Chat-léopard

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Prionailurus bengalensis

Le Chat-léopard (Prionailurus bengalensis), le Chat léopard du Bengale ou le Chat de Chine, est une espèce de félin du genre Prionailurus[1].

Répartition géographique

Prionailurus bengalensis est un petit félin d'Asie[1] du Sud-Est[2],[3] et d'Extrême-Orient[3]. Il se rencontre en Afghanistan[4], au Bangladesh[4],[5], en Birmanie[2],[4], au Bhoutan[4], au Brunei[4],[6], au Cambodge[4], en Chine[2],[4], en Corée du Nord[4], en Corée du Sud[4],[7], en Inde[2],[4],[8], en Indonésie[2],[6],[4],[9], au Japon[4] (Îles Tsushima et Iriomote)[10],[2],[11], au Laos[2],[4], en Malaisie[2],[4],[12],[13], en Mongolie[2], au Népal[2],[4], au Pakistan[4],[14], aux Philippines[2],[4],[15],[16],[17], à Singapour[4], à Taïwan[2],[4],[18], en Thaïlande[2],[4],[19], en Russie[4],[20] (Extrême-Orient)[2] et au Viêt Nam[2],[4].

Description

Diagnose

La partie supérieure du corps de ce félin est de couleur brun jaunâtre pâle avec trois rangées de courtes bandes noires le long du dos et une bande noire perpendiculaire derrière chaque épaule[21].

Description détaillée

Ce félin très élégant[21] est à peu près de la taille d’un chat[1]. Il présente un faible dimorphisme sexuel[3] mais les mâles peuvent être plus massifs que les femelles[1],[3],[13]. Son poids varie de 2.5[18] à 7[1] kilogrammes pour un corps mesurant 46[13] à 81 centimètres et une queue longue de 23[13] à 36 centimètres[1].

La tête est petite avec de grands yeux[1]. Les oreilles sont grandes[21] et arrondies[1]. Les membres postérieurs sont un peu plus longs que les membres antérieurs[1]. La queue est longue, pleine de poils[21] et pelucheuse[13].

La tête, la mâchoire supérieure, les côtés du cou, le dos et les flancs sont d'une belle couleur brun jaune pâle[21]. Si la couleur de fond de la robe est généralement brune, elle peut varier du gris au roux vif[1]. La tête et la face sont rayées de noir vers le bas[21]. Une ligne blanche est présente entre chaque œil et le nez. Une autre est placée sous chaque œil. Les moustaches sont blanches[21]. Les oreilles sont de couleur sombre avec une tache blanche[1] au milieu de chacune d'entre elles à l'extérieur[21]. Trois[21] ou quatre[1],[13] rangées de courtes stries noires courent le long du dos en direction de la queue[21]. Une ligne noire est placée derrière chaque épaule et pointe vers le bas. Le menton et la gorge sont blancs et entourés d'un demi-cercle noir[21] qui forme comme un collier brisé[1]. La poitrine, le ventre et l'intérieur des membres sont blancs[21] avec des taches noires[1]. Les membres, les pattes et la croupe sont marqués de taches noires rondes[21]. Le corps présente, en fonction des sous-espèces, des taches rondes et pleines ou en forme de rosettes constituées d’un centre clair et d’un bord sombre[1],[13]. Les coussinets sont bruns foncés[1]. La queue est de couleur brune et annelée de noir[21] avec l'extrémité noire[1].

Il est à noter que ces caractéristique sont susceptibles de varier en fonction des sous-espèces[1],[3].

Habitat

Ce félin se rencontre dans plusieurs types d’habitats même s'il préfère les milieux boisés comme les forêts et les brousses[1]. Ces habitats vont ainsi de la forêt tropicale humide[19] à la forêt tempérée de feuillus et, marginalement, à la forêt de conifères ainsi qu'à la forêt d'arbustes et aux prairies de succession[3]. Il affectionne les zones ripariennes[13]. Il s'est aussi adapté aux régions agricoles[1],[18],[17] et est par exemple présent dans les plantations de palmiers à huile[12],[9],[13], dans les plantations d'hévéas[13] ou les champs de cane à sucre[15],[16],[17] à la condition qu'une forêt soit présente à moins de 2 km[6]. Il peut s'approcher des habitations[18]. Il s'observe depuis le niveau de la mer[1] jusqu’à une altitude de 3500 mètres[8].

Publication originale

  • Kerr, R . 1792. The Animal Kingdom or zoological system of the celebrated Sir Charles Linnaeus. Class I. Mammalia: Containing a complete systematic description, arrangement, and nomenclature, of all the known species and varieties of the mammalia, or animals which give suck to their young, being a translation of that part of the Systema Naturae as lately published with great improvements by Professor Gmelin of Goettingen together with numerous additions from more recent zoological writers and illustrated with copper plates. 644 pages, Edinburgh. (lire sur BHL - p. 151 Bengal Tiger-Cat - Felis bengalensis)

Taxonomie

Initialement décrite et placée dans le genre felis par le naturaliste britannique Robert Kerr en 1792, cette espèce a été transférée dans le genre Prionailurus par Wozencraft[22] en 1993[1].

L'épithète spécifique bengalensis fait référence à la région d'où provient l'animal ayant servi à la description originale, le Bengale[21].

Sous-espèces

Parmi les 38 sous-espèces qui ont été décrites[2], douze[8],[2],[5],[7],[3] sont communément admises :

  • Prionailurus bengalensis bengalensis (Kerr, 1792) - (Inde et Yunnan)[1]
  • Prionailurus bengalensis borneoensis Brongersma, 1936 - chat léopard de Bornéo (Bornéo)[1],[4]
  • Prionailurus bengalensis chinensis - (Chine et Taïwan)[1]
  • Prionailurus bengalensis euptilurus - chat léopard de Sibérie (Est de la Sibérie, Corée, Nord-Ouest de la Chine)[1],[4]
  • Prionailurus bengalensis heaneyi Groves, 1997 (Île de Palawan, Philippines)[4]
  • Prionailurus bengalensis horsfieldi - (Kashmir et Sikkim)[1]
  • Prionailurus bengalensis iriomotensis (Imaizumi, 1967)[23] - chat d’Iriomote (Japon)
  • Prionailurus bengalensis javanensis (Desmarest, 1816) - (Java et Bali)[1],[4]
  • Prionailurus bengalensis manchurica - chat léopard de Manchourie (Manchourie)[1]
  • Prionailurus bengalensis minuta - (Philippines)[1]
  • Prionailurus bengalensis rabori Groves, 1997 - (Îles Negros, Cebu et Panay, Philippines)[4]
  • Prionailurus bengalensis sumatranus (Horsfield, 1821) - chat léopard de Sumatra (Sumatra et île de Tebingtin)[1],[4]
  • Prionailurus bengalensis trevelyani - (Nord du Kashmir au sud du Baluchistan et Pakistan)[1]

La population des îles Iriomote a été initialement décrite comme une espèce distincte par Imaizumi en 1967 en raison de ses caractéristiques morphologiques différentes[23],[2]. Cependant, les études cytogénétiques et génétiques ont rejeté la distinction au niveau de l'espèce malgré un isolement prolongé de la population continentale et cette population est considérée comme la sous-espèce Prionailurus bengalensis iriomotensis[2]. Certains considèrent également ce taxon comme incertae sedis[3].

Il est à noter qu'une étude phylogéographique récente propose de réviser le nombre de sous-espèces à la baisse en ne conservant que deux sous-espèces continentales (Prionailurus bengalensis iriomotensis et Prionailurus bengalensis euptilurus) et deux insulaires (Prionailurus bengalensis javanensis et Prionailurus bengalensis sumatranus)[2].

Chat d'Iriomote

Le chat d'Iriomote (Prionailurus bengalensis iriomotensis, Imaizumi, 1967), une sous-espèce de Prionailurus bengalensis, vit uniquement sur la petite île Iriomote (Archipel Okinawa). Celle-ci, d’une superficie de 289 km2 et peuplée d’environ 2 000 habitants, est située à l’extrême-sud du Japon et à environ 260 km de Taïwan. Ce chat n’est connu des scientifiques que depuis les années 1960 alors que les populations indigènes de l’île le connaissent depuis longtemps. En effet, ces chats sont parfois victimes de pièges destinés à d’autres animaux.

En japonais, ce chat est appelée Iriomote yama-neko (西表山猫?), soit « chat de montagne (chat sauvage) d’Iriomote », et il n’existe que sur cette île. Les autorités comptabilisaient en 1993 et 2006 une centaine d'individus[24].

C’est un chat plutôt petit et léger. Il est actif surtout la nuit, durant laquelle il chasse dans la mangrove et la forêt qui recouvrent l’île. D’après des habitants, ce chat est particulièrement difficile à apercevoir. Il a été rapporté que des chats auraient été vus par un groupe en bateau, se baignant dans un bras de la rivière au niveau de la mangrove.

Sur la route principale de l’île, la signalisation invite les rares automobilistes à faire attention. Selon les statistiques, jusqu’à six chats sont blessés ou écrasés chaque année. Dans les zones où des chats ont été tués, la chaussée est signalée par des bandes rugueuses sonores.

Chat de Tsushima

La sous-espèce euptilura, le chat-léopard de Sibérie, a une fourrure bien plus développée, comme le tigre de Sibérie et le léopard de l'Amour qui partagent son habitat où l'hiver est glacial.

On trouve également au Japon une variété de la sous-espèce de Sibérie (Prionailurus bengalensis euptilura) appelé « chat sauvage de Tsushima » (対馬山猫, Tsushima yama-neko?) sur l'île Tsushima[10]. Elle serait arrivée du continent asiatique il y a 100 000 ans[25].

Désignée Trésor national par le gouvernement japonais en 1971, elle a été reconnue comme espèce menacée en 1994 au Japon et un plan de conservation a été mis en place dès 1995[25]. En 2004, il ne restait qu'une centaine d'individus[25],[10].

Prionailurus bengalensis et l'Homme

Prionailurus bengalensis aurait été domestiqué en Chine il y a plus de 5000 ans mais sans suite puisqu'aujourd'hui les chats domestiques en Chine, comme tous les chats domestiques, sont des descendant de Felis silvestris[26].

Notes et références

  1. a b c d e f g h i j k l m n o p q r s t u v w x y z aa ab ac ad ae et af Tommasini, N. L. 2003. Etude ethnologique de trois races félines à robe tabby tachetée : le bengal, le mau égyptien, l'ocicat. Thèse de doctorat de l'Ecole Nationale Vétérinaire d'Alfort, 151 pages. (pdf)
  2. a b c d e f g h i j k l m n o p q r s et t Patel, R. P., Wutke, S., Lenz, D., Mukherjee, S., Ramakrishnan, U., Veron, G., Fickel, J., Wilting, A., Förster, D. W. 2017. Genetic Structure and Phylogeography of the Leopard Cat (Prionailurus bengalensis) Inferred from Mitochondrial Genomes, Journal of Heredity, 108(4): 349–360.
  3. a b c d e f g et h Sicuro, F. L., Oliveira, L. F. B. 2015. Variations in leopard cat (Prionailurus bengalensis) skull morphology and body size:sexual and geographic influences. PeerJ 3:e1309 ([https://peerj.com/articles/1309/ lire en ligne)
  4. a b c d e f g h i j k l m n o p q r s t u v w x y z aa et ab Ross, J., Brodie, J., Cheyne, S., Hearn, A., Izawa, M., Loken, B., Lynam, A., McCarthy, J.,Mukherjee, S., Phan, C., Rasphone, A., Wilting, A. 2015. Prionailurus bengalensis. The IUCN RedList of Threatened Species 2015: e.T18146A50661611. http://dx.doi.org/10.2305/IUCN.UK.2015-4.RLTS.T18146A50661611.en
  5. a et b Khan, M. M. H. 2004. Food habit of the Leopard Cat Prionailurus bengalensis (Kerr, 1792) in the Sundarbans East Wildlife Sanctuary, Bangladesh. Zoos Print Journal, 19(5): 1475-1476. (pdf)
  6. a b et c Mohamed, A., Ross, J., Hearn, A. J., Cheyne, S. M., Alfred, R., Bernard, H., Boonratana, R., Samejima, H., Heydon, M., Augeri, D. M., Brodie, J. F., Giordano, A., Fredriksson, G., Hall, J., Loken, B., Nakashima, Y., Pilgrim, J. D., Rustam, Semiadi, G., van Berkel, T., Hon, J., Lim, N. T-L., Marshall, A. J., Mathai, J., Macdonald, D. W., Breitenmoser-Würsten, C., Kramer-Schadt, S., Wilting, A. 2016. Predicted distribution of the leopard cat Prionailurus bengalensis (Mammalia: Carnivora: Felidae) on Borneo. Raffles Bulletin of Zoology, Supp. N° 33: 180-185. (pdf)
  7. a et b Lee, O., Lee, S., Nam, D.-H., Lee, H. Y. 2004. Food Habits of the Leopard Cat (Prionailurus bengalensis euptilurus) in Korea. Mammal Study, 39(1): 43-46.
  8. a b et c Bashir, T., Bhattacharya, T., Poudyal, K., Sathyakumar, S., Qureshi, Q. 2013. Estimating leopard cat Prionailurus bengalensis densities using photographic captures and recaptures. Wildlife Biology, 19(4): 462-472.
  9. a et b Silmi, M., Mislan, Anggara, S., Dahlen, B. 2013. Using leopard cats (Prionailurus bengalensis) as biological pest control of rats in a palm oil plantation. Journal of Indonesian Natural History, 1(1): 31-36.
  10. a b et c Mitani, N., Mihara, S., Ishii, N., Koike, H. 2009. Clues to the cause of the Tsushima leopard cat (Prionailurus bengalensis euptilura) decline from isotopic measurements in three species of Carnivora. Ecological Research, 24(4): 897-908.
  11. Izawa, M., Doi, T., Nakanishi, N., Teranishi, A. 2009. Ecology and conservation of two endangered subspecies of the leopard cat (Prionailurus bengalensis) on Japanese islands. Biological Conservation, 142(9): 1884-1890.
  12. a et b Rajaratnam, R., Sunquist, M., Rajaratnam, L., Ambu, L. 2007. Diet and Habitat Selection of the Leopard Cat (Prionailurus bengalensis borneoensis) in an Agricultural Landscape in Sabah, Malaysian Borneo. Journal of Tropical Ecology, 23(2): 209-217.
  13. a b c d e f g h i et j Lim, B. L. 1999. The distribution, food habits and parasite patterns of the Leopard cat (Prionailurus bengalensis) in Peninsular Malaysia. The journal of Wildlife and National Parks, 17: 17-27. (pdf)
  14. Shehzad, W., Riaz, T., Nawaz, M. A., Miquel, C., Poillot, C., Shah, S. A., Pompanon, F., Coissac, E., Taberlet, P. 2012. Carnivore diet analysis based on next-generation sequencing: application to the leopard cat (Prionailurus bengalensis) in Pakistan. Molecular Ecology, 21: 1951–1965. (pdf)
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  16. a et b Lorica, M. R. P., Oliver, W. L. R. 2006. Distribution and Habitat Utilization of the Visayan Leopard Cat Prionailurus bengalensis rabori. Banwa, 3(1&2): 117-129.
  17. a b et c Lorica, M., Heaney, L. 2013. Survival of a native mammalian carnivore, the leopard cat Prionailurus bengalensis Kerr, 1792 (Carnivora: Felidae), in an agricultural landscape on an oceanic Philippine island. Journal of Threatened Taxa, 5(10): 4451-4460.
  18. a b c et d Chen, M.-T., Liang, Y.-J., Kuo, C.-C., Pei, K. J.-C. 2016. Home ranges, movements and activity patterns of leopard cats (Prionailurus bengalensis) and threats to them in Taiwan. Mammal Study, 41(2): 77-86. (pdf)
  19. a et b Grassman, L. I. 2000. Movements and diet of the leopard cat Prionailurus bengalensis in a seasonal evergreen forest in south-central Thailand. Acta Theriologica, 45(3): 421-426.
  20. Seryodkin, I. V., Burkovskiy, O. A. 2019. Food Habit Analysis of the Amur Leopard Cat Prionailurus bengalensis euptilurus in the Russian Far East. Biology Bulletin, 46: 648–653.
  21. a b c d e f g h i j k l m n et o Kerr, R. 1792. The Animal Kingdom or zoological system of the celebrated Sir Charles Linnaeus. Class I. Mammalia: Containing a complete systematic description, arrangement, and nomenclature, of all the known species and varieties of the mammalia, or animals which give suck to their young, being a translation of that part of the Systema Naturae as lately published with great improvements by Professor Gmelin of Goettingen together with numerous additions from more recent zoological writers and illustrated with copper plates. 644 pages, Edinburgh. (lire sur BHL - p. 151 Bengal Tiger-Cat - Felis bengalensis)
  22. Wozencraft, W. C. 1993. Order Carnivora. Mammal species of the world: a taxonomic and geographic reference, 279-348.
  23. a et b Imaizumi, Y. 1967. A new genus and species of cat from Iriomote, Ryukyu Islands. Journal of the Mammalogical Society of Japan, 3(4): 74.
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Voir aussi

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Liens externes

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