Mime

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Ceci est une version archivée de cette page, en date du 13 novembre 2020 à 07:58 et modifiée en dernier par 2a01:e35:39b3:9de0:c12f:7998:4b99:fcd2 (discuter). Elle peut contenir des erreurs, des inexactitudes ou des contenus vandalisés non présents dans la version actuelle.
Le mime français Baptiste Deburau en Pierrot vers 1830.

Un mime est un acteur qui joue le plus souvent des rôles muets, sans masque. Le mime est un genre théâtral dont les expressions principales sont l'attitude, la mimique et le geste . Il consiste à représenter un récit évocateur interprété par l'imaginaire du spectateur qui le reçoit. Dans la pantomime, sa forme narrative, le spectateur est conduit à ressentir les pensées et la vie intérieure de l'acteur.

Au XXe siècle, grâce au Français Étienne Decroux et les recherches de l'avant-garde russe, puis en particulier pendant la période 1970 - 2000, les styles de spectacles de mime se sont diversifiés, cette forme artistique contribuant alors au renouveau du théâtre[1].

Étymologie

Le TLFi indique que le terme « mime » est « emprunté au latin mimus « acteur de bas étage » et « farce de théâtre », du grec μῖμος « acteur bouffon » et « sorte de comédie »[2] » ; le terme « pantomime » est « emprunté au latin pantomimus « mime, comédien qui s'exprime au moyen de gestes », du gr. παντομίμας  »[3] », « celui qui mime tout ».

Pantomime

The Christmas Pantomime, affiche britannique de 1890.

La pantomime est un spectacle narratif, généralement accompagné de musique, fondé sur le moyen d'expression de l'art du mime, plus difficilement accessible aux censures car son écriture est l'interprétation.

  • Jean-Georges Noverre, réformateur du ballet, consacre plusieurs de ses Lettres sur la danse (1760) à l'art de la pantomime au XVIIIe siècle.
  • Diderot, dans son livre Le Neveu de Rameau, illustre à de nombreuses reprises la pantomime, le rapport entre le mime et le théâtre.
  • En 1940, Étienne Decroux a créé son école à Paris, suivi en 1956 par Jacques Lecoq, et en 1978 par Marcel Marceau.
  • Au Japon, suite au traumatisme de Hiroshima et de Nagasaki, Tatsumi Hijikata et Kazuo Oono créent le "buto", la "danse des ténèbres". Si l'art de Tatsumi Hijikata relève effectivement de la danse, celui de Kazuo Ohno correspond au mime[4].
  • Isidore Isou présente, dans l'un des chapitres de son livre Fondements pour la transformation intégrale du théâtre (Bordas, 1953), le pantomime ciselant (ou destructif) qui propose l'enchaînement des expressions mimiques les unes à la suite des autres dans le rejet de l'anecdote générale, aboutissant progressivement à l'anéantissement de la gestuelle significative, narrative par des successions de gestes gratuits sans signification.

En 1908, Paul-Henry Burguet dans son film L'Empreinte ou la Main rouge réalise une adaptation de la pantomime Conscience, créée en 1901 au Kursaal de Genève, et reprise en 1903 à L'Olympia de Paris, un mimodrame signé de François Durel et Séverin, tiré lui-même d'une pièce plus ancienne intitulée Remords[5].

En Grande-Bretagne, pantomime a un sens différent : c'est une pièce (mise en scène traditionnelle à Noël) basée sur l'un des nombreux contes folkloriques, une comédie musicale, divertissement familial caractérisé par une histoire bien connue, des blagues ringardes, interaction avec le public (surtout les enfants), par le fait que les personnages incluent toujours une méchante vieille femme (du genre mère de Blanche-Neige) jouée par un homme et un jeune homme vaillant et bon (du genre prince charmant) joué par une jeune femme.

Le mime en France

L'école française du mime *
Domaine Art du conte
Lieu d'inventaire Paris
Marseille
Lyon
Montreuil
Versailles
France
* Descriptif officiel Ministère de la Culture (France)

La pratique du mime est inscrite à l'inventaire du patrimoine culturel immatériel en France depuis 2017[6]. La ville de Périgueux accueille chaque année le festival Mimos entièrement consacré aux arts du Mime et du Geste[7].

Mimes renommés

Pierrot photographe (Charles Deburau), par Nadar, 1854.
Le mime Marceau, Bip, en action (1963) - Photo d'Erling Mandelmann

Compagnies actives depuis 2010

Notes et références

  1. Michel Corvin et coll., Dictionnaire Encyclopédique du Théâtre, Paris, Bordas, , 940 p. (ISBN 2-04-018456-2), entrée de Peter Bu "Mime, pp.557/558
  2. mime sur TLFi.fr
  3. pantomime sur TLFi.fr
  4. Peter Bu, « Mime et danse. », La revue Gestes puis Théâtre Public, n°118-119,‎
  5. Voir Robert F. Storey, Pierrots on the Stage of Desire: Nineteenth-Century French Literary Artists and the Comic Pantomime, Princeton University Press, 410 pages, 2014, p. 309
  6. « L'école française du Mime », sur http://www.culture.gouv.fr (consulté le )
  7. « SO MIM - Centre Ressource des Arts du Mime & du Geste », sur www.somim.fr (consulté le )
  8. (en) Thomas Leabhart et Peter Bu, Mime Journal : New mime in Europe, Pomona, USA, Pomona College,
  9. Michel Corvin et coll. Dictionnaire Encyclopédique du Théâtre, éditions Bordas 1991, article de Peter Bu "Mime", pp. 557/558 (ISBN 2-04-018456-2)

Voir aussi

Il existe une catégorie consacrée à ce sujet : Mime.

Bibliographie

  • Étienne Decroux, Paroles sur le mime, Paris, Gallimard, 1963. (ISBN 978-2734901150)
  • Isidore Isou, Fondements pour la transformation intégrale du théâtre, 1953 (ASIN: B0000DQU7L)
  • Jacques Lecoq, Le Corps poétique, 1997 (ISBN 978-2742704545)
  • Jacques Lecoq (dir.), Le Théâtre du geste, 1987 (ISBN 978-2040163235)
  • Agnieszka Kühnl-Kinel, Marcel Marceau : contribution à l'étude de l'art du mime (ISBN 978-2-7295-2619-1)
  • Guy Charier « Mimages », éd. Iimprimerie Moderne, Périgueux, 1995, (ISBN 2-9516065-2-4)
  • Maurice Melliet « 20 ans de mime », éd. Persona Grata, Périgueux, 2002, (ISBN 2-9516065-2-4)
  • Dossier « Danse et mime : sœur ennemies ? » , revue Théâtre public, Gennevilliers, n°118-119

Articles connexes