Abu 'Ali Al-Jubbâ'i

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Muḥammad Ibn-ʿAbd-al-Wahhāb Ǧubbāʾī
Naissance
Décès
École/tradition
Idées remarquables
Influencé par
Aristote, Wassil Ibn Ata, Abu al-Hudhayl, Ibrahim an-Nazzam, Al-Jahiz, Mu'ammar, al-Asamm
A influencé
Adjectifs dérivés
Gubba'ite
Enfant
Abū Hāshīm al-Jubbā'ī
Parentèle

Abu 'Ali Muhammad ibn 'Abd al Wahhab Al-Jubbâ'i (né en 849 à Jubbâ[1], mort en 915 à Bassorah[1],[2]) est un théologien et philosophe mu'tazile du 10ème siècle[2]. Né au Khouzistan, il a étudié à Basra. Il a été notamment professeur d'Abu Hassan al-Ach'ari (fondateur de l'Acharisme), et de son propre fils, Abū Hāshīm al-Jubbā'ī[2],[3].

Al-Jubba'i est connu comme le premier théologien qui a fait du mu'tazilisme un système complet[4], faisant de lui un des maîtres les plus éminents de cette école de pensée. Bien que préservée à travers les âges, son œuvre a été perdue. On ne peut le lire aujourd'hui qu'à travers les citations tirées de ses écrits par les théologiens qui ont fait référence à ses travaux.

Biographie

Origine et enfance

Nous connaissons peu de choses à propos d'al-Jubba'i et de son enfance. Du fait de son nom, nous savons qu'il est né dans une ville nommée Jûbba, entre Bassorah et Ahvaz, où se trouvaient beaucoup de palmeraies et de cannes à sucre[5],[1]. Il aurait été le descendant d'un proche de Othmân ibn Affân, nommé Humrān ibn Abān[1],[6],[7]. Quand il est allé à Bassorah pour la première fois il aurait rencontré le muʿtazile al-Shahhām, un compagnon d'Abu al-Hudhayl, duquel il a été lui-même formé. Malgré son jeune âge, il aurait apprécié les discussions théologiques et l'exercice de la dialectique[8]. Pendant ces premières années, il se serait notamment fait remarqué pour sa précocité et son intelligence. Par ailleurs, dans les discussions individuelles auxquelles il a été autorisé à participer, il aurait réussi à gagner certains débats contre d'éminents dialecticiens et théologiens de l'époque[8].

Ibn al-Murtada rapporte, par ailleurs, une anecdote à ce sujet[9] :

"Al-Qatân rapporte qu'un groupe s'est réuni pour polémiquer. Ils ont attendu quelqu'un, mais il n'est pas venu. Une des personnes du groupe demanda alors s'il y avait quelqu'un pour prendre la parole. Parmi les tenants de la thèse de Dieu comme créateur du mal, il y avait quelqu'un nommé Saqr. Alors un jeune, blanc de visage, s'est précipité en face de lui, et demanda s'il pouvait lui poser des questions. Les assistants le regardèrent et s'étonnèrent de son audace malgré son jeune âge. Saqr lui répondît à la positive.

Le jeune demanda si Dieu était juste. Saqr acquiesça. Il lui demanda s'il l'appelait juste du fait qu'il faisait la justice, et Saqr acquiesça encore. Il lui demanda ensuite si Dieu était créateur de l'injustice ; à quoi Saqr répondit à la positive. Il lui demanda enfin alors s'il l'appelait pour ceci injuste. Saqr répondit alors à la négative. Le jeune conclut qu'alors, il ne serait pas adéquat de dire de Dieu qu'il soit juste en raison du fait qu'il fasse la justice. Saqr resta muet.

Les gens se demandèrent qui était ce jeune homme. Et quelqu'un les informa que c'était un homme de Jubbâ."[9]

Formation

Principal théologien mu'tazile

Mort

Al-Jubba'i est mort au mois de sha'ban 915, dans la province d'Avhaz, dans la ville d'Askar. Quand il est mort, les gens d'al-'Askar ont fait la prière funéraire. Il avait recommandé à son fils Abū Hāshīm al-Jubbā'ī de le faire enterrer là où il allait mourir. Cependant Abū Hāshīm al-Jubbā'ī exigea qu'on porte le cadavre de son père à Jubbâ, dans un coin de jardin de la maison d'al-Jubba'i, là où sa mère et sa femme furent enterrées[10].

Pensée

Aspects généraux

Bien qu'appartenant à l'école de Bassorah, il professait des idées personnelles qui le distinguaient d'autres théologiens mu'taziles, tels que Al-Nazzam ou encore Al-Jahiz[2].

Outre les cinq principes que tous mu'taziles doivent accepter, Al-Jubba'i professait notamment :

  • La théorie des attributs divins identiques à l'essence divine.
  • Action de la Volonté divine dans le monde.
  • Sens rationnel de la souffrance ; compensation des souffrances.

Dieu

Essence et attributs

Al-Jubba'i retire de Dieu tout anthropomorphisme, au profit d'une lecture métaphorique et apophatique des versets du Coran. Selon lui aussi, Dieu est identique à ses attributs, au sens où ceux-ci sont éternels du fait qu'ils sont l'essence même de Dieu (ils ne peuvent donc se distinguer que dans le langage, pas dans la réalité)[2]. En ceci, al-Jubba'i est conforme aux enseignements mu'taziles. Dieu, en effet selon Jubba'i, n'est ni corporel, ni local, ni visible, mais au-delà de tout de toute représentation sensible. C'est aussi en ce sens qu'al-Jubba'i nie le statut incréé de la volonté et de la parole de Dieu. En outre, c'est parce qu'il n'est pas sensible, qu'il y a possibilité de le penser tout-puissant, autonome et omniscient. Nous pouvons donc dire de sa théologie qu'elle est à la fois apophatique et cataphatique.

Apophatisme

Dieu n'est pas corporel. En effet, au verset XIV:51[11], al-Jubba'i dit que si Dieu procède promptement, alors il ne peut avoir d'organe. Car le fait d'avoir un organe enlève la possibilité d'être prompt[12],[13], mais au contraire l'obligerait à parler en une multiplicité d'instants[14]. Il n'est pas non plus local. Al-Jubba'i le démontre en commentant le verset II:215 : « II:215. [...] 2) Dieu montre ainsi qu'Il ne se trouve pas dans telle direction ou telle autre, contrairement à ce que disent les assimilationnistes. »[15]. Il n'est pas visible, car il n'est pas un corps. Ce point est le corollaire des deux autres points ci-dessus. Admettre le contraire impliquerait qu'il soit un corps, et/ou qu'il soit situé.

De ce fait, Dieu n'est ni un accident (car non-sensible), ni une substance (admettre le contraire serait admettre qu'il porterait en lui des accidents)[16],[17]. Sur les définitions de substance et d'accidents : Physique.

Cataphatisme

Dieu, selon al-Jubba'i, a quatre attributs essentiels : la vie, l'autosuffisance ou l'autonomie, l'omniscience, et l'existence[18].

De fait il sait tout, conformément aux versets IV:54[19] et VIII:26[20] ; et infiniment, conformément au verset LXXII:28[21]. Dieu est éternel[22] ; éternité qui est le plus propre de ses qualificatifs, du fait que tous les autres attributs ne peuvent se concevoir sans celui-ci : l'essence de la divinité est donc l'Eternité[22]. Il se suffit à lui-même, et nul dommage ne saurait l'atteindre[23].

Quant à sa parole elle est créée. Preuve en est des versets IV:47[24], VI:62[25], VII:185[26], XI:1[27], XII:2[28], XVIII:109[29]. Quant au verset VII:54 dont se servent les sunnites, il dit qu'il n'y a pas d'implication logique à ce que le Coran soit en dehors de la création si l'ordre ne mentionne pas le Coran[30] ; autrement dit, le verset n'implique pas une idée de disjonction. Sa volonté aussi est créée. Preuve en est des versets VI:111[31] et XLII:29[32].

Noms

Les noms divins sont soit indiqué par la raison, soit par le coran, pense al-Jubba'i avec la majorité des mu'taziles. Toutefois, les appellations coraniques doivent être comprises par la raison. Nous pouvons par exemple appeler Dieu de cette manière[33] :

  • Audient : attribut d'action ; il exauce les prières.
  • Voyant : omniscient.
  • Clairvoyant : omniscient.
  • Halim : miséricordieux ; il ne châtie pas tout de suite, et laisse un délais.
  • Muhbil al-nisa : il fait les femmes enceintes. Al-Jubba'i aurait reconnu ce nom à la suite d'une polémique avec al-Ash'ari, portant sur la création de la grossesse chez les femmes. Al-Jubba'i aurait reconnu le fait que c'est lui qui crée la grossesse en elles ; position qu'al-Ash'ari aurait qualifié d'innovation pire que celle des chrétiens[34].

Nous ne pouvons, à l'inverse, l'appeler de cette manière :

  • Shahid : veut dire épais. Or Dieu n'est pas épais, car non-corporel.
  • Courageux : le courage suppose dans le sujet une peur dans une situation dangereuse. Or Dieu n'est jamais en danger, non plus qu'il n'a peur.
  • Parfait : la perfection est équivalent à l'idée d'harmonie. Or en ce sens, Dieu serait complexe, et non simple. Dieu, en effet, n'a pas de parties.
  • Salih : veut dire bon par son action. Or Dieu est bien de toute éternité.

Relation avec l'homme

Vis-à-vis de l'homme, Dieu est juste et bon. Conformément au mu'tazilisme, sa justice est imposition de certaines règles et lois vis-à-vis de lui-même, sinon il serait injuste. Cette thèse sur Dieu réglé de lui-même par lui-même en vue de la justice implique deux choses : d'abord le fait qu'il tienne ses promesses quant à son châtiment ou sa récompense promis aux hommes, accompagné du fait qu'il doit alors laisser à l'homme une certaine liberté de choix ; ensuite le fait qu'il veuille que les hommes soient dans le plus grand bien, n'ayant pour eux que l'avantage de ses créatures, c'est-à-dire le paradis[35].

Dieu n'est pas créateur des actes des hommes

Le fait que Dieu soit juste implique alors que Dieu laisse l'homme créateur de ses propres actes. Le mécréant a puissance de croire, et le croyant de mécroire. De plus, Dieu ne peut obliger à l'impossible[36]. L'homme aurait donc en puissance ses propres actes[37] :

"XIII:12. [...] que Dieu n'est pas le créateur des actes des hommes : ce n'est pas Lui qui change ce qui est en eux, c'est d'eux-mêmes que procède ce changement."[37]

La mécréance et les péchés, en particulier, ne sont pas créés par Lui[38] :

"III:182. "[Goûtez le châtiment de ma brûlure] pour prix de ce que vos mains ont jadis accomplis. Dieu n'est pas injuste envers ses serviteurs". Cela prouve que le châtiment des mécréants serait [précisément] une injustice si l'on supposait qu'ils ne sont pas [eux-mêmes] les auteurs de ces péchés. Ce qui nous montre bien la fausseté de la thèse des mujrites, qui disent que Dieu châtie les petits enfants sans qu'ils aient commis de faute, on pourrait châtier les adultes sans qu'ils aient réellement commis de péché. Cela prouve que l'homme est réellement l'agent de son acte, sans quoi Dieu serait injuste [de le châtier]."[38]

Al-Jubba'i cependant, mobilise une multitude de versets pour supporter son idée : III:78, IV:82, VI:31, XIII:12, XXXVIII:27 pour la création des actes par l'homme ; II:109, III:182, VI:108, XII:100, XV:85, XVII:110, XVIII:49-50, XXVI:216, XXXVIII:27, XXXIX:7, XLVI:3 pour la non-création des péchés ; II:210, V:14, IX:77, XXVI:64, CXIII:2 pour l'interprétation des versets semblant allant dans le sens contraire[35].

Fausseté de la prédestination

Les formules qui stipulent que "Dieu égare et guide qui il veut", ou qu'il "détourne les cœurs", "met un sceau" doivent être interprétés autrement que l'interprétation selon laquelle Dieu dirigerait les actions et les cœurs des hommes. "Diriger", en effet, peut être compris en deux sens ; ou bien Dieu les dirige tel que le comprennent les mujrites, ou bien Dieu les dirige par ceci qu'il montre où est le droit chemin. Dieu ne dirige alors que ceux qui sont susceptibles de l'être. Les enfants et le fous sont alors écartés, comme l'indiquent les versets X:25, XXIV:35, XXIV:46[39] :

"X:25. Dieu a établi des preuves pour tous les assujettis à la loi, mais uniquement pour eux, non pour les enfants ou les fous.[40] [...] XXIV:46. [...] Dieu "dirige", en tant qu'il leur montre où est la vérité, "qui Il veut", à savoir uniquement les assujettis et non ceux qui ne le sont pas (à savoir les enfants et les fous, indique Gimaret), la voie droite étant ici la foi, en tant qu'elle conduit au paradis."[41]

Selon al-Jubba'i "diriger" est équivalent de "récompenser", là où les mécréants sont égarés, c'est-à-dire châtiés, comme l'indiquent les versets II:26, IV:88, VI:125, par exemple :

"II:26. En pareil cas, "égarer" signifie non pas "égarer loin de la foi", mais "égarer loin de la récompense et du chemin du paradis". Dieu égarera les mécréants en les châtiant de leur mécréance, de même qu'Il dirigera les croyants en les récompensant de leur foi, en les dirigeant vers la récompense et le chemin du paradis."[42]

Autrement dit, l'action divine de direction n'est pas à comprendre comme principe de la foi ou de la mécréance, mais comme conséquence. Dieu dirige les croyants en ce qu'il les dirigera au jour dernier ; tandis que ceux qui ne veulent pas croire, alors Dieu les égarera. Ce renversement de perspective est à établir quand le Coran parle du "sceau" : ce n'est pas tant l'empêchement des hommes de croire, que de faire la marque a posteriori de la mécréance en ceux-ci. Symétriquement, Dieu fait une marque de la foi sur le cœur des croyants[43],[44].

Dieu ne veut pas les actes mauvais des créatures, mais les actes bons

Dieu, en effet, ne peut vouloir les actes mauvais des hommes, et ceci pour quatre raisons[45],[46] :

  • Si Dieu voulait la mécréance des hommes, alors il la reconnaîtrait. Ainsi, les mécréants seraient reconnaissants à Dieu de ne pas lui obéir, ce qui est illogique.
  • Si Dieu voudrait la mécréance, alors il se pourrait qu'il ordonne moralement la mécréance - l'ordre et la volonté allant de pair dans le mu'tazilisme[47].
  • Il se pourrait aussi que Dieu ordonne aux croyants de vouloir la mécréance des mécréants, du fait même qu'il le veuille.
  • L'obligation de croire serait caduque, du fait même qu'ils n'auraient pas l'obligation s'Il ne leur ordonnait pas de croire[45].

De la même manière, Dieu ne peut vouloir ce qui n'est pas vertueux, comme la bêtise[46],[48],[49] :

"II:209. "Dieu est puissant et sage". Ceci prouve bien la fausseté de la thèse des mujrites. Car si vraiment Dieu voulait et créait la sottise des sots et la mécréance des mécréants, Il ne pourrait pas se qualifier de "sage", pour la raison que quiconque veut et produit la sottise est nécessairement lui-même sot, et non sage."[48]

Mais Dieu, du fait qu'il ait révélé le Coran, veut des hommes le bien[46],[50],[51] :

"XVII:41. Cela prouve que, si Dieu a fait descendre ce Coran et y a mentionné quantité de preuves, c'est parce qu'Il a voulu que les hommes mes comprennent et y croient. Cela prouve qu'Il agit pour de sages motifs, et qu'Il veut de tous les hommes la foi, qu'ils soient croyants ou mécréants."[50]

Comment comprendre les formules "si Dieu l'avait voulu" aux versets II:253, V:48, VI:112, VII:176, X:99, XI:118, XXXII:13, XLII:8 ? Al-Jubba'i dit le plus souvent que de telles expressions réfèrent à "une volonté de contrainte", volonté différente de celle soutenant la foi et le bien[46]. Au verset V:48, al-Jubba'i dit par exemple que la volonté de Dieu ne tient pas tellement de ce qu'il ne veut pas de tous les hommes la foi - comme le prétendent les sunnites -, mais que « si Dieu le voulait, Il aurait puissance de les contraindre tous à croire »[52].

La connaissance de Dieu

La connaissance de Dieu n'est pas "contrainte", mais acquise[46]. L'avis de la science contrainte, qui a pu être porté par al-Jahiz par exemple, stipule que l'homme a spontanément connaissance de Dieu, et que la raison n'est pas nécessaire à celle-ci[53]. Pour le démontrer, al-Jubba'i se sert d'une multitude de versets : II:103, II:170, VII:149, VIII:32, XVI:75, XVIII:35-36, XXXIX:45, XLIII:87[46].

Il n'y a, en fait, qu'au moment de la mort et dans l'au-delà que nous avons connaissance contrainte de Dieu, puisque l'au-delà est domaine de rétribution[46],[54] :

"VI:23-24. [...] En effet, dans l'au-delà, les hommes connaîtront Dieu par science contrainte. Sinon, s'ils L'y connaissaient par raisonnement, l'au-delà serait encore "demeure de l'obligation" (dar al-taklif), ce qui est impossible. [...] Il est donc établi que, dans l'au-delà, les hommes connaîtront Dieu par science contrainte, et que, dès lors, ils seront irrésistiblement poussés à ne pas commettre le mal. D'où il résulte que nul des habitants de l'au-delà ne saurait entreprendre de faire le mal."[54]

Anges

Nature

Les anges sont créés avant les cieux et la terre[55]. C'est pour leur bien qu'ils doivent obéir à Dieu, notamment le fait qu'ils doivent consigner les événements à venir[56]. Selon Daniel Gimaret, al-Jubba'i exprimerait par là l'idée selon laquelle l'édification résulterait de la comparaison qu'Ils sont en mesure de faire entre la réalisation divine et ce que Dieu a écrit, attestant une symétrie parfaite[57].

Bien que les anges sont des corps subtils, créés d'air[58], et donc invisibles, ils peuvent toutefois devenir exceptionnellement visibles pour transmettre des messages[59].

Relation

Les anges sont intermédiaires entre le créateur et les hommes[23]. Ce n'est qu’exceptionnellement que Dieu s'adresse directement aux hommes[23].

Ils sont même intermédiaires entre Dieu et Satan[60]. La raison en est, selon Razi, que le fait que Dieu s'adresse directement à une créature est un signe d'honneur particulièrement grand, dont seuls Moïse et Mohammed ont bénéficié ; Iblis ne saurait, dès lors, avoir cet honneur[61].

Supériorité

Les anges sont supérieurs aux hommes[62]. Chez al-Jubba'i[63], et comme chez l'ensemble des mu'taziles, les anges sont même supérieurs aux prophètes[64]. Quant à l'objection selon laquelle les anges se seraient prosternés devant les hommes pour reconnaître leur supériorité, al-Jubba'i rétorque qu'ils ne l'ont fait devant Adam que parce qu'ils l'ont eu comme qibla[65], c'est-à-dire comme direction pour adorer Dieu.

Jinns

Nature et non-apparence

Les jinns sont invisibles[66], parce que des corps subtils, comme l'air, comme les anges. En effet, le souligne al-Jubba'i, si les jinns étaient des corps épais, alors ils ne pourraient pas rentrer dans le corps des hommes[67], et alors certains hadiths[68], reconnus comme légitimes, ne pourraient se tenir.

Causalité et non-causalité

Comme les jinns ne sont pas des corps épais, alors ils ne peuvent pas causer de tord aux hommes physiquement. Les jinns n'ont alors ni de force physique, ni le fait qu'ils ne peuvent causer la folie ou l'épilepsie[69], non plus qu'ils ne peuvent causer directement le péché chez les hommes[70]. Ils n'ont donc comme pouvoir sur les hommes que le susurrement - c'est-à-dire inviter au mal[71].

Pour le prouver, al-Jubba'i utilise quatre arguments basés sur le coran et le kâlam[72] :

  • Le jinn n'a d'autre pouvoir sur les hommes que d'appeler au mal, en vertu du verset XIV:26[73].
  • Soit le jinn est un corps épais, et donc il serait visible, soit il est subtil, et alors invisible. Or, à l'évidence, nous ne les voyons pas. Comme il ne peut être épais, il ne peut non plus avoir de la force, une dureté, et donc il ne peut agir physiquement.
  • Si les jinns avaient un pouvoir causal dans la physique, alors ils pourraient accomplir des miracles. En ce cas, alors les miracles des prophètes seraient invalides en logique, car d'autres êtres que les prophètes pourraient faire des choses similaires.
  • Si les jinns avaient de tels pouvoirs, pourquoi ne s'en serviraient-ils pas pour rendre fous tous les hommes et tous les croyants, les rendre inintelligents, ou bien leur causer du malheur physiquement, perpétuellement ? A l'évidence, cela n'est pas le cas. Donc les jinns n'ont aucune puissance causale.

Quant à l'histoire des jinns à l'époque de Salomon, pouvant construire des choses solides[74], al-Jubba'i dit qu'ils étaient exceptionnellement épais[75].

Prophètes

Caractères du prophète

Le prophète peut pécher, mais jamais de fautes graves. Muhammad a par ailleurs fait des péchés de cet ordre. De plus, la prophétie n'est pas récompense d'une action ; Dieu accorde à qui il souhaite la prophétie, et ne dépend de personne pour accorder celle-ci[76].

Selon al-Jubba'i, un prophète pouvait venir au monde sans apporter ou réformer l'aspect légal de la religion, mais seulement l'aspect scientifique. Ce qui laisse supposer que la révélation, chez al-Jubba'i, joue un rôle important dans la connaissance. Ce point de vue le distingue de celui de son fils[77].

Le miracle et prophétie

Selon al-Jubba'i, les miracles ne peuvent advenir qu'en faveur d'un prophète[78]. Comme les gens de la caverne ont connu un événement miraculeux, il y avait un prophète parmi eux[76],[79] :

"XVIII:9. [...] 1) Il y avait parmi eux un prophète qui les guidait. Car ce qui leur est arrivé d'inhabituel est comparable à un miracle. Il faut donc nécessairement qu'il y ait eu parmi eux un prophète, en faveur de qui ce miracle s'est manifesté."[79]

Contrairement à ce que disait al-Nazzam, al-Jubba'i réaffirme que le Coran est miraculeux du fait de son caractère parfait : beauté, élégance, ordonnance des termes, etc[76],[80] :

"VIII:58. [...] 2) Ce verset est une des preuves du caractère miraculeux du Coran : concis, riche de sens, avec des termes d'une grande élégance et splendidement mis en ordre. L'équivalent ne s'en trouve guère dans le langage des hommes."[80]

Le Coran contenait aussi des informations cachées à l'époque de sa révélation[76].

Imamat

Légitimité et Imamat

Pour al-Jubba'i, l'imam légitime ne peut être mécréant, ou un pécheur ; non plus qu'il ne peut être tyran[81],[82],[83] :

"III:26. Ceci ne peut concerner, en réalité, qu'un roi juste. Il n'est pas concevable que Dieu donne la royauté à un pécheur. Il a dit en effet : "Mon pacte ne s'applique pas aux injuste" ; or la royauté compte parmi les plus importants des pactes entre Dieu et les hommes."[83]

Al-Jubba'i reconnait en ceci la légitimité des quatre premiers califes, à savoir Abou Bakr, Omar, Uthman et Ali [81],[84] :

"XXIV:55. [...] 2) Ce verset aussi prouve la légitimité de l'imamat d'Abou Bakr, Omar, Uthman et Ali. En effet, Dieu a promis ici aux croyants de leur confier la succession sur la terre, de les rendre maîtres de celle-ci, de leur donner sur elle pouvoir, de sorte qu'ils soient "califes". Or après la mort du prophète, parmi ceux qui étaient des croyants au temps où ce verset a été révélé, il n'y a qu'à ces quatre même qui leur a confié ladite succession sur la terre, et que c'est par son ordre qu'ils sont devenus "califes"."[84]

Le pouvoir Omeyyade, quant à lui, était illégitime du fait de son caractère despotique[81],[82] :

"XXVIII:39. Ce verset prouve que Dieu n'avait pas donné à Pharaon la royauté, sinon celui-ci l'aurait exercé "à bon droit". Et de même en, va-t-il de quiconque s'empare du pouvoir par la force. Il n'en va pas comme l'ont prétendu les Ummayyades après qu'ils se furent emparés du pouvoir, à savoir que leur royauté leur venait de Dieu. Dieu a clairement dit ici que quiconque prend de force le pouvoir le détient illégitimement."[82]

Critique du chiisme

Selon Amir-Moezzi, Al-Jubba'i est un des théologiens mu'taziles, avec son fils et al-Balkhi, des plus virulents envers la théorie chiite de l'imamat[85]. Ce fait là est reconnu aussi bien par le mu'tazile Abdel al Jabbar Ibn Ahmad[86], que le chiite Ibn Tâwûs[81].

En effet, al-Jubba'i critique la théorie de l'imamat chiite sur plusieurs points dans son Tafsir, et même le chiisme en général. Il y critique, par exemple, le fait que le texte du Coran aurait pu être modifié, la vision chiite des ahl al bayt, l'infaillibilité des imams, la critique chiite de certains compagnons, l'impeccabilité absolue des prophètes, ainsi que la vision chiite de l'héritage des prophètes[81].

Cosmologie

Le Coran et les textes islamiques parlent beaucoup de cosmologie. Ce n'est donc pas par fortune si al-Jubba'i s'est penché sur cette question. Malgré le fait que ce qu'on conserve des écrits cosmologiques d'al-Jubba'i est très maigre, il y a toutefois possibilité de dégager les grands traits de sa cosmologie par les auteurs qui citent son commentaire du Coran.

Il apparaît alors que la cosmologie, telle qu'al-Jubba'i pensait qu'elle était, était basée sur une lecture littérale du Coran. En outre, bien qu'al-Jubba'i semble discuter avec certains philosophes de l'antiquité (comme Aristote), ou encore certains de ses prédécesseurs (tels qu'al-Nazzam ou Mu'ammar), il leur fait une critique plutôt qu'il les reprend positivement.

Forme de la terre

Al-Jubba'i est convaincu que la forme de la terre est plate (basita, musattaha). Non sphérique (kuriyya), "comme le prétendent les astronomes"[87],[88]. Pour soutenir cette position, al-Jubba'i commente les versets II:20[89] et LXXI:18[90] du Coran. Al-Jubba'i comprend donc littéralement les versets qui disent de la terre qu'elle est "lit", comme un "tapis". Remarquons que son propre fils, Abū Hāshīm al-Jubbā'ī, même s'il ne s'est pas prononcé explicitement, penchait pour la thèse de la sphéricité de la terre[91].

Sept terres

De la même façon que Dieu a créé sept cieux, Dieu a aussi créé sept terres. Al-Jubba'i remarque que dans tout le coran, il n'y a que le verset LXV:12[92] qui l'indique[93]. Al-Jubba'i indique que ces terres sont distinctes sans intervalle, ni séparation. Ces sept terres seraient alors continues, et non discrètes les unes des autres[94]. Daniel Gimaret, fait remarquer que ces sept terres pourraient une manière de désigner "qu'elles sont de nature chimique différente", ou qu'elles pourraient référer aux "sept climats"[95]. Cette proposition semble improbable, car Al-Jubba'i n'en parle pas de cette manière ; en effet qu'elles soient de nature chimique différente, ou qu'elles soient d'essences climateuses différentes, ces sept terres sont bien dites "une", or le fait de dire qu'elles soient de nature ou d'essence différente ne rend pas compte de l'unité. Au contraire, il serait plus probable qu'al-Jubba'i parle de la terre d'un point de vue logique, du fait qu'il insiste sur le terme de genre[96]. "Il y a sept terres en ce sens qu'elles sont sept genres"[93] indiquerait en réalité qu'il y aurait sept façons définies de parler d'une même terre ; qu'il n'y aurait pas d'intervalle ni de séparation indiquerait que ces sept façons de parler de la terre n'acceptent pas plus de définitions que sept (pas d'intervalle), et que ces sept façons rendent bien compte d'une seule terre (pas de séparation).

Sphères mobiles

Au dessus des sept terres sont ce qu'al-Jubba'i nomme les "sphères mobiles", ou "tournantes", et les "astres errants" ; autrement dit les planètes. Les deux planètes citées dans le Coran sont la Lune et le Soleil. Al-Jubba'i souligne leur régularité : le Soleil parcourt le ciel en 360 jours et quelques, et la Lune en 28 jours[97].

Les sphères ne sont pas une partie des cieux, ni les cieux eux-mêmes, mais les cieux sont "au-dessus"[98],[99]. Al-Jubba'i semble alors reprendre à son compte la théorie aristotélicienne de la distinction entre le monde sublunaire et celui supralunaire[100].

Sept cieux

Comment les cieux tiennent

Au-dessus des sphères sont les sept cieux[101]. Ils sont sans piliers pour les soutenir, critiquant ainsi les commentaires d'ibn Abbas ou d'al-Mujahidd du verset coranique XIII:2[102]. En effet, à ce que comprenaient ceux-là, il y a des piliers qui soutiennent le ciel, mais invisibles[103]. Or, rétorque al-Jubba'i, si c'était le cas, alors ils seraient nécessairement des corps épais, et donc visibles[104]. La conséquence logique de cette thèse, si l'on admet qu'il peut exister des piliers invisibles, serait qu'il devrait y avoir d'autres piliers pour soutenir les premiers, et ainsi à l'infini, de telle manière qu'il faudrait rendre compte d'une infinité de choses entre le ciel et ci-dessous[105]. L'autre contre-argument porte sur la langue arabe ; al-Jubba'i pense, en outre, que la négation concerne les piliers, non la vision de ces piliers[106]. Il est à remarquer que le fils d'al-Jubba'i soutenait, quant à lui, le point de vu d'Ibn Abbas et de Mujjahid[107].

Composition du premier ciel

Le "ciel inférieur est en fer, comme on le rapporte" nous dit al-Jubba'i[108]. Il deviendra rouge, du fait que la "chaleur du feu le fera fondre [le fer]", en commentant le verset LV:37[109]. Al-Jubba'i reprend ici "naïvement"[110] quelques traditions prophétiques et exégétiques - qui démarque, par ailleurs, de l'habitude sceptique des mu'taziles quant aux textes non-coraniques. Ce ciel inférieur est un ciel "orné d'étoiles", où sont fixées les constellations[111] peut-il dire au verset LXXXV:1. Les étoiles y sont fixes[112], et les météores, des fragments détachés d'étoiles[113].

Météorologie

La pluie vient du ciel, pas de la terre. Al-Jubba'i critique alors la théorie aristotélicienne de la façon dont le ciel pleut[114], selon qui ce qui fait la pluie est en fait la vapeur d'eau qui s'élève. Dieu la créée directement dans le ciel, qui descend alors sur les nuages, puis sur la terre. La grêle fonctionne de la même manière[115].

Selon Razî[116], Jubba'i utilise plusieurs arguments pour appuyer sa thèse[117] :

  • Il arrive que la grêle tombe en période de chaleur, voire en été, alors que la pluie tombe sans être gelée, même quand il fait très froid. Jubba'i sous-entendrait par-là réfuter l'idée selon laquelle la pluie résulterait d'un refroidissement de la vapeur.
  • Quand les vapeurs s'élèvent, elles se dispersent et ne peuvent donner naissance à des gouttes d'eau. En effet, pour que des gouttes d'eau apparaissent, il faut un plafond, "comme les plafonds vitrés des hammams"[118]. Or il n'y a pas de plafond dans les cieux, donc pas non plus de formation de gouttes.
  • Si la pluie avait comme origine la montée des vapeurs, il faudrait que la pluie tombe sans discontinuer, du fait qu'il y a incessamment des vapeurs d'eau qui s'élèvent des mers. Or il apparaît bien que ce n'est pas le cas, donc la pluie ne naît pas des vapeurs de la terre.

Toutefois, comme le remarque Daniel Gimaret, il est probable que ces objections soient formulées par Razî lui-même, en faisant parler al-Jubba'i à sa place[117].

Monde invisible

Les cieux sont la demeure des anges[93],[119]. Au verset XCVI:4 al-Jubba'i suppose même que chaque ciel à sa propre population d'anges[120],[121].

C'est au ciel que se trouve le paradis[122], selon al-Jubba'i au verset LI:22 ; dans le septième ciel certainement, commente-t-il au verset II:35[123].

Enfin, au-dessus des cieux est le Trône, commente al-Jubba'i au verset XI:9. Le Trône a été créé avant les cieux et la terre sur les eaux, puis il l'a transféré au-dessus des cieux[124].

Anthropologie

Al-Jubba'i ne donne pas une définition positive de l'homme, seulement reprend-t-il le point de vue d'Abu al-Hudayl, selon lequel l'homme se définit comme une silhouette construite d'une certaine manière[125]. Ainsi rejette-t-il à la fois le point de vue d'al-Nazzam, qui identifie l'homme au Rūḥ, et celui de Mu'ammar, réduisant l'homme à une substance entièrement différente du corps[126],[127]. En effet, au verset 13 de la sourate 23[128], "Dieu dit ici, en effet, que l'homme, c'est le sperme", or "le sperme est bien un corps" dit Al-Jubba'i[129]. Selon al-Jubbai, l'âme serait un genre spécial du corps ; reniant alors l'immatérialité de l'âme.

Sur le processus de génération et de corruption de l'homme, Al-Jubba'i pense qu'il y a deux spermes, celui de l'homme, et celui de la femme ; c'est à partir de leur mélange dans la matrice de la femme que Dieu fait acte de création de l'enfant. Il adopte donc le point de vue d'Ibn 'Abbas et d'Al-Mujahidd[127],[130].

Physique

Al-Jubba'i était atomiste[131]. Il ne voyait pas le problème dans le fait d'attribuer la couleur, le goût, ou encore la puissance d'être touché, à un simple atome. Cependant, il rejetait la possibilité que cet atome soit vivant, qu'il ait une quelconque puissance ou une conscience (car ce sont des choses qui demandent une composition atomique)[131].

Contrairement à al-Nassam, qui pensait que Dieu pouvait tout faire, même des choses contradictoires sous un même rapport (comme le fait d'être aveugle et en même temps non-aveugle, ou le fait d'être muet et parlant), al-Jubba'i pensait que Dieu ne le pouvait pas. Al-Jubba'i pense, en effet, que la création est cohérente, et que Dieu ne peut créer des choses incohérentes dans le monde physique[132].

Al-Jubba'i, cependant, acceptait l'idée selon laquelle Dieu pouvait causer des choses et des faits sans qu'il n'y ait de causes physiques : un corps pourrait, par exemple, brûler indépendamment du fait qu'il y ait ou non une chose qui le fasse brûler, si Dieu le veut[132]. En ceci, al-Jubba'i est précurseur de l'occasionalisme.

Miracles et surnaturel

Rien, mis à part les miracles, n'est en dehors des lois de la nature : ni la sorcellerie, ni le mauvais œil n'existe. En effet, l'existence de la magie nie la possibilité même de démontrer l'existence de Dieu, car alors, il n'y aurait pas de moyen de dire que les miracles soient preuves de Dieu[133] :

"XV:15. Quiconque admet la sorcellerie n'a plus la possibilité de démontrer l'existence de Dieu ni de croire aux prophètes, car il ne peut plus se fier à ce qu'il voit, ni aux miracles dont il est témoin. Quiconque admet le pouvoir des magiciens de faire voir les choses différemment de ce qu'elles sont ne peut plus croire aux prophètes. Car il lui faut alors admettre que peut-être cet homme qu'il voit, et qu'il croit être Muhammad ibn 'Abd Allah, n'est pas celui croit être un jinn ; et que peut-être ces miracles dont il est témoin n'ont pas de réalité, que ce sont des fausses visions produites par un magicien. Et dès lors plus rien n'a de sens."[133]

Quant au mauvais œil, il n'est pas prouvé ; seul le vulgaire y croit. Les versets du Coran qui en parlent ne disent pas qu'il affecte magiquement, mais qu'il est une façon d'exprimer la suscitation de l'envie ou de la haine envers une tierce personne[134] :

"XII:69. Il n'y a pas de mauvais œil" ; aucune preuve, n'en établit l'existence. Seul y croit le vulgaire ignorant. Si Jacob dit à ses fils d'entrer dans la ville en ordre dispersé, c'est parce qu'il craint qu'ils suscitent l'envie, et aussi que le roi d'Egypte, voyant leur nombre, leur force physique, s'inquiète pour son royaume, et les fasse en conséquence emprisonner ou tuer."[134]

En ceci, al-Jubba'i rejoint l'avis majoritaire mu'tazile, selon lequel ces choses surnaturelles ne sont que tours de passe-passe et illusionnisme[135],[136].

Ontologie de l'univers

Comme Abu al-Hudayl, al-Jubba'i se représente l'univers comme une composition de corps et d'accidents. Les accidents auraient donc une réalité ontologique. Pour le prouver, al-Jubba'i fait une lecture quelque peu spéciale du verset IV:139[137] :

"IV:139. On vous a déjà révélé dans le Coran que, lorsque vous êtes là pour écouter les signes de Dieu, on n’y croit pas ; on les prend en dérision. Gardez-vous donc de vous asseoir avec les infidèles, jusqu’à ce qu’ils parlent sur un autre sujet ; autrement vous deviendriez leurs semblables. Dieu réunira ensemble les hypocrites et les infidèles dans la géhenne."[138]

"[...] 3) Ce verset apporte la preuve de la réalité des accidents et de la fausseté de la thèse de ceux qui, comme Asamm, nient leur existence, et soutiennent qu'il n'y a ici-bas que des corps. Dieu dit en effet : "jusqu'à ce qu'ils s'engagent dans une conversation autre [que celle-ci]". Il admet donc qu'il existe autre chose que ce dans quoi ils sont, et c'est l'accident."[137]

Al-Jubba'i fait alors une critique de certains philosophes de son époque qui la nie, comme al-Asamm, et indirectement, contre Mu'ammar[126].

La substance est définie chez al-Jubba'i comme "porteuse des accidents". Un accident est défini, quant à lui, comme quelque chose arrivant [comme phénomène transitoire] dans quelque chose d'autre[16] ; l'accident suppose donc la substance. Toutefois al-Jubba'i reconnaissait, comme Abu al-Hudhayl[17] que les accidents pouvaient être créées par Dieu sans qu'il n'y ait de substance qui la porte, du fait que les miracles existent, il ne reconnaissait pas le fait qu'une substance puisse n'avoir aucun accident[132], même par miracle.

La parole aurait donc une existence dans la réalité[139], causée nécessairement par le corps la tenant. La parole divine, ainsi que le mouvement[140],[141], sont des étants compris dans cette réalité existante. Ainsi, al-Jubba'i s'oppose à une théologie et à une philosophie de la physique comme restreintes à la seule existence de la substance, ce qui fait de sa représentation du monde physique comme particulièrement large métaphysiquement, et radicale.

Sur le droit et l'Éthique

Droit positif

Al-Jubba'i, le plus souvent, partage l'avis hanafite. Il arrive parfois qu'il s'accorde avec al-Safi'i, et plus rarement, avec Malik. Rien ne permet alors de conclure qu'il aurait appartenu à une école particulière[142].

Cependant, comme le remarque Daniel Gimaret, il serait tout à fait faux de supposer d'al-Jubba'i qu'il aurait été insensible aux questions de fiqh[143].

Méthodologie du droit

Al-Jubba'i estime que la première discipline concernée est, sans surprises, l’exégèse coranique[144].

La seconde est la science du hadith. Comme les autres mu'taziles, al-Jubba'i juge à la méthode de confirmation de la multi-confirmation ; c'est-à-dire la méthode préconisant qu'une tradition est acceptable à partir du moment où elle est rapportée par plusieurs personnes - même non-musulmanes - qui n'ont pas eu de liens entre-elles. Une tradition isolée n'est alors pas acceptée[144].

Le consensus est aussi une source correcte du droit, car à chaque époque, il y aurait eu une communauté droite d'hommes dans le vrai ; le consensus général faisant alors preuve à plus forte raison[144],[145].

Contrairement à beaucoup d'autres mu'taziles, al-Jubba'i accepte le fait que Dieu puisse abroger des règles par d'autres. L'abrogeant étant alors le verset le plus tardif. Mais aussi, accepte-t-il, la sunna et l'ijma peuvent abroger le Coran[144].

Œuvres

Selon al-Malti[146], al-Jubba'i aurait consacré 40.000 pages à ses idées théologiques[147] ; également Ibn al-Naddim, indique dans son Index quelques travaux d'al-Jubba'i[148]. Bien que partiellement reconstituées, une liste d’œuvres peut-être établie :

  • Son commentaire du Coran ; Daniel Gimaret a notamment publié, en 1994, une reconstitution du Tafsir d'al-Jubba'i : Une lecture muʿtazilite du Coran le "Tafsīr" d'Abū ʿAlī al-Djubbā'ī (m. 303/915) partiellement reconstitué à partir de ses citateurs.

Malheureusement, aucun de ses livres n'a survécu avec le temps, et nous ne pouvons, aujourd'hui, que nous fier à ses citateurs.

Postérité

Dans le mu'tazilisme

Al-Jubba'i est fondateur de l'école Bahshamite.

Il est aussi le père d'Abū Hāshīm al-Jubbā'ī.

Critiques non-mu'taziles d'al-Jubba'i

Selon al-Malti[146], al-Jubba'i n'écrivait pas en arabe, mais en langue gubba', ce qui le rendrait illégitime à commenter le Coran.

Selon Ibn Tawus, il n'y aurait dans le commentaire du Coran de Al-Jubba'i pas de récits relatifs aux prophètes, ni commentaires sur les circonstances de la révélation du Coran[127]. Mais Daniel Gimaret indique que c'est une assertion fausse.

Al-Jubba'i fût d'abord le maître d'al-Ash'ari, puis devint son associé, jusqu'à ses 40 ans. Al-Ash'ari se retourna ensuite contre le mu'tazilisme et contre son ancien maître[3]. Il fût alors le théologien mu'tazile qui fût le plus critiqué par ce dernier[2], comme en témoigne son Maqālāt al-Islāmīyīn.

Notes et références

  1. a b c et d ʻAbd al-Raḥmān Badawī, Histoire de la philosophie en Islam, Paris, Vrin, , 886 p. (lire en ligne), p. 146
  2. a b c d e et f Janine Sourdel, Dictionnaire historique de l'islam, Puf, , 1056 p. (ISBN 978-2-13-054536-1), p. 441
  3. a et b Farid Chairi, L'imam Abou al Hassan al Ach'ari, Le Savoir, , 122 p. (ISBN 2-8744-6058-3), p. 22-26
  4. Al-Jubba'i (trad. Daniel Gimaret, préf. Daniel Gimaret), Une lecture mu'tazilite du Coran, Peeters, 1994, 890 p. (ISBN 978-90-6831-611-7)
  5. Le Strange, G., The lands of the eastern caliphate : Mesopotamia, Persia and Central Asia from the Moslem conquest to the time of Timur, [archive], sur archive.org, 1905 (consulté le 24 avril 2020)
  6. Vgl. Ibn Ḫallikān: Wafayāt al-aʿyān. Bd. IV, S. 267. - Engl. Übers. Bd. II, S. 670.
  7. Ibn Khillikan, n. 579, t. III, Le Caire, , p. 398
  8. a et b Vgl. ʿAbd al-Ǧabbār: Faḍl al-iʿtizāl. 1974, S. 287.
  9. a et b Ibn al-Murtada, Tabaqat al-Mu'tazila, Beyrouth, , p. 80
  10. a b c et d ʻAbd al-Raḥmān Badawī, Histoire de la philosophie en Islam, Paris, Vrin, 1972, 886 p. (lire en ligne), p. 148
  11. « XIV:51. Leurs tuniques seront de goudron, le feu enveloppera leurs visages, afin que Dieu rétribue chaque âme selon ses œuvres. Il est prompt dans ses comptes. » Le Coran (trad. Kasimirski, préf. Mohammed Akroun), GF flammarion, 1970, 511 p. (ISBN 2-08-070237-8), p. 205
  12. « Cela prouve la fausseté de la thèse des corporéistes. En effet, si Dieu était un corps, Il parlerait nécessairement au moyen d'un organe, et dans ce cas il Lui serait impossible de procéder "promptement" à la redition de comptes, de s'adresser à tous au même instant. Surtout s'Il avait la "forme d'Adam", comme le croient certains ! » Al-Jubba'i (trad. Daniel Gimaret, préf. Daniel Gimaret), Une lecture mu'tazilite du Coran, Peeters, 1994, 890 p. (ISBN 978-90-6831-611-7), p. 527
  13. D'autres commentaires de versets vont dans ce même sens, comme ceux des versets II:202, VI:62, ou XXIV:39. Le même argument est réutilisé.
  14. « XXIV:39. [...] s'Il parlait au moyen d'un organe, il ne lui serait possible de demander compte qu'en une multiplicité d'instants. » Al-Jubba'i (trad. Daniel Gimaret, préf. Daniel Gimaret), Une lecture mu'tazilite du Coran, Peeters, 1994, 890 p. (ISBN 978-90-6831-611-7), p. 637
  15. Al-Jubba'i (trad. Daniel Gimaret, préf. Daniel Gimaret), Une lecture mu'tazilite du Coran, Peeters, 1994, 890 p. (ISBN 978-90-6831-611-7), p. 106
  16. a et b (en) Alnoor Dhanani, The Physical Theory of Kalam, 1993, 216 p. (ISBN 978-90-04-09831-2), p. 41
  17. a et b (en) Alnoor Dhanani, The Physical Theory of Kalam, 1993, 216 p. (ISBN 978-90-04-09831-2), p. 41n75
  18. (en) Alnoor Dhanani, The Physical Theory of Kalam, , 216 p. (ISBN 978-90-04-09831-2), p. 34n57
  19. « IV:54. Le doute est impossible pour Dieu, Il connaît toute chose de toute éternité. » Al-Jubba'i (trad. Daniel Gimaret, préf. Daniel Gimaret), Une lecture mu'tazilite du Coran, Peeters, 1994, 890 p. (ISBN 978-90-6831-611-7), p. 226
  20. « Il est impossible que Dieu ait un doute, car il est de toute éternité savant. » Al-Jubba'i (trad. Daniel Gimaret, préf. Daniel Gimaret), Une lecture mu'tazilite du Coran, Peeters, 1994, 890 p. (ISBN 978-90-6831-611-7), p. 390
  21. « LXXII:28. [....] Dieu est à même de connaître une infinité de connus. » Al-Jubba'i (trad. Daniel Gimaret, préf. Daniel Gimaret), Une lecture mu'tazilite du Coran, Peeters, 1994, 890 p. (ISBN 978-90-6831-611-7), p. 819
  22. a et b ʻAbd al-Raḥmān Badawī, Histoire de la philosophie en Islam, Paris, Vrin, 1972, 886 p. (lire en ligne), p. 152
  23. a b et c Al-Jubba'i (trad. Daniel Gimaret, préf. Daniel Gimaret), Une lecture mu'tazilite du Coran, Peeters, 1994, 890 p. (ISBN 978-90-6831-611-7), p. 46
  24. « IV:47. Cela prouve que la parole de Dieu est créée. Dieu dit en effet que Son ordre est maf'ul ; or maf'ul est synonyme de mahluq ou masnu'. » Al-Jubba'i (trad. Daniel Gimaret, préf. Daniel Gimaret), Une lecture mu'tazilite du Coran, Peeters, 1994, 890 p. (ISBN 978-90-6831-611-7), p. 225
  25. « VI:62. [...] Cela prouve également que la parole de Dieu est adventice. Car si elle était éternelle, cela impliquerait que dès maintenant Dieu parle aux hommes pour leur faire rendre compte, et qu'Il l'ait fait avant d'avoir créé les créatures. Or c'est impossible, car faire rendre compte implique de relater un événement passé. » Al-Jubba'i (trad. Daniel Gimaret, préf. Daniel Gimaret), Une lecture mu'tazilite du Coran, Peeters, 1994, 890 p. (ISBN 978-90-6831-611-7), p. 305
  26. « VII:185. C'est la preuve que le Coran a commencé d'être ; car hadit est synonyme de muhdat. » Al-Jubba'i (trad. Daniel Gimaret, préf. Daniel Gimaret), Une lecture mu'tazilite du Coran, Peeters, 1994, 890 p. (ISBN 978-90-6831-611-7), p. 376
  27. « XI:1. [...] 2) Ceci est la preuve que le Coran est créé. En effet : 1. Dieu dit de ses versets qu'ils ont été "bien faits". Or ceci ne peut se dire que d'un acte. 2. Il dit ensuite qu'ils ont été "séparés". Or séparation et disjonction ne peuvent également se dire que d'un acte. 3. Il dit enfin : min ladun hakimin habir, càd : min 'indihi, "de la part d'un Sage bien informé". Or ce qui n'a pas commencé d'être ne saurait exister "de la part" d'autre chose. » Al-Jubba'i (trad. Daniel Gimaret, préf. Daniel Gimaret), Une lecture mu'tazilite du Coran, Peeters, 1994, 890 p. (ISBN 978-90-6831-611-7), p. 455
  28. « XII:2. Ceci prouve que le Coran est créé. 1) Dieu dit : "Nous l'avons fait descendre". Or ce qui est éternel ne saurait descendre, ni changer d'état. 2) Il qualifie le Coran d'"arabe". Or ce qui est éternel n'est ni arabe ni persan. 3) Dieu dit : "Nous l'avons fait descendre en un Coran arabe". Cela prouve que Dieu avait puissance de le faire descendre et qu'il ne fût pas arabe ; et donc, qu'il est adventice. 4) Dieu a dit auparavant : "Tels sont les versets du Livre", ce qui prouve que le Coran est composé de versets et de mots. Or tout ce qui est composé est nécessairement adventé. » Al-Jubba'i (trad. Daniel Gimaret, préf. Daniel Gimaret), Une lecture mu'tazilite du Coran, Peeters, 1994, 890 p. (ISBN 978-90-6831-611-7), p. 477
  29. « Cela prouve doublement que la parole de Dieu est créée. D'une part, Dieu dit : qabla an tanfada kalimatu rabbi, ce qui implique que les paroles de Dieu, prises dans leur totalité, peuvent avoir une fin ; or ce qui cesse d'être ne saurait avoir existé de toute éternité. D'autre part, Dieu dit : "wa law gi'na bi-mitlihi madadan, ce qui veut dire qu'Il a puissance d'apporter quelque chose de semblable à Sa parole. Or ce que l'on "apporte" est nécessairement adventé. Dès lors, ce à quoi cet adventé est semblable est nécessairement, lui aussi, adventé. » Al-Jubba'i (trad. Daniel Gimaret, préf. Daniel Gimaret), Une lecture mu'tazilite du Coran, Peeters, 1994, 890 p. (ISBN 978-90-6831-611-7), p. 587
  30. « VII:54. [...] Que l'ordre soit mentionné à part de la création n'implique pas qu'il ne fasse pas partie de la création. » Al-Jubba'i (trad. Daniel Gimaret, préf. Daniel Gimaret), Une lecture mu'tazilite du Coran, Peeters, 1994, 890 p. (ISBN 978-90-6831-611-7), p. 351
  31. « VI:111. [...] Par cette même formule est prouvée l'adventicité de la volonté divine. En effet, si ladite volonté était éternelle, l'exception qui est ici faite("sauf si Dieu le voulait") ne serait pas concevable. Ainsi on ne saurait dire : "Zayd n'entrera pas dans la maison, sauf si Dieu en a puissance", ou "sauf si Dieu sait", dès lors que Dieu sait et a puissance de toute éternité. » Al-Jubba'i (trad. Daniel Gimaret, préf. Daniel Gimaret), Une lecture mu'tazilite du Coran, Peeters, 1994, 890 p. (ISBN 978-90-6831-611-7), p. 321
  32. « XLII:29. Cette formule ida yasa'u ("quand Il voudra") est bien la preuve que la volonté de Dieu est adventée. Dieu dit, en effet, ida, qui est une conjonction de temps, et yasa'u, qui est la forme du futur. Or si sa volonté était éternelle, il n'y aurait pas de sens à la particulariser ainsi par un instant déterminé du futur. Le fait qu'Il la particularise ainsi prouve donc qu'elle est adventée. » Al-Jubba'i (trad. Daniel Gimaret, préf. Daniel Gimaret), Une lecture mu'tazilite du Coran, Peeters, 1994, 890 p. (ISBN 978-90-6831-611-7), p. 731
  33. ʻAbd al-Raḥmān Badawī, Histoire de la philosophie Islamique, Paris, Vrin, 1972, 886 p. (lire en ligne), p. 161
  34. 'Abd al-Qahir al-Baghdâdt : al-Farq bain al-flraq, p. 110. Le Caire, 1948.
  35. a et b Al-Jubba'i (trad. Daniel Gimaret, préf. Daniel Gimaret), Une lecture mu'tazilite du Coran, Peeters, , 890 p. (ISBN 978-90-6831-611-7).
  36. Al-Jubba'i (trad. Daniel Gimaret, préf. Daniel Gimaret), Une lecture mu'tazilite du Coran, Peeters, 1994, 890 p. (ISBN 978-90-6831-611-7), p. 50
  37. a et b « XIII:12. [...] que Dieu n'est pas le créateur des actes des hommes : ce n'est pas Lui qui change ce qui est en eux, c'est d'eux-mêmes que procède ce changement. » Al-Jubba'i (trad. Daniel Gimaret, préf. Daniel Gimaret), Une lecture mu'tazilite du Coran, Peeters, 1994, 890 p. (ISBN 978-90-6831-611-7), p. 506
  38. a et b « III:182. "[Goûtez le châtiment de ma brûlure] pour prix de ce que vos mains ont jadis accomplis. Dieu n'est pas injuste envers ses serviteurs". Cela prouve que le châtiment des mécréants serait [précisément] une injustice si l'on supposait qu'ils ne sont pas [eux-mêmes] les auteurs de ces péchés. Ce qui nous montre bien la fausseté de la thèse des mujrites, qui disent que Dieu châtie les petits enfants sans qu'ils aient commis de faute, on pourrait châtier les adultes sans qu'ils aient réellement commis de péché. Cela prouve que l'homme est réellement l'agent de son acte, sans quoi Dieu serait injuste [de le châtier]. » Al-Jubba'i (trad. Daniel Gimaret, préf. Daniel Gimaret), Une lecture mu'tazilite du Coran, Peeters, 1994, 890 p. (ISBN 978-90-6831-611-7), p. 207
  39. Al-Jubba'i (trad. Daniel Gimaret, préf. Daniel Gimaret), Une lecture mu'tazilite du Coran, Peeters, 1994, 890 p. (ISBN 978-90-6831-611-7), p. 50
  40. Al-Jubba'i (trad. Daniel Gimaret, préf. Daniel Gimaret), Une lecture mu'tazilite du Coran, Peeters, 1994, 890 p. (ISBN 978-90-6831-611-7), p. 441
  41. Al-Jubba'i (trad. Daniel Gimaret, préf. Daniel Gimaret), Une lecture mu'tazilite du Coran, Peeters, 1994, 890 p. (ISBN 978-90-6831-611-7), p. 637
  42. Al-Jubba'i (trad. Daniel Gimaret, préf. Daniel Gimaret), Une lecture mu'tazilite du Coran, Peeters, 1994, 890 p. (ISBN 978-90-6831-611-7), p. 80-81
  43. Al-Jubba'i (trad. Daniel Gimaret, préf. Daniel Gimaret), Une lecture mu'tazilite du Coran, Peeters, 1994, 890 p. (ISBN 978-90-6831-611-7), p. 51
  44. Daniel Gimaret, « Comment al-ǧubbāʾī interprétait les versets "prédestinationnistes" du Coran », Annales du département des lettres arabes / Université Saint-Joseph,‎ , p. 18
  45. a et b Al-Jubba'i (trad. Daniel Gimaret, préf. Daniel Gimaret), Une lecture mu'tazilite du Coran, Peeters, 1994, 890 p. (ISBN 978-90-6831-611-7), p. 320
  46. a b c d e f et g Al-Jubba'i (trad. Daniel Gimaret, préf. Daniel Gimaret), Une lecture mu'tazilite du Coran, Peeters, 1994, 890 p. (ISBN 978-90-6831-611-7), p. 53
  47. Daniel Gimaret, La doctrine d'al-Ash'ari, Paris, Cerf, 1990, 608 p. (ISBN 9782204040617), p. 298
  48. a et b Al-Jubba'i (trad. Daniel Gimaret, préf. Daniel Gimaret), Une lecture mu'tazilite du Coran, Peeters, 1994, 890 p. (ISBN 978-90-6831-611-7), p. 138
  49. Daniel Gimaret, La doctrine d'al-Ash'ari, Paris, Cerf, 1990, 608 p. (ISBN 9782204040617), p. 301
  50. a et b Al-Jubba'i (trad. Daniel Gimaret, préf. Daniel Gimaret), Une lecture mu'tazilite du Coran, Peeters, 1994, 890 p. (ISBN 978-90-6831-611-7), p. 559
  51. Al-Jubba'i (trad. Daniel Gimaret, préf. Daniel Gimaret), Une lecture mu'tazilite du Coran, Peeters, 1994, 890 p. (ISBN 978-90-6831-611-7), p. 643-644
  52. Al-Jubba'i (trad. Daniel Gimaret, préf. Daniel Gimaret), Une lecture mu'tazilite du Coran, Peeters, 1994, 890 p. (ISBN 978-90-6831-611-7), p. 274
  53. Al-Jubba'i (trad. Daniel Gimaret, préf. Daniel Gimaret), Une lecture mu'tazilite du Coran, Peeters, 1994, 890 p. (ISBN 978-90-6831-611-7), p. 93
  54. a et b Al-Jubba'i (trad. Daniel Gimaret, préf. Daniel Gimaret), Une lecture mu'tazilite du Coran, Peeters, 1994, 890 p. (ISBN 978-90-6831-611-7), p. 294
  55. « XI:7. [...] 2) Cela prouve également qu'avant même de créer tout cela, Dieu avait créé les anges. Car créer le Trône, les cieux et la terre, n'avait de sens que si quelque vivant soumis à l'obligation pouvait en tirer profit, càd en tirer une leçon, y voir une preuve. » Al-Jubba'i (trad. Daniel Gimaret, préf. Daniel Gimaret), Une lecture mu'tazilite du Coran, Peeters, 1994, 890 p. (ISBN 978-90-6831-611-7), p. 456
  56. « VI:59. [...] 2) Q : Pour quelle raison Dieu a-t-il jugé nécessaire de consigner tout cela, alors qu'il est omniscient, et qu'Il ne risque donc pas d'oublier quoi que ce soit ? R : Il a fait cela pour le bénéfice des anges, afin qu'ils en tirent la preuve de Son unicité et de sa justice, et qu'ils connaissent sa grandeur. » Al-Jubba'i (trad. Daniel Gimaret, préf. Daniel Gimaret), Une lecture mu'tazilite du Coran, Peeters, 1994, 890 p. (ISBN 978-90-6831-611-7), p. 304
  57. Al-Jubba'i (trad. Daniel Gimaret, préf. Daniel Gimaret), Une lecture mu'tazilite du Coran, Peeters, 1994, 890 p. (ISBN 978-90-6831-611-7), p. 304
  58. « II:34. [...] les anges sont des êtres aériens, créés d'air. » Al-Jubba'i (trad. Daniel Gimaret, préf. Daniel Gimaret), Une lecture mu'tazilite du Coran, Peeters, 1994, 890 p. (ISBN 978-90-6831-611-7), p. 83
  59. « XVI:43. [...] Abd al-Jabbar rapporte un point de vue d'al-Jubba'i selon lequel les anges que Dieu envoie aux prophètes eux-mêmes n'apparaîtraient jamais à ces derniers que sous forme d'hommes. » Al-Jubba'i (trad. Daniel Gimaret, préf. Daniel Gimaret), Une lecture mu'tazilite du Coran, Peeters, 1994, 890 p. (ISBN 978-90-6831-611-7), p. 546
  60. « VII:13. [...] 2) Q : De quelle façon a-t-il ainsi parlé à Iblis ? R : Il lui a fait dire cela par un ange. » Al-Jubba'i (trad. Daniel Gimaret, préf. Daniel Gimaret), Une lecture mu'tazilite du Coran, Peeters, 1994, 890 p. (ISBN 978-90-6831-611-7), p. 336
  61. Al-Jubba'i (trad. Daniel Gimaret, préf. Daniel Gimaret), Une lecture mu'tazilite du Coran, Peeters, 1994, 890 p. (ISBN 978-90-6831-611-7), p. 336
  62. « XII:31. Ceci prouve bien que les anges sont supérieurs aux hommes : car ces femmes parlent d'un ange comme d'un être parfait, et Dieu ne les dément pas. » Al-Jubba'i (trad. Daniel Gimaret, préf. Daniel Gimaret), Une lecture mu'tazilite du Coran, Peeters, 1994, 890 p. (ISBN 978-90-6831-611-7), p. 485
  63. « VI:50. Cela prouve que les anges sont supérieurs aux prophètes. Car cela revient à dire : "Je ne prétends pas à un rang supérieur au mien". » Al-Jubba'i (trad. Daniel Gimaret, préf. Daniel Gimaret), Une lecture mu'tazilite du Coran, Peeters, 1994, 890 p. (ISBN 978-90-6831-611-7), p. 301
  64. Daniel Gimaret, La doctrine d'al-Ash'ari, Paris, Cerf, 1990, 608 p. (ISBN 9782204040617), p. 457
  65. « II:34. Ce n'est pas à Adam que s'adresse cette prosternation mais à Dieu. Adam n'est là en l’occurrence - et certes c'est lui faire honneur - que pour indiquer les anges la direction (qibla) dans laquelle il faut se prosterner. » Al-Jubba'i (trad. Daniel Gimaret, préf. Daniel Gimaret), Une lecture mu'tazilite du Coran, Peeters, 1994, 890 p. (ISBN 978-90-6831-611-7), p. 83
  66. Daniel Gimaret, La doctrine d'al-Ash'ari, Paris, Cerf, 1990, 608 p. (ISBN 9782204040617), p. 177
  67. « En outre, si le jinn était un corps épais, comment pourrait-il entrer à l'intérieur du corps humain ? » Al-Jubba'i (trad. Daniel Gimaret, préf. Daniel Gimaret), Une lecture mu'tazilite du Coran, Peeters, 1994, 890 p. (ISBN 978-90-6831-611-7), p. 163
  68. « Le jinn circule dans corps de l'homme comme y circule le sang. » Bukhari i'tikaf 11-12 ; bad' al-halq 11/13 ; Mugarrad maqalat al-Ash'ari 280 20-21 Ou encore : « Satan circule dans l'homme comme circule le sang dans les veines; c'est pourquoi j'ai craint qu'il ne sème le mal dans vos coeurs ou ne dise quelque chose. » Al-Bukhari n° 2035 Ou encore : « Il atteint du fils d'Adam ce qu'atteint le sang » Mouslim n° 2175
  69. « XV:42. Cela prouve que le jinn, et les jinns en général, n'ont pas le pouvoir de nuire les hommes, qu'ils ne sont pas la cause, en particulier, de la folie et de l'épilepsie, comme le croit le vulgaire. » Al-Jubba'i (trad. Daniel Gimaret, préf. Daniel Gimaret), Une lecture mu'tazilite du Coran, Peeters, 1994, 890 p. (ISBN 978-90-6831-611-7), p. 535
  70. « XIV:26. Cela prouve que le jinn n'a pas d'autre pouvoir de nuire à l'homme que de l'induire en erreur et de l'inciter au péché. Hormis cela, il n'a aucun pouvoir sur lui. » Al-Jubba'i (trad. Daniel Gimaret, préf. Daniel Gimaret), Une lecture mu'tazilite du Coran, Peeters, 1994, 890 p. (ISBN 978-90-6831-611-7), p. 520-521
  71. « Les gens disent que l'épilepsie ne devient tel que parce que le jinn le touche et le jette à terre. C'est faux, car le jinn est un être faible, qui n'a pas puissance de jeter les hommes à terre, ni de les tuer. Cela est prouvé de plusieurs façons. » Al-Jubba'i (trad. Daniel Gimaret, préf. Daniel Gimaret), Une lecture mu'tazilite du Coran, Peeters, 1994, 890 p. (ISBN 978-90-6831-611-7), p. 162
  72. Al-Jubba'i (trad. Daniel Gimaret, préf. Daniel Gimaret), Une lecture mu'tazilite du Coran, Peeters, 1994, 890 p. (ISBN 978-90-6831-611-7), p. 162-163
  73. « XIV:26. Et lorsque tout se sera accompli, Satan leur dira : Dieu vous avait fait une promesse véritable. Moi, je vous avais fait aussi des promesses, mais je vous ai trompés. Je n’avais aucun pouvoir sur vous. » Le Coran (trad. Kasimirski, préf. Mohammed Akroun), GF flammarion, 1970, 511 p. (ISBN 2-08-070237-8), p. 204
  74. « Ils exécutaient pour lui tous les travaux qu’il voulait, des palais, des statues, des plateaux larges comme des bassins, des chaudrons solidement étayés. O famille de David ! rendez-nous des actions de grâces. Qu’il y a peu d’hommes reconnaissants parmi mes serviteurs ! » Le Coran (trad. Kasimirski, préf. Mohammed Akroun), GF flammarion, 1970, 511 p. (ISBN 2-08-070237-8), p. 441
  75. « A quoi l'on répondra : à l'époque de Salomon, Dieu les a rendus épais, si bien qu'ils ont eu alors puissance de produire de tels actes. Cela fait partie des miracles de Salomon. » Al-Jubba'i (trad. Daniel Gimaret, préf. Daniel Gimaret), Une lecture mu'tazilite du Coran, Peeters, 1994, 890 p. (ISBN 978-90-6831-611-7), p. 163
  76. a b c et d Al-Jubba'i (trad. Daniel Gimaret, préf. Daniel Gimaret), Une lecture mu'tazilite du Coran, Peeters, 1994, 890 p. (ISBN 978-90-6831-611-7), p. 47-49
  77. (en) Racha el Omari, The Theology of Abū l-Qāsim al-Balkhī/al-Kaʿbī (d. 319/931), BRILL, , 238 p. (ISBN 9789004259683, lire en ligne), p. 161
  78. Al-Jubba'i (trad. Daniel Gimaret, préf. Daniel Gimaret), Une lecture mu'tazilite du Coran, Peeters, 1994, 890 p. (ISBN 978-90-6831-611-7), p. 156
  79. a et b Al-Jubba'i (trad. Daniel Gimaret, préf. Daniel Gimaret), Une lecture mu'tazilite du Coran, Peeters, 1994, 890 p. (ISBN 978-90-6831-611-7), p. 573
  80. a et b Al-Jubba'i (trad. Daniel Gimaret, préf. Daniel Gimaret), Une lecture mu'tazilite du Coran, Peeters, 1994, 890 p. (ISBN 978-90-6831-611-7), p. 399
  81. a b c d et e Al-Jubba'i (trad. Daniel Gimaret, préf. Daniel Gimaret), Une lecture mu'tazilite du Coran, Peeters, 1994, 890 p. (ISBN 978-90-6831-611-7), p. 56
  82. a b et c Al-Jubba'i (trad. Daniel Gimaret, préf. Daniel Gimaret), Une lecture mu'tazilite du Coran, Peeters, 1994, 890 p. (ISBN 978-90-6831-611-7), p. 659
  83. a et b Al-Jubba'i (trad. Daniel Gimaret, préf. Daniel Gimaret), Une lecture mu'tazilite du Coran, Peeters, 1994, 890 p. (ISBN 978-90-6831-611-7), p. 171
  84. a et b Al-Jubba'i (trad. Daniel Gimaret, préf. Daniel Gimaret), Une lecture mu'tazilite du Coran, Peeters, 1994, 890 p. (ISBN 978-90-6831-611-7), p. 638
  85. Mohammad Ali Amir-Moezzi, « Exégèse et théologie de l’islam shi’ite », Annuaire de l'École pratique des hautes études (EPHE), Section des sciences religieuses,‎ (lire en ligne)
  86. Abdel al Jabbar Ibn Ahmad, Tatbit dala'il an-nubuwwa
  87. « II:20. "Il a fait pour vous de la terre un lit". C'est la preuve que la terre est plate et non pas sphérique, comme le prétendent les astronomes. » Al-Jubba'i (trad. Daniel Gimaret, préf. Daniel Gimaret), Une lecture mu'tazilite du Coran, Peeters, 1994, 890 p. (ISBN 978-90-6831-611-7) p. 79
  88. « LXXI:18. Encore une preuve que la terre est plate, et non sphérique comme le prétendent les astronomes. » Al-Jubba'i (trad. Daniel Gimaret, préf. Daniel Gimaret), Une lecture mu'tazilite du Coran, Peeters, 1994, 890 p. (ISBN 978-90-6831-611-7), p. 816
  89. « II:20. C'est Dieu qui vous a donné la terre pour lit et élevé la voûte des cieux pour abri ; c'est lui qui fait descendre l'eau des cieux, qui par elle fait germer les fruits destinés à vous nourrir. Ne donnez donc point d'associés à Dieu. Vous le savez. » Le Coran (trad. Kasimirski, préf. Mohammed Akroun), GF flammarion, 1970, 511 p. (ISBN 2-08-070237-8), p. 41
  90. « Il vous a donné la terre pour tapis. » Le Coran (trad. Kasimirski, préf. Mohammed Akroun), GF flammarion, 1970, 511 p. (ISBN 2-08-070237-8), p. 453
  91. Al-Jubba'i (trad. Daniel Gimaret, préf. Daniel Gimaret), Une lecture mu'tazilite du Coran, Peeters, 1994, 890 p. (ISBN 978-90-6831-611-7), p. 79
  92. « LXV:12. C'est Dieu qui a créé les sept cieux et autant de terres ; les arrêts de Dieu y descendent, afin que vous sachiez qu'il est tout-puissant et que sa science embrasse tout. » Le Coran (trad. Kasimirski, préf. Mohammed Akroun), GF flammarion, 1970, 511 p. (ISBN 2-08-070237-8), p. 441
  93. a b et c « LXV:12. Dans [tout] le Coran, il n'y a que ce verset qui montre qu'il y a [également] sept terres. Mais entre les terres il n'y a pas d'intervalle ni de séparation en ce sens qu'elles sont de sept genres ; de chacun de ces genres, Dieu a fait une terre. Quant aux cieux, ils sont [tous les] sept [situés] au-dessus des sphères, et ils sont la demeure des anges. » Al-Jubba'i (trad. Daniel Gimaret, préf. Daniel Gimaret), Une lecture mu'tazilite du Coran, Peeters, 1994, 890 p. (ISBN 978-90-6831-611-7), p. 802
  94. Jean-Michel SALANSKIS, « Continu & discret », sur Encyclopædia Universalis (consulté le )
  95. « Est-ce à dire que ces sept terres forment un seul bloc - au lieu d'être en couches superposées, comme les cieux -, et qu'elles sont simplement de nature différente, du fait, par exemple, de la présence d'un métal dominant ? Ou bien Al-Jubba'i songe-t-il aux sept climats ? » Al-Jubba'i (trad. Daniel Gimaret, préf. Daniel Gimaret), Une lecture mu'tazilite du Coran, Peeters, 1994, 890 p. (ISBN 978-90-6831-611-7), p. 57
  96. Voir la définition de genre sur dicophilo. (consulté le 24/04/2020)
  97. « VI:96. En effet, le soleil parcourt l'ensemble des constellations en 365 jours, la lune en 28 jours. C'est là-dessus qu'est fondé le calcul des jours et des nuits, des mois et des années. » Al-Jubba'i (trad. Daniel Gimaret, préf. Daniel Gimaret), Une lecture mu'tazilite du Coran, Peeters, 1994, 890 p. (ISBN 978-90-6831-611-7), p. 315
  98. « XXXV:41. Les cieux sont autre chose que les sphères mobiles, ils sont au-dessus des sphères. » Al-Jubba'i (trad. Daniel Gimaret, préf. Daniel Gimaret), Une lecture mu'tazile du Coran, Peeters, 1994, 890 p. (ISBN 978-90-6831-611-7), p. 691
  99. « XV:18. [...] Question : De quoi le ciel est-il fait ? Réponse : De sept cieux [situés] au-dessus des sphères tournantes et des astres errants. » Al-Jubba'i (trad. Daniel Gimaret, préf. Daniel Gimaret), Une lecture mu'tazilite du Coran, Peeters, 1994, 890 p. (ISBN 978-90-6831-611-7), p. 531
  100. Article détaillé sur cette distinction et ces concepts aristotéliciens : Du Ciel (section Le Cosmos selon Aristote)
  101. Voir le ciel dans la religion (section islam).
  102. « XIII:2. C'est Dieu qui les cieux sans colonnes visibles, et s'assit sur son trône... » Le Coran (trad. Kasimirski, préf. Mohammed Akroun), GF flammarion, 1970, 511 p. (ISBN 2-08-070237-8), p. 197
  103. « XIII:2. Ibn Abbas, puis Mujjahid, comprenaient : "c'est Dieu qui a élevé les cieux sans piliers visibles", càd : "avec des piliers mais non visibles." Réponse : Ce n'est pas possible. » Al-Jubba'i (trad. Daniel Gimaret, préf. Daniel Gimaret), Une lecture mu'tazile du Coran, Peeters, 1994, 890 p. (ISBN 978-90-6831-611-7), p. 502
  104. « XIII:2. [...] Si les cieux avaient réellement des piliers, ceux-ci seraient nécessairement des corps épais, et donc visibles. » Al-Jubba'i (trad. Daniel Gimaret, préf. Daniel Gimaret), Une lecture mu'tazile du Coran, Peeters, 1994, 890 p. (ISBN 978-90-6831-611-7)
  105. « XIII:2. [...] En outre, il faudrait pour supporter ces piliers, d'autres piliers, et ainsi de suite à l'infini. » Al-Jubba'i (trad. Daniel Gimaret, préf. Daniel Gimaret), Une lecture mu'tazile du Coran, Peeters, 1994, 890 p. (ISBN 978-90-6831-611-7)
  106. « XIII:2. [...] Enfin, dans cette formule bi-gayri 'amadin tarawnaha, la négation concerne les piliers, non la vision. » Al-Jubba'i (trad. Daniel Gimaret, préf. Daniel Gimaret), Une lecture mu'tazile du Coran, Peeters, 1994, 890 p. (ISBN 978-90-6831-611-7), p. 502
  107. Al-Jubba'i (trad. Daniel Gimaret, préf. Daniel Gimaret), Une lecture mu'tazile du Coran, Peeters, 1994, 890 p. (ISBN 978-90-6831-611-7), p.502
  108. « LV:37. [...] Cela prouve que le ciel inférieur est en fer, comme on le rapporte ; la chaleur du feu le fera fondre. » Al-Jubba'i (trad. Daniel Gimaret, préf. Daniel Gimaret), Une lecture mu'tazile du coran, Peeters, 1994, 890 p. (ISBN 978-90-6831-611-7), p. 778
  109. « LV:37. Quand le ciel se fendra, quand il sera comme la rose ou comme la peau teinte en rouge. » Le Coran (trad. Kasimirski, préf. Mohammed Akroun), GF flammarion, 1970, 511 p. (ISBN 2-08-070237-8), p. 417
  110. Formule de Daniel Gimaret. Al-Jubba'i (trad. Daniel Gimaret, préf. Daniel Gimaret), Une lecture mu'tazile du Coran, Peeters, 1994, 890 p. (ISBN 978-90-6831-611-7), p. 58
  111. « LXXXV:1. Par "ciel', il faut entendre ici le ciel inférieur, car c'est là que se trouvent les constellations. » Al-Jubba'i (trad. Daniel Gimaret, préf. Daniel Gimaret), Une lecture mu'tazile du Coran, Peeters, 1994, 890 p. (ISBN 978-90-6831-611-7), p. 845
  112. « XXXVII:10. [...] alors que les étoiles sont fixes, elles ne peuvent pas quitter leurs emplacements. » Al-Jubba'i (trad. Daniel Gimaret, préf. Daniel Gimaret), Une lecture mu'tazile du Coran, Peeters, 1994, 890 p. (ISBN 978-90-6831-611-7), p. 697
  113. « LXVII:5. Ce au moyen de quoi les démons sont "lapidés", ce sont [en réalité] des météores détachés des étoiles. » Al-Jubba'i (trad. Daniel Gimaret, préf. Daniel Gimaret), Une lecture mu'tazile du Coran, Peeters, 1994, 890 p. (ISBN 978-90-6831-611-7), p. 805
  114. Voir Aristote, Des météorologiques, 346b-349a.
  115. « XXIV:43. Dieu crée [pour de bon] dans le ciel des montagnes de grêle, d'où Il fait descendre ensuite celles-ci sur terre. » Al-Jubba'i (trad. Daniel Gimaret, préf. Daniel Gimaret), Une lecture mu'tazile du Coran, Peeters, 1994, 890 p. (ISBN 978-90-6831-611-7), p. 637
  116. Fakhr ad-Dîn ar-Râzî, At-tafsir al-kabir, vol. 16, Le Caire, Abd ar-rahman Muhammad, p. XIII 105, 15-107,3
  117. a et b Al-Jubba'i (trad. Daniel Gimaret, préf. Daniel Gimaret), Une lecture mu'tazile du Coran, Peeters, 1994, 890 p. (ISBN 978-90-6831-611-7), p. 316
  118. « VI:99. [...] La vapeur ne se concentre qu'au contact d'un plafond continu et lisse, comme les plafonds vitrés des hammams. » Al-Jubba'i (trad. Daniel Gimaret, préf. Daniel Gimaret), Une lecture mu'tazile du Coran, Peeters, 1994, 890 p. (ISBN 978-90-6831-611-7), p. 316
  119. « XV:18. [...] De sept cieux [situés] au-dessus des sphères tournantes et des astres errants. Seul le ciel inférieur est orné [d'étoiles]. Tous sont la demeure des anges. » Al-Jubba'i (trad. Daniel Gimaret, préf. Daniel Gimaret), Une lecture mu'tazile du Coran, Peeters, 1994, 890 p. (ISBN 978-90-6831-611-7), p. 531
  120. « XCVII:4. [...] Cette nuit-là les anges descendent jusqu'au ciel inférieur, apportent ce que Dieu destine aux gens de la terre, afin que les anges du ciel inférieur en prennent connaissance. » Al-Jubba'i (trad. Daniel Gimaret, préf. Daniel Gimaret), Une lecture mu'tazilite du Coran, Peeters, 1994, 890 p. (ISBN 978-90-6831-611-7), p. 870
  121. Fakhr ad-Dîn ar-Râzî, at-Tafsir al-kabir, vol. 16, Le Caire, Abd ar-rahman Muhammad, p. XXXII 33, 1-2
  122. « LI:22. "Et ce que vous est promis", càd: le Paradis. C'est la preuve que le paradis est dans le ciel. » Al-Jubba'i (trad. Daniel Gimaret, préf. Daniel Gimaret), Une lecture mu'tazile du Coran, Peeters, 1994, 890 p. (ISBN 978-90-6831-611-7), p. 763
  123. « II:35. [...] Question : De quel "jardin" s'agit-il ? Réponse : Du "jardin d'immortalité". D'un "jardin" situé au septième ciel. » Al-Jubba'i (trad. Daniel Gimaret, préf. Daniel Gimaret), Une lecture mu'tazile du Coran, Peeters, 1994, 890 p. (ISBN 978-90-6831-611-7), p. 83
  124. « XI:9. Ceci est la preuve que Dieu a créé le Trône avant même de créer les cieux et la terre. Il l'a créé au-dessus de l'eau, puis une fois qu'Il a eu créé les cieux et la terre, il l'a transféré au-dessus des cieux. » Al-Jubba'i (trad. Daniel Gimaret, préf. Daniel Gimaret), Une lecture mu'tazile du Coran, Peeters, 1994, 890 p. (ISBN 978-90-6831-611-7), p. 456
  125. Daniel Gimaret, La doctrine d'al-Ash'ari, Paris, Cerf, , 608 p. (ISBN 9782204040617), p. 93
  126. a et b Ralph Stehly, « Reviewed Work: Das theologisch-philosophische System des Muʿammar ibn ʿAbbād As-Sulamī (gest. 830 n. Chr.) by Hans Daiber », Arabica T. 27, Fasc. 3,‎ , p. 325-327 (lire en ligne)
  127. a b et c Al-Jubba'i (trad. Daniel Gimaret, préf. Daniel Gimaret), Une lecture mu'tazilite du Coran, Peeters, , 890 p. (ISBN 978-90-6831-611-7), p. 59, 624
  128. Le Coran (trad. Kasimirski, préf. Mohammed Akroun), GF flammarion, , 511 p. (ISBN 2-08-070237-8), p. 266 :

    « 13. Ensuite nous l'avons fait une goutte de sperme fixé dans un réceptacle solide. »

  129. « XIII:23. Ce verset prouve la fausseté de la thèse de Nazzam, selon laquelle l'homme se définit par le souffle vital (al-insan huwa r-ruh) et est autre chose que le sperme. Dieu dit ici, en effet, que l'homme, c'est le sperme. Cela prouve également la fausseté de la thèse de Mu'ammar, pour qui l'homme est une chose indivisible, et n'est pas un corps, car le sperme est un corps. » Al-Jubba'i (trad. Daniel Gimaret, préf. Daniel Gimaret), Une lecture mu'tazilite du Coran, Peeters, 1994, 890 p. (ISBN 978-90-6831-611-7) p. 624
  130. « LIII:46. Càd : quand le sperme sort de l'homme et se déverse dans la matrice [de la femme]. Le sperme, c'est le liquide [séminal] (mā) de l'homme et de la femme, à partir duquel est créé l'enfant. » Al-Jubba'i (trad. Daniel Gimaret, préf. Daniel Gimaret), Une lecture mu'tazilite du Coran, Peeters, 1994, 890 p. (ISBN 978-90-6831-611-7), p. 770 D'autres passages du commentaire du coran, comme en LXXVI:2, ou en LXXXVI:6-7 vont dans le même sens.
  131. a et b (en) T K, Ashique, Dialectics between philosophy and theology a study on causality in Islamic thought, Delhi, , 181 p. (lire en ligne), p. 24
  132. a b et c (en) T K, Ashique, Dialectics between philosophy and theology a study on causality in Islamic thought, Delhi, , 181 p. (lire en ligne), p. 29
  133. a et b Al-Jubba'i (trad. Daniel Gimaret, préf. Daniel Gimaret), Une lecture mu'tazilite du Coran, Peeters, 1994, 890 p. (ISBN 978-90-6831-611-7), p. 530
  134. a et b Al-Jubba'i (trad. Daniel Gimaret, préf. Daniel Gimaret), Une lecture mu'tazilite du Coran, Peeters, 1994, 890 p. (ISBN 978-90-6831-611-7), p. 492
  135. Ansari, al-Gunya, Istanbul, , p. 12-13
  136. Abu al-Ma'ali al-Guwayni, al-Irsad, Paris, Luciani, , p. 187, 5-6
  137. a et b « IV:140. [...] 3) Ce verset apporte la preuve de la réalité des accidents et de la fausseté de la thèse de ceux qui, comme Asamm, nient leur existence, et soutiennent qu'il n'y a ici-bas que des corps. Dieu dit en effet : "jusqu'à ce qu'ils s'engagent dans une conversation autre [que celle-ci]". Il admet donc qu'il existe autre chose que ce dans quoi ils sont, et c'est l'accident. » Al-Jubba'i (trad. Daniel Gimaret, préf. Daniel Gimaret), Une lecture mu'tazilite du Coran, Peeters, 1994, 890 p. (ISBN 978-90-6831-611-7), p. 249
  138. Le Coran (trad. Kasimirski, préf. Mohammed Akroun), GF flammarion, 1970, 511 p.(ISBN 2-08-070237-8), p. 101
  139. « XL:42. C'est ainsi que par notre volonté l'esprit t'a parlé, à toi, qui ne savais pas ce que c'était que le livre ou la religion. Nous en avons fait une lumière à l'aide de laquelle nous dirigeons ceux d'entre nos serviteurs qu'il nous plaît. Toi aussi dirige-les vers le sentier droit ; » Le Coran (trad. Kasimirski, préf. Mohammed Akroun), GF flammarion, 1970, 511 p. (ISBN 2-08-070237-8), p. 376
  140. « IX:105. [...] Il est prouvé par ce verset que mouvements et fixités, réunions et séparations sont visibles. » Al-Jubba'i (trad. Daniel Gimaret, préf. Daniel Gimaret), Une lecture mu'tazilite du Coran, Peeters, 1994, 890 p. (ISBN 978-90-6831-611-7), p. 427
  141. Daniel Gimaret, La doctrine d'al-Ash'ari, Paris, Cerf, 1990, 608 p. (ISBN 9782204040617), p. 92
  142. Al-Jubba'i (trad. Daniel Gimaret, préf. Daniel Gimaret), Une lecture mu'tazilite du Coran, Peeters, 1994, 890 p. (ISBN 978-90-6831-611-7), p. 41
  143. Al-Jubba'i (trad. Daniel Gimaret, préf. Daniel Gimaret), Une lecture mu'tazilite du Coran, Peeters, 1994, 890 p. (ISBN 978-90-6831-611-7), p. 40
  144. a b c et d Al-Jubba'i (trad. Daniel Gimaret, préf. Daniel Gimaret), Une lecture mu'tazilite du Coran, Peeters, 1994, 890 p. (ISBN 978-90-6831-611-7), p. 42-43
  145. Marie Bernand, L'accord unanime de la communauté musulmane comme fondement des statuts légaux de l'Islam, Paris, Vrin, , 143 p. (ISBN 978-2-7116-0067-0, lire en ligne), p. 132-133
  146. a et b al-Malti, al-Tanbih fi al-radd 'ala ahl al-ahawa, p. 32
  147. a et b Soubhi el-Saleh, La vie future selon le coran, Paris, Vrin, , 174 p. (ISBN 978-2-7116-0230-8, lire en ligne), p. 69
  148. a b c d e et f (en) I. M. N. Al-Jubouri, Islamic Thought: From Mohammed to September 11, 2001, Xlibris Corporation, , 380 p. (ISBN 978-1453595848, lire en ligne), p. 162
  149. ʻAbd al-Raḥmān Badawī, Histoire de la philosophie en Islam, Paris, Vrin, 1972, 886 p. (lire en ligne), p. 147

Voir aussi

Bibliographie

Sources primaires :

  • Al-Jubba'i (trad. Daniel Gimaret, préf. Daniel Gimaret), Une lecture mu'tazilite du Coran, Peeters, 1994, 890 p. (ISBN 978-90-6831-611-7)
  • Le Coran (trad. Kasimirski, préf. Mohammed Akroun), GF flammarion, 1970, 511 p. (ISBN 2-08-070237-8)
  • Al-Ash'ari, Maqālāt al-Islāmīyīn.
  • Abd al-Gabbar, Faḍl al-iʻtizāl wa-ṭabaqāt al-Muʻtazila.
  • Ibn al-Murtada, Tabaqat al-Mu'tazila, Beyrouth, 1961.
  • Fakhr ad-Dîn ar-Râzî, At-tafsir al-kabir, vol. 16, Le Caire, Abd ar-rahman Muhammad.
  • Ansari, al-Gunya, Istanbul, 1916.
  • Abu al-Ma'ali al-Guwayni, al-Irsad, Paris, Luciani, 1938.

Sources secondaires :

  • Janine Sourdel, Dictionnaire historique de l'islam, Puf, 20 avril 2004, 1056 p. (ISBN 978-2-13-054536-1)
  • Farid Chairi, L'imam Abou al Hassan al Ach'ari, Le Savoir, 2004, 122 p. (ISBN 2-8744-6058-3)
  • ʻAbd al-Raḥmān Badawī, Histoire de la philosophie en Islam, Paris, Vrin, 1972, 886 p. (lire en ligne)
  • Marie Bernand, L'accord unanime de la communauté musulmane comme fondement des statuts légaux de l'Islam, Paris, Vrin, 1970, 143 p. (ISBN 978-2-7116-0067-0, lire en ligne)
  • Daniel Gimaret, La doctrine d'al-Ash'ari, Paris, Cerf, 1990, 608 p. (ISBN 9782204040617)
  • Daniel Gimaret, « Comment al-Ǧubbāʾī interprétait les versets "prédestinationnistes" du Coran », Annales du département des lettres arabes / Université Saint-Joseph, 1991, p. 18
  • Mohammad Ali Amir-Moezzi, « Exégèse et théologie de l’islam shi’ite », Annuaire de l'École pratique des hautes études (EPHE), Section des sciences religieuses, 2011 (lire en ligne)
  • Soubhi el-Saleh, La vie future selon le Coran, Paris, Vrin, 1986, 174 p. (ISBN 978-2-7116-0230-8), lire en ligne)
  • (en) Alnoor Dhanani, The Physical Theory of Kalam, 1993, 216 p. (ISBN 978-90-04-09831-2)
  • (en) Racha el Omari, The Theology of Abū l-Qāsim al-Balkhī/al-Kaʿbī (d. 319/931), BRILL, 2016, 238 p. (ISBN 9789004259683, lire en ligne)
  • (en) I. M. N. Al-Jubouri, Islamic Thought: From Mohammed to September 11, 2001, Xlibris Corporation, 12 octobre 2010, 380 p. (ISBN 978-1453595848), lire en ligne)
  • (en) T K, Ashique, Dialectics between philosophy and theology a study on causality in Islamic thought, 26/12/2014, 181 p. (lire en ligne)
  • (de) Vgl. ʿAbd al-Ǧabbār: Faḍl al-iʿtizāl. 1974, S. 287.

Articles connexes

Liens externes