Phocidae

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Phocidés

Les Pinnipèdes représentent 28 % de l'effectif total des mammifères marins avec 18 espèces de phoques, 14 espèces d'otaries et seulement une espèce de morse[1].

Le premier nom du taxon fut phocacés, il incluait les Otariinae et certains Proboscidea aquatiques.

Sous-familles et espèces

(*) : ces trois genres sont intégrés au genre Phoca dans certaines classifications (selon les

Détails sur les sous-familles

Les monachinés, c'est-à-dire les phoques moines, sont inféodés aux mers tropicales et subtropicales. Monachus monachus est la seule espèce de phoque présente en Méditerranée, où jourd'hui, que sur les rivages de quelques îles (Saint-Paul, Kerguelen...), où ils forment, au moment de la reproduction, des harems populeux. Quant à leurs proches parents, les éléphants de mer du nord (Mirounga angustirostris), ils sont encore moins nombreux. Les mesures de protection qui ont été prises ont permis toutefois de faire remonter les effectifs de ces deux espèces. Les jeunes phoques à capuchon (Cystophora cristata), des régions circumpolaires, sont ainsi nommés en raison de la présence sur la tête d'une « casquette » qui peut se gonfler quand l'animal est excité.

Les phocinés, enfin, sont des phoques arctiques. Le phoque marbré (Phoca hispida), ou phoque annelé, habitant des côtes situées à la périphérie de la calotte glaciaire arctique, vit en hiver sous la glace, dans laquelle il mainos du massacre des nouveau-nés de cette espèce. Le phoque gris (Halichoerus grypus) vit sur les côtes de l'Atlantique Nord. Enfin, le phoque-veau marin, ou veau ur les plages de sable bordant les eaux peu profondes. Il vit dans le nord de l'Europe, au Canada et sur les côtes du Pacifique Nord.

Histoire évolutive

Dessin schématique d'Enaliarctos emlongi (premier plan) et du cétacé Macrodelphinus.

L'extinction Crétacé-Tertiaire il y a 66 millions d'années provoque un remaniement complet des faunes mondiales, caractérisé notamment par la disparition des dinosaures non-aviens et l'explosion radiative des mammifères placentaires. Quatre lignées de ces mammifères (Cétacés, Siréniens, Pinnipèdes et Lutrinae) qui étaient sorties des eaux retournent alors dans le milieu marin il y a environ 50 millions d'années[2], les premiers fossiles de Pinnipèdes remontant à moins de 30 millions d'années[1]. Un des ancêtres des Pinnipèdes, Enaliarctos qui vivait il y a 24 à 22 millions d'années à la fin de Oligocène, possède déjà des mœurs amphibies. Les données paléontologiques suggèrent que ce carnivore a une apparenté avec les ours[3].

La chasse aux phoques

Préparation d'un phoque annelé (2000)

La chasse aux phoques est ancienne. Elle était notamment pratiquée par les Inuits dans la région arctique qui s'en sont servis pour maints usages en récupérant la viande, la fourrure, graisse (ou l'huile) et les os. La vocation de la chasse est toute autre aujourd'hui, les mœurs Inuits ayant d'ailleurs changé et la chasse commerciale et l'intérêt pour les peaux de phoques, qui sont d'une qualité unique, s'étant bien développés depuis leur avènement au XVIIIe siècle. La chasse de subsistance inuit semble bien tolérée, mais la chasse pour la fourrure ou la graisse est source de débats parfois vifs entre chasseurs et opposants à la chasse (parfois dits animalistes).

Largement répandue autrefois, en particulier pour la fourrure, la chasse aux phoques a été sujette à embargo jusqu'en 1995. À la suite de l'augmentation de leur population, les phoques font à nouveau l'objet d'un commerce international avec quota annuel.

Dangers et menaces pour les phoques

Ils sont surtout exposés aux épidémies, aggravées par la pollution des mers (la graisse des phoques accumule de nombreux polluants, dont pesticides, PCB, dioxines, furanes et probablement d'autres toxiques et perturbateurs endocriniens). Comme l'ours blanc, ils souffrent de la fonte de la banquise due au réchauffement climatique et de certaines activités humaines (dont la chasse au phoque ou les tirs de régulation demandés par certains pêcheurs, ou illégalement pratiqués), qui perturbent en particulier la reproduction.
Enfin, un certain nombre de phoques meurent asphyxiés, après avoir été piégés dans des filets de pêche (dérivants ou non).

Les phoques sont aussi mis en danger par les fermes à saumons[4]. Ces élevages constituent des ressources de nourriture qui attirent les phoques mais les animaux sont ensuite massacrés par les producteurs qui n'hésitent pas à faire appel à des chasseurs professionnels et à s'en prendre à des espèces menacées pour défendre leur production. Rien qu'en Écosse, entre 2011 et 2015, ce seraient près de 1500 phoques qui auraient été abattus par l'industrie du saumon d'élevage[5].

Les pêcheurs accusent localement les phoques de contribuer à diminuer la ressource halieutique, ce qui n'est pas scientifiquement fondé[6],[7], au contraire puisque les phoques jouent un rôle sanitaire et mangent aussi des poissons prédateurs qui sans eux seront plus nombreux et mangeront les proies recherchées par les pêcheurs[8].

Notes et références

  1. a et b (en) Annalisa Berta, James L. Sumich, Kit M. Kovacs, Marine Mammals: Evolutionary Biology, Academic Press, (lire en ligne), p. 35.
  2. (en) Annalisa Berta, James L. Sumich, Kit M. Kovacs, Marine Mammals: Evolutionary Biology, Academic Press, , p. 3.
  3. (en) Thom Holmes, The Prehistoric Earth, Chelsea House, , p. 151.
  4. Les fermes à saumon déciment les phoques.
  5. Axelle Palma, « Scandaleux : les fermes à saumon déciment les phoques pour que leur industrie prospère », Daily Geek Show,‎ (lire en ligne, consulté le )
  6. B.R. McKenzie, M. Bager, H. Ojaveer et al., « Multi-decadal scale variability in the eastern Baltic cod fishery 1550-1860 – Evidence and causes », Fish. Science, vol. 87,‎ , p. 106-119 (lire en ligne [PDF])
  7. D.S. Butterworth, D.C. Duff, P.B. Best et M.O. Bergh, « On the scientific basis for reducing the South African seal population », South African Journal of Science, vol. 84,‎ , p. 179-188 (lire en ligne [PDF])
  8. Les Phoques et la pêche en Mer Baltique, IFAW (International Fund for Animal Welfare), 5 pages.

Voir aussi

Articles connexes

Références taxinomiques

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Bibliographie

  • Paul-Émile Victor et Joëlle Robert-Lamblin, La civilisation du phoque : Jeux, gestes et techniques des eskimos d'Ammassalik, Armand Colin, , 320 p. (ISBN 978-2200371876)
  • Pascal Etienne, Le Phoque, veau-marin, Eveil Nature, coll. « Approche », , 71 p. (ISBN 978-2840000235)
  • Mymi Doinet et Mélanie Allag (Illustrations), Les animaux de Lou - Nage, Petit Phoque !, Nathan, coll. « Première lecture (6 - 8 ans) », , 32 p. (ISBN 978-2092543337)
  • Christophe Boncens, Le phoque tombé à l'eau, Beluga, coll. « Au bord de la mer... (3 ans et plus) », (ISBN 978-2371331341)
  • Romain Mennetrier et Anouk Filippini, Mes p'tits albums - Léo le phoque, au secours de son ami, Auzou Editions, coll. « Mes p'tits albums (3 ans et plus) », , 32 p. (ISBN 978-2733848272)
  • Philippe Carruette et Monique Deparis (Photographies), Les phoques en Hauts-de-France : Des phoques gris et veaux marins, Airvey, coll. « Inven'Terre », , 80 p. (ISBN 979-1090227361)

DVD

  • Les carnets de bord du commandant Cousteau - La grotte des phoques-moines, Citel Vidéo, coll. « Français (Dolby Digital 2.0) - 45 minutes », (ASIN B000E36YMQ)

Liens externes