Chant

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La Chanteuse au gant
par Edgar Degas (1878).
Maurice Rollinat chantant au piano, d'après une aquarelle de Gaston Béthune (1892).
Harry Belafonte chantant, photographié par Carl Van Vechten (1954).

Le chant représente l'ensemble de la production de sons musicaux à l'aide de la voix humaine. La personne qui produit le chant est appelée chanteur. Le terme s'étend cependant aussi aux vocalisations et plus généralement aux signaux sonores émis par certains animaux dans un contexte de parade nuptiale ou non (chant des cigales, vocalisation des oiseaux, chant des baleines).

Étymologie

Le mot «chant» vient du latin «cantus» comme « chant d’un humain, d’un oiseau, son d’un instrument, poème »[1].

Historique

Le chant animal (en) a de nombreuses fonctions : cohésion du groupe, coopération, défense du territoire[2].

Les recherches archéologiques ont établi que la musique préhistorique est une composante de la vie des hommes dès le Paléolithique. L'utilisation d'instruments de musique (trous percés dans des instruments faits d'os ou d'argile) parfois associés à des instruments de chasse (tels les appeaux ou les rhombes formant un lasso lesté) remonte à au moins 35 000 ans[3]. Le choix des cavernes est d'ailleurs parfois réalisé pour leurs propriétés acoustiques (proximité avec des rivières souterraines ou des sources, peintures qui seraient concentrées dans les endroits où les échos sont les plus forts)[4]. Le chant est probablement lié à la tradition orale dans la mesure où la plupart des déclamations étaient scandées et souvent soutenues par des instruments de musique. Une hypothèse est que le chant s'est très tôt développé en tant que mode d'expression musicale par sa capacité à émettre des unités linguistiques (théorie du « musilangage » du musicologue Steven Brown). Les hommes préhistoriques auraient adopté ce système de communication au cours de cérémonies rituelles associant gestes, fumigations[5], danses, (d'où l'intérêt du nouveau champ d'études interdisciplinaire développé à la fin du XXe siècle, appelé choréomusicologie (en)) et chant[6].

Technique

Le chant résulte de l'action du souffle : l'air est expulsé des poumons par l'action du diaphragme, comme pour une expiration normale, et fait vibrer les cordes vocales. Le son ainsi produit est ensuite amplifié par les cavités naturelles (nez, sinus, cavités pharyngiennes, thorax), et éventuellement articulé par la langue et les lèvres pour former des syllabes un peu comme lorsque l'on parle.

Le chant fait appel à toutes les ressources du corps humain : le système respiratoire est utilisé, mais aussi quantité de muscles aux fonctions les plus diverses, ceux du ventre, du dos, du cou, du visage. C'est d'ailleurs l'une des activités les plus complètes qui soit car elle exige une conscience du corps sur tous ces plans. On parle souvent d'ailleurs d'un entraînement musical et, dans une certaine mesure, un entraînement sportif, car, pour faciliter le travail de tous ces muscles — ouvrir la voie à l'air qui sort du corps et permettre aux poumons de se dilater au maximum —, il faut surveiller sa posture. « La cage thoracique doit être ouverte, les épaules rejetées en arrière et la colonne vertébrale bien droite »[réf. nécessaire]. Mais par-dessus tout, comme un entraînement sportif, le chant « exige un bon tonus musculaire et nous oblige à améliorer notre hygiène de vie — bien manger, faire de l'exercice, éviter le tabac, les excès d'alcool — pour faire des progrès et les maintenir »[réf. nécessaire]. Car si l'on ne s'exerce pas, il est possible de perdre ce qui a été appris, comme dans un sport, et d'être davantage essoufflé que lorsqu'on a arrêté de pratiquer cette discipline...

Typologie

Chanter n'est pas seulement se servir de sa voix et de son corps, mais aussi interpréter, faire partager au public les émotions contenues dans le texte chanté : c'est en cela qu'en fonction des genres musicaux sollicités, le chant rejoint fréquemment l'art de la scène.

Au niveau des paroles le chant de toutes les époques peut être engagé, patriotique, révolutionnaire, ou plus intimiste anodin ou humoristique et reposer plus sur la poésie ou les jeux de mots que sur le message. Le texte peut être sous forme de vers libres ou classiques. La mélodie et le rythme jouent un rôle tout aussi important pour que l'air reste dans la mémoire populaire.

L'écriture du chant

Dans une harmonisation à quatre voix mixtes la règle couramment utilisée est d'écrire les voix de femmes en clef de sol et les voix d'hommes en clef de fa. Cela ne signifie pas qu'il faut jouer instrumentalement la mélodie des hommes une octave en dessous. Il s'agit juste de faire une distinction sachant que la voix des hommes est plus grave naturellement d'une octave par rapport à la voix des femmes pour une même note. D'ailleurs la notation des sons tient compte aussi de cette différence puisque par exemple le mi au milieu du clavier est noté mi2 pour les hommes et mi3 pour les femmes ou les enfants. Cependant il arrive que la voix des ténors et parfois même celle des basses soit écrite en clef de sol octaviée au-dessous. Il faut préciser que le milieu de la portée en clef de sol est un si alors que c'est un ré en clef de fa donc une sixte plus bas. La clef de sol pour les hommes peut donc se justifier d'autant plus que les notes des baryton-basses et des ténors sont souvent à peu près à la même hauteur que celles des alti et des mezzo-sopranos. Mais d'une manière générale la représentation classique entre les voix d'hommes et de femmes semble rendre la lecture plus facile. On observe en plus une symétrie intéressante entre les deux portées autour du do3 qui se trouve approximativement au centre des tessitures vocales.[réf. nécessaire]

La transposition du chant

Il arrive souvent que l'ambitus du chant ne corresponde pas à la tessiture de l'interprète auquel cas la transposition est souhaitable. Elle peut se faire naturellement a capella, sinon il faut rechercher une autre tonalité pour l'accompagnement musical.[réf. nécessaire]

Notes et références

  1. « Dictionnaire de l’Académie française », sur academie.fr (consulté le ).
  2. (en) Edward H. Hagen, Gregory A. Bryant, « Music and dance as a coalition signaling system », Human Nature, vol. 14, no 1,‎ , p. 21–51 (DOI 10.1007/s12110-003-1015-z)
  3. Irène Deliège, Olivia Ladinig et Oliver Vitouch, Musique et évolution, Primento, , p. 127.
  4. Iégor Reznikoff, Michel Dauvois, « La dimension sonore des grottes ornées », Bulletin de la Société préhistorique française, vol. 85, no 8,‎ , p. 238-246
  5. Les esprits se nourrissent des animaux qu'on leur offre lors des sacrifices, par la fumée qui monte à eux. De même, le chant et la musique exhalent l'âme de ceux qui la produisent, véhiculant leurs prières pour qu'elles montent jusqu'aux esprits et divinités.
  6. (en) Nils Lennart Wallin, Björn Merker, Steven Brown, The Origins of Music, MIT Press, , p. 270-299.

Voir aussi

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Bibliographie

  • Epin, Bernard et Max Rongier. Profession chanteur. Paris : Éditions Farandole, 1977. (ISBN 2-7047-0031-1)

Articles connexes

Liens externes