Symbole

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Un symbole peut être un objet, une image, un mot écrit, un son voire un être vivant, ou une marque particulière qui représente quelque chose d'autre par association, ressemblance ou convention.

Définition

Certains domaines, notamment scientifiques et technques, font un usage extensif du concept de symbole, qui désigne une écriture qui représente une abstraction. C'est ainsi que les mathématiques définissent le calcul symbolique[1]. En philosophie et en sciences humaines et sociales, on tend à distinguer un signe, qui a un sens précis — comme les panneaux du code de la route, dont un texte réglementaire indique avec le moins d'ambiguïté possible la signification, d'un symbole, qui renvoie à un ensemble plus confus de pensées.

Un symbole peut être un objet, une image, une forme reconnaissable éventuellement associée à un champ chromatique, un mot, un son, toute une marque qui représente quelque chose d'autre par association, ressemblance ou convention. Cela peut être une personne, une « figure symbolique » de quelque chose[2], une formule de reconnaissance d'individus appartenant à un groupe, un signal gestuel ou bien un signe dessiné ou sculpté[3]. L'aspect culturel est prédominant.

Signe et symbole

Les sciences humaines et sociales distinguent symbole et signe. Les signes — par exemple les emblèmes — renvoient à une signification précise. en linguistique, on étudie une paire signifié et signifiant. Un signe linguistique est une forme contingente, qui évoque un concept dans une culture. Ce qu'évoque un symbole varie selon le contexte[4] ; les individus penchent plus ou moins pour un sentiment ou une interprétation selon leur évolution psychologique. La psychanalyse pose que tout évènement qu'une parole peut évoquer dans la cure peut s'entendre comme un symbole relié à un affect fondamental — par exemple, un symbole paternel relie au père[5].

Le symbole est la base pour des « analogies pertinentes, des homologies, des associations d’idées, des connotations, des relations entre le sens premier du symbole et les sens figurés qui permettent cette extraction[6] des sens symbolisés. »

Étymologie et origine grecques, et perspective historique

Divers symboles religieux.

Le mot « symbole » est issu du grec ancien sumbolon (σύμβολον), qui dérive du verbe συμβάλλεσθαι (sumballesthaï) (de syn-, avec, et -ballein, jeter) signifiant « mettre ensemble », « apporter son écot », « comparer ».

En Grèce, un symbole était au sens propre et originel un tesson de poterie cassé en deux morceaux et partagé entre deux contractants. Pour liquider le contrat, il fallait faire la preuve de sa qualité de contractant (ou d'ayant droit) en rapprochant les deux morceaux qui devaient s'emboîter parfaitement. Le symbolon était constitué des deux morceaux d'un objet brisé, de sorte que leur réunion, par un assemblage parfait, constituait une preuve de leur origine commune et donc un signe de reconnaissance très sûr. Le symbole est aussi un mot de passe.

Dans le pythagorisme, le mot « symbole » désigne une parole, un enseignement secret, avec sa double face : une expression énigmatique et un sens profond. « Il (Pythagore) livrait d'autres enseignements d'une manière mystérieuse sous forme de symboles. Aristote en a consigné plus d'un ; par exemple, Pythagore appelait la mer « pleurs » (de Cronos ?), les Ourses « mains de Rhéa »… Il y avait encore un autre genre de symboles… « Ne pas effeuiller une couronne », c'est-à-dire ne pas ruiner les lois, car elles sont la couronne des cités ; « Ne pas aller par la grand-route », en quoi il défendait de suivre l'opinion de la foule »[7].

Le terme « symbole » est attesté en français depuis 1380.

Au figuré, le symbole devient l'ensemble qui lie deux représentations de la même signification. Par dérivation, le symbole se réduit à l'élément imagé ou audible qui est relié à un sens caché qu'il signifie.

Par la suite, des formes d'abstraction, comme le langage ou la gestuelle, ont pu remplacer les objets dans leur fonction de représenter un engagement, une promesse, une alliance, un contrat, un pacte scellé entre deux partenaires (par exemple, une poignée de main sera le symbole d'un accord). Dans ce sens, un symbole est donc un objet sensible qu'on « pose côte à côte avec » une réalité abstraite ou surnaturelle qu'il est destiné à représenter. Le symbole est le terme visible d'une comparaison dont l'autre terme est invisible.

L'antonyme littéral du « symbolique » est le « diabolique », ce qui divise (du grec διαβάλλειν / diaballein, de dia- à travers, et -ballein, jeter, c'est-à-dire « diviser, disperser », par extension « rendre confus »). Le diabolique est, au sens propre, pour les Grecs, le bâton qui semble rompu lorsqu'il est plongé dans l'eau ; au sens figuré, c'est l'apparence trompeuse. Ce qui est trompeur, fait croire à la cassure et relève de l'illusion des sens, est de l'ordre du diabolique ; ce qui rapproche, reconstitue l'unité ou la totalité originelle en dévoilant du sens est de l'ordre du symbolique. La notion chrétienne de Diable tentateur est issue de la confusion de cette signification avec celles de l'Ange révolté déchu (Lucifer) du judaïsme, du Cheytan/Satan d'origine égyptienne (Seth), et du Malin manichéen[réf. nécessaire].

Fonctions du symbole

  • La première des fonctions du symbole est la « fonction sémiotique » : il signifie quelque chose, il désigne, comme tout signe. Le symbole est une représentation porteuse de sens. C'est un système signifiant relevant de la connotation, par exemple, le carré peut désigner le nombre quatre.
  • Une deuxième fonction du symbole est la « fonction révélatrice ». Le symbole apparaît ainsi comme la réalité visible (accessible aux cinq sens) qui invite à découvrir des réalités invisibles. Ce qu'un signe ordinaire ne permet pas de dire, le symbole le permet. Le symbole traduit l'intraduisible, éclaire l'obscur. Par exemple : le Soleil, qui éblouit, permet de présenter l'inaccessibilité de Dieu ; l'océan figure l'infini de l'amour.
  • « Fonction universalisante » : les symboles fondés sur une corrélation naturelle entre symbolisant et symbolisé sont de partout et de toujours. Par exemple, de nombreuses cultures symbolisent l'inaltérabilité par l'or.
  • Une autre fonction est la « fonction transformatrice », pour le psychisme. Selon la psychologie des profondeurs (Carl-Gustav Jung), un symbole contient une grande énergie que l'homme peut transformer, en l'amplifiant, en la sublimant, en la réorientant… Par exemple, certains malades se guérissent en travaillant sur des couleurs, des sons, leurs rêves, leurs fantasmes conscients ou leurs fantasmes inconscients.
  • Une autre fonction est la « fonction magique » : le symbole, de façon formelle ou de façon concrète, agit sur les choses, indirectement, analogiquement. Par exemple, un magicien croit - à tort ou à raison - que le nombre treize, par une « vertu occulte » qui échappe à la raison et à la science physique, porte malheur.

Charles W. Morris[8] voit quatre principaux usages au signe : information, évaluation, stimulation, systématisation.

L'étude du symbole en général

Les sciences sémiologie et sémiotique sont occidentales. Elles sont dans le français courant confondues.

Le schéma ou plan qui organise l'étude des signes et signaux symboliques se fait en plusieurs divisions ou sous-ensembles des objets d'étude. (La modélisation, le « référentiel » est plus ou moins « rigide » et adapté plutôt à une étude dont il est issu qu'à une autre). Le signe donné doit pouvoir « parler » comme symbole et donc être identifié comme symbole plus ou moins flou[9], avec des termes qui ne sont pas forcément un nom mais des associations d'attributs particuliers. L'effet étudié devient fonction étudiée. Les autres constituants deviennent information selon la modélisation des perceptions simples qui font l'objet de la constatation recherchée.

La sémiologie théorise au départ en deux divisions : Signifié et signifiant (-autrement énoncé aussi le « Signifiant et le signifié » suivant le point de vue adopté -). Ce couple ou duplet est étudié au sein de la vie sociale selon Ferdinand de Saussure en 1916 sur les bases de l'étude de la langue.

La sémiotique en théorise en général au départ trois divisions avec pour support les modes de production, de fonctionnement et de réception des signes mis en systèmes de pensée concernant les individus entre eux et dans leur rapport au groupe(s). (-Groupe a le sens du « méta-individu » qu'est le groupe social-).

Le « triangle sémiotique » est réarrangé dans leur importances des « faces » ou « facteurs », ou « fonctions » qui le constituent selon le modèle, la hiérarchie peut y exister (dépendance).

Dimension de domaine de culture: culture philosophique, culture scientifique, et dimension de domaine d'étude pour son application pratique : la médecine (la Sémiologie médicale), la science de la logique, la communication (avec le commerce…), etc.

Le nombre de facteurs étudiés donne parfois selon la théorie mise en place un schéma des dépendances de fonctionnement « supérieur » à celui du « triangle ».

Le nombre des « faces » du schéma et ses dimensions « cause/effet »[10] augmente dans l'histoire brève de ces sciences. La systémique nouvelle science en évolution constante, avec les recherches associées transversalement comprenant la psychologie étudie le monde complexe avec ses symboles, et la modélisation.

Schémas

Le couple signifiant et signifié

« Le lien entre le signifiant et le signifié est de l’ordre de l’analogie, de la similitude, de la parenté, de la ressemblance, parfois de contraste, d'antithèse, d'antagonique. ».

Selon Jean-Marie Schaeffer, dans la perspective de Saussure, la notion de dimension sémantique est « le lieu d'une ambiguïté, puisqu'elle peut concerner les relations entre signifiant et signifié (designatum) ou alors celles entre le signe global et le référent (denotatum), on est évidemment obligé de distinguer entre relation sémantique (interne au signe) et relation référentielle »[11].

Le triangle sens - dénotation - représentation

Frege[12], en 1892, distinguait :

  • Le sens (Sinn)- le sens est l'expression ou la proposition, c'est la signification, la pensée exprimée, il peut être commun à plusieurs personnes
  • La référence (dénotation, Bedeutung)- la référence est l'objet désigné, ce qu'une expression linguistique désigne
  • La représentation (Zeichen)- la représentation est une unité mentale subjective et individuelle.

Charles S. Peirce[13], en 1897, distinguait :

  • representamen (signe matériel) qui dénote un
  • object, un objet (un objet de la pensée) grâce à un *interpretant (une représentation mentale faite dans la relation entre le representamen et l'objet thématique de la pensée), un sens porté par le signe.

Charles Ogden et Ivor Richards[14], en 1923 distinguaient :

  • le symbole (terme, expression linguistique)
  • la référence (concept, unité de pensée)
  • le référent (objet, partie du monde perceptible ou concevable : la Tour Eiffel, la vitesse).

Charles W. Morris distingue trois « dimensions » du signe :

  • Sémantique : la dimension sémantique regarde la relation entre le signe et ce qu'il signifie
  • Syntaxique : la dimension syntaxique regarde la relation des signes entre eux
  • Pragmatique : la dimension pragmatique regarde la relation entre les signes et les utilisateurs des signes.

Cinq composants et plus

Mis en deux divisions schématiques de quatre, huit facteurs de domaine et d'étude :

Charles W. Morris[15], en 1938, distingue dans le signe quatre identifiants de dépendance fonctionnelle (4 uplets) :

  • le véhicule du signe : ce qui agit comme signe
  • le designatum : ce à quoi le signe réfère
  • l'effet produit sur un certain interprète
  • l'interprète : la personne pour qui le signe a fonction de signe.

Et quatre usages en dépendance du signe[16] :

  • l'information
  • l'évaluation
  • la stimulation
  • la systématisation.

Cinq facteurs

Les principaux termes qui entrent dans la définition du signe sont :

  • le stimulus (le signal physique employé, par exemple un son vocal)
  • le signifiant (le modèle dont le stimulus constitue une manifestation, par exemple un phonème)
  • le signifié (le sens, le contenu du signe)…
  • le concept (la représentation mentale à laquelle correspond le signifié), soit logique, soit psychologique
  • le référent (ce dont on parle quand on emploie tel signe) (Louis Hébert).

L'approche « Caractéristiques et critères »

Le nœud carré sur les foulards des scouts francophones est hautement symbolique, car il définit plusieurs des valeurs du scoutisme (égalité, ordre, harmonie, solidarité…) transcrites dans la structure du nœud.

Jean Chevalier[17] donne les caractéristiques suivantes, communes à tous les symboles.

  1. Obscurité : le symbole dépasse l'entendement intellectuel et l'intérêt esthétique. Il est « un terme apparemment saisissable dont l'insaisissable est l'autre terme » (Pierre Emmanuel)[18].
  2. Stimulation : le symbole suscite une certaine vie. Il fait vibrer.
  3. Verticalité : le symbole établit des rapports extra-rationnels, imaginatifs, entre faits, objets, signes.
  4. Hauteur : le symbole relève de l'infini, il révèle l'homme.
  5. Pluridimensionnalité : chaque symbole condense plusieurs faces, formes, sens, interprétations. Un personnage de Amadou Hampaté Bâ s'écrie : « Ô mon frère, apprends que chaque symbole a un, deux, plusieurs sens »[19]. À la différence du code, univoque, le symbole est polysémique, intelligible selon le système de représentations dans lequel il s'inscrit.
  6. Constance. Le rapport entre le symbolisant et le symbolisé demeure. Par exemple une coupe renversée symbolise toujours le ciel, quelque forme qu'elle prenne, coupole, tente.
  7. Relativité. Malgré cette constance, les symboles varient, ils modifient leurs relations avec les autres termes, ils revêtent une grande diversité iconographique ou littéraire, ils sont perçus différemment selon qu'on est éveillé ou endormi, créateur ou interprète.

La notion de symbole fait jouer plusieurs critères, pour distinguer, entre eux, les types de symboles[20]. Origine : naturelle ou culturelle ? Référence : explicite ou implicite ? Composition : unique (la couleur jaune est simple) ou plurielle (la couleur violette a deux éléments, le rouge et le bleu) ? Signification : objective ou subjective ? Substance : inerte ou vivante, matérielle ou psychique, visuelle ou sonore, objet ou événement… ? Domaine : vie quotidienne ou art, rêve ou pensée, mythe ou rite...? Finalités : information sociale ou expression intime… ?

La tortue est le symbole de la lenteur : la correspondance entre le symbolisant « tortue » et le symbolisé « lenteur » est naturelle (la tortue est lente, par nature), plurielle (la tortue est lente, non seulement par sa marche, mais encore par sa mastication, etc.), polysémique (la tortue symbolise, non seulement la lenteur, mais encore la résistance passive, la longévité, etc.), explicite (à voir la tortue on saisit immédiatement pourquoi elle représente la lenteur), objective (le lien tortue/lenteur est impartial et universel)…

Critère fondamental : selon T. Todorov (1978), « un texte ou un discours devient symbolique à partir du moment où, par un travail d’interprétation, nous lui découvrons un sens indirect »[6]. Par exemple, « Il fait froid ici » peut, selon son sens direct, signifier qu’il fait froid ici. Toutefois, s’il est adressé à une tierce personne se trouvant dans la même pièce que l’énonciateur, ce même énoncé peut signifier à l’autre, indirectement, de fermer la fenêtre.

Les domaines de modélisation, l'exploitation applicative

Anthropologie

Un svastika

La science à la fin du XIXe siècle en Occident a fait partie des projets de société. « La société s'améliore » a pu être un slogan, avec une vision forte conjointe, celle que « ce qui ne peut être expérimental n'est pas avéré ». Dans une époque où on préférait plus chiffrer et moins évaluer par tractations, époque dans une culture du conflit admis et même préféré. La culture populaire locale pose dès lors le problème de la magie, de l'ésotérisme, des mythes, des rites, des religions, des cérémonies, des croyances et des symbolismes.

Les symboles représentent, sous forme imagée et souvent fantaisiste, un objet ou un événement dont on n’a pas, ou plus, la vision réelle et auquel on veut donner un sens particulier ou lui induire une croyance.

Toutefois le symbole garde entièrement sa valeur et son sens moral.

L'Anthropologie va utiliser et l'Histoire et les différents modèles établis sur les symboles et établir de ce fait une grande partie de la symbolique.

Préhistoire

Dès le Paléolithique supérieur, on peut émettre l'hypothèse de symboles. L'utilisation de l'ocre rouge, attestée il y a 280 000 ans, est peut-être symbolique. Certains signes vieux de 35 000 ans (os de l’abri Blanchard à Sergeac en Dordogne) semblent ou des symboles ou des signes attestant d’observations des cycles solaires, lunaires et stellaires. On a des amulettes dès 35 000 av. J.-C. Dans certaines grottes, on trouve des mains négatives par centaines (Gargas, Pech Merle, 25 000 av. J.-C.). Les animaux chassés (principalement des rennes) mais surtout ceux observés sans être chassés (félins, chevaux, bisons) étaient dessinés avec une grande précision sur les parois, les voûtes et le sol des grottes ornées, à des profondeurs où l'homme n'avait pas établi d'habitat. Ces dessins avaient sans doute une portée symbolique et magique. Les premières grottes-sanctuaires (grottes de Lascaux, de Niaux, des Trois-Frères, du Portel) datent d'au moins 16 000 av. J.-C. Les humains étaient souvent représentés de manière peu réaliste, comme volontairement flous, déformés. De même des figures mi-humaines mi-animales sont connues.

Au Néolithique, de 4 800 à 1 300 av. J.-C., l'homme a élevé des monuments mégalithiques en terre et en pierres comme les dolmens, des sépultures collectives avec une finalité institutionnelle visant la cohésion d'une collectivité stable et sédentaire que l'on peut considérer comme une société à part entière avec son symbolisme religieux, ses rites et cérémonies magiques et sa culture. Les monuments mégalithiques ainsi que la plupart des temples pouvaient avoir un symbolisme astronomique accompagnant la découverte des principes fondamentaux de l'astronomie (année solaire, cycle lunaire, cartographie céleste, mesure du temps) et des mathématiques, principes conduisant au développement de l'astrologie et des divinations.

Avec l'histoire, qui coïncide avec l'invention de l'écriture à Sumer, vers 3 200 av. J.-C., apparurent les premiers mythes fondateurs et récits religieux, magiques, littéraires.

La perspective religieuse

Symboles bibliques

La Bible est pleine de symboles, comme cela est souvent le cas pour les textes sacrés. Ils servent à tenter d'exprimer l'indicible (le sentiment de Dieu, la foi, les pressentiments…). Le livre de l'Apocalypse est un bon exemple de livre biblique riche en symboles (le dragon, l'agneau, la bête, les quatre cavaliers, etc.). La lecture en est même difficile pour les non-spécialistes. Les chiffres dans la Bible ont également une portée symbolique. Par exemple, 4 = le monde, 7 = perfection, 40 = le temps d'une génération, etc. Ainsi, pour comprendre un symbole biblique, il est parfois nécessaire de lire les autres récits bibliques où ce symbole apparaît, afin d'y trouver un sens commun et de mieux le comprendre.

Chez les chrétiens, on a conservé comme affirmation de la foi ce qu'on appelle le « symbole des apôtres », également connu sous le nom de Credo. Le mot symbole fait référence à deux moitiés qui vont ensemble, et que l'on peut retrouver aisément. Ainsi le symbole des apôtres peut se réciter sur les doigts des deux mains, et les deux mains se rejoignent comme les deux moitiés du symbole. Chaque doigt de la main droite trouve son équivalent à la main gauche. Pour plus de précisions, voir le paragraphe qui reprend les deux parties du Credo et les relie.

« Symboles » des sciences

Mathématiques

Les mathématiques traitent de relations entre des objets rigoureusement définis. Pour désigner ces objets avec concision, et permettre de formuler des relations clairement pour ceux qui connaissent ces définitions, on utilise des noms conventionnels — par exemple laplacien —, des abréviations — sin pour sinus — et, très souvent, une écriture purement conventionnelle et particulière à la discipline, comme les signes en arithmétique. Toutes ces façons de désigner des objets ou des opérations mathématiques ont précisément la même nature : ce sont des index vers une définition[21].

Cet usage libre du mot symbole, dans un domaine d'où les associations imprécises sont proscrites, prend souvent la forme d'une lettre de l'alphabet romain ou de l'alphabet grec, parfois modifiés (ℝ designe l'ensemble des nombres réelsetc.), inversés comme le nabla ∇ ou les signes de la théorie des ensembles (∀, ∃, etc.). Des conventions d'écriture permettent de distinguer une lettre dans son usage courant et en tant que signe mathématique ou physique.

Sciences de la nature et technologie

Dans les sciences de la nature, « symbole » a le sens de signe logico-mathématique : une lettre désigne une grandeur définie ailleurs. Pour faciliter la communication, des grandeurs d'usage fréquent se désignent par des signes et abréviations usuelles — v pour vitesseetc.[22].

On exprime une unité de mesure par un nom ou une abréviation conventionnels, qu'on distingue, dans un imprimé, d'un nom de variable par une écriture en romain et non en italique.

Voir aussi

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Bibliographie

(par ordre alphabétique d'auteur)

  • René Alleau, La science des symboles. Contribution à l’étude des principes et des méthodes de la symbolique générale, Paris, Éditions Payot & Rivages, 1996
  • Hans Biedermann (1989), version française Michel Cazenave (1996), Encyclopédie des Symboles, Livre de Poche, « Encyclopédies d'aujourd'hui »
  • Bianchi, Jean-Émile, L'Éveil spirituel sur la voie des symboles, Groslay, Éditions Ivoire-Clair, 2010
  • Chevalier, Jean et Gheerbrant Alain, Dictionnaire des symboles. Mythes, rêves, coutumes, gestes, formes, figures, couleurs, nombres Paris, Robert Laffont, « Bouquins », 1982
  • (en) Mary Douglas, Natural symbols, , 2e éd. (1re éd. 1966)
  • Dufour-Kowalski, Emmanuel, Symbolique du Pentagramme, Genève, Slatkine, 2012 (ISBN 9782051024426)
  • Gattegno, David, B.A.-BA symboles, Pardès, 2000
  • Girard, Marc, Les symboles dans la Bible (Recherches Nouvelle Série, 26), Montréal, Cerf/Bellarmin, 1992
  • Élysabeth Leblanc, La puissance symbolique dans nos vies, Paris, Magnard « Essentialis », 1997 (ISBN 9782912663047)
  • Miquel, Don, Petit traité de théologie symbolique, Foi Vivante, Paris, Cerf, 1987
  • Dan Sperber, Le symbolisme en général, Paris, Hermann, , 163 p. (ISBN 2705657711)
  • Schwaller de Lubicz, Propos sur Ésotérisme et Symbole, Paris, La Colombe, 1960. Réédition Dervy-Livres, 2015  (ISBN 979-1024201061)
  • Carole Sédillot et Élisabeth Zana, ABC du symbole, Grancher, 2007 (ISBN 2733909460)
  • Dan Sperber, Le symbolisme en général, Paris, Hermann, , 163 p. (ISBN 2-7056-5771-1)
  • Tzvetan Todorov, Théories du symbole, Paris, Seuil, coll. « Points », (1re éd. 1977)

Articles connexes

Liens externes

Notes et références

  1. Alain Bouvier, Michel George et François Le Lionnais, Dictionnaire des mathématiques, Presses universitaires de France, (1re éd. 1979).
  2. Symbole : [1] — Larousse.
  3. CNRTL [2].
  4. Sperber 1974.
  5. Jean Laplanche, Jean-Bertrand Pontalis et Daniel Lagache (dir.), Vocabulaire de la psychanalyse, PUF, .
  6. a et b T. Todorov, Symbolisme et interprétation, 1978, p. 9.
  7. Porphyre, Vie de Pythagore, § 41-42.
  8. Charles W. Morris, Signs, Language and Behavior, 1946.
  9. La dénomination peut pour des cas d'étude être un identifiant.
  10. (ex / in).
  11. Oswald Ducrot et Jean-Marie Schaeffer, Nouveau dictionnaire encyclopédique des sciences du langage, Seuil, 1995, p. 217.
  12. Gottlob Frege, Sens et dénotation (1892), in Écrits logiques et philosophiques, trad., Seuil, 1971, p. 102-126.
  13. Dès 1897, le logicien Charles Sanders Peirce estime que le signe est une triade : Écrits sur le signe, trad., 1978.
  14. Charles Ogden et Ivor Richards, The Meaning of Meaning, Paul Kegan, Londres, 1923.
  15. Charles W. Morris, Foundations of the Theory of Signs, article pour l'International Encyclopedia of Unified Science, vol. I, no 2, Chicago, 1938, p. 77-138, repris in Writings on the General Theory of Signs, La Haye, 1971. Trad. fr. par J.-P. Paillet, Langages, no 35, septembre 1974, p. 17.
  16. Charles W. Morris, Signs, Language and Behavior, Englewood Cliffs, 1946.
  17. Jean Chevalier et Alain Gheerbrant, Dictionnaire des symboles, p. XIV-XVII, XXVIII.
  18. Pierre Emmanuel, in Polarité du symbole, Études carmélitaines, 1960, p. 79.
  19. Amadou Hampaté Bâ, Kaydara, UNESCO, p. 56.
  20. Pierre Guiraud, La sémiologie, PUF, coll. « Que sais-je ? », 1971.
  21. Stella Baruk, « Symbole », dans Dictionnaire de mathématiques élémentaires [détail des éditions].
  22. Richard Taillet, Loïc Villain et Pascal Febvre, Dictionnaire de physique, Bruxelles, De Boeck, , p. 751.