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Enregistrée entre le 6 et le 9 mars 1966 aux studios de RCA Records à Hollywood, lors des sessions consacrées à Aftermath, Under My Thumb est marquée par le son du marimba loué pour l’occasion et dont joue Brian Jones. À cette époque, Jones commençait à se désintéresser de la guitare et s’essayait à une série d’instruments atypiques (le marimba, le dulcimer, le sitar) qui, sous ses doigts, s'inviteront sur plusieurs morceaux de l’album. Aux côtés de Jones, on retrouve les autres membres du groupe : Keith Richards aux guitares (guitare acoustique et lead guitare électrique), Bill Wyman à la basse, Charlie Watts à la batterie et Mick Jagger au micro et aux claquements de doigts. Auxquels s'ajoutent Ian Steward au piano et peut-être Jack Nitzsche pour les hand claps tout au long du morceaux.[1] La ligne de basse fuzz surajoutée prête, semble-t-il, à discussion : certains auteurs l'attribuent à Wyman[2], d'autres à Richards[3].

La chanson existe sous deux formats tirés de la même prise : un format court, d'une durée de min 20 s, et un format plus long d'une vingtaine de secondes, restituant les « Take it ea-a-asy baby » égrenés par Jagger en fin d'enregistrement. Selon les éditions, celui-ci varie de min 39 s à min 44 s. À l'exception du marché japonais qui commercialisa la chanson dans son format long (min 43 s) dès 1966, le format court a longtemps été la norme. À partir des années 1980, le format long s'est progressivement répandu et apparaît aujourd'hui sur une majorité de rééditions, même si le format court n'a pas totalement disparu. Cette évolution, d'un format vers l'autre, est observable aussi bien sur Aftermath que sur la compilation Hot Rocks 1964-1971.[4]

Comme pour plusieurs chansons de la période Aftermath, Under My Thumb emploie une instrumentation novatrice : la basse fuzz, mais surtout le marimba qui donne toute son identité au morceau. La similitude a été relevée entre le motif joué par Jones et l'ouverture de la chanson soul It's the Same Old Song des Four Tops. La chanson est d'ailleurs unanimement saluée pour son groove : « un excellent groove très "Motown" »[5] par exemple selon Philippe Margotin et Jean-Michel Guesdon ; « un groove qui tue »[6] pour Jim Beviglia.

Globalement, la richesse de la musique éclipse le débat entourant les paroles : « Under My Thumb, écrit Sean Egan, n'exprime pas exactement les plus belles qualités de la civilisation [...] Mais le staccato insistant, le riff de marimba évocateur de Jones et le travail de vibrato sur la lead guitare font qu'il est impossible de rejeter le morceau, même s'il est inconfortable. »[7]

Durant la tournée anglaise qui suivit la sortie de l'album, Under My Thumb fut interprétée dans une version proche de sa version studio, avec toutefois un tempo accéléré. Les parties de marimba sont alors remplacées par des riffs de guitares comme ce fut le cas, le , lors de l'ouverture du concert de Newcastle figurant sur l'album live de l'époque Got Live If You Want It!. La chanson fut ensuite délaissée au fur et à mesure des concerts au profit de nouveaux tubes.

Le , lors du festival d'Altamont, c'est quelques instants après la fin de son interprétation que Meredith Hunter, noir américain, fut tué par un des Hells Angels en charge de la sécurité alors qu'il avait sorti une arme et se rapprochait de la scène.[8],[9]

Le début des années 1980 marqua pour les Stones à la fois un retour aux sources et au succès. Lors des tournées aux États-Unis puis en Europe de 1981 et 1982, ils rejouèrent Under My Thumb en ouverture de chaque concert. Ron Wood est alors en charge de la troisième guitare — aux côtés de Wyman et en retrait de Richards — et le groupe insuffle une énergie très rock à la chanson. Elle apparaît sur le live de la tournée américaine, Still Life: American Concert 1981.


  • (en) Jim Beviglia, Counting Down the Rolling Stones: Their 100 Finest Songs, Rowman & Littlefield,
  • (en) Sean Egan, The Mammoth Book of the Rolling Stones, Constable & Robinson,
  • (en) Gary J. Jucha, Rolling Stones: All That's Left to Know About the Bad Boys of Rock, Backbeat Books, coll. « FAQ »,
  1. Margotin et Gueson 2020, p. 149.
  2. « La chanson se distingue par la basse fuzz de Wyman et les paroles de politique sexuelle chantées par Jagger » (Jucha 2019, p. 101).
  3. « Conséquence, c'est Keith Richards qui se charge de toutes les guitares du morceaux : guitare lead, guitare acoustique et même une fuzz-basse [..] qu'il joue avec la Vox Wyman de Bill » (Margotin et Gueson 2020, p. 149).
  4. On peut se reporter aux 383 versions d'« Aftermath » et aux 197 de « Hot Rocks 1964-1971 » répertoriées sur le site Discogs.
  5. Margotin et Guesdon 2020, p. 149.
  6. Beviglia 2016, p. 159.
  7. Egan 2013, p. 66.
  8. Wyman et Havers 2003, p. 353.
  9. Sur la vidéo du concert, on aperçoit fugitivement Meredith Hunter sur la gauche, en costume vert, avant l'intervention du service de sécurité : « Altamont, 1969 ».