Valery Gergiev

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Valery GergievValeri Abissalovitch Guerguiev
Description de cette image, également commentée ci-après
Valery Gergiev en 2010 au gala du Time 100
Nom de naissance Валерий Абисалович Гергиев
Naissance (71 ans)
Moscou,
Drapeau de l'URSS Union soviétique
Activité principale Chef d'orchestre
Collaborations Théâtre Mariinsky de Saint-Pétersbourg
Orchestre symphonique de Londres
Orchestre philharmonique de Rotterdam
Formation Conservatoire Rimski-Korsakov
Distinctions honorifiques Héros du travail de la Fédération de Russie (2013)

Valery Gergiev, ou parfois Valeri Abissalovitch Guerguiev (en russe : Валерий Абисалович Гергиев ; en ossète : Гергиты Абисалы фырт Валери, Gergity Abisaly Fyrt Valeri), est un chef d'orchestre russe d'origine ossète, né le à Moscou.

Chef parmi les plus actifs de sa génération, à la fois en Russie (chef principal et directeur artistique du Théâtre Mariinsky), et à l’international (collaborations régulières, en tant que chef principal ou invité, avec le Metropolitan Opera de New York, les Orchestres philharmoniques de Rotterdam, de Vienne, de Munich, l'Orchestre symphonique de Londres...), sa carrière est désormais à l'arrêt en occident depuis son refus de s'exprimer publiquement contre l'invasion de l'Ukraine par la Russie en 2022.

Biographie

Né dans une famille d'origine ossète, il est élevé à Ordjonikidzé (redevenue depuis 1991 Vladikavkaz) entre ses 3 ans et ses 19 ans. À 14 ans, la mort de son père précipite sa vocation d'artiste[1]. Il étudie le piano et la direction d'orchestre au conservatoire Rimski-Korsakov de Léningrad (redevenue Saint-Pétersbourg en 1991). En 1977, il est remarqué par Herbert von Karajan, qui aurait souhaité le prendre comme assistant[2], mais il sera finalement recruté par Iouri Temirkanov, en tant que chef d'orchestre assistant au Théâtre Kirov (rebaptisé Théâtre Mariinsky en 1992), avant d'en être nommé chef principal à partir de 1988. Il n'avait pas sa carte au Parti communiste, ce qui était alors rédhibitoire pour occuper une fonction publique, mais un vote du personnel lui permit finalement d'y accéder.

À partir de 1994, il devient également directeur artistique du Théâtre Mariinsky. Décidé à redonner à l'institution, qui avait alors sombré dans la routine et faisait face à une situation économique et politique instable, sa splendeur passé, il y investit d'abord à perte ses propres cachets[1],[2]. En 1998, il est nommé directeur général, et fonde une académie pour jeunes chanteurs que dirige sa sœur Larissa Gergieva[3]. Il réussit à hisser l'ensemble à niveau musical internationalement reconnu, comme en témoignent des tournées effectuées dans plus de 45 pays[4], des enregistrements d'œuvres lyriques et symphoniques russes, dont certains sont considérés comme les plus réussis parmi des enregistrements récents (références au paragraphe suivant), ou encore des productions au Théâtre Mariinsky d'œuvres particulièrement exigeantes du répertoire non-russe, comme le Ring, Les Troyens, ou La femme sans ombre[2].

Dans le courant des années 1990, il obtient le soutien du maire de Saint-Pétersbourg Anatoli Sobtchak et de son premier adjoint Vladimir Poutine pour créer une nouvelle salle de concert (inaugurée en 2006) et un opéra ultra-moderne (le Mariinsky II, inauguré en 2013)[1],[5].

Parallèlement, il est de 1995 à 2008 le directeur musical de l'Orchestre philharmonique de Rotterdam et, depuis 1998, premier chef invité du Metropolitan Opera à New York. Il est aussi régulièrement invité à diriger et enregistrer avec l'Orchestre Philharmonique de Vienne.

En 2007, il succède à Colin Davis à la tête de l'Orchestre symphonique de Londres, avec lequel il poursuit une abondante production discographique, incluant notamment de nouveaux enregistrements d'œuvres symphoniques de compositeurs russes déjà abordées auparavant, des œuvres de Berlioz, ou encore un cycle Mahler.

En 2015, il succède à Lorin Maazel à la tête de l'Orchestre philharmonique de Munich (le poste était resté vacant après le départ de Maazel en 2014, pour des raisons de santé).

En France, il aura dirigé à de nombreuses reprises entre 2003 et 2020, tantôt en tournée avec l'Orchestre du Théâtre Mariinsky[6],[7],[8],[9],[10], l'Orchestre symphonique de Londres[11],[12] ou le Philharmonique de Vienne[13], tantôt en tant que chef invité, à l'Opéra de Paris (Opéra Bastille)[14],[15], en concert avec l'Orchestre de Paris[16], ou encore avec l'Orchestre National de France pour le traditionnel Concert de Paris du 14 juillet, en 2017.

Chef hyperactif et omniprésent[17], le nombre de ses concerts annuels atteint des records : 143 en 2016 d'après un décompte vérifiée[18], et jusqu'à 275 selon une estimation proposée en 2018[19]. Avec comme conséquence des répétitions souvent insuffisantes, et des prestations de qualité très variable, où des soirées mémorables alternent avec des exécutions routinières, voire carrément bâclées.[2]

En février 2022, Valery Gergiev refuse de condamner publiquement l'invasion de l'Ukraine par la Russie, décidée par Vladimir Poutine, dont il est notoirement proche. Il alors déprogrammé de plusieurs salles de concerts prestigieuses telles que Carnegie Hall à New York ou la Scala de Milan, puis congédié de la direction de l'Orchestre philharmonique de Munich le 1er mars 2022, et finalement de tous ses engagements en occident[20],[21],[22],[23]. En septembre 2022, le Japon annule également tous ses engagements [24].

Le chef poursuit actuellement son activité en Russie, aussi bien au Théâtre Mariinsky qu'en tournée jusqu'à Vladivostok[25], et envisage un projet de direction commune des Théâtres Mariinsky (Saint-Petersbourg) et Bolchoï (Moscou) suite à la démission de l'ancien directeur Tugan Sokhiev[26].

Style musical

Il est impossible de qualifier le style musical de Valery Gergiev de façon globale, tant ses interprétations varient d'un concert ou d'un enregistrement à l'autre.

Les meilleurs jours, Gergiev est considéré comme chef particulièrement charismatique, dont la direction "passionnée", "fougueuse", "électrique", "volcanique", "incandescente", "théâtrale", ou encore "possédée", hypnotise et galvanise les musiciens[27],[28],[29].

Le violoncelliste Gauthier Capuçon déclare ainsi : « Dans ses instants de grâce où il est habité par la musique, Valery Gergiev est presque en transe. On a face à nous un sorcier qui parvient, avec ses mains, à tirer de l’orchestre un son extraordinaire ».[30] Parmi les musiciens de l'Orchestre symphonique de Londres, le contrebassiste Matt Gibson affirme « Quand il dirige, il y a cet instinct animal qui sort de lui, et ça, vous ne voyez pas en répétions, vous ne le voyez qu'en concert »[31]. La bassoniste solo Rachel Gough indique: « Nous ne savons pas vraiment ce qu'il va faire dans le spectacle — cela peut varier énormément par rapport à la répétition. Pour moi, c'est une chose positive - c'est créatif. Quelque chose se passe et il s'agit de l'émotion et du sentiment derrière la musique, et pas vraiment des notes, celles-ci n'étant qu'un moyen de parvenir à une fin »[31]. Un autre musiciens du LSO raconte également, à propos d'une exécution de Petrouchka, avoir vu le chef entrer en courant comme déjà habité par l'esprit de l'œuvre, saluer et battre la levée initiale dans un seul geste, laissant à peine les musiciens saisir leur instrument: « Tout le monde a été instantanément transporté dans la kermesse du conte russe. C'était haletant, c'était excitant — c'était du théâtre »[32].

Gergiev est en effet souvent apprécié dans le répertoire russe. Certains de ses enregistrements audio ou vidéo d'opéras russes sont considérés globalement comme parmi les plus recommandables de l'époque récente, s'agissant d'œuvres de Tchaïkovsky (La dame de pique[33], Eugène Onéguine[34]), Moussorgsky (Boris Godounov[35]), Rimski-Korsakov (La fiancée du tsar[36], Katcheï l'immortel[37], La légende de la cité invisible de Kitège[38], Sadko[39]), Prokofiev (Semyon Kotko[40], L'amour des Trois oranges[41]), Chostakovitch (Le nez)[42], ou encore Chtchedrine, dont il a réalisé plusieurs premières discographiques (Le vagabond ensorcelé[43], Le gaucher[44])

Il peut également se révéler captivant dans le répertoire symphonique ou concertant, soulignant notamment le caractère théâtral ou chorégraphique des œuvres, chez Tchaïkovsky[29],[45],[46], Moussorgsky[47],[48], Borodine[48], Glazounov[48], Balakirev[49], Rachmaninov[50],[49], Stravinsky[51],[52],[46], Chostakovitch[53],[54], Prokofiev[55],[56],[57], Chtchedrine[45],[58],[59], Schnittke[51], ou encore Goubaïdoulina[48],[60].

Dans le répertoire non-russe, il a pu livrer des interprétations parfois remarquables d'œuvres de Berlioz[61],[62],[63],[64],[65], Wagner [66],[67],[68],[69],[8], Verdi[14],[70],[71], Richard Strauss[72],[73],[74],[75],[76],[77], Mahler[11],[78],[79],[80],[28],[45], Debussy[81],[16],[82], Bartók[83], Szymanowski[84],[85], Dutilleux[86],[87], Messiaen[12].

Mais il peut aussi se montrer extrêmement irrégulier, y compris dans les mêmes œuvres, selon les jours, l'inspiration du moment, parfois même entre le début et la fin d'un même concert[2],[88]. Le chef admet changer fréquemment de choix interprétatif selon son « sentiment au moment du concert », selon l'acoustique de la salle, ou simplement pour « éviter la routine »[29],[89], et reconnait que sa propre concentration est l'un des premiers facteurs du succès ou non d'un concert[1]. Et de fait, des commentateurs ont aussi évoqué de nombreuses prestations "routinières", "superficielles", "en pilotage automatique", "imprécises", "laborieuses", "incohérentes", parfois "monotones", parfois "expédiées" sans raison, ou encore "à la limite du je-m'en-foutisme"[2],[90],[91],[92],[53],[93],[94],[95],[96],[97]. Cette situation semble devenir de plus en plus fréquente avec les années, en particulier avec des orchestres qu'il ne dirige qu'occasionnellement, sans temps de répétitions suffisant[98],[45],[99], et certains commentateurs le considèrent comme chef dont la popularité est largement surfaite[97]. Enfin, il lui arrive aussi d'obtenir pour une même prestation des avis diamétralement opposés [100],[101],[102],[103].

Sa gestuelle est particulièrement singulière[2]. Le plus souvent, Gergiev n'emploie pas de baguette, ou se contente d'une baguette de petite taille, voire d'un cure-dents[2], et ses mains semblent virevolter plus que guider précisément les instrumentistes. Selon certains commentateurs, il préfèrerait diriger à mains nues, mais le fait de tenir quelque chose l'aiderait à limiter des mouvements incontrôlables des doigts et à rendre sa main droite plus lisible[104]. À un journaliste lui demandant s'il pensait avoir un "truc", Gergiev répond: « Oui, ma gestique est floue, et j’embrouille plus les orchestres que les autres chefs. Comme ils sont embrouillés, les musiciens font plus d’efforts pour s’y retrouver, et cela augmente la tension ! » — « Vous plaisantez? » — « À moitié seulement. »[89],[1].

Certains aspects dérivent en réalité de l'enseignement d'Ilya Moussine, éminent professeur de direction qui a aussi formé entre autres Semyon Bychkov, Iouri Temirkanov, Tugan Sokhiev, ou encore Teodor Currentzis. Par exemple, une battue "renversée" (les temps étant marqué vers le haut et non vers le bas), ou l'usage fréquent de mouvements circulaires, associés à une idée de donner un élan à la musique, qui semble être avec l'intensité expressive le principal héritage de Moussine, plus que la reproduction de tel ou tel geste[105].

Gergiev accorde par ailleurs une importance capitale au regard[106], et n'hésite pas à user d'une « gamme d'expressions de visage que n'importe quel acteur envierait — de la confidence [...] au désir le plus ardent, du ravissement insouciant [...] à la grimace la plus sombre. »[107]. Le chef affirme ainsi: « Il est plus important de regarder les yeux que la baguette : [...] en un regard, on peut régler toutes les questions qui se posent aux musiciens. »[1]

Quant à ses sources d'inspiration, il affirme avoir été profondément marqué par la nature sauvage lors de son enfance dans les montagnes d'Ossétie: « J’ai fait là des réserves d’énergie toute ma vie, comme si la force brute de la nature coulait désormais dans mes veines. Comme si les fracas que j’entendais alors se retrouvaient en moi, quand, devenu chef d’orchestre, je m’efforçais d’être en osmose avec la musique et d’imaginer des couleurs flamboyantes, des déchaînements titanesques »[89].

Nominations et décorations

Il est artiste du peuple de Russie (1996), artiste du peuple d'Ukraine (2003), artiste du peuple d'Ossétie du Nord-Alanie, citoyen d'honneur de Saint-Pétersbourg (2007), de Lyon, de Toulouseetc.

Officier de la Légion d'honneur, il est aussi titulaire de nombreuses décorations de son pays et de l'étranger (Allemagne, Arménie, Espagne, Finlande, Japon, Kirghizistan, Pays-Bas, etc.) Il reçoit le Prix Polar Music en 2006.

Il est récipiendaire de la médaille du Mérite culturel polonais Gloria Artis.

En 2013, il reçoit la médaille de héros du travail de la Fédération de Russie.

Il fait partie des huit porteurs du drapeau olympique à la Cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques d'hiver de 2014, le à Sotchi.

Il est membre de la commission d'État pour la culture.

Polémiques

En dépit de sa reconnaissance internationale, Valery Gergiev est l'objet de nombreuses critiques du fait de sa proximité avec le président russe Vladimir Poutine. Tout d'abord, pour ses prises de position dans de la participation de la Russie à plusieurs conflits.

En août 2008, en pleine Deuxième guerre d'Ossétie du Sud en 2008, il dirige un concert à Tskhinvali, précédé d'un discours où il s'exprime ouvertement contre la Georgie[108]. Il déclarera plus tard que ce concert était un geste de solidarité humanitaire, sans lien avec la politique, à rapprocher du concert qu'il a donné à Tokyo en 2012 au profit des victimes de Fukushima »[1]

En 2014, il fait partie des 511 artistes russes signataires d'une lettre approuvant l'annexion de la Crimée par la Russie en 2014[109],[110].

En mai 2016, il dirige un concert dans l'amphithéâtre de la cité antique syrienne de Palmyre avec l'orchestre du théâtre Mariinsky[111], après que la ville a été reprise à l'État islamique par l'armée du gouvernement syrien, soutenue par l'arlmée russe. Concert dédié à la mémoire de victimes de l'État islamique[112], et destiné d'après le porte-parole du Kremlin à « témoigner de la solidarité des personnalités de la culture avec ceux qui luttent contre les terroristes »[113], a été qualifié par le ministre des affaires étrangères britanniques comme une « tentative de mauvais goût de détourner l'attention des souffrances continues de millions de Syriens »[111]. Vladimir Gregiev décrit quant à lui ce concert comme étant « avant tout d'un acte de solidarité civile avec les frères et sœurs Syriens »[111].

Le chef a été accusé à plusieurs reprises de soutenir implicitement les lois promulguées par Vladimir Poutine à l'encontre des droits des homosexuels, notamment lors de manifestations à l'occasion de ses venues à Londres, New York ou Montréal en 2013 et 2017[114],[115],[116], ou encore à l'occasion du traditionnel concert parisien du 14 juillet au Champ-de-Mars, pour lequel le Huffington Post jugeait « délicat » le choix de ce chef « pour représenter la démocratie française ». Une accusation dont le chef s'est toujours défendu :

« Je l’ai dit et je le répète, je n’ai jamais discriminé personne, ni les gays, ni personne, et je ne le ferai jamais. Telle est ma position et notre politique au Mariinski. Il est faux d’affirmer que je soutiens la loi en question, alors que tout mon parcours prouve au contraire que j’ai toujours été en faveur de l’égalité des droits. En tant qu’artiste, j’ai travaillé avec des gens de toutes nationalités, de toutes origines, de toutes religions et quelles que soient leurs orientations sexuelles. Je continuerai à le faire »[1],[117],[114].

Des soupçons circulent sur le fait que des grands industriels (de groupes comme Total ou BP) auraient fait des dons pour son centre de musique et d'opéra en échange de rencontres avec Vladimir Poutine. Valery Gergiev répond : « Total et BP ont décidé il y a des années d'investir en Russie et font partie des cinq ou six sociétés qui nous ont apporté un soutien financier. On ne peut pas venir exploiter les ressources en gaz ou en pétrole d'un pays et ne rien offrir en contrepartie, par exemple pour l'éducation. Mais imaginer que j'exercerais un chantage ou que je monnaierais des rencontres avec Poutine aboutissant à l'attribution de marchés relève, là encore, du fantasme »[1].

Il lui a également été reproché, lors de manifestations et via des pétitions, de figurer parmi les membres honoraires du Comité d'enquête de la Fédération de Russie (SKR, Sledcom ou Sledkom), institution placée sous l’autorité du président russe lui-même, et soupçonnée de violations des droits de l'homme,[116],[118],[115].

La carrière de Gergiev en occident ne semblait jusque là pas réellement impactée par ces polémiques, mais prend un tournant décisif avec l'invasion de l'Ukraine par la Russie.

Le , le maire de Milan, Giuseppe Sala, et le directeur de la Scala, Dominique Meyer, appellent le chef d'orchestre à clarifier sa position à propos de l'invasion russe en lui demandant de faire une déclaration plaidant pour une solution pacifique du conflit ; à défaut la présence de Valery Gergiev à Milan pourrait être compromise[119].

Le lendemain, la direction du Carnegie Hall décide de se séparer du chef, remplacé ipso facto par Yannick Nézet-Séguin[120]. L'Orchestre philharmonique de Vienne édicte la même décision concomitamment. L'Orchestre philharmonique de Rotterdam lui demande également de « prendre ouvertement ses distances avec les actions du président Poutine en Ukraine » ; à défaut, ses prochains concerts avec l’orchestre et le festival Gergiev de septembre seraient annulés[121].

De même, le maire de Munich, Dieter Reiter, et l'Orchestre philharmonique lui demandent « un signe clair de distanciation vis-à-vis des attaques contre l’Ukraine, contraires au droit international » avant le , faute de quoi il sera mis fin à la relation contractuelle entre le chef russe et l'orchestre munichois[122].

Le , le Verbier Festival a demandé et accepté[123] la démission de Valery Gergiev en tant que directeur musical du Verbier Festival Orchestra.

Le , il est congédié de son poste de directeur musical de l'orchestre de Munich, ne s'étant toujours pas prononcé malgré les demandes répétées [20].

Sont également annulées ses invitations prévues notamment au Metropolitan Opera de New York, aux Festivals de Prague et d'Edimbourg, à la Philharmonie de Paris, au Théâtre des Champs Élysées. [124],[125]

Le 18 mars 2022, le quotidien suisse Tribune de Genève publie une déclaration du chef, qui reste fidèle à la rhétorique du Kremlin : « Nous ne voulons ni Guerre, ni troupes de l'OTAN à nos portes »[126].

En avril 2022, les journalistes d'investigation Maria Pevchikh et Georgy Alburov, membres de la Fondation anti-corruption FBK opposée au régime de Poutine, mettent en ligne un documentaire accusant le chef de fraudes fiscales et détournements de fonds de sa fondation caritative, qui auraient servi à l'acquisition de biens immobiliers dans plusieurs pays, et dont le montant pour les seules propriétés en Italie s'élèverait à 150 millions d'euros. [127],[128],[129]

Vie privée

Il est père de trois enfants[1].

Bibliographie

  • Bertrand Dermoncourt, Rencontre avec Valery Gergiev, Actes Sud, .

Documentaire

Notes et références

  1. a b c d e f g h i et j Dermoncourt, Bertrand, Valery Gergiev - Rencontre, Actes Sud, , 224 p. (ISBN 978-2-330-05628-5)
  2. a b c d e f g et h Merlin, Christian, Les grands chefs d'orchestre du XXe siècle, Buchet-Chastel,
  3. Roux, Marie-Aude, « Les "enfants" du Mariinski », sur Le Monde,
  4. « Programme du Verbier Festival 2021 » [PDF], p. 76
  5. Rousseau, Jérémie, « Le Mariinsky centre du monde », sur Radio Classique,
  6. Havé, Jean-Bernard et Peter, Christian, « La Dame de Pique », sur Forum Opera,
  7. Müller, Étienne, « Le combat avec le Démon, ou l’Enfer peut attendre », sur ResMusica,
  8. a et b Imbaud, Patrice, « A la Philharmonie de Paris, Valery Gergiev conclut sa Tétralogie wagnérienne », sur ResMusica,
  9. Imbaud, Patrice, « La Khovanchtchina à la Philharmonie de Paris par Gergiev et le Mariinsky », sur ResMusica,
  10. Imbaud, Patrice, « Exceptionnelle Kundry de Yulia Matochkina avec Gergiev à Paris », sur ResMusica,
  11. a et b Montaigu, Patrick Georges, « Un LSO au sommet pour la fin de cycle Mahler Gergiev », sur ResMusica,
  12. a et b Guibert, Constance Clara, « Gergiev mystique à Paris », sur BachTrack,
  13. Imbaud, Patrice, « Valery Gergiev et le Philharmonique de Vienne exaltent Prokofiev », sur ResMusica,
  14. a et b Roux, Marie-Aude, « Valery Gergiev dirige avec feu à Bastille un "Otello" controversé », sur Le Monde,
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