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Mouvement punk

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Deux punks britanniques dans les années 1980.

Le mouvement punk, qui se centre sur le punk rock, s'appuie sur divers types d'idéologies, de modes et autres formes d'expression, incluant art visuel, danse, littérature et films. À l'origine aux États-Unis, le mot « punk » décrit la musique basée sur des guitares électrique des groupes « garage » des années 1960 tels The Sonics, The Seeds, 13th Floor Elevators et des groupes de Détroit, The Stooges et MC5, ce qui est maintenant appelé protopunk (60's punk en anglais) pour éviter une confusion. Le mot punk aurait été utilisé la première fois par Lester Bangs (critique rock) pour qualifier la musique des Motor City Five (MC5).

Influences

Groupe jouant sur la petite scène du 924 Gilman Street à Berkeley, en Californie.

Diogène de Synope et Charles Baudelaire.

Culture punk

L'expression « punk » reste associée aujourd'hui à la période 1976-1980, incarnée par les Sex Pistols, The Clash, The Damned, Stiff Little Fingers, Buzzcocks, The Saints, Ramones, Strychnine et Stalag en France, entre autres et à une nouvelle forme d'énergie, d'esthétique et de radicalité prenant le pas sur la contestation hippie de la décennie précédente. La scène permet aussi à plusieurs chanteuses de percer et d'être les leaders de groupes avec notamment Siouxsie Sioux pour Siouxsie and the Banshees, Poly Styrene avec X-Ray Spex, et le quatuor féminin The Slits. À Londres, Malcolm McLaren, le manager des Sex Pistols était vu comme l'initiateur machiavélique et secret du mouvement. On note aussi l'influence du mouvement situationniste et du mouvement Dada dans l'esthétique et l'activisme punk, dominés par une économie de moyens et un sens aigu de l'auto-dérision. Ces courants ont marqué l'avant-garde du mouvement punk britannique, avec les Sex Pistols et leurs « satellites » : le Bromley Contingent (leur cercle rapproché), la boutique Sex de Malcolm McLaren et de la styliste Vivienne Westwood, Jordan, « créature » travaillant pour eux, The Flowers of Romance, etc. Le couple McLaren-Westwood a su habilement faire des Sex Pistols, dont ils se chargeaient de confectionner les tenues, leurs ambassadeurs les plus médiatiques, posant ainsi les fondations de l'apparence punk telle qu'elle reste ancrée dans la culture populaire.

Dans d'autres domaines artistiques, le graphiste Jamie Reid, proche des situationnistes, avait précédemment travaillé dans les revues Suburban Press et King Mob. Les pochettes de disques, dans les mains des graphistes punks, servent d'instrument de détournement des valeurs sociales et de la culture populaire comme la pochette du disque des Dead Kennedys Bedtime for Democracy. Pourtant la petite histoire a surtout gardé du punk des symboles : les épingles à nourrice utilisées comme bijoux, les coupes de cheveux extrêmes et colorées comme la crête iroquoise (mohawk en anglais) qui n'est d'ailleurs apparue qu'à partir du début des années 1980, le piercing (souvent avec des épingles de nourrice), le tatouage et la réappropriation « artistique » des vêtements de masse[1]. Après le punk pauvre est apparu le « punk chic », recyclage commercial et industriel de ce qui en 1977 s'inventait dans la rue. Au-delà du nihilisme prétendu ou affiché, le punk est un mouvement assez largement créatif et solidaire, un mouvement qui en profondeur semble avoir posé les bases de différentes alternatives sociales et économiques, qui ont parfois réussi à durer.

La scène punk s'est exportée mondialement, a créé une scène propre avec ses labels (Rough Trade, Factory, New Rose, Bondage Records, All or Nothing Records, Folklore de la zone mondiale…) et concerts alternatifs autogérés. Les groupes punk alternatifs comme Bérurier Noir ou Crass ont imposé des places de concert moins chères, les travellers ont inventé des modes de vie alternatifs, le mouvement des squats alternatifs est également issu de l'autonomie active voulue et animée par l'esprit originel du mouvement, qui cherche d'abord à vivre autrement et remet en question le mode de vie bourgeois traditionnel. La vague punk a vu naître également une presse underground indépendante, les fanzines créés par des amateurs. Aux États-Unis parmi les plus connus : Maximumrocknroll et Flipside, au Royaume-Uni Sniffin' Glue, en France New wave (réapparu en 2004), On est pas des Sauvages, Hello Happy Taxpayers, etc. Chaque scène locale a eu au moins son fanzine édité avec des informations, un graphisme différent, des entrevues avec les groupes locaux ou en tournée. Le magazine Factsheet Five a énuméré et chroniqué les milliers de publications underground des années 1980 et années 1990.

Des centaines d'expériences de squats communautaires et autogérés, ont accueilli et fait rayonner le mouvement punk. On peut penser par exemple, au Wagon, entre 1997 et 2004, à Saint Brieuc.

Période

Depuis toujours jusqu'à jamais.

Postérité

Y'a pas d'postérité pour les punks. Ils sont éternels.

Punk rock

Chronologie

LibertinesThe IntelligenceRise AgainstThe StrokesMcluskyIkara ColtUncommonmenfrommarsThe White StripesBlack DiceWolf EyesLightning BoltAt the Drive-InSum 41MillencolinThe LocustMelt-BananaShellacSublime (groupe)Blink 182Blink 182The CasualtiesThe OffspringGreen DayGreen DayNirvana (groupe)MadballBiohazard (groupe)MudhoneyFugaziThe Jesus LizardThe MelvinsRancidNOFXSuicidal TendenciesBérurier NoirBad ReligionButthole SurfersBig BlackSwansThe ExploitedDead KennedysMinutemen (groupe)The Toy DollsThe Ex (groupe)Half JapaneseStranglersThe DamnedThe ClashTheoretical GirlsThe SlitsSex PistolsRamonesThrobbing GristleThe Modern LoversStoogesMC5Velvet UndergroundThe WhoThe Kinks

Notes et références

  1. Philippe Liotard, « Body Modifications from Punks to Body Hackers : Piercings and Tattos in Postmodern Societies », in Damian Skinner, Contemporary Jewelry in Perspective, New York, Lark Jewelry & Beading, 2013, p. 209-214

Voir aussi

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Il existe une catégorie consacrée à ce sujet : Punk.

Articles connexes

Bibliographie

  • (en) 1988, The New Wave Punk Rock Explosion, de Caroline Coon (Éditions : Omnibus Press) - 1977, premier ouvrage publié sur le mouvement punk britannique, en pleine période punk, par une journaliste elle-même devenue punk.
  • England's Dreaming, Les Sex Pistols et le punk, de Jon Savage, 2002, Éd. Allia : Publié en anglais en 1991. Ce livre présente, à travers l'histoire de son groupe le plus illustre, un historique très détaillé du mouvement punk et insiste particulièrement sur les différents aspects culturels qui le caractérise. Un discographie vient accompagner ce récit.
  • Nos années punk (Livre + Compil CD) 2003, de Christian Eudeline (Frère de Patrick, Rock-Critic et leader d'Asphalt Jungle) revient sur les premiers soubresauts de la scène française.
  • La Philosophie du Punk, de Craig O’Hara, Rytrut éditions, 2003, d’après le mémoire de sociologie de 1992 de l’auteur, ayant contribué au fanzine américain Maximumrocknroll. Publié chez AK Press en 1995 et 1999, traduit par Ladzi Galaï. Une étude de différents aspects du mouvement punk avec extraits d’interviews et commentaires, agrémentée de photos et d’iconographies. 2e édition revue et augmentée de  : présentation en ligne.
  • Chansons d’Amour, de Crass, Rytrut, 2005.[1]. Anthologie définitive et officielle de Crass, recueil de toutes les paroles de leur répertoire plus d'autres slogans de chocs et d'accès de colère symbolique de ce collectif, souvent considéré comme précurseur du mouvement anarko-punk. Édition française du livre Love Songs publié au Royaume-Uni par Pomona en 2004. Avec les textes volontairement présentés non-chronologiquement de Penny Rimbaud, Eve Libertine, Gee Vaucher, Steve Ignorant, Joy de Vivre, Tones & Jeremy Ratter, Phil Free, Pete Wright, Annie Anxiety.
  • Génération Extrême - 1975-1982, du punk à la cold-wave de Frédéric Thébault (Éditions : Camion Blanc), 2005, ouvrage présentant un panorama des mouvements musicaux de l'époque, depuis l'explosion du mouvement punk.
  • Going Underground – punk américain 1979-1992, de George Hurchalla, traduit par Ladzi Galaï, Rytrut, 2009 présentation en ligne. Sélection Prix du Livre Rock 2010. Une référence en la matière, truffé d'informations, d'interviews, commentaires et photos inédites.
  • Do it yourself!, Autodétermination et culture punk, de Fabien Hein, Le Passager clandestin, 2012.
  • Ian Glasper, Burning Britain : seconde vague punk britannique, Rytrut éditions, 2015, traduit par Frédéric Jalabert; Nico Poisson, David Mourey et Ladzi Galaï présentation en ligne.
  • Volume ! Luc Robène et Solveig Serre (La scène Punk en France (1976/2016) éditions Mélanie Seteun
  • Caroline de Kergariou, No Future. Histoire du punk, éditions Perrin, , 766 p. (lire en ligne).

Filmographie

  • Terror on Tour, 1980.
  • Times Square, 1980.

Liens externes