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Unser Land

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Unser Land
Image illustrative de l’article Unser Land
Logotype officiel.
Présentation
Président Benoît Zimmer
Fondation 2009
Siège BP 10040,
68190 Ensisheim
Fondateur et porte-parole Jean-Georges Trouillet
Responsable de Fédération Haute Alsace Laurent Roth
Responsable de Fédération Basse Alsace Martin Meyer
Secrétaire Jean Philippe Platt
Trésorier Matthieu Hirn
Positionnement Centre[1]
Idéologie Autonomisme alsacien[1]
Démocratie chrétienne[1]
Affiliation française Régions et peuples solidaires
Affiliation européenne Alliance libre européenne
Adhérents 450
Couleurs rouge et blanc
Site web unserland.org
Représentation
Conseil régional
0  /  169
Conseil départemental du Bas-Rhin
0  /  44
Conseil départemental du Haut-Rhin
0  /  31

Unser Land, qui sous-titre son nom en alsacien par la mention « Le Parti Alsacien », est un parti politique alsacien, qui se fonde sur des principes fédéralistes et autonomistes. Il est membre de la fédération Régions et peuples solidaires et de l'Alliance libre européenne. De tendance centriste et écologiste, il s'oppose au parti régionaliste d'extrême droite Alsace d'abord. Les seuls mandats politiques détenus par ses membres sont au niveau municipal. Il arbore les couleurs rouge et blanc du drapeau historique alsacien. En , le parti dénombre 450 adhérents[2].

Histoire

Unser Land a été créé à la suite de la fusion de l’Union du peuple alsacien / Elsässische Volksunion avec l'association de jeunes Fer's Elsass entérinée par la première formation, lors d'une assemblée générale tenue le avec modification du nom et des statuts. Les anciens militants de Fer's Elsass ainsi que d'autres militants issus du mouvement associatif alsacien se joignent à cette nouvelle formule et le nouveau nom du parti est officiellement annoncé le par une conférence de presse en présence de François Alfonsi, député européen. Jean-Georges Trouillet en est le premier président.

La présidente actuelle du parti est Andrée Munchenbach, ancienne conseillère générale non inscrite du canton de Schiltigheim, qui, à la suite de la rupture de son parti avec Europe Écologie Les Verts, s'est présentée avec la liste d'union de la droite dans cette même ville aux élections municipales de et en est devenue adjointe au maire. Mais, après qu'elle eut demandé que le drapeau alsacien flottât sur l'hôtel de ville de Schiltigheim et écrit au président allemand pour lui demander, à l'occasion du centenaire de la Première Guerre mondiale, de défendre la mémoire des 96 % de soldats alsaciens morts sous l'uniforme allemand, elle s'est brouillée avec le maire Jean-Marie Kutner qui lui a retiré ses délégations au lendemain des élections départementales où le binôme autonomiste qu'elle présentait n'avait pas obtenu 10 % des voix[3].

Principes

Unser Land est un mouvement autonomiste d'inspiration personnaliste et qui proclame ne pas faire de distinction de religion, de conviction, d'appartenance ethnique ou linguistique. Il veut favoriser le principe d'une démocratie locale dans une démocratie française où beaucoup de pouvoirs sont centralisés et réclame un statut régissant l'organisation des pouvoirs publics similaires à ceux qui sont en vigueur dans d'autres régions d'Europe telles que le Tyrol du Sud, les länder allemands ou les cantons suisses. Par son positionnement centriste (lors d'une interview dans le cadre des élections régionales de , Jean-Georges Trouillet déclare : "En grande majorité, je dirais dans les 80%, nous sommes plutôt un parti de centre-droit"[4]) sur l'échiquier politique, Unser Land réfute toute convergence avec le parti régionaliste Alsace d'abord, proche de l'extrême droite[5].

Pour ce faire, il préconise un statut spécifique de l'Alsace passant par la suppression des deux départements (Haut-Rhin et Bas-Rhin) et leur union en une région « forte ». Le parti souhaite aussi doter l'Alsace d'une Constitution, d'un Parlement, d'un gouvernement et d'une administration autonomes. Cette évolution doit d'abord se faire dans le cadre français pour, à terme, faire de l'Alsace une région autonome au sein d'une Europe fédérale[6].

Concernant la langue, Unser Land souhaite généraliser le bilinguisme à tous les échelons pour préserver l'alsacien. Il souhaite que l'ensemble des questions sociales se règlent au niveau régional. Il propose la taxation des revenus sur le capital, plutôt que celle sur le travail et veut l'accès égal à tous aux soins et aux prestations sociales[7].

En matière environnementale, Unser Land entend s'attaquer au problème des transports [8], en favorisant les circuits courts (démarche qui entre dans le cadre de la sobriété) et en développant les transports sur rail (mesure qui s'inscrit dans l'efficacité énergétique -voir efficacité énergétique dans les transports). Fort logiquement, Unser Land s'oppose au GCO et à ce qu'il considère comme le saccage du Kochersberg [9].

Manifestations publiques

Unser Land a organisé des rassemblements de rue à Strasbourg en 2012 pour le centième anniversaire de la rédaction de la constitution du Land autonome d'Alsace-Lorraine, puis à Colmar en 2014. Le , alors que des organisateurs regroupés sous le nom Les Alsaciens réunis qui avaient négocié avec la préfecture du Haut-Rhin le parcours d'une manifestation de protection contre la fusion projetée de l'Alsace avec les régions Lorraine et Champagne-Ardenne, l'ont finalement annulé, car le préfet avait fait état de renseignements de police sur l'éventuelle venue de personnes violentes.

Bien que cela ne soit plus dans un cadre légal, Unser Land a maintenu cette manifestation qui, avec 2 000 à 3 000 participants, dont de nombreux élus importants (le président du Conseil général du Haut-Rhin, Charles Buttner, par exemple), lui a permis de se mettre en vedette dans le médias locaux. Aucun incident particulier n'a été remarqué[10].

Unser Land a tenu sa première université d'été le en présence notamment de Charles Buttner, Jean-Jacques Weber (ancien député et ancien président du Conseil général du Haut-Rhin) et Henri Goetschy (ancien sénateur et ancien président du Conseil Général du Haut-Rhin)[11].

Le , Unser Land rencontre André Vallini, Secrétaire d’État à la réforme des collectivités. Ce dernier aurait déclaré "qu’aux yeux du Gouvernement, les élections régionales de décembre auront valeur de referendum et qu’il tiendrait compte du score d’Unser Land et de la liste Non à l'ACAL, OUI à nos Régions ! pour apprécier l’avenir de la fusion de l’Alsace"[12]. À la suite des élections régionales de 2015, le parti écrit à Manuel Valls le , utilisant le score au territoire d'Alsace de 2015, pour demander un geste fort en rappelant la promesse du [13]. Cette lettre est laissée sans réponse publiée.

Présidents

  • Jean-Georges Trouillet : 2009-2012
  • Andrée Munchenbach : depuis 2012

Résultats électoraux

Élections législatives

Unser Land ne présente qu'un candidat en Alsace pour les élections législatives de 2012. Il s'agit de Denis Lieb, ancien conseiller général du Bas-Rhin (1998-2011, initialement pour le RPR[14] puis réélu en tant qu'indépendant en 2004[15]) et ancien adjoint au maire de Sarre-Union, qui se présente dans la septième circonscription du Bas-Rhin. Il s'était notamment illustré en 2008 en décidant de ne plus s'exprimer qu'en alsacien pendant trois mois en protestation contre la décision du Sénat de supprimer l'amendement sur les langues régionales[16]. Sa suppléante est Andrée Munchenbach. Il récolte 4 457 voix, soit 9,65 %.

Dans le cadre de l'élection législative partielle de la première circonscription du Bas-Rhin qui se tient les 22 et , le parti autonomiste présente un candidat, Jean Faivre, qui obtient le score de 3,82 % au premier tour.

En 2017, Unser Land présente un candidat par circonscription alsacienne, soit 15 au total. Cette élection est marquée par la présence au second tour de Gérard Simler dans la cinquième circonscription du Bas-Rhin. C'est la première fois de l'histoire du parti qu'un candidat du mouvement se qualifie au second tour. Gérard Simler rassemble 45,86 % des suffrages au second tour.

Élections européennes

Unser Land ne se présente pas pour les élections européennes de 2014 dans la circonscription Est mais soutient la liste d'Alliance écologiste indépendante menée par Julien Gonzalez[17]. Andrée Munchenbach, présidente du parti et adjointe au maire de Schiltigheim et Vincent Darroman, conseiller municipal de Hœnheim, figurent respectivement en 4e et 9e position sur cette liste. Ils récoltent 56 787 voix soit 2,34 % des voix mais n'obtiennent pas de sièges au Parlement européen.

Élections régionales

Dans le cadre de l'élections régionales de 2010, une alliance est conclue entre Unser Land et Europe Écologie Alsace. Cette liste a récolté le score de 15,60 % au premier tour avant de fusionner avec la liste socialiste au second tour et de réaliser le score de 29,79 %. Toutefois, l'alliance avec le parti écologiste ne dure pas, en raison de divergences sur le régionalisme et sur des positions d'Unser Land en rapport avec l'histoire (volonté de détruire le monument représentant Turenne à Turckheim, car considéré comme criminel de guerre[18], ou encore un communiqué à propos de la commémoration de la libération de la poche de Colmar qui critiquait la présence excessive, jugée nationaliste, de drapeaux français à cette commémoration sans pour autant mentionner le nazisme)[19].

Le , Unser Land déclare s'engager dans la campagne des élections régionales de 2015. Paul Mumbach, le maire de Dannemarie et président de la Fédération démocratique alsacienne (dont est membre Unser Land), a annoncé la participation des autonomistes alsaciens aux élections régionales lors d'une fête régionale dans sa commune[20]. Le , Unser Land annonce son alliance avec le Parti lorrain, le Parti mosellan ainsi que l'AEI sous la bannière « Non à l’Acal, oui à nos régions ! »[21]. Andrée Munchenbach, présidente du parti, est la tête de liste départementale du Bas-Rhin, Jean-Georges Trouillet, vice-président du parti, est la tête de liste interrégionale et Nadia Hoog est la tête de liste départementale du Haut-Rhin.

La liste « Non à l’Acal, oui à nos régions ! » obtient 4,73 % des voix au premier tour sur l'ensemble de la région Grand Est, faisant ses meilleurs scores en Alsace (12,64 % dans le Haut-Rhin et 10,07 % dans le Bas-Rhin). Ce score ne lui permet ni d'atteindre le second tour ni de fusionner avec une liste présente au second tour. Unser Land appelle à voter blanc pour le second tour[22].

Élections cantonales et départementales

Aux élections cantonales de 2011 dans le Bas-Rhin, David Heckel, un candidat du parti, est élu conseiller général du canton de Sarre-Union au second tour avec 54,79 % des voix face au candidat de l'UMP. Il démissionne en juillet de l'année suivante[23]. Sa suppléante Camille Grossiord ne souhaitant pas siéger[24], une nouvelle élection a eu lieu où un candidat UMP a été élu face à un candidat divers droite.

Les autres candidats du parti n'ont pas dépassé les 5 % : Lucien Baltzer a obtenu 4,98 % des voix dans le canton d'Obernai, Jérôme Goepfert, dans le canton de Geispolsheim a obtenu 4,12 % et Éric Schaeffer, dans le canton de Wissembourg, a récolté 3,87 %. Le parti n'a pas présenté de candidats dans le département du Haut-Rhin.

En 2015, le parti régionaliste profite d'un contexte favorable avec les protestations suscitées par la réforme territoriale. Pour les élections départementales, il présente treize binômes dans le Bas-Rhin et en soutient deux autres (un centriste dans le canton de Bischwiller et un régionaliste dans le canton de Reichshoffen). Dans le Haut-Rhin, Unser Land présente sept binômes et soutient un binôme régionaliste (dans le canton de Masevaux). Aucun de ces binômes n'a passé le premier tour.

Élections municipales

Lors des élections municipales de 2014, Unser Land totalise onze élus (membres du parti ou sympathisants) sur toute l'Alsace.

Notes et références

  1. a b et c Laurent de Boissieu, « Unser Land (UL) », sur france-politique.fr, .
  2. « Unser Land : «C’est sûrement notre dernière chance d’agir pour l’Alsace» », sur Libération.fr, (consulté le )
  3. « Kutner et Munchenbach se séparent », sur dna.fr, .
  4. « France 3, 24 octobre 2015, émission La voix est libre »
  5. « Qui sont les membres de Unser Land », Rue89 (consulté le ).
  6. « Volet institutions du programme du parti », Site officiel du parti (consulté le ).
  7. « Volet social du programme du parti », Site officiel du parti (consulté le ).
  8. Environnement site web unserland.org
  9. « Unser Land dit NON au GCO », sur www.unserland.org.
  10. Compte-rendu de la manifestation de Colmar à l'appel d'Unser Land http://www.agencebretagnepresse.com/id=35844&title=Unser-Land-Le-Parti-alsacien-fait-un-beau-pied-de-nez-au-gouvernement-français
  11. « Université d’été du mouvement alsacien », sur www.unserland.org.
  12. « Communiqué à la presse: Unser Land rencontre M. Vallini, secrétaire d'état à la réforme des collectivités - Unser Land », sur Unser Land (consulté le ).
  13. « Lettre à Manuel Valls, premier ministre - Unser Land », sur Unser Land (consulté le ).
  14. Matthieu Goar, "En Alsace, la tentation du vote identitaire", Le Monde, 14 mars 2015
  15. "Élection cantonale partielle de Sarre-Union (Bas-Rhin)", Politiquemania, 25 juillet 2012
  16. "Denis Lieb entre en Résistance (linguistique)", France 3 Alsace, 26 juin 2008
  17. « Unser Land aux élections européennes », sur Unserland.org (consulté le ).
  18. « "Turenne: une affaire d’imposture" », Unser Land (consulté le ).
  19. « "C'est sûrement notre dernière chance d'agir pour l'Alsace" », Libération (consulté le ).
  20. « Rassemblement Rot un Wiss », (consulté le ).
  21. « Non à l’Acal, oui à nos régions ! », sur estrepublicain.fr, .
  22. « 2ème tour des régionales: le vote blanc pour dire non au système et à l’ACAL », sur www.unserland.org.
  23. « David Heckel démissionne » DNA, 16 juillet 2012
  24. Communiqué de presse d’Unser Land
  25. Unser Land soutient un binôme centriste. Le candidat est membre du MoDem, la candidate est membre de l'UDI. Seule la femme suppléante est membre d'Unser Land.
  26. a et b Unser Land soutient ce binôme régionaliste.

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes