VIIIe dynastie égyptienne

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La VIIIe dynastie des pharaons d'Égypte antique se situe au commencement de la Première Période intermédiaire.

Elle trouve ses racines dans les luttes de succession à la mort de Nitocris. La liste royale du papyrus de Turin mentionne dix sept noms, d’autres documents vingt-cinq. Elle couvre la période -2181 ou -2165 à -2160 ou -2150 ou -2140 ou -2130. La liste des rois de la VIIIe dynastie est donc très incertaine.

Avec le peu de temps où ils sont au pouvoir, les rois n'arrivent pas à ré-instaurer l’ordre. Ils règnent à Memphis, peut-être en même temps que ceux de la VIIe dynastie, exerçant semble-t-il un pouvoir limité, tandis qu’Abydos fonctionne comme centre administratif de la Haute-Égypte.

Les rois essaient tout de même de perpétuer les traditions de l’Ancien Empire, mais ils doivent pactiser avec de puissantes familles, comme celle de Coptos, du vizir Chemay (ou Shemay), gouverneur de Haute-Égypte qui épouse Neber (ou Nebet), la fille du roi Néferkaouhor.

Souverains de la VIIIe dynastie

Liste d'Abydos des cartouches des rois (48 à 56) de la VIIe et VIIIe dynasties

La VIIe dynastie est généralement considérée comme fictive et est donc soit complètement ignorée par les érudits modernes, soit elle est combinée avec la VIIIe dynastie. L'égyptologue Hracht Papazian a proposé en 2015 qu'un certain nombre de souverains généralement considérés comme appartenant à la VIIIe dynastie identifiée par la liste d'Abydos soient attribués à une VIIe dynastie, et n'a fait commencé la VIIIe dynastie qu'à partir du règne de Qakarê Ibi[1] :

Roi Liste d'Abydos Canon royal de Turin Commentaires
Qakarê Ibi Qakarê (53) Ibi (5.10) Attesté par sa pyramide située à Saqqarah. Le Canon royal de Turin lui attribue 2 ans, 1 mois et 1 jour de règne.[1]
Néferkaourê Néferkaourê (54) lacune (5.11) Probablement attesté par un décret concernant le temple de Min à Coptos, il aurait alors pour nom d'Horus Khâ-(baou ?). Le Canon royal de Turin lui attribue 4 ans et 2 mois de règne.[1]
Néferkaouhor Néferkaouhor (55) lacune (5.12) Attesté par des décrets concernant le temple de Min à Coptos, indiquant également son nom d'Horus Netjerbaou et son nom de Sa-Rê Khoui-ouy-Hepou, Néferkaouhor étant son nom de Nesout-bity. Le Canon royal de Turin lui attribue 2 ans, 1 mois et 1 jour de règne.[1]
nom perdu lacune (5.13) (selon Hracht Papazian) Possiblement le roi auteur du Décret R concernant également le temple de Min à Coptos et indiquant une partie de sa titulature : nom d'Horus Demedjibtaouy et nom de Nesout-bity Ouadjkarê. Le Canon royal de Turin lui attribue 1 an et 1 demi-mois de règne (selon Hracht Papazian).[1]
Néferirkarê II Néferirkarê (56) Possiblement attesté dans la tombe du vizir Shemaï, Néferirkarê serait alors son nom de Nesout-bity et son nom de Sa-Rê serait Pépi.[2]

Il faut également tenir compte du fait que d'autres noms, listés ci-dessous et absents des listes postérieures, ont été retrouvés. Pour plusieurs d'entre eux, il y a une incertitude sur l'époque du règne et également sur l'étendue réelle de leur pouvoir (roi régnant sur toute l'Égypte ou dirigeant local s'étant proclamé roi ?).

Roi Commentaires
Nesout-bity Sékemkarê Nom sur un papyrus écrit en hiératique trouvé à Éléphantine et actuellement conservé à Berlin.[3]
Sa-Râ Ity Inscription à l’Ouadi Hammamat à propos de sa pyramide (non retrouvée) nommée Baou-Ity.[4]
Sa-Râ Imhotep Inscription à l’Ouadi Hammamat (n° 206).[1]
Nesout-bity ...-Râ Sa-Râ Hotep Inscription à Saaba el-Rigal.[1]
Sa-Râ Isou Nom basilophore sur une inscription au Gebel Silsileh.[1]
Sa-Râ Iytenou Nom basilophore d’une prêtresse d’Hathor du nom de Sat-Iytenou, signifiant fille d'Iytenou.[5]
Sa-Râ Khoui Attesté par un nom trouvé dans un mastaba près d'un monument (peut-être une pyramide) à Dara, qui lui est attribué par plusieurs égyptologues.[6] Considéré par certains comme un simple nomarque s'étant proclamé roi.

Voir aussi

Bibliographie

  • Damien Agut et Juan Carlos Morena-Garcia, L'Egypte des pharaons : De Narmer à Dioclétien, Paris, Belin, coll. « Mondes anciens », (ISBN 2701164915)

Articles connexes

Liens externes

Sur les autres projets Wikimedia :

  1. a b c d e f g et h Hratch Papazian, « The State of Egypt in the Eighth Dynasty », dans Peter Der Manuelian et Thomas Schneider, Towards a New History for the Egyptian Old Kingdom: Perspectives on the Pyramid Age, BRILL, coll. « Harvard Egyptological Studies », (lire en ligne)
  2. Maha Farid Mostafa: The Mastaba of SmAj at Naga' Kom el-Koffar, Qift, Vol. I, Cairo 2014, (ISBN 978-977642004-5), p. 157-161
  3. Papyrus Berlin 10523
  4. Nach Jean Vercoutter: Légypte et la Vallée du Nil, tome I. - Eigenname des Userkare
  5. H. G. Fischer: A stela of the Heracleopolitan Period at Saqqara: the Osiris Iti, in ZÄS 90 (1963), 36-37, pl. VI
  6. Ahmed Bey Kamal, « Fouilles à Dara et à Qoçéîr el-Amarna », Annales du Service des Antiquités de l'Égypte, p. 132,‎ (lire en ligne)