Star Trek, le film

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Star Trek, le film

Titre original Star Trek: The Motion Picture
Réalisation Robert Wise
Scénario Alan Dean Foster
Harold Livingston (en)
Gene Roddenberry
Musique Jerry Goldsmith
Acteurs principaux
Sociétés de production Paramount Pictures
Century Associates
Pays de production Drapeau des États-Unis États-Unis
Genre science-fiction
Durée 126 minutes
Sortie 1979

Série Star Trek

Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution.

Star Trek, le film (Star Trek: The Motion Picture) est un film américain de science-fiction réalisé par Robert Wise, sorti en 1979. C'est le premier film sorti sur grand écran adapté de l'univers Star Trek, créé par la série télévisée du même nom diffusée à partir de 1966. Adaptation cinématographique du pilote prévu pour la série Star Trek : Phase II que d'un téléfilm de Gene Roddenberry nommé Genesis 2, le film fut appuyé par un budget de 35 millions de dollars. Il[Qui ?] réécrit le scénario avec beaucoup de liberté, donnant ainsi au film une profondeur, scénaristique et visuelle, étrangère à l'épisode de la série originale.

Synopsis

Une entité extraterrestre apparemment hostile, et maître d'une nuée se développant sur plus de 80 unités astronomiques, se dirige tout droit vers la Terre. L'Amiral Kirk est chargé par Starfleet de reconnaître l'entité et évaluer la menace. Il reprend alors les commandes de l'USS Enterprise, qu'il avait abandonnées à la suite de sa promotion, et découvre un vaisseau entièrement remodelé. Le capitaine Will Decker, évincé de son commandement, accepte néanmoins de le seconder grâce à sa connaissance des modifications apportées au vaisseau.

Les essais sur les nouvelles machines de l'Enterprise posent problèmes et deux officiers sont tués par lors d'une téléportation défectueuse, notamment l'officier scientifique du vaisseau, le vulcain Sonak. Le premier vol pose différent problèmes et le manque d'expérience de Kirk avec les nouveaux modèles augmente la tension entre lui et Decker. Sur la route d'interception de l'entité, l’Enterprise accueille Spock qui revient de sa retraite sur Vulcain. Spock a été en contact mental avec l'entité, qui se fait appeler V'Ger.

Quand l'Enterprise entre dans la nuée, son équipage découvre une masse phénoménale de connaissances, accumulée par V'Ger au cours de son voyage. V'Ger désigne l'équipage comme étant des « unités carbone » et en tue une, le lieutenant Ilya (qui avait eu une histoire émotionnelle très forte avec Decker plusieurs années auparavant) pour mieux les examiner. V'Ger envoie une réplique robotique d'Ilia en tant que sonde afin de communiquer avec l'équipage de l'Enteprise. Decker tente d'extraire des informations et comprend qu'une partie de la mémoire d'Ilia se trouve toujours en elle. Lors d'une sortie spatiale, Spock entre en contact télépathique avec V'Ger et découvre qu'il s'agit d'une machine vivante. Celle-ci finit par révéler qu'elle retourne sur Terre pour retrouver le Créateur, et se joindre à lui.

On découvre que V'Ger est une machine résultant de l'ancienne sonde Voyager VI lancée à la fin du XXe siècle par les humains. Lors du passage du temps de la sonde dans l'espace, seules les lettres V GER sont demeurées. V'Ger comprend alors que les « unités carbone » sont son Créateur et demande à fusionner avec elles. Le capitaine Decker se sacrifie donc afin de fusionner avec l'Ilia robotique, formant une nouvelle espèce qui disparait à travers l'espace.

Fiche technique

Distribution

Légende : Doublage de la version cinéma (1980) / Doublage de la version director's cut (2000)

Production

Genèse et développement

Premier projet de film

La série originale s'était arrêté après la troisième saison en 1969. Suite au succès de la série animée qui lui fait suite et des rediffusions d'épisodes par le biais du système de syndication. En , Roddenberry signe un contrat avec Paramount pour un film provisoirement nommé Star Trek: The God Thing avec un budget de 3 milliards de dollars.[4]

Ray Bradbury fut l'un des auteurs approché pour écrire le film Star Trek.

Le 30 juin, Roddenberry produit un script considérable qui ne plait cependant pas au studio[5]. Dans sa première formule The God Thing mettant en scène un Capitaine Kirk qui après avoir été mis aux arrêts reformait l'équipage de l' Enterprise afin de se battre contre une entité divine qui menace la Terre. Celle-ci devait se révéler être un ordinateur super-avancé autrefois envoyé dans l'espace par la Terre. L'entité devait repartir dans sa propre dimension et l'équipage de l'Enterprise devait reprendre leur voyage. Parmi les idées se trouvaient aussi un accident de téléporteur et un rituel Vulcain effectué par Spock[6],[7].

Le film fut repoussé au printemps 1976 tandis que la Paramount tenta d'approcher les auteurs de science-fiction Ray Bradbury, Theodore Sturgeon et Harlan Ellison afin qu'ils écrivent un script. L'histoire d'Ellison mettait en scène des extraterrestres reptiles voyageant dans le temps afin de changer l'Histoire de l'humanité. Kirk et son équipage devaient les empêcher, provoquant l'extinction des dinosaure. Les exécutifs de la Paramount lui proposèrent plutôt de mettre en scène la civilisation Maya, ce qui déplut fortement à Ellison. En octobre 1976, l'auteur Robert Silverberg fut engagé pour écrire un scénario avec le scénariste John D. F. Black. Celui-ci parlait d'un trou noir qui menaçait de détruire l'univers entier[5]. Roddenberry se joignit à Jon Povill et proposa un scénario dans lequel l'équipage de l'Enterprise se retrouvait dans un univers alternatif qui aurait changé suite aux voyages dans le temps. La Paramount trouva que l'idée manquait d'épique[6],[7].

Le film fut repoussé, et les acteurs de la série originales qui avaient donnés leur accord pour jouer dans le films ont finalement acceptés d'autres projets.[5] En juin 1976, la Paramount assigna Jerry Isenberg à la production décida d'approcher une trentaine d'auteurs en vue, parmi lesquels on trouvait les noms de Edward Anhalt, James Goldman, Francis Ford Coppola, George Lucas, Ernest Lehman, et Robert Bloch. Aucun d'entre eux ne répondit à la proposition[7]; Paramount finit par embaucher deux scénaristes anglais, Chris Bryant et Allan Scott afin de produire un script tandis que de son côté Jon Povill approcha de potentiel réalisateurs, dont Coppola, Steven Spielberg, Lucas, et Robert Wise, mais tous étaient occupés sur d'autres projets à l'époque et les 8 millions de budgets du film n'étaient pas jugés comme suffisant[7].

Le créateur de Star Trek Gene Roddenberry, des membres de Star Trek et des administrateurs de la NASA lors de l'inauguration d'Enterprise.

À l'automne 1976, le réalisateur Philip Kaufman signa pour réaliser le futur projet. Durant l'année 1976, les fans de la série avaient inondés la maison Blanche de lettres demandant à ce que Gerald Ford baptise sa future navette spatiale Enterprise. Le , Gene Roddenberry (créateur de la série) et les membres du casting de la série assistèrent à la cérémonie d'inauguration de la navette. Le 8 octobre, Bryant et Scott dévoilèrent un traitement d'une vingtaine de pages nommé Star Trek: Planet of the Titans dans lequel Kirk et son équipage se trouvaient face à des extra-terrestres qui étaient autrefois venus sur Terre où les humains les avaient pris pour les Titans de la mythologie. Retournant des millions d'années dans le passé, ils enseignent par accident aux hommes à faire du feu. Le script plait à Barry Diller et Michael Eisner, qui travaillaient pour la Paramount à l'époque et la pré-production est mise en chantier[6]. Isenberg commença à chercher des lieux de tournage et à engager des illustrateurs comme Ken Adam et Ralph McQuarrie afin qu'ils travaillent sur le design des planètes, des bases spatiales et de l'intérieur des vaisseaux. (une partie de ce travail sera recyclé sur le film Moonraker[8].

La première version script, présentée le 1er mars 1977, sera rejetée par le studio quelques semaines plus tard[7]. Les conflits entre Roddenberry et Kaufman sur la direction à prendre pour le film étaient de plus en plus présents et la Paramount n'arrivait pas à se décider. Estimant qu'il était « physiquement impossible » de produire un scénario qui satisferait tout le monde, le projet fut abandonné le 18 mars 1977. Kaufman partit sur son propre projet, qui voyait Spock à la tête de son propre équipage et affrontant un Klingon joué par Toshiro Mifune, mais le 8 mai, Katzenberg l'informa que le projet était abandonné afin de ne pas subir de concurrence face à La Guerre des étoiles, la Paramount estimant que les fans de science fiction n'iraient pas voir deux films en si peu de temps d'intervalle[6],[9].

Le Projet Star Trek : Phase II

Barry Diller souhaitait de son côté que Star Trek revienne à la télévision. L'idée était de faire une série qui permette de promouvoir la chaine que la Paramount comptait lancer prochainement et provisoirement appellée la Paramount Television Service[10] Ce projet de nouvelle série s'intitula Star Trek : Phase II[11].

Cette nouvelle série devait réunir la même équipe d'acteurs à l'exception de Leonard Nimoy qui souhaitait abandonner sa carrière télévisuelle afin de se tourner vers le cinéma[10]. Pour compenser l'absence de Spock, l'équipage de l'Enterprise se voyait affublé d'un nouveau personnage : Xon, un pur vulcain (Spock n'étant que vulcain par son père et humain par sa mère.)[10] Le cachet de William Shatner (Capitaine Kirk) qu'il demandait était trop élevé et Paramount souhaitait un moyen de pouvoir le remplacer après coup, d'où la création du personnage de Willard Decker qui devait petit à petit prendre sa place. Un personnage de femme télépathe, Ilia fut aussi ajouté au casting[10].

Le travail d'écriture du script du pilote fut confiée à Harold Livingston qui produisit "In Thy Image" sous la suggestion de Roddenberry qui lui soumit l'idée d'une histoire de sonde qui aurait disparu après son lancement, aurait été recueillie par une sorte de planète-machine la rendant très puissante et très dangereuse[10]. Le , Goodwin propose, lors d'une réunion avec Eisner que cet épisode serve de pilote à Phase II. Eisner fait remarquer que cette histoire pourrait faire un bon film. À l'époque, le succès du film Rencontres du troisième type avait fait comprendre au producteur que le succès de La guerre des étoiles n'était pas un exemple isolé[11]. Au même moment, la Paramount réalise qu'elle n'arrivera sûrement jamais à rentabiliser le projet "Paramount Television Service" alors que celui-ci lui a déjà coûté 500 000 $ et commence à faire machine arrière. Le [10], deux semaines et demi avant le début du tournage de la série, celle-ci est annulée et repoussée au mois d'avril 1978 afin d'en faire un film[7].

Le Projet Star Trek : The Motion Picture

Robert Wise, deux fois lauréat de l'Oscar du meilleur réalisateur[12], est choisi pour réaliser le film et son nom est dévoilé lors d'une conférence de presse le 28 mars 1978[7]. Wise n'avait alor regardé que quelques épisodes de la série et la Paramount lui envoya des bobines afin qu'il puisse en regarder une douzaine[13]. Le budget fut augmenté de sorte à monter à 15 millions de dollars.

Leonard Nimoy ayant accepté de revenir pour ce nouveau projet, le script devait être réécrit afin d'inclure le personnage de Spock. Un premier scénariste, Dennis Clark engagé par la Paramount mais il n'arrivait pas à s'entendre avec Roddenberry. Livingston fut rappelé par Wise et Katzenberg malgré ses réticences envers Roddenberry qu'il trouvait "insupportable" et un scénario qu'il trouvait "impossible à travail."[6] Le script final ne fut complet que quatre mois avant la production du film[7]. Wise aimait l'histoire, mais estimait que l'action et l'aspect visuel pourrait être poussé encore plus loin. La production, prévue pour le printemps 1978 fut repoussé malgré la peur de la Paramount d'arriver à la fin de la mode des films de sicnece fiction[7].

Suite aux nombreuses réécritures, il fut demandé aux acteurs de ne pas apprendre par cœur le dernier tiers du scénario. La plupart des changements étaient en rapport avec la relation entretenue entre Kirk et Spock ainsi que celle entre Decker et Ilia[7]. Il fallut attendre septembre 1978 pour que le dernier tiers du scénario fut finalisé et approuvé[7].

Distribution des rôles

Les acteurs de la série originale reprennent leurs rôles respectifs avec un grand enthousiasme. William Shatner dira lors de la conférence de presse de mars 1978 qu'il était content de reprendre le rôle de Kirk car celui-ci, a son image, a évolué depuis une dizaine d'année et qu'il s'agit de recréer un rôle[14]. De son côté, Leonard Nimoy était en froid avec la production de la série car il estimait avoir été lésé au niveau de son droit à l'image sur les produits dérivés Star Trek. Estimant qu'un film Star Trek "ne serait pas pareil sans Spock" Robert Wise envoya Jeffrey Katzenberg à New York afin de négocier avec Nimoy. Celui-ci l'aurait payé une compensation pour les droits perdus afin que Nimoy revienne. Présent à la conférence de presse de mars 1978, celui-ci n'était initialement pas très content du script mais Katzenberg lui assura qu'il serait réécrit avec son consentement[6]. Une idée partagé par DeForest Kelley qui avait des réserves sur le script estimant que la dynamique entre les personnage ne reflétait pas celle de la série. Shatner, Nimoy et Kelley firent émettre des avis pour changer le script dans ce sens, mais leurs opinions furent largement ignorées.[15]

D'autres acteurs eurent des réserves sur le tournage. Walter Koenig dira ne pas avoir retrouvé l'euphorie et le sens de la camaraderie que tous partageaient sur le tournage de la série[16]. George Takei a dit émis de réserves sur les différentes réécritures du script qui a son avis « favorisaient continuellement William Shatner. »[17] Toutefois, le casting voit le retour de Majel Barrett dans le rôle semi-récurrent de Christine Chapel mais aussi celui de Grace Lee Whitney qui avait été virée de la série lors de la première saison suite à un problème avec un des producteurs. Janice Rand, formerly one of Kirk's yeomen.

James Doohan en plus de reprendre le rôle de Montgomery Scott s'impliqua dans le film en créant le vocabulaire Klingon que l'on entend dans une scène du film[18]. Le linguiste Marc Okrand l'utilisera comme base afin d'inventer la langue des Klingon. De son côté, Nichelle Nichols s'opposera un temps aux nouveaux uniformes qu'elles trouvaient trop unisexe et moins voyant[19].

Persis Khambatta avait été elle, engagée à l'époque où son rôle devait être celui d'un personnage récurrent à la télévision[14]. Elle était parfaitement au courant que le rôle lui demanderait de se raser intégralement le crâne. Stephen Collins accepta le rôle de Willard Decker alors qu'il ne connaissait rien à la franchise et n'avait jamais regardé un épisode de la série. C'est DeForest Kelley, dont la loge était contigüe, qui lui apprit les informations à connaitre sur l'univers de la série[15]. David Gautreaux, qui devait tenir le rôle de Xon dans le projet d'origine, est finalement engagé pour celui du commandant Branch qui n'apparaît qu'au début du film[14].

Le chef DiFalco, qui remplace le lieutenant Ilia au poste de navigateur, est joué par Marcy Lafferty, alors épouse de William Shatner. Mark Lenard qui joue le rôle du chef Klingon au début du film avait joué aussi dans la série le rôle de Sarek le père de Spock et reviendra dans ce rôle dans les films suivants[20].

Décors

Un homme en uniforme brun regardant à droite.
Gene Roddenberry, le créateur de Star Trek.

La construction des décors commença le 25 juillet 1977 aux Paramount Studios[21], à l'origine afin de pouvoir être utilisé pour Star Trek : Phase II.[7] Leur fabrication fut supervisés par Joseph Jennings, un directeur artistique initialement engagé pour la série télé, ainsi que l'expert en effet spéciaux Jim Rugg et l'ancien designer de Star Trek, Matt Jefferies depuis devenu consultant sur La Petite Maison dans la Prairie[7].

Les décors furent réajustés lors du passage du projet vers le grand écran afin de pouvoir s'adapter au format de pellicule 70 mm, notamment lorsque Harold Michelson fut engagé en tant que designer par Robert Wise. C'est lui qui décidera de changer le toit de l'Enterprise pour y placer un environnement en verre avec une bulle. La plupart des ordinateurs et consoles de bord avaient été créées à l'origine pour la série télévisée par Lee Cole et celui-ci fut engagé sur la production du film.[7] Afin de servir de guide aux acteurs et aux scénaristes, Lee avait écrit le Manual de Vol de l'Enterprise permettant de déterminer comment celui-ci fonctionnait et ce que les acteurs sont censés faire lorsqu'ils appuient sur les boutons.[7]

Pour la première fois les écrans des consoles affichaient des animations. Celles-ci étaient projetés depuis le décors via des projecteurs en super 8 et 16mm qui tournaient en boucle.[7] Ces bandes avaient été filmées par Cole à partir de distorsions d'oscilloscope ou à partir des ordinateurs de l'hôpital de Long Beach, de l'université de San Diego ou dans un laboratoire informatique du Nouveau Mexique. En tout, 200 images d'affichages différents furent enregistrés.[7]

La salle des machines de l'Enterprise fut redécorée tout en gardant à l'esprit que l'apparence intérieure devait correspondre à ce que l'on voyait à l'extérieur du vaisseau.[7] Michelson voulait que cette salle semble vaste et afin de créer l'illusion, les décorateurs optèrent pour un système de perspective forcée afin que le studio de 12 mètre puisse paraître en faire plus d'une centaine. Des acteurs de petites tailles furent utilisés pour renforcer l'illusion de profondeur.[7] Michelson modelisa aussi les couloirs du vaisseau, qui à l'origine n'étaient que des tunnels rectilingues en contreplaqués. Afin de s'éloigner de ce design, Michelson créa des couloirs plus courbés et anguleux. Roddenberry et Wise souhaitait ausi un système où la lumière venait depuis le ras du sol afin d'en donner un côté plus futuriste. Dans la même optique, des panneaux d'aluminium furent mis sur les quartiers de Kirk et d'Ilia[7].

Le téléporteur avait été construit originellement afin de servir de moyen peu couteux d'emmener les personnages sur chaque planète sans avoir a montrer le vaisseau en train de s'y poser à chaque épisode. Michelson en fit une salle qui montrait un lieu bien plus imposant et puissant, y ajoutant tout un système de machinerie;[7] Il fut décidé aussi de poser une plaque à l'intérieur de l'Enterprise mentionnant que le vaisseau tire son nom de la navette américaine Enterprise.

Le dernier décors a avoir été construit fut le lieu où se trouve V'ger et que l'équipe de production surnomma "le Colisée" ou "Le Wok". Il demanda quatre semaine et demi de travail et fut construit afin d'être filmé sur quatre angles différents. Le coût total des décors fut de 1,99 millions de dollars.[7]

Effets spéciaux

Les projets de maquettes de l'Enterprise avaient été conçus à l'époque du projet Planet of the Titans par Ken Adam et Ralph McQuarrie mais jugés trop vieux pour être filmés. (Ceci seront néanmoins recyclés dans le film Star Trek 3 : À la recherche de Spock et dans la série Star Trek : The Next Generation.[11] Lors du développement du projet Phase II le designer de la série Matt Jefferies changera les plans de l' Enterprise afin de lui ajouter deux ascenseurs jumeaux menant au pont du vaisseaux, une coque secondaire plus large, des ports d'amarrage, et des nacelles bien moins cylindriques. Lorsque le projet Phase II fut annulé, un modèle de l'Enterprise de près d'un mètre cinquante de long était en construction, ainsi qu'un modèle pour V'ger. Tous furent abandonnés et la version non-finie de l'Enterprise fut réutilisée afin de montrer l'Enterprise détruite dans le film Star Trek 3 : À la recherche de Spock.

Lorsque le projet de film fut monté, le responsable artistique Richard Talor voulu recommencer les plans à zero, mais Roddenberry insista pour que les plans de l'Enterprise par Jefferies restent inchangés. Taylor se concentra sur quelques détails avec Robert Abel et le concept artist Andrew Probert afin de lui donner un style un peu plus "Art Deco".[22] Les proportions furent gardés mais certains détails furent retravaillés, comme les nacelles, les portes de hangar, la coque, et les armes des vaisseaux[11].

Syd Mead createur de la seconde version du vaisseau de V'Ger.

Les modèles du film furent créé par l'entreprise Magicam, un sous-traitant de la Paramount. La maquette finale de l'Enterprise fut construite à l'échelle 1/120eme et mesurait 2 ,45 mètes (8 pieds) de long. Il demanda 14 mois de construction et pour un coût de 150 000 dollars. Au lieu d'une maquette en fibre de verre usuelle, la nouvelle Enterprise fut construite en plastique léger et pesait 39 kilos. Le principal problème posé par cette maquette était de solidifier la nacelle du vaisseau de sorte à ce que celui-ci ne se plit pas lors du tournage. La solution fut de créer un squelette en aluminium permettant une plus grande souplesse. Le modèle final pouvait être filmé à partir de n'importe quel angle. Une seconde maquette de 50 centimètre fut créée afin d'être utilisée pour les plans lointains.[7] L'image de certains membres des effets spéciaux étaient visible à travers les hublots de verre ainsi que Mickey Mouse.[22] Magicam consruisit aussi le port orbital que l'on voit durant la première apparition de l'Enterprise dans la film. Celui-ci mesurait 1.22 mètre de long sur 3.05m de large et ses 56 néons demandait d'être alimenté par 168 000 watts pour un coût de 200 000 dollars. [7]

La création de V'Ger causa des problèmes. Un premier modèle d'un mètre de long avait été créé durant l'époque du projet Phase II par Robert Abel mais celui-ci ressemblait bien plus au Natilus de Jules Verne qu'à un vaisseau spatial.[23] Le designer Syd Mead fut embauché afin d'en créer une nouvelle version. Sur suggestion de Wise et Roddenberry il y inclut des éléments organiques. Le modèle final était long de 68 pieds (21 mètre) de long et construit un mélange de bois et de mousse. Le vaisseau fut finit durant le tournage et une partie de celui-ci fut filmée alors que la maquette était toujours en construction[23].

Prêt de 350 accessoires futuristes furent construit par Dick Rubin et 55 sont visibles dans la scène d'ouverture se déroulant dans un San Francisco futuriste[7] Beaucoup d'entre eux des recréations des accessoires de la série comme les phasers ou les communicateurs. Les nouveaux phasers devaient venir avec leur propre batterie permettant d'alimenter quatre petites lumières lumières et coutaient 4000$ l'unité. Par soucis d'économie le système d'éclairage fut abandonné divisant leur coût par trois. 15 d'entre eux furent créés pour le film. La taille des communicateurs fut rapetissé afin de suivre la miniaturisation des matériels électroniques ayant eu lieu dan les années 70, Roddenberry estimant que le public ne croirait plus aux gros appareils utilisés dans la série des années 60.[7] Le seul élément issue de la série originale est le communicateur sans fil d'Uhura que Nichelle Nichols souhaitait conserver durant le tournage[7].

Tournage

Les scènes sur Vulcain ont été tournées dans le parc national de Yellowstone, dans le Wyoming[21].

Postproduction

Montage

Le calendrier étant très serré pour une sortie prévue en fin d'année, l'équipe d'effets spéciaux, dirigée par Douglas Trumbull, s'approprie les rushes une fois les prises filmées afin de rajouter sur les fonds bleus divers effets de lumières essentiellement par rotoscopie.

Musique

Star Trek: The Motion Picture
Music from the Motion Picture

Bande originale de Jerry Goldsmith
Sortie 1979
2012 (réédition)
Genre musique de film
Compositeur Jerry Goldsmith
Label CBS Records
La-La Land Records (réédition)
Critique

Bandes originales de Star Trek

Les producteurs font appel à Jerry Goldsmith, tout juste oscarisé pour sa participation sur le film de Richard Donner La Malédiction. Lorsque Goldsmith présente une première version de la musique pour le film, Robert Wise n'est pas très emballé et demande alors un remaniement pour mieux correspondre à ses « visions de navire ». Il insiste également pour qu'il y ait un thème principal au film, un élément que le compositeur avait omis jusque-là[25].

Pour son travail, Jerry Goldsmith est nommé à l'Oscar de la meilleure musique de film, ainsi qu'au Golden Globe de la meilleure musique de film et au Saturn Award de la meilleure musique.

En 1979, CBS Records commercialise un album de 9 titres. En 2012, La-La Land Records édite un coffret 3CD en édition limitée d'une durée de plus de 3 heures[26].

Liste des titres
  1. Main Title / Klingon Battle (6:48)
  2. Leaving Drydock (3:28)
  3. The Cloud (4:57)
  4. The Enterprise (5:56)
  5. Ilia's Theme (2:59)
  6. Vejur Flyover (4:55)
  7. The Meld (3:14)
  8. Spock Walk (4:16)
  9. End Title (3:14)

Sortie

Le film est présenté en avant-première à Washington alors qu'il n'a subi aucune projection-test. Il sort dans les salles le et est un succès immédiat. Il est à noter que la version française du film est sortie en . Le titre utilisé au Québec lors de cette sortie initiale en salles était 'Patrouille du cosmos', le même titre que portait la série télévisée dans sa distribution dans le Canada français. Ce titre sera aussi utilisé en Amérique du nord lors de la sortie vidéo du film en format Beta et VHS. Le film a porté le titre Star Trek dans le reste de la francophonie et ce titre sera éventuellement adopté aussi au Québec.

Critique

À sa sortie, le film reçoit des critiques plutôt mitigées. Sur l'agrégateur Rotten Tomatoes, Star Trek, le film n'obtient que 45 % d'avis favorables, pour 33 critiques recensées[27]. Il obtient une note assez similaire, 48/100, sur Metacritic, pour 10 critiques[28]. Cependant, au fil du temps, le film a été réhabilité par la critique et est considéré comme l'un des meilleurs Star Trek et comme une œuvre majeure de la science-fiction.

Box-office

Pays / Région Box-office Nombre de semaines Classement TLT[29] Source
Paris 178 584 entrées 3 - Box-office stars
Drapeau de la France France 694 042 entrées - - JP box-office[30]
Drapeau des États-Unis États-Unis 82 258 456 dollars - Box Office Mojo[1]
Alt=Image de la Terre Mondial 138 958 456 dollars - JP box-office[30]


Distinctions

Source : Internet Movie Database[31]

Récompenses

Nominations

Commentaires

Autour du film

  • Pour incarner son personnage, Persis Khambatta a subi 1h30 à 2 heures de maquillage par jour, visant à se faire tondre le crâne et tartiner celui-ci de fond de teint. L'actrice a par ailleurs précisé que dans son pays natal (l'Inde), raser les cheveux d'une femme est considéré comme un sacrilège.
  • Lorsqu'il s'est engagé sur le film, Stephen Collins était davantage motivé par l'idée de travailler avec Robert Wise que de faire un film Star Trek.
  • Pour la séquence de la rencontre avec V'Ger, les acteurs du film ont eux-mêmes proposé au réalisateur comment ils joueraient leur scène.
  • Gene Roddenberry, créateur de l'univers Star Trek, signe le roman fondé sur le scénario du film en 1979, traduit l'année suivante en français. Dans l'avant-propos de l'amiral Kirk, ce dernier est comparé à un « Ulysse moderne ». L'avant-propos de l'auteur exprime en quelques lignes sa vision de Star Trek : l'Enterprise est le « microcosme de l'humanité », portant un « message d'amour » aux autres civilisations de l'univers[32].

Version director's cut

En 1999, Robert Wise contacte la Paramount et propose de retravailler le montage du film. Une nouvelle génération d'informaticiens améliore des séquences par ordinateur comme celle sur la planète Vulcain, qui comporte désormais un ciel et des statues gigantesques, et celle de l'arrivée de la navette de Kirk à la Fédération des planètes unies qui possède cette fois-ci des vues futuristes de la ville de San Francisco[33]. Auparavant, le film avait connu un premier remontage, d'une durée de 143 minutes, pour sa première diffusion à la télévision en 1983[34].

Cette version director's cut contient également de nouveaux éléments importants comme Ilia se servant de son pouvoir pour soulager la douleur de Pavel Chekov, après que celui-ci se soit brûlé le bras en recevant une décharge électrique, ou encore Spock pleurant pour l'avenir de V'Ger.

Les génériques de début et de fin ont eux aussi subi des modifications : ils contiennent un arrière-plan avec les étoiles défilant vers l'avant. Quant aux inscriptions jadis blanches, elles ont été colorisées en couleur dorée.

Pour la version française, le film a été entièrement redoublé.

Héritage

Le succès du film a généré de nombreuses suites et séries télévisées telles que Star Trek : La Nouvelle Génération ou encore Star Trek: Deep Space Nine.

Annexes

Article connexe

Liens externes

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Notes et références

  1. a et b (en) Box-office - Box Office Mojo
  2. Dates de sortie - Internet Movie Database
  3. (fr) Box-office Paris du 19/03/80 au 25/03/80 sur Boxofficestars.com
  4. (en) Edward Gross et Mark A. Altman, Captain's Logs: The Complete Trek Voyages, Boxtree, (ISBN 978-1-85283-899-7)
  5. a b et c « Star Trek Movie », Locus, vol. 1, no 180,‎
  6. a b c d e et f (en) David Hughes, The Greatest Science Fiction Movies Never Made, London, Titan Books, (ISBN 978-1-84576-755-6)
  7. a b c d e f g h i j k l m n o p q r s t u v w x y z et aa (en) Gene Roddenberry et Susan Sackett, The Making of Star Trek: The Motion Picture, New York, Pocket Books, (ISBN 0-671-25181-3, lire en ligne)
  8. (en) Ralph McQuarrie, The Art of Ralph McQuarrie, Dreams & Visions Press, (ISBN 0979158001), p. 124
  9. « Invasion of the Body Snatchers » (consulté le )
  10. a b c d e et f (en) Judith Reese Stevens, Star Trek: Phase II: The Lost Series, Pocket Books, (ISBN 978-0671568399)
  11. a b c et d (en) Judith and Garfield Reeves-Stevens, The Art of Star Trek, Pocket Books, (ISBN 0-671-89804-3)
  12. 1962 pour West Side Story et 1966 pour La Mélodie du bonheur.
  13. (en) Houston, David, « Director Robert Wise Talks about the Changes & Challenges of Star Trek The Motion Picture », Starlog,‎ , p. 16–21 (lire en ligne)
  14. a b et c (en) J.M. Dillard, Star Trek: "Where No One Has Gone Before" — A History in Pictures, Pocket Books, (ISBN 0-671-51149-1)
  15. a et b (en) Terry Lee Rioux, From Sawdust to Stardust: The Biography of DeForest Kelley, Pocket Books, (ISBN 0-7434-5762-5)
  16. (en) Walter Koenig, Chekov's Enterprise: A Personal Journal of the Making of Star Trek-the Motion Picture, Pocket Books, (ISBN 0-671-83286-7)
  17. (en) George Takei, To the Stars: The Autobiography of George Takei, New York, Pocket Books, , 323, 327 (ISBN 0-671-89009-3)
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