Tramway de Toronto

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Tramway de Toronto
Toronto streetcar system
Image illustrative de l’article Tramway de Toronto
Une rame Flexity Outlook emploie le pantograph sur la ligne 510 Spadina

Situation Toronto
Drapeau du Canada Canada
Type Tramway
Entrée en service 1861
Longueur du réseau 75 km
Longueur additionnée des lignes 116,01 km
Lignes 10[1]
Stations >100
Fréquentation 276 000 voyageurs par jour
Écartement des rails 1 495 mm
Exploitant TTC
Réseaux connexes Métro de Toronto

Le tramway de Toronto est un des systèmes de transport en commun desservant la ville de Toronto, dans la province de l'Ontario au Canada.

Il est composé de onze lignes gérées par la Toronto Transit Commission, l'entreprise publique chargée d'assurer la gestion des transports publics de la ville. Le réseau des tramways, dont la construction date, pour sa majeure partie, du XIXe siècle, est principalement concentré dans les quartiers centraux de la ville, ainsi que sur les rives du lac Ontario. Contrairement aux tramways de nouvelle génération qui circulent en site propre, les lignes historiques du tramway de Toronto partagent leur parcours avec le flux automobile, les arrêts se faisant à la demande des voyageurs, tel que c'est le cas pour les bus. Certaines lignes bénéficient cependant, sur tout ou partie de leur trajet, d'un système de voies ferrées dédié.

Histoire

Motrice Peter Witt de 1921, photographiée au Halton County Radial Railway museum

Le premier mode de transport en commun à Toronto fut, en 1845[2] ou 1849, le service d'omnibus de Williams, qui circulait dans l'axe nord-sud de la ville, la rue Yonge.

En 1861, le Toronto Street Railway (TSR, ou « Chemin de fer de la rue de Toronto ») obtient une concession de la ville et remplace les omnibus par des tramways hippomobiles. En 1891 la Toronto Railway Company (TRC ou « Compagnie de chemin de fer de Toronto » ) succède au TSR. Après une première expérience privée en 1884, pour l'Exposition industrielle de Toronto (actuellement l'Exposition nationale canadienne), la TRC crée sa première ligne de tramway électrique en 1892[3] et généralise rapidement cette technique au réseau.

En 1921 est créée la Toronto Transit Commission, entreprise publique municipale qui reprend et développe les anciens réseaux privés et municipaux de tramway[2]

Tramway PCC en 1972 sur la ligne Dundas, actuellement numerotée 505

Les tramways sont, jusqu'à la mise en service du métro de Toronto en 1954, le mode principal de transport en commun de la ville.

Le matériel roulant est alors essentiellement composé de tramways Peter Witt, puisque la CTT en compte jusqu'à 350 motrices et 225 remorques, qu'elle fait circuler en rames de grande capacité[4]

À partir de 1938, la TTC renouvelle le matériel roulant et équipe le réseau de tramway type PCC. De 1938 à 1957, elle commande 745 motrices PCC, soit neuves, soit, à partir de 1950, d'occasion, augmentant ainsi sa capacité de transport de 50 %[5].

À l'apogée du tramway, Toronto possède 109 km de voies, 361 trams et 100 traîneaux[3].

Après la guerre, La TTC a supprimé beaucoup de lignes de tramway au profit des autobus, des trolleybus, et du métro. Les nouvelles lignes ont généralement été exploitées par des autobus.

Après l'abandon, en 1959, des réseaux de Montréal et d'Ottawa, Toronto est la seule ville canadienne à avoir conservé un réseau important de tramways. Toutefois, la mise en service du métro de Toronto en 1954 réduit le rôle du réseau de tramway, alors intégralement composé de motrices PCC[2],[5].

Réseau actuel

Aperçu général

Carte des routes de tramway

Jusqu'aux années 1970, les lignes de tramway à Toronto ont été identifiées seulement par des noms, typiquement ceux des rues où elles circulaient. L'affichage sur chaque véhicule indiquait la direction (le terminus) et la route, comme « HIGH PARK CARLTON ». Vers 1979 les lignes ont été numérotées, d'abord avec la suppression des anciens noms. Aujourd'hui les noms sont restaurés sur les plans du système, mais ils ne sont pas encore affichés sur les vieux véhicules mêmes, qui indiquent par exemple « 506 HIGH PARK », sauf les lignes 504 et 505 desquels les deux terminus sont les mêmes. Cependant, tous les nouvelles rames Flexity Outlook indiquent le nombre et le nom de la ligne.

Le réseau actuel compte 10 lignes, essentiellement orientées Est/Ouest, sauf les lignes 510 et 511, orientées Nord/Sud[1] :

501 Queen 502 Downtowner 503 Kingston Road 504 King
505 Dundas 506 Carlton 509 Harbourfront
510 Spadina 511 Bathurst 512 St. Clair

Matériel roulant

Le matériel roulant est constitué, en 2014, de 6 « Canadian Light Rail Vehicle » fabriqués par SIG et 190 fabriqués par UTDC, fournis de 1977 à 1980, ainsi que 52 rames articulées qui en sont les dérivées, les « Articuled Light Rail Vehicles », livrées en 1987 et 1988 par UTDC[6].

Après avoir failli être évincé de la commande en 2008[7], c'est finalement en juin 2009, que Toronto signe un contrat de 204 rames Flexity Outlook avec Bombardier[8]. Ces rames de 30 mètres sont un dérivé du modèle Flexity Outlook modifié pour les courbes très prononcées de faible rayon à Toronto. Les premières rames sont livrées en 2013 afin de remplacer progressivement les anciennes rames. Ces nouvelles rames et le développement de l'offre nécessitent la modernisation de la caténaire et son adaptation au captage de courant par pantographe[6].

Infrastructure

Intérieur.

Les voies du tramway de Toronto ont un écartement particulièrement inhabituel, 1,495 m. (4 pieds et 10⅞ pouces) et donc supérieure de 6 cm à l'écartement normal de 1,435 m. Cette solution, héritée de l'origine du réseau, s'applique également aux lignes de métro, à l'exception de la ligne Scarborough RT.

On estime que ce choix a été fait, à la fois parce que l'écartement de 1,435 m n'était pas encore devenu l'écartement normal des chemins de fer, mais également parce que cela évitait radicalement la circulation des trains des grandes compagnies dans les rues de la ville[9]. C'est le même type de considérations qui a amené la Ville de Paris à adopter un gabarit réduit pour son métro.

De nombreuses sections de lignes ne disposent pas de sites propres et se trouvent dans la circulation générale. De ce fait, ils sont parfois englués dans des embouteillages et leur vitesse commerciale s'en ressent[10].

Tarification et financement

Les voyages peuvent être payés notamment par des jetons (les « tokens »), qui peuvent être achetés dans les stations de métro ou aux magasins. On peut payer aussi en argent, mais les conducteurs de tramway ne rendent pas la monnaie. Des abonnements annuels, mensuels, hebdomadaires ou journaliers peuvent être également achetés[11]. Des tarifs réduits existent pour les personnes âgées et les jeunes.

Correspondances

À plusieurs stations du Métro de Toronto est assurée une correspondance directe avec les lignes d’autobus ou de tramways, ou entre elles-mêmes, en les faisant pénétrer à l’intérieur de la station. Cette correspondance sans formalité existe avec les tramways à huit stations: Bathurst, Broadview, Dundas West, Main Street, Spadina, St. Clair, St. Clair West et Union. Elle est complètement souterraine à St. Clair West, Spadina et Union; aux autres stations le tramway emploie une boucle en surface.

À l'inverse de ces stations et d’une station souterraine de tramway (Queens Quay sur les lignes 509/510), les trams de la TTC n’ont pas de stations aménagées. Comme des autobus, ils ont beaucoup d’arrêts dans les rues, où ils ne s’arrêtent que si quelqu'un veut monter ou descendre. Des billets de correspondance permettent alors une correspondance gratuite, même avec le métro à huit autres stations en centre-ville.

Système léger sur rail

Le maire David Miller et Adam Giambrone, le Président de la TTC, ont annoncé le 16 mars 2007 un programme ambitieux d'expansion appelé « Transit City »[12] permettant d'améliorer considérablement le transport en commun à Toronto. Le programme comprenait la construction de sept lignes de système léger sur rail d'une longueur totale de 126 km[13],[14].

Le gouvernement provincial de l'Ontario avec son agence Metrolinx[15]) et la TTC ont acté par un accord le 28 novembre 2012[16] la construction de quatre lignes de système léger sur rail[17],[18],[19]. La Toronto Transit Commission exploitera ces lignes. La ligne (Scarborough RT) sera remplacée par une extension de la ligne 2 du métro[20]. Le projet de ligne Sheppard East semble abandonné au profit d'une extension de la ligne 4 du métro[21]. Toutes les lignes SLR auront un écartement normal (1435 mm) et seront donc incompatibles avec le réseau de tramway actuel (écartement : 1495 mm)[22].

La ligne (Eglinton Crosstown LRT) en cours de construction depuis 2011 pour une mise en service en 2011. La ligne Eglinton Crosstown (ligne 5 Eglinton du métro de Toronto) sera longue de 19 km et ira le long de l'Avenue Eglinton. La section entre la Black Creek Drive et l'Avenue Brentcliffe Avenue (10 km) sera souterraine. De l'Avenue Brentcliffe jusqu'à la station Kennedy la ligne sera en site propre au milieu de l'Avenue Eglinton. Il y aura 15 stations souterraines et 10 stations en surface. Pour l'exploitation de cette ligne, Metrolinx a commandé les véhicules de type Flexity Freedom à Bombardier. Ces voitures seront bidirectionnelles[23].

La ligne Finch West[24] est également en cours de construction. La nouvelle ligne de 11 km desservira 18 arrêts entre Humber College et la station de métro Finch West. La ligne Finch West est la propriété de Metrolinx et sera exploitée par la Toronto Transit Commission incluant un contrat de maintenance sur 30 ans qui a été confié au groupe Mosaic Transit. L’achèvement des travaux et la mise en service sont prévus pour 2023[25]. C'est le système de contrôle des trains CBTC SelTrac™ de la société Thales qui a été choisi pour équiper la ligne[26].

Les deux autres lignes LRT, Hurontario [27] et Hamilton[28], seront mises en service en 2024.

Notes et références

  1. a et b (en) « Streetcar Map », Toronto Transit Commission, (consulté le )
  2. a b et c « Transport urbain » dans L'Encyclopédie canadienne, Historica Canada, 1985–. (consulté le ).
  3. a et b « Tramways » dans L'Encyclopédie canadienne, Historica Canada, 1985–. (consulté le ).
  4. « Les tramways Peter Witt de Toronto », sur http://www.amtuir.org (consulté le )
  5. a et b « Les tramways PCC de Toronto », sur http://www.amtuir.org (consulté le )
  6. a et b « Le tramway de Toronto se modernise », Rail Passion, no 201,‎ , p. 13 (ISSN 2264-5411).
  7. Marie Tison, « Tramways de Toronto : Bombardier ne décolère pas », La Presse,‎ (lire en ligne)
  8. « Bombardier conclut une entente pour la livraison de 204 tramways à la ville de Toronto ville de Toronto », Bombardier Transport, Communiqué de presse,‎ (lire en ligne)
  9. (en) « A brief history of transit in Toronto », sur transit.toronto.on.ca, (consulté le )
  10. Guillaume Garcia, « Quoi de neuf pour les streetcars ? », L'Express - L'hebdo des francophones du grand Toronto,‎ (lire en ligne)
  11. (en) « Fares and passes [Tarifs et abonnements] », sur Toronto Transit Commission (consulté le )
  12. (en) « Transit City », dans Wikipedia, (lire en ligne)
  13. Success driven by TTC: Miller (lire en ligne)
  14. (en) Julian Wolinsky, « Seven light rail lines front multimodal programme », Metro Report International,‎ , p. 26 à 29
  15. (en) « Metrolinx », dans Wikipedia, (lire en ligne)
  16. « Metrolinx Projets de transport léger sur rail à Toronto », sur www.metrolinx.com (consulté le )
  17. (en) Julian Wolinsky, « Policy reversal clinches light rail programme », Metro Report International,‎ , p. 46 à 51
  18. (en) « Toronto thinks big on rapid transit », International Railway Journal,‎ , p. 30 à 36 (lire en ligne)
  19. « Light Rail Projects », sur www.ttc.ca (consulté le )
  20. « Metrolinx: For a Greater Region - Scarborough Subway Extension », sur www.metrolinx.com (consulté le )
  21. (en) « Sheppard East LRT », dans Wikipedia, (lire en ligne)
  22. Transit City sur Wikipédia en anglais
  23. Eglinton Crosstown line sur Wikipédia en anglais
  24. (en) « Line 6 Finch West », dans Wikipedia, (lire en ligne)
  25. « Metrolinx: For a Greater Region - Finch West LRT », sur www.metrolinx.com (consulté le )
  26. « À Toronto, une nouvelle ligne de tramway va être équipée de la technologie de Thales », Thales Communiqués de presse,‎ (lire en ligne)
  27. « Metrolinx: For a Greater Region - Hurontario LRT », sur www.metrolinx.com (consulté le )
  28. « Metrolinx: For a Greater Region - Hamilton LRT », sur www.metrolinx.com (consulté le )

Voir aussi

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Articles connexes

Liens externes