Revue Takarazuka

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Revue Paris Sette, août 1930

La revue Takarazuka (en japonais : 宝塚歌劇団, Takarazuka kagekidan) est une revue ou compagnie de théâtre japonaise composée exclusivement de femmes non mariées[1].

La revue est originaire de la ville de Takarazuka dans la préfecture de Hyōgo (région du Kansai), d'où son nom, qui signifie littéralement colline du trésor. Elle se produit à Tokyo au théâtre Takarazuka et à Takarazuka au Grand Théâtre de Takarazuka.

Histoire

Le Takarazuka, dont la devise est « grâce, beauté et modestie », est une véritable institution au Japon. Elle a été créée en 1914 à Takarazuka, station thermale du Kansai (ouest du Japon), par Ichizō Kobayashi, fondateur de la compagnie privée de chemin de fer Hankyu et d'une société de production et de distribution de films, Tōhō[2].

La compagnie voulut encourager les gens à employer cette nouvelle ligne. C’est ainsi que, pour attirer la clientèle, une compagnie musicale uniquement composée de femmes a été créée. C’était la toute première au Japon, elle comportait vingt membres au début.

Le temps passant, la troupe a été divisée en trois troupes : fleur, lune et neige. Après ces modestes débuts, la compagnie prit de l’ampleur au fil des années, tant et si bien qu’elle comprend en 2014 420 femmes, organisées en cinq groupes principaux[2] : Fleur, Lune, Neige, Etoile (ajouté en 1933), et Cosmos (créé en 1998), plus un groupe spécial, le Senka ou « cours spécial », composé des vétérans de la troupe.

En 2001, un nouveau groupe a été créé, comme un prolongement des efforts de la compagnie pour se moderniser. Les stars montantes sont alors transférées hors des groupes principaux pour aller dans le nouveau groupe (connu sous le nom de « Nouveau Senka ») et ainsi peuvent apparaître plus souvent et avec différentes troupes.

Fonctionnement

Il est à noter que, de la même façon que les acteurs du théâtre traditionnel kabuki interprètent les rôles féminins (onnagata), les actrices du Takarazuka assument les rôles masculins (otokoyaku).

Les rares élues qui continuent travaillent beaucoup pour devenir les têtes d’affiche et tiennent généralement les premiers rôles vers la trentaine. Généralement elles quittent la compagnie dans les trois ans qui suivent. Les actrices qui quittent la revue continuent souvent des carrières très réussies dans le spectacle, le cinéma et la télévision. Les plus connues au Japon sont Yūki Amami, Miki Maya, Rei Dan (en). De même, l'interprète originale du personnage d’Oscar de Jarjayes, Yuri Haruna (榛名 由梨?) en 1974, apparaît encore régulièrement sur scène aujourd’hui.

Les grandes stars sont les otokoyaku, celles qui tiennent les rôles masculins et elles ont toutes leur fans club. Chaque troupe compte un duo de stars, composé des actrices qui interprètent les premiers rôles masculins et féminins (musumeyaku) de cette troupe. Les histoires sont le plus souvent des histoires d'amour romantiques. L'assistance technique du Takarazuka est féminine à 90 %.

La revue Takarazuka monte huit nouvelles productions chaque année. Chaque production compte entre 60 et 70 femmes qui apparaissent sur scène, avec des changements fréquents de costumes qui rendent ainsi ces productions très spectaculaires.

La compagnie se produit tout au long de l'année au Grand Théâtre de Takarazuka dans la ville de Takarazuka, ainsi qu’au théâtre Takarazuka de Tokyo, situé à côté de l'hôtel impérial au centre de la capitale, où elle affiche des taux de remplissage de près de 100 %. Les deux théâtres ont été complètement reconstruits ces dernières années. Le nouveau Grand Théâtre Takarazuka a ouvert en 1994 et le nouveau Théâtre de Tokyo le 1er janvier 2001. Ils ont également un plus petit théâtre situé à Takarazuka, le Bow Hall.

La compagnie part régulièrement en tournée au Japon. On la retrouve régulièrement durant un mois entier, en août, au théâtre de Hakataza de Fukuoka. La troupe se produit également à l'étranger, comme à Berlin en juin 2000, en Corée du sud en 2005 ou prochainement à Taiwan.

Leurs productions sont diffusées à la télévision au Japon et une chaine de télévision Takarazuka est née en 2002 (la sky stage). La compagnie a également commencé à produire des vidéos de ses spectacles en 1995 et vend aujourd’hui des magazines, vidéos, DVD et les photographies des stars de la troupe. Tous ces produits dérivés sont distribués dans le propre magasin de la troupe situé au sein du théâtre de Takarazuka et baptisé Quatre Rêves.

Takarazuka Music School

Les actrices entrent dans la compagnie par l'intermédiaire de l'école de musique qui lui est attachée. Il n'y a qu'une école de Takarazuka au Japon elle se nomme Takarazuka Music School et se situe à près d'un kilomètre de la gare de Takarazuka. Le passage par cette école est obligatoire pour les jeunes filles qui ont entre 15ans et 18 ans. Chaque année, plus d'un millier de filles tentent leur chance pour intégrer cette prestigieuse école connue pour sa discipline de fer et sa hiérarchie extrêmement stricte. Elles vont devoir passer des castings de danse, chant et une entrevue pour être accéder a cette école. En dépit de ceci, il y a une concurrence énorme pour entrer dans l'école, seulement 40 nouvelles étudiantes sont sélectionnées et sont accueillies par les étudiantes de deuxième année. Une fois acceptées dans cette école, elles vont devoirs maitriser de nombreuses compétences qu'elles vont acquérir grâce à l'école mettant en place un emploie du temps très chargé. Elles vont donc pratiquer de la danse (classique, moderne et japonaise), des claquettes, des pilates, du chant (classique et moderne), du piano et enfin du théâtre.[3]

Le rôle d'otokoyaku

Otokoyaku est le nom donné à l'actrice qui interprète le rôle de l'homme durant la représentation.

Cependant, le otokoyaku ne représente pas l'homme au sens propre de sa forme. Comme le onnagata dans le kabuki, le otokoyaku est une idéalisation du sexe masculin. Autrement dit, l'homme dans le Takarazuka est un être sensible, charmant, drôle, brave et surtout très romantique. Cette image est donc l'extreme opposée des hommes dit "ordinaire" des salaryman[4] japonais qui n'ont souvent pas le temps de s'occuper de leur propre famille à cause des heures supplémentaires au travail et a des sorties entre collègues. Le otokoyaku est donc une fiction détachée de la réalité japonaise.

Les actrices jouant l'otokoyaku se doivent de garder cette image d'homme idéal même en dehors de la scène. Cela veut dire que les otokoyaku n'ont pas le droit de s'habiller avec des vêtements féminins (robe, jupe) dans leur vie quotidienne car cela risquerait de briser la cristallisation des fans qui voit l'otokoyaku comme un homme idéal et non une actrice jouant un rôle d'homme.

La femme dans le Takarazuka

La femme dans le Takarazuka a une place particulière. En effet, même si le théâtre est composé que d'actrice donc de sexe biologique féminin, ce sont tout de même les actrices jouant un rôle d'homme qui sont mis en valeurs. Au plus haut de la hiérarchie se trouve le un duo de star. Cependant, le otokoyaku au sommet de la hiérarchie va être présenté comme "Top Star", alors que la musumeyaku va être nommée "Top Musumeyaku" littéralement traduit par Top rôle de ma fille. Cette différence d'appellation démontre le fossé et l'importance que l'on donne au genre masculin par rapport au genre féminin. De plus, lorsque le Top star décide de prendre sa retraite (sotsugyo) la Top Musumeyaku va devoir la prendre au même moment. Le théâtre Takarazuka reflète la société Japonaise où le sexe biologique masculin prend des décisions pour le couple (le femme se voit dans l'obligation de le suivre). Cette différence de traitement entre les genres joués se remarque aussi dans le théâtre kabuki où les acteurs interprétant le onnagata est placé a la fin de sa représentation sur un tâte-oyama alors que l'acteur interprétant le rôle masculin va être placé sur un sandan et va être nommé tachiyaku qui peut être traduit par rôle principal dans le kabuki.

Maquillage et Musique

Fan Club

Pièces

Elle présente les grands succès de Broadway comme Phantom ou Me and my girl, mais également des classiques de la littérature mondiale comme Autant en emporte le vent, Guerre et Paix ou Le Rouge et le Noir. Cependant, c'est la Reine Marie-Antoinette d'Autriche qui a changé à jamais le destin de la revue.

Créée sur scène en 1974, La Rose de Versailles, adaptation du manga de Riyoko Ikeda, a été un tournant dans l'histoire de la revue Takarazuka car la pièce a pour la première fois mis en avant les rôles masculins, selon le critique Atsuro Kawauchi : « Le Takarazuka avait l'habitude de jouer des histoires d'amour classiques qui attiraient à la fois hommes et femmes. Mais les thèmes de ses pièces ont changé depuis La Rose de Versailles qui propose au public non seulement une romance mais aussi de la camaraderie et un certain féminisme », souligne le critique.

Œuvres citant cette troupe

Notes et références

  1. « Le grand théâtre de Takarazuka : le lieu sacré des actrices de la Revue Takarazuka » [html], sur japanhoppers.fr, Japan Hoppers – Guide de voyage au Japon (consulté le )
  2. a et b Takarazuka, une compagnie théâtrale unique en son genre, Nippon.com, le 1er juillet 2014
  3. (en) « Curriculum | TAKARAZUKA MUSIC SCHOOL », sur www.tms.ac.jp (consulté le )
  4. Futoshi Taga, « “L’homme qui n’élève pas ses enfants ne devrait pas être appelé un père” ? Les tendances du discours sur la paternité et le dilemme paternel au Japon », Recherches sociologiques et anthropologiques, vol. 38, nos 38-2,‎ , p. 27–45 (ISSN 1782-1592, DOI 10.4000/rsa.457, lire en ligne, consulté le )

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