Procope de Sázava

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Saint Procope (en tchèque et en allemand : Prokop) (environ 970 à Chotouň – 25 mars 1053 à Sázava) est un prêtre séculier, puis un ermite, fondateur du monastère de Sázava.

On sait peu de ses origines si ce n'est que ses parents, sans doute nobles et propriétaires du château fort de Chotouň, se prénomment Vít (Guy) et Božena et qu'il nait aux environs de l'an 970. Il est reçoit une éducation très complète dans l'école slavonne de Vyšehrad. Il devient pretre, se marie (la christianisation de la Bohême est le fait des moines Cyrille et Méthode et le grand schisme d'Orient n'a pas encore eu lieu) et a un fils, Jimram.

L'époque où il vit est celle des luttes dynastiques entre les Přemyslides et le clan des Slavníkov et, sans que l'on puisse établir avec certitude un rapport de cause à effet, on peut supposer qu'elles jouent un rôle dans la décision de Procope de se faire ermite, tout d'abord aupres du monastere bénédictin de Břevnov puis dans une grotte à Daleje dans Jinonice (aujourd'hui un quartier de Prague, où une vallée, Prokopské udolí et un ruisseau, prokopský potok, gardent la trace de son passage).

Évangéliaire de saint Procope

C'est là, selon la tradition tchèque, qu'il écrit un évangéliaire qui, faisant partie du trésor de la cathédrale de Reims, aurait servi à la prestation de serment des rois de France lors de leur couronnement.

La présence à Reims de cet évangéliaire a donné naissance aux hypothèses les plus rocambolesques. Selon l'abbé Pluche, le lectionnaire provenait d'Ebbon, custos de la bibliothèque de Louis le Débonnaire ; certains, en revanche, soutenaient qu'il avait été offert par Anne de Kiev à Roger, évêque de Châlons, quand il vint la chercher pour la conduire à Henri Ier de France ; Dobrowski pensait, quant à lui, qu'il avait été donné, vers 1250, à l'archevêque de Reims par Hélène d'Anjou, reine de Serbie ; d'autres, enfin, prétendaient que les Croisés l'avaient découvert lors du pillage de Constantinople et que Baudoin l'avait offert à Guillaume aux Blanches Mains, archevêque de Reims (Source Studiacroatica).

Selon le Bulletin des bibliothèques de France, « cet évangéliaire slavon du XIe siècle écrit en caractères cyrilliques est souvent appelé « Texte du sacre » en raison d'une légende qui voulait voir en lui le livre saint sur lequel les Rois de France auraient, le jour de leur sacre, prêté serment. Cette légende est fausse, mais a trouvé son origine dans la pompe extrême avec laquelle le Cardinal Charles de Lorraine (1524-1574) le remit au Chapitre, après l'avoir revêtu d'une reliure précieuse abritant des reliques. Ce livre a pris de nos jours une grande valeur, encore que d'un tout autre ordre : c'est l'un des plus anciens textes connus de la langue russe et il pourrait avoir été écrit par saint Procope, qui mourut vers 1030. Déjà Pierre le Grand et Nicolas II, voyageant en France, se l'étaient fait présenter. » (Source BBF)

Fondateur du monastère de Sázava

Puis, Procope quitte les environs de Prague pour la vallée de la Sázava pour mener une vie ascétique. La légende raconte que les paysans des alentours l'ont vu labourer la terre avec le diable attelé à sa charrue et mené à la croix.

Sous la protection d'Ulrich de Bohême, puis de son successeur, Břetislav et avec l'aide de moines aspirant à la même vie ascétique, il édifie un cloître dont il devient le père-abbé. Le monastère de Sázava, qui adopte les règles de l'ordre de saint Benoît, n'en reste pas moins l'un des derniers endroits de Bohême où la liturgie est célébrée en vieux slave et où cette langue liturgique (peu ou prou équivalente au latin pour les catholiques) est longtemps enseignée.

Canonisation

En 1204, Procope est canonisé par le pape Innocent III. C'est le premier Tchèque à être reconnu comme saint par l'Église catholique romaine et il est considéré comme l'un des saints-patrons du pays. En 1588, ses restes sont transférés au château de Prague et y reposent désormais dans la chapelle de Tous-les-Saints.