations et des théories du complot[46]. C'est le cas de Gabriel Attal, Émilie Chalas, Aurore Bergé, Coralie Dubost et notamment Naïma Moutchou, rapporteure de la loi contre la manipulation de l’information[46],[47],[48].

Motifs mercantiles

Une grande partie des fake news a un but mercantile : attirer des consommateurs vers une arnaque ou un marché parallèle, contrôlé par les auteurs de la rumeur.

Un des thèmes les plus touchés par la propagation de fake news est celui de la santé et du bien-être, secteurs extrêmement lucratifs et dans lesquels il est facile d'embrigader des naïfs pour leur proposer toutes sortes de recettes miracle. Ainsi, des youtubeurs comme le « chaman » Christian Tal Schaller multiplient les vidéos virales où il relaie toutes sortes de fake news sur la vaccination ou des maladies graves (cancer, sida), pour ensuite vendre ses livres et traitements « miracle » faits maison - pour lesquels il a déjà été plusieurs fois condamné[49].

Autre exemple, pendant l'élection américaine de 2016, les jeunes d'une ville de Macédoine en ont fabriqué pour s'attirer des revenus publicitaires[50].

Une enquête des « décodeurs » du journal Le Monde a identifié fin 2018 un informaticien français du nom de Johann Fakra comme la tête d'un réseau d'une trentaine de sites « piège à clics » de désinformation comprenant des sites et comptes Facebook de fausses informations à tendance sensationnaliste (Paye ton smile, Tranche de rire...), des sites complotistes (Cadoitsesavoir.fr, Onsaitcequonveutquonsache.com - supprimé en 2018 suite à des enquêtes -, La vérité sur notre monde, Réveillez-vous, Libre info, Esprits libres...) ou encore des sites de fausses informations de santé (Alter santé, Le Mag Santé, A ta bonne santé, Osons rêver d'un monde meilleur...)[51].

Discrédit des médias mainstream

Pour l'écrivain et éditeur australien Jeff Sparrow, les fake news ont pris une ampleur nouvelle entre le 11 septembre 2001 et l'invasion de l'Irak[52] ; cette période a connu plus d'un million de morts, des déplacements massifs de réfugiés dans le monde, l'apparition de l'État islamique et a coûté plus de mille milliards de dollars. Elle représente, selon le journaliste Gary Kamiya, l'« une des plus grandes défaillances de l'histoire des médias américains »[53]. Selon Sparrow, « la plupart des gens ont depuis reconnu le cynisme et la malhonnêteté sans pareils par lesquels l'opération Iraqi Freedom a ainsi été imposée à la nation américaine »[52]. Selon Kamiya, « toutes les branches des médias ont échoué » et « les mensonges […] de l'administration Bush, Blair et des autres pays impliqués n'ont pas été contestés, voire ont été activement promus »[52], et la révélation des mensonges d’État orchestrés par l'administration Bush a entraîné un mouvement de défiance du public à l'égard des médias mainstream, et donc le succès de certains médias alternatifs. Selon Jeff Sparrow, contrairement à ce qui est souvent supposé, les lecteurs ne confondent pas les fake news avec les nouvelles « grand-public ». Selon lui, une partie de l'audience de ces sites conspirationnistes, comme Infowars.com, ne les consulte pas par accident mais précisément parce que ce sont des médias non officiels[52].

Pourquoi les fake news se développent

Les fake news ont toujours existé, mais leur résonance est amplifiée par la vitesse de circulation de l'information et la non-vérification dans les réseaux sociaux[54].

Elles se développent dans un contexte où la presse et les médias classiques (support papier) sont en crise (aux États-Unis par exemple, ce secteur a perdu en vingt-cinq ans 275 000 emplois[55]). La méfiance nourrie par beaucoup envers les médias les encourage ; par exemple, seuls 24 % des Français estiment que les journalistes sont indépendants[56].

Des fake news ont été développées par Cambridge Analytica pour le compte de leurs clients, notamment pour influencer des élections[57].

De nos jours, de nombreux sites internet peuvent facilement se présenter visuellement comme des organes de presse de grande ampleur alors qu'ils ne sont en réalité que des blogs[58]. Leurs articles se donnant toutes les apparences formelles d'une enquête journalistique sérieuse peuvent ainsi se diffuser rapidement sur les réseaux sociaux selon le principe du marketing viral[59]. C'est par exemple le cas aux États-Unis d'un site conspirationniste comme NSBC International, et ses émanations canadienne Globalresearch.ca et française Réseau international. Ceux-ci publient régulièrement de faux articles journalistiques « prouvant » à chaque fois que les vaccins sont des inventions diaboliques, en citant des études scientifiques imaginaires ou falsifiées[60]. L'emploi du terme « international » dans le nom de ces sites est utilisé dans un but de mystification quant à leur ampleur réelle, généralement géré par une poignée de personnes sans qualification professionnelle (avec un recours récurrent au pseudonyme ou au faux-nez pour augmenter artificiellement le nombre apparent de journalistes). Une des figures argumentatives caractéristiques de ces sites est l'usage systématique de l'« appel à la peur »[61],[62].

Influence sur l'opinion

Les fake news (traduction littérale : « informations fausses ou truquées ») font partie d'un phénomène mondial et leur impact est planétaire[63]. La capacité des fausses nouvelles à induire en erreur engendre une perception erronée de la vérité et, conséquemment, à des jugements erronés relativement aux actions et aux politiques appropriées. Les fausses nouvelles sont répandues par les médias sociaux et les sites de fausses nouvelles, qui se spécialisent dans la création de contenu attirant l'attention et imitant le format de sources établies[64],[65], mais aussi par des hommes politiques[66] ou par les plus grands médias[67] avec des visées politiques. Elles sont parfois utilisées dans les pièges à clics et l'hameçonnage par courriel, présentant du contenu sensationnaliste pour inciter les utilisateurs à cliquer sur un lien, ce qui permet à l'envoyeur d'infecter leur ordinateur avec un logiciel malveillant[68].

Des études anciennes, réalisées dès 1940, montrent que les informations n'ont généralement que peu d'influence directe sur le résultat des élections[69].

Pour des chercheurs de l'université de New York ou de Stanford qui ont étudié les fake news durant la campagne présidentielle américaine de 2016, elles ont eu peu d'influence sur l'opinion et n'ont pas modifié le résultat au profit de Donald Trump[70]. Les fake news ont beaucoup de portée mais peu d’impact[69].

Le 16 juin 2017, dans le contexte de l'Affaire du Russiagate, Rod Rosenstein, Procureur général adjoint des États-Unis invite les Américains à « faire preuve de prudence avant d'accorder de la crédibilité à des informations attribuées à des fonctionnaires non identifiés ». Il a ajouté que « Le ministère de la Justice a depuis longtemps adopté une politique de ne pas confirmer ou nier de telles allégations »[71].

Lors de la campagne présidentielle de 2017, quatre chercheurs, Oscar Barrera et Ekaterina Zhuravskaya de la Paris School of Economics et Sergei Guriev et Emeric Henry de Sciences Po Paris, établissent, à partir d'une étude menée auprès de 2 500 électeurs, que « le fact-checking échoue complètement à contrecarrer l'effet persuasif des arguments populistes fondés sur les faits alternatifs »[72].

L'un des terrains de prédilection des fake news est la santé, marché énorme et thème très facilement viral sur les réseaux sociaux. Ainsi, la généralisation des réseaux comme Facebook a vu l'émergence d'une véritable industrie de la fake news médicale, avec des sites suivis par plusieurs millions de personnes et énumérant sur un ton sensationnaliste et toujours affirmatif, voire autoritaire, toutes sortes de fausses informations médicales, comme des « remèdes miracles » contre l'obésité, le cancer ou d'autres maladies complexes, relayant des idées conspirationnistes et anti-scientifiques contre la médecine, et nourrissant leur flux d'informations fantaisiste sur toutes sortes d'aliments ou de traitements, sans nom d'auteur ni source ou référence médicale[73]. Les plus populaires sont Santé+Magazine (site détenu par un ancien cuisinier marocain reconverti dans l'e-business) avec plus de 7 millions d'abonnés, mais aussi Santenatureinnovation.com, Sante-nutrition.org, Topsante.org ou encore Altersante.fr (détenu par un informaticien français professionel des pièges à clics)[51], tous massivement partagés par des internautes naïfs[73]. Aucun de ces sites n'est tenu par des médecins diplômés (ou même un quelconque personnel médical qualifié), et une grande partie appartiennent à des officines opaques utilisant de fausses identités et de fausses adresses de siège social[73].

Les fake news virales sur les réseau sociaux sont considérées comme un des principaux vecteurs de la « Controverse sur la vaccination » et de celle concernant le réchauffement climatique.

Lutte contre les fake news

Visuel réalisé par le site FactCheck.org

Par les GAFAM

First Draft et Google News Lab ont lancé le projet CrossCheck[74] de contrôle des fake news auquel se sont associées des rédactions françaises et américaines. Claire Wardle de First Draft « établit une typologie de "fake news", qui va du mauvais journalisme à la propagande en passant par la parodie ou le contenu politique orienté »[75]. En réalité, lutter contre les fake news est difficile car en parler, même pour démentir, c'est contribuer à les répandre[75].

De même, Facebook tente des mesures pour endiguer la propagation de fake news sur le réseau social, par exemple en pénalisant les médias suspectés d'en être les vecteurs[76].

Lors de l'élection présidentielle française de 2017, Facebook a annoncé avoir supprimé plus de 30 000 comptes[77].

Les mesures prises par les GAFAM ont attiré de nombreuses critiques en particulier après les incidents du rassemblement « Unite the Right » à Charlottesville en 2017. Ce que ces mesures ont mis en lumière, est que Internet est dans les faits un ensemble de services de base. La plupart de ces services sont détenus et gérés par des sociétés privées, qui hébergent le contenu et donnent aux utilisateurs la possibilité de le consulter ou d’en créer de nouveaux. Si ces fournisseurs de services de base ne veulent pas de quelque chose sur Internet, ils peuvent le censurer et le faire disparaître d'internet dans le monde entier[78]. Ce contrôle d'Internet est dans les faits concentré dans les mains de quelques entreprises massives qui font tout pour que le public n'en soit pas conscient[78]. Suite à la mise en place de cette censure, l’éditorialiste Tucker Carlson s’est inquiété de l’absence de contrôle de ces opérateurs de services Web et a proposé que les autorités publiques s'assurent que Google n’entrave plus la libre circulation de l'information[79]. Selon Carlson, « Google est en 2017 la société la plus puissante de l'histoire du monde. Google contrôle la réalité et a déjà démontré une volonté troublante de fausser cette réalité à des fins idéologiques »[80]. Réagissant à un blocage des revenus grâce aux contenus publicitaires de centaines de vidéos sur Youtube, SkyNews écrit « c'est de l'intimidation. Le débat n'existe plus »[81] (voir aussi Censure de l'Internet#Principaux opérateurs de services Web).

UE

En 2017, Mariya Gabriel, commissaire au numérique de la Commission européenne, annonce le lancement d'une consultation publique et la mise en place d'un groupe d'expert afin d'en tirer des recommandations et des bonnes pratiques[82].

En France

Lors de ses vœux à la presse, en janvier 2018, le Président français Emmanuel Macron annonce un projet de loi visant à lutter contre les fake news en donnant notamment la possibilité de saisir un juge et de déréférencer ou bloquer certains sites concernés. Les pouvoirs du CSA devraient également être accrus afin de lutter contre toute ingérence de médias étrangers[83]. La proposition a suscité de nombreuses réactions, notamment de Olivier Auguste de L'Opinion, qui souligne que plusieurs affaires, comme celle du Rainbow Warrior ou du nuage de Tchernobyl, ont démontré que « la puissance publique n’est pas par nature garante de la vérité »[17]. Pour le chef du groupe Les Républicains au Sénat, Bruno Retailleau, « Seuls les régimes autoritaires prétendent au contrôle de la vérité. On sait ce qu‘il peut en coûter »[17]. Pour Clémentine Autain, personnalité politique classée à gauche, la liberté de la presse et la démocratie sont en jeu[84].

A l'instar de nombreux sites de « debunking », les « décodeurs » du Monde.fr signalent régulièrement différents sites web et pages Facebook populaires qui relaient massivement des fake news, par exemple à caractère médical comme Santé+Magazine (« remèdes miracles » contre l'obésité, le cancer ou d'autres maladies complexes, déclarations conspirationnistes et anti-scientifiques contre la médecine, informations fantaisistes sur toutes sortes d'aliments ou de traitements, etc.)[73].

En Allemagne

En Allemagne, une nouvelle législation contre les discours haineux est entrée en vigueur le . Le nouveau dispositif législatif suscite des critiques notamment du journal allemand Bild qui dénonce une législation qu‘il juge liberticide[85].

Dans les domaines scientifiques

Les différentes formes utilisées dans les fake news posent de nombreuses difficultés à la diffusion et la reconnaissance des avancées scientifiques aujourd'hui. La science est régulièrement la cible de campagnes de fake news[86], en particulier la controverse sur la vaccination, le réchauffement climatique ou encore le créationnisme, et bien sûr la santé.

La science n’est pas exempte d’erreurs et d’approximations, d’autant plus que les faits sont souvent issus d’expériences complexes. Les auteurs de fake news utilisent souvent des cas particuliers pour contredire des faits scientifiques étayés par de très nombreux travaux, ou publient de fausses études scientifiques dans des revues peu regardantes (« junk science »).

Pour lutter contre ces désinformations propagées par les réseaux sociaux, les scientifiques doivent trouver et pratiquer d'autres formes de communication[86].

Les questions autour des fake news

Peut-on utiliser la lutte contre les Fake News à d'autres finalités ?

Pour Pascal Froissart[75] de l'Université Paris VIII, les fake news permettent surtout « de détourner l'attention sur un non sujet », non sujet souvent beaucoup plus propice au débat que des sujets plus sérieux sur des questions de fonds. Certains gouvernements utilisent la lutte contre les Fake News comme prétexte pour réduire au silence des forces politiques d'opposition comme au Cameroun fin 2016[87].

Les Fake News et la question de la vérité

L'identification des fake news soulève la question importante de qui peut objectivement déterminer ce qui est vrai de ce qui est faux[70]. Le spécialiste américain des médias Edward Herman a ironisé en 2017 sur la façon dont The New York Times, parmi d'autres médias mainstream, « ont exprimé bruyamment leur consternation face à la diffusion grandissante des "fake news" » alors même que ces journaux « diffusent régulièrement leurs propres formes de fake news, en relayant des informations fausses ou biaisées fournies par la sécurité nationale ou d'autres branches du gouvernement »[15]. De même en France, selon Charlotte d'Ornellas journaliste au journal d'extrême-droite Valeurs actuelles, tous les médias « classiques » dont l'audiovisuel publique propagent des fake news comme par exemple la dénégation du risque d'infiltration de la vague migratoire liée à la guerre en Syrie par l'État islamique qui s'est révélée vraie par la suite[88].

Pour Pascal Froissart, enseignant-chercheur, spécialiste de la rumeur, « Le grand danger, c'est de donner la responsabilité à l’État de dire le vrai du faux »[69].

Atteintes à la liberté d’expression

Pour Jacob Mchangama, un avocat danois et fondateur d'un groupe de réflexion qui défend la liberté d'expression, la lutte contre les fake news sur les réseaux sociaux est comparable à la lutte des inquisiteurs religieux qui publièrent un index des travaux interdits, mis à jour régulièrement jusqu'au vingtième siècle. L'église justifiait alors l'existence de cette liste en arguant que « la liberté de croyance » était pernicieuse à la fois pour l'individu errant et, par extension, pour la société. Selon Jacob Mchangama, la meilleure réponse au fake news est « de débattre et non de brandir une paire de menottes »[89].

Pour Emmanuel Todd, la menace n’est pas celle des Fake news mais l’autoritarisme d’État et sa volonté de contrôler les opinions. Les élites « ne comprennent plus la réalité qu’elles ont elles-mêmes créée, le comportement des électorats, Trump, le Brexit…, elles veulent interdire. Non content d’avoir le monopole de la violence légitime, l’État voudrait s’assurer le monopole des Fake news » [...] « s’il y a bien un producteur de Fake news à contrôler c’est l’État »[18].

Notes et références

Notes

  1. La langue anglaise différencie false, que l'on traduit par « faux » et qui sous-entend la notion d'erreur, et fake, qui signifie « truqué » et sous-entend l'intention (délibérée) d'induire en erreur.
  2. GAFAM est un acronyme formé de l'initiale des cinq grandes firmes américaines qui dominent le marché du numérique : Google ; Apple ; Facebook ; Amazon et Microsoft.
  3. La saisine suspend le délai de promulgation de la loi [31].

Références

  1. Des manifestations partout aux États-Unis au nom de la «vérité», Huffington Post Québec, 3 juin 2017
  2. « Recommandation sur les équivalents français à donner à l'expression fake news », sur Journal officiel de la République française, (consulté le ).
  3. « fausse nouvelle », Grand Dictionnaire terminologique, Office québécois de la langue française (consulté le ).
  4. (en-GB) Elle Hunt, « What is fake news? How to spot it and what you can do to stop it », The Guardian,‎ (ISSN 0261-3077, lire en ligne, consulté le )
  5. « Médias. Comment le numérique a ébranlé notre rapport à la vérité », Courrier international,‎ (lire en ligne, consulté le )
  6. (en-GB) Nicky Woolf, « How to solve Facebook's fake news problem: experts pitch their ideas », The Guardian,‎ (ISSN 0261-3077, lire en ligne, consulté le )
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Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

Bibliographie