Carl Spitteler

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Ceci est une version archivée de cette page, en date du 15 juin 2020 à 12:38 et modifiée en dernier par Orchisvanille (discuter | contributions). Elle peut contenir des erreurs, des inexactitudes ou des contenus vandalisés non présents dans la version actuelle.
Carl Spitteler
Description de cette image, également commentée ci-après
Carl Spitteler en 1905.
Naissance
Liestal, Canton de Bâle-Campagne, Drapeau de la Suisse Suisse
Décès (à 79 ans)
Lucerne, Canton de Lucerne,
Drapeau de la Suisse Suisse
Activité principale
Auteur
Langue d’écriture allemand
Genres

Carl Friedrich Georg Spitteler (né le à Liestal et décédé le à Lucerne) est un écrivain suisse allemand, lauréat du prix Nobel de littérature de 1919.

Biographie

Carl Spitteler naît le 24 avril 1845 à Liestal près de Bâle. Il commence des études de droit puis de théologie qui l'amènent à devenir pasteur, mais il renonce rapidement à ce poste. Il s'expatrie à Saint-Pétersbourg comme précepteur (1871-1879) avant de revenir au pays où il enseigne dans une école de jeunes filles à Berne. En 1881, il épouse une de ses élèves, hollandaise. Il s'établit à La Neuveville au bord du lac de Bienne où il enseigne l'allemand, le latin et le grec. Dès 1892, Spitteler se retire à Lucerne, là où il demeurera jusqu'à la fin, avec sa femme et ses deux filles[1].

En dehors des poèmes et des romans que Spitteler écrit, il publie des récits, des critiques musicales et théâtrales et des essais sur l'actualité littéraire et culturelle dans de nombreux journaux suisses mais aussi allemands et autrichiens[2].

Le 14 décembre 1914, il prend position pour la neutralité, le respect des minorités et l'unité du pays alors que la Suisse se divise de plus en plus entre pro-allemands et pro-français[3]. Il donne un discours intitulé Unser Schweizer Standpunkt (Notre point de vue suisse) traduit en français en 1915.

Son discours qui vise à entériner les passions pour des nations étrangères présente notamment la distinction entre les voisins et les frères comme suit :

« Tous ceux qui vivent au-delà de nos frontières sont nos voisins, et, jusqu’à nouvel ordre, nos chers voisins ; tous ceux qui vivent en deçà sont plus que des voisins, ce sont des frères. Or, la différence entre voisin et frère est immense. Même le meilleur voisin peut, suivant les circonstances, tirer sur nous à boulets, tandis que le frère, dans la bataille, combat à nos côtés. On ne saurait donc imaginer différence plus considérable. »[4]

Il est l'auteur de poèmes à la fois pessimistes et héroïques. Il reçoit le Prix Nobel de littérature en 1919 pour son poème épique Olympischer Frühling (Printemps Olympien) à l'âge de 75 ans.

Alors que sa notoriété avait presque disparue dans son pays, lors de sa visite en Suisse en 2017, le président chinois Xi Jinping cite un extrait du poète en préambule du texte adressé aux médias suisses: le plus grand bonheur est de « trouver des amis avec qui on partage le souffle comme le destin ».

Le fonds d'archives de Carl Spitteler se trouve aux Archives littéraires suisses à Berne, à la Bibliothèque centrale de Zurich et au Dichter- und Stadtmuseum à Liestal.

Imago

Il s'agit d'une des œuvres de Spitteler les plus connues et traduites en français.

Le héros est à la fois poète, mégalomane et naïf, et il est prêt à n'importe quoi pour les beaux yeux d'Imago. Il déteste et aime la société classique de son époque.

Histoire d'amour impossible à sens unique, le récit semble en partie autobiographique. L'Imago de Spitteler est le Tasse de Goethe, celui-ci reflétant son véritable et impossible amour pour Mme de Stein. Imago était un des livres favoris de Freud. Il impressionne tellement le créateur de la psychanalyse qu'en 1913 celui-ci donne ce nom de Imago à la première revue psychanalytique[réf. souhaitée]. Dans Imago, et dans l'esprit du héros de Carl Spitteler, se joue la poursuite compliquée d'une chimère, ainsi que diverses interactions et considérations multiples avec la raison et la morale. Ces sujets étaient d'un grand intérêt pour l'étude de la pensée et des pulsions humaines selon les théories alors en vogue et en monologue intérieur.

Œuvre

  • Prometheus und Epimetheus, 1881
    Publié en français sous le titre Prométhée et Épiméthée, Neuchâtel, Delachaux & Niestlé, 1940
  • Extramundana, 1883
  • Ei Ole, 1887
  • Samojeden, 1887
  • Hund und Katze, 1887
  • Olaf, 1887
  • Bacillus, 1888
  • Das Bombardement von Åbo, 1889
  • Schmetterlinge, 1889
  • Der Parlamentär, 1889
  • Das Wettfasten von Heimligen, 1890
  • Friedli der Kolderi 1891
  • Gustav 1892
    Publié en français sous le titre Gustave, Genève, Éditions Georg / Paris, G. Grès, « collection helvétique », 1920
  • Litterarische Gleichnisse 1892, essais
  • Der Ehrgeizige 1892
  • Jumala. Ein finnisches Märchen 1893
  • Balladen 1896, poésie
  • Der Gotthard 1897
  • Conrad der Leutnant, 1898
    Publié en français sous le titre Le Lieutenant Conrad, suivi de Le Sombre Dimanche de Herrlisdorf, Paris, Payot, 1915
  • Lachende Wahrheiten, 1898, essais
  • Olympischer Frühling (4 volumes) 1900 - 1906 :
    • I. Die Auffahrt
    • II. Hera die Braut
    • III. Die Hohe Zeit
    • IV. Ende und Wende
  • Olympischer Frühling, 1905, épopée
  • Imago, 1906
    Publié en français sous le titre Imago, Lausanne, Payot, 1917 ; réédition, Paris, Navarin, collection de Studiolo, 1984
  • Gras- und Glockenlieder, 1906
    Publié en français sous le titre Chansons des cloches et de l'herbe, Paris, G. Grès, 1924
  • Die Mädchenfeinde, 1907
    Publié en français sous le titre Les Petits Misogynes, Paris, E. de Boccard, 1917 ; réédition sous le même titre dans une nouvelle traduction, Lausanne, Éditions de l'Aire, « Lettres universelles » , 1983
  • Meine frühesten Erlebnisse, 1914, biographie
    Publié en français sous le titre Mes premiers souvenirs, Lausanne, Payot, 1916
  • Prometheus der Dulder, 1924
    Publié en français sous le titre Le Second Prométhée, Neuchâtel, Delachaux & Niestlé, 1959

Notes et références

  1. Charles Baudouin, La Vie et l'Oeuvre de Carl Spitteler, Editions Rombaldi, en préface d'une édition de 1968 consacrée aux oeuvres des Prix Nobel de littérature
  2. « Carl Spitteler, 100 ans de Prix Nobel de littérature », sur Spiteller.ch, (consulté le )
  3. « Journal Le Temps »
  4. Carl Spitteler, Notre point de vue Suisse, 1915, cité par : Bibliothèque Nationale Suisse, Dossier pédagogique pour les classes des degrés secondaire I et II, "Sous le feu des propagandes, la Suisse face à la première guerre mondiale", en ligne : https://www.mfk.ch/fileadmin/user_upload/03_Vermittlung/Didaktische_Materialien/sous_le_feu_des_propagandes_dossier_web.pdf

Liens externes